Carnet de bord de Martine et FX
en Nouvelle-Calédonie en 2019
Et c’est reparti pour une nouvelle mission en NC. On a un peu l’impression, en écrivant cela, de se répéter !!!
Pour ceux qui ont raté les épisodes 2015 et 2017 vous pouvez éventuellement vous rattraper en lisant notre (longue) prose sur la question.
Voici les dates de notre séjour : départ le 19 février, retour le 27 novembre après un arrêt ou stop de 12 jours au Japon.
Et voici déjà notre adresse pour ceux qui veulent nous faire un ‘tit coucou… à condition que la boîte aux lettres soit fonctionnelle !!!
Bâtiment E Appartement 65
Résidence de Magenta
41 rue du 18 juin
98 800 NOUMEA Nouvelle-Calédonie (NC)
Pour ceux qui ont bonne mémoire et nous ont écrit, ils se rappellent peut-être que nous avions occupé cet appartement en 2017, après un déménagement précipité et forcé à la suite de l’incendie du logement de notre voisin du dessous.
Cela dit, ce carnet sera probablement moins fourni que les précédents si nous voulons éviter les redites.
VENDREDI 22 FEVRIER
Ça commence bien !!!
A notre arrivée, mercredi soir, grosse pluie, mais ce n’est pas le plus grave. Ascenseur plus que fantaisiste, il ne dessert que les étages impairs, or nous sommes au 6ème. Résultat, il a fallu aller au 7ème et se « taper » la descente des grosses valises dans un escalier puant.
Et ce n’est pas tout : il y a deux ascenseurs neufs mais un seul est fonctionnel pour le moment. On prend le « fonctionnel » pour descendre faire une balade. Arrivés au RdC, on reste coincé dans la cabine. Appel téléphonique, on attend bien ½ h. dans une fournaise terrible. Finalement une personne arrive à ouvrir la porte avant l’arrivée du réparateur, ouf ! Délivrance !
A noter qu’il fait particulièrement chaud (34 °C à 18 h hier jeudi) et humique (100 %). On souffre passablement.
Ça y est nous avons acheté une voiture. Pour changer, ce n’est pas une Logan, c’est une Toyota Yaris automatique en relativement bon état. Espérons avoir fait une bonne affaire. Evidemment ce n’est pas une voiture de brousse, faudra quand même faire attention à ne pas se hasarder sur des pistes inadaptées à une petite citadine. Ça va nous permettre d’aller chercher le frais au bord de la mer, car pour le moment il fait toujours une chaleur insupportable. Pas un poil de vent, c’est pénible surtout la nuit.
Petit tour en bord de mer, à l’Anse Vata et Baie de citrons pour essayer de trouver de la fraîcheur. Pour cela il aurait fallu se baigner mais nous ne l’avons pas fait, on pensait qu’il y aurait trop de monde pour trouver un coin d’ombre après la trempette, ce qui était le cas.
Notre splendide acquisition, opération rondement menée. En arrière-plan, une espèce endémique très fréquente, le Pin colonnaire (qui n’a rien d’un pin c’est, sauf erreur, de la famille des araucarias).
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DIMANCHE 24 FEVRIER
Le vent, fort, s’est levé en fin de matinée. On a ainsi l’impression, mais l’impression seulement, d’avoir moins chaud, le thermomètre de notre magnifique tuture tout confort indique 35 °C vers 14 h, ce qui doit constituer un record pour la NC.
Baignade de Martine seulement dans une mer « déchaînée », impossible de nager.
Essence à 131 XPF/L (= franc pacifique) soit 1,098 €/L. les gilets jaunes devraient venir s’installer ici !!!
Une sorte de cérémonie religieuse (secte ?) s’est installée cette aprem’ sur la pelouse de notre résidence. Des familles « ont tiré la natte » et applaudissent joyeusement aux prestations des chanteurs et autres prédicateurs.
Prédicateurs-chanteurs en bas à droite Sono bien puissante au milieu « Foule » sympathisante sur la gauche
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Ce soir nous allons à la rencontre de nos élèves. Ça va être la soirée découverte !
MARDI 26 FEVRIER
Ça y est, nous avons internet à la maison depuis ce matin. Nous allons pouvoir communiquer avec le monde entier.
Heureusement d’ailleurs car la dépression Oma qui est passée il y a quelques jours sur la NC refait des siennes et a dû endommager l’antenne de TV qui ne fonctionne plus, internet va nous permettre d’avoir des infos.
Voici ce que l’on voyait hier depuis l’intérieur de l’office du tourisme de Nouméa : pas grande visibilité sur la mer déchaînée à à peine 20 m.
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Cette météo infame va durer jusqu’à demain mercredi. Il y a quand même un avantage, il fait nettement moins chaud.
Les élèves donnent l’impression d’être très motivés et sont particulièrement polis. Ils n’arrêtent pas de nous remercier de notre aide, c’est presque gênant !
JEUDI 28 FEVRIER
Une publicité vue à la TV … quand elle marche, car elle est en panne pour le moment, probablement à cause du fort coup de vent de ces derniers jours.
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Vous voyez le prix : 4 millions et des (grosses) poussières. Mais on ne dit pas le « gros mot » 4 millions, On dit 4 puis 995 000. Si on ne fait pas attention on se dit : « oh ! pas cher ! ».
Remarquez aussi que l’on ne voit pas très souvent de tels monstres en France.
DIMANCHE 3 MARS
Temps toujours aussi exécrable, vent à décorner les bœufs, averses imprévisibles, soudaines et de grande intensité. Même les Calédoniens n’ont jamais vu un temps pareil. Le vent violent souffle depuis presque 2 mois. Titre des « Nouvelles Calédoniennes », le journal local : « Sale temps pour les pêcheurs du marché : Entre la dépression tropicale Oma et les deux derniers mois de forts alizés, les pêcheurs et les poissonniers du marché municipal doivent se serrer la ceinture. ». Résultat : le cours de la crevette flambe !!!
Les rayons sont vides de poisson, point de pêche, les poissonniers n’ont pas la frite ! |
Du coq à l’âne : énigme botanique du jour :
Ce sont les racines aériennes d’un arbre local, lequel ?
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En avant-première ou presque, photo de groupe des élèves du Juvénat, effectif pas tout à fait complet, il manque encore quelques garçons.
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Le temps est tellement mauvais que nous allons nous réfugier à l’aquarium de Nouméa et nous ne sommes pas les seuls à avoir cette idée.
Depuis l’aquarium, la baie des citrons quasiment déserte alors que nous sommes un dimanche aprem’
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2ème énigme du jour : nous avons posé la question via WhatsApp et n’avons obtenu que des réponses farfelues |
L’aquarium est tout fier d’obtenir la reproduction de nautiles en captivité
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Baliste-Picasso clair (Rhinecanthus aculeatus)
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Dimanche soir, restaurant avec Isabelle, petite-cousine de Martine qui habite en NC depuis pas mal de temps. On en profite pour aller au restaurant et comme nous avons nos habitudes (!) nous avons choisi « Marmite et tire-bouchon » dit « la marmite », un des bons restos de Noum’
Chez Isabelle
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Au resto |
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La salle sympa |
Fondant au chocolat lui aussi bien sympa
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DIMANCHE 10 MARS
Les énigmes de la semaine dernière :
Enigme 1 : racines aériennes de Banian.
Enigme 2 : œuf de sélacien avec embryon de requin-léopard à l’intérieur.
Vendredi dernier, visite traditionnelle des anciens du Juvénat. Ils étaient une bonne vingtaine ayant eu le bac en 2018 et certains en 2017.
C’est toujours le même rituel. Ça commence par la coutume, les anciens remercient le Juvénat, le bureau les répétiteurs, donnent un manou (pièce de tissu pour la coutume) et un ‘tit billet de 1000 francs (eh oui, on fonctionne avec des francs pacifiques pour ceux qui ne sont pas au courant, 1 € = +/- 120 francs pacifiques symbolisé par XPF).
Ensuite chaque ancien raconte son parcours et encourage les élèves actuellement au Juvénat à travailler durement, à être respectueux, etc.
Tout cela dure un bon bout de temps.
Et pour finir la bise, on fait beaucoup la bise ici en NC. C’est alors un long défilé des élèves allant faire la bise à chacun des anciens. Ça n’en finit pas. Et encore, la séance a été écourtée car il fallait mettre les élèves au dodo à 21 h 30 comme d’habitude.
Tous les anciens présents à la soirée
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Elie Poigoune, le fondateur du Juvénat
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Le manou pour la coutume…
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… et un autre pour répondre |
Quand on dit que les Kanak sont très religieux…
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Et c’est parti pour la bise |
Sinon dimanche tout à fait ordinaire, nous travaillons le soir donc simple petite balade en bord de mer pour chercher un peu de fraîcheur et glace traditionnelle pour se donner du courage !
Il y a deux glaciers, l’un à côté de l’autre,
Amorino, chaîne internationale…
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.. et la Sorbetière, le glacier local |
Bien évidemment, nous allons chez le producteur local qui commence à bien nous (re)connaître et nous soigner.
Les boules relèvent des boules de pétanque
Une boule pour Martine…
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… et 3 (rien que ça) pour FX |
VENDREDI 15 MARS
Une grande première à Nouméa, les jeunes se sont mobilisés pour la planète et se sont ainsi associés aux manifs des jeunes qui se déroulent tous les vendredis à travers le monde
Ce vendredi a été décrété journée de grève mondiale pour le climat et les jeunes Calédoniens ont rejoint ce combat pour l’environnement. Ils étaient environ 500.
Il y a eu mobilisation devant les locaux du gouvernement mais aussi des actions en parallèle dans certains établissements scolaires.
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Le gouvernement de NC |
Une délégation de jeunes manifestants a été reçue par Philippe Germain, le président du gouvernement, puis par Philippe Michel, le président de la Province Sud et Nina Julié, en charge de l’environnement.
D’autres ont décidé de participer à leur manière à cet événement. Ainsi, à Païta, des lycéens ont préféré organiser ce vendredi une activité qui aide à lutter contre la pollution au lieu de faire grève. En partenariat avec l’association Caledoclean, ils ont effectué ce matin une récolte des déchets dans la ville de Païta.
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Nos élèves à la manif Photos aimablement fournies par J-Marie qui y a participé !!!
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Il faut dire que la NC est un pays particulièrement pollueur surtout en ce qui concerne le CO2, centrales électriques au charbon, gros 4X4, peu ou pas de recyclage. Ce qui est mis au recyclage, papier, verre, piles, métaux,(mais pas les plastiques), serait envoyé en Australie, N-Zélande, Asie voire France, mais la situation ne semble pas bien claire. Certains disent, difficile à vérifier, que c’est en réalité enfoui.
Quand même, les sacs plastiques, gobelets, pailles, etc. seront interdits en NC à partir de juillet 2019
Selon des chiffres, les habitants de Nouvelle-Calédonie utilisent chaque année 60 millions de sacs en plastique, 40 millions de barquettes et 5 tonnes de paille…
SAMEDI 16 MARS
Et samedi … 150 adultes manifestaient à l'Anse Vata en fin d'après-midi pour la planète. Faut dire que la chaleur qui règne en ce moment n’incite pas beaucoup à s’activer.
Et pour finir la journée : au théâtre ce soir…
Nous sommes allés au Théâtre de l’Île, seul théâtre de Nouméa et de NC pour voir Les passagers de l’aube de Violaine Arsac.
Voici ce que dit le site web du théâtre.
UNE HISTOIRE D’AMOUR HORS DU COMMUN QUI OSCILLE ENTRE MYSTICISME ET LOGIQUE CARTÉSIENNE.
Noé est un brillant neurologue qui termine sa thèse et vit une passion avec Alix, photographe de mode. Ils sont beaux, heureux. Mais Noé va être confronté à plusieurs témoignages de mort imminente. Petit à petit tout va voler en éclats autour de lui, ses amitiés, son grand amour et l’estime que lui porte sa directrice de thèse. Il va découvrir la part spirituelle, mystique et irrationnelle que la médecine nie.
Basée sur des faits scientifiques réels, vous ne serez pas simple spectateur mais le passager d’un voyage qui vous emmènera bien plus loin que vous ne pouvez l’imaginer.
ABANDONNEZ VOS CERTITUDES ET LAISSEZ-VOUS EMPORTER PAR CETTE EXPÉRIENCE DE VIE IMMINENTE.
Critique : bonne pièce, rondement menée, bien jouée.
Sujet particulièrement dérangeant. On se sent interpellé au niveau de son vécu quelque part… !!!
Petite histoire de ce bâtiment emblématique de Nouméa :
Construite à l’origine pour accueillir l’église ou la « Cathédrale » du bagne qui se situait sur l’île de Nou, île séparée de Nouméa à l’époque et reliée à la ville depuis par un pont, comme la nommaient les condamnés, la première pierre est posée le 25 février 1875 par le gouverneur Alleyron et elle est bénie par Monseigneur Vitté.
Les travaux qui sont plusieurs fois arrêtés, notamment à cause d’un cyclone en 1880, vont durer jusqu’en 1886. A cette date, le bâtiment n’est pas achevé et il est détourné de sa destination d’église.
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A l’époque du bagne |
L’Administration pénitentiaire propose de le transformer et de l’aménager en atelier de couture et de cordonnerie, il est également utilisé comme magasin de vivres et comme entrepôt.
Après le départ de l’administration pénitentiaire, le bâtiment est employé comme lieu d’élevage des vers à soie de 1920 à 1926, puis comme salle de bal dans les années 1930. Suite au cyclone de 1933 qui endommage sérieusement la toiture, le bâtiment est laissé à l’abandon jusqu’en décembre 1941, date à laquelle il accueille les nombreux Japonais vivant dans la colonie, qui sont hébergés dans ce « centre de regroupement », attendant d’être embarqués et transférés en Australie.
En 1972, un metteur en scène connu sous le nom de Michel Camboulives tombe amoureux du bâtiment en ruine et commence à le rénover afin d’en faire un théâtre.
Le 9 mars 1974, le nom Théâtre de l’île entre dans l’histoire avec la venue de Jean Marais et d’une troupe de 20 comédiens pour jouer Le bossu dans un théâtre à ciel ouvert.
De 1974 à 1979 d’autres pièces de théâtre et des films sont diffusés dans le théâtre. Plusieurs matchs de boxe se disputent au Théâtre de l’île.
Puis le bâtiment reste une fois de plus à l’abandon. Dans les années 1990 c’est un lieu en ruine.
Enfin, conformément à une convention passée avec la Province Sud, la ville de Nouméa commence, en 1994, les premiers travaux de rénovation du bâtiment : restauration du toit, des ogives extérieures et intérieures et mise hors d’eau du bâtiment. En 1998, ce lieu, patrimoine de la Province Sud, est cédé à la Ville de Nouméa qui poursuit les travaux de réhabilitation pour permettre en l’an 2000 l’ouverture d’une salle de spectacle moderne et équipée, le Théâtre de l’île. C’est en effet le jeudi 28 septembre 2000 que le Maire de la ville de Nouméa, Jean Lèques et le Président de la Province Sud, Jacques Lafleur inaugurent le Théâtre de l’île. Et le 3 novembre 2005, le Théâtre de l’île a intégré la liste des monuments historiques classés.
Depuis, le Théâtre de l’île n’a cessé de présenter au public une programmation éclectique.
Ces dernières années il s’est encore plus déterminé comme un lieu dédié essentiellement au Théâtre. Lieu de création et de diffusion, ce lieu unique est aussi un lieu ressource.
La salle compte 356 places. Ce qui est déplorable c’est que les spectacles sont « blancs de chez blancs ». Pratiquement aucun kanak ne vient. En 2015, des élèves du lycée Lapérouse dont une kanak du Juvénat sont venus voir une pièce. La petite kanak s’est retrouvée toute seule les autres, « blanches », à un fauteuil d’elle.
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Bâtiment actuel
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Belle salle mais les places ne sont pas numérotées, il faut se précipiter à l’ouverture.
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DIMANCHE 17 MARS
Balade à l’Anse Vata comme tous les dimanches et rencontre avec des chercheurs expliquant l’intérêt de la lutte biologique contre le moustique Aedes aegypti responsable de la dengue, du chikungunya et du zika
D’où l’idée de ce petit « billet ».
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Equipe constituée d’un Français devenu australien travaillant à l’université australienne qui a mis au point le procédé, une Française de l’Institut Pasteur et une Australienne « pur jus »
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La Nouvelle-Calédonie est déclarée en situation d’épidémie de dengue.
On dénombre plus de 120 nouveaux cas hebdomadaires, soit 30 à 55 cas quotidiens. Depuis le 1er janvier 2019, 668 cas de dengue confirmés biologiquement ont été déclarés. 48 personnes ont nécessité une hospitalisation, dont six en réanimation, et un décès est à déplorer.
De nombreuses communes de l’archipel sont touchées, en particulier Nouméa et sa banlieue.
Il s’agit d’une épidémie de dengue 2, pour laquelle la population calédonienne est peu immunisée. En effet, la dernière épidémie de ce sérotype remontait à 1998.
Mais Wolbachia est là !
La wolbachia est une bactérie naturelle qui introduite dans le moustique, bloque la transmission des arboviroses comme la dengue, le zika et le chikungunya.
Une convention a été signée en mars 2018 entre l’université australienne de Monash qui a mis au point ce procédé, l’institut Pasteur, la mairie de Nouméa et le gouvernement de la NC.
Objectif : enrayer la dengue à Nouméa « ville test » :
En juillet 2019, des moustiques porteurs de la wolbachia seront relâchés dans Nouméa, avec à terme pour objectif d’éradiquer la dengue de la ville. Et pour cela, la population a un rôle essentiel à jouer.
Fini donc les insecticides dangereux pour la santé ou qui ne font plus d’effet. L’espoir réside désormais dans la wolbachia.
L'institut Pasteur procédera aux croisements :
C’est l’institut Pasteur qui sera tout d’abord mis à contribution : à partir d’œufs de moustiques australiens porteurs de la bactérie, les chercheurs vont procéder à des croisements avec nos aedes aegypti.
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Au bout de quelques générations, ces moustiques désormais porteurs de la wolbachia seront relâchés dans la ville. Charge à eux ensuite de propager la bactérie.
Un procédé totalement écologique puisqu’il repose sur cette bactérie présente chez d’autres insectes dans la nature et introduite chez les moustiques.
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Une expérimentation concluante en Australie :
C’est l’Australie qui a inventé ce procédé. L’université Monash à Melbourne est le siège du programme mondial de lutte contre les moustiques auquel appartient donc désormais la Nouvelle-Calédonie comme 10 autres pays à travers le monde (dont le Vanuatu et Fidji). Et la wolbachia a déjà fait ses preuves, explique le professeur Cameron Simmons, directeur de l’institut des maladies vectorielles à l’université Monash.
Et si l’essai à Nouméa est concluant, le programme wolbachia pourrait être étendu à d’autres communes du territoire.
Voir : http://www.eliminatedengue.com/pi/newcaledonia
LUNDI 18 MARS
Voici ce que l’on trouve à la une de certains journaux ce matin.
Dessin de l'illustrateur Yeo en hommage aux victimes des attentats de Christchurch (Nouvelle-Zélande), publié le 15 mars 2019. (SHAUN YEO)
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Un moment de recueillement en hommage aux cinquante morts de Christchurch, ce lundi matin, en Nouvelle-Calédonie à 9h30 à l'Anse-Vata, à l'entrée de la Communauté du Pacifique dont fait partie la NZélande.
Entrée de la Communauté du Pacifique. Remarquez le drapeau français en berne. |
La Communauté du Pacifique (CPS) est une organisation internationale, bilingue qui compte parmi ses membres les États et les territoires anglophones et francophones de la région. Œuvrant en Océanie, la CPS1 a été fondée en 1947 peu après la Seconde Guerre mondiale par l'Australie, les États-Unis, la France, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. À l'époque, ces six pays administraient des territoires du Pacifique et anticipaient les avantages qu’ils pourraient retirer en leur apportant une aide « coordonnée ». Appelée à l’origine « Commission du Pacifique Sud », elle a été rebaptisée en 1997, « Secrétariat général de la Communauté du Pacifique », sa zone d’intervention s’étendant désormais du nord au sud du Pacifique. Depuis novembre 2015, la CPS porte le nouveau nom de « Communauté du Pacifique » et conserve le sigle « CPS », utilisé dans toute la région du Pacifique.
La CPS contribue au développement des compétences techniques, professionnelles, scientifiques et des capacités de recherche, de planification et de gestion de 22 États et territoires insulaires du Pacifique. Avec les quatre membres fondateurs restés membres de l'organisation que sont l'Australie, la France, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis, la Communauté du Pacifique est composée de 26 États membres.
MARDI 19 MARS
Hier soir, à la place des études, nous sommes allés accompagner les élèves à une conférence sur le problème, pardon la problématique (!), de l’alcool en NC.
Film choc puis débat avec des spécialistes, élèves intéressés et posant des questions pertinentes.
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L’auditorium de la province sud |
Je crois bien que nous avions parlé de cela en 2017 mais je recommence car il y a un léger changement.
CE QUI SUIT EST BIEN SOUVENT DU « COPIE-COLLE » ISSU DE DIVERS ARTICLES DE LA PRESSE LOCALE.
Le constat : les Calédoniens boivent trop d’alcool
Le baromètre de la santé des Calédoniens sorti en décembre dernier fait un point alarmant sur l'addiction à l'alcool. Les records de consommation sont consternants en matière d'impact sur la santé. Ils sont aussi révélateurs de consommations différentes selon nos 3 provinces.
Nous ne sommes pas dans les records mondiaux de
consommation d’alcool, mais notre alcoolisation est excessive !
Selon le baromètre de santé 2015
(pas de nouveau depuis…) de l’agence sanitaire et sociale : 59%
des Calédoniens, hommes et femmes, boivent régulièrement
de l’alcool.
Parmi ces consommateurs 7,8% en
consomment tous les jours et 11,9% plus de 10 fois par mois.
Plus étonnantes sont les différences de
consommation selon nos trois provinces. Plus hebdomadaires en
Province Sud, plus occasionnelles en Province Nord et plus quotidiennes en
Province des Iles.
Des différences de consommation qui
suivent aussi la pyramide des âges avec des jeunes de 18 à 24 ans plus buveurs
occasionnels, des 25-44 ans plus réglés sur la semaine et des 45-60, buveurs
quotidiens.
La bière est l’alcool le
plus consommé (70%) devant le vin (53%) et les alcools forts (35%).
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Parmi les buveurs réguliers, la
quantité moyenne le samedi ou le dimanche est équivalente à 5 canettes de
bière ou un peu moins d’une bouteille de vin ou un quart d’une bouteille
d’alcool fort.
Aux Loyauté on boit au moins deux
fois plus que cette moyenne.
Lors de cette enquête l’an dernier,
23% des consommateurs ont déclaré avoir été ivres une fois au cours du mois
précédent, 15% deux à quatre fois le mois précédent, 3% 5 à 9 fois et 1% plus
de 10 fois.
Enfin, les personnes ayant un problème
avéré d’alcool représentent 24,8% des buveurs, 31,3 % d’hommes contre 15,5% de
femmes.
La répartition selon les tranches
d’âge révèle une plus grande proportion de ces problèmes d’alcoolisme chez les
25-44 ans.
Dix-huit collèges de la province Sud se sont prêtés au jeu du concours « Les dangers de l’alcool : les jeunes parlent aux jeunes ». Ou comment raconter les dérives de l’alcoolisation massive à travers une affiche, tantôt glaçante, tantôt drôle ou décalée |
Enfin là encore, la province des
Iles Loyauté se distingue par son pourcentage de personnes ayant un rapport
excessif à l’alcool avec 43,2% contre 27,1% au Nord et 23,1% dans le Sud.
Sur la route, 2017 s'est terminée sur un
triste bilan de 55 morts. Mais il reste, en proportion, beaucoup plus élevé
que la moyenne métropolitaine. |
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La lutte contre la consommation excessive d’alcool déclarée grande cause du pays. Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a adopté deux textes fondateurs. Après les déclarations à répétition et les mois d’inerties forcées, le gouvernement entend passer à l’action.
Cette bataille pour la tranquillité mais aussi la
santé publique se déclinera en six axes.
Tout d’abord la prévention de
l’alcoolisme doit être au cœur de toutes les politiques publiques en cours
et à venir.
Plusieurs cibles prioritaires ont été identifiées : la jeunesse évidemment avec un focus particulier sur la pratique dite du binge-drinking, les femmes enceintes pour les sensibiliser au syndrome d'alcoolisation fœtale, mais aussi les salariés avec de nouveaux moyens de contrôle mis à disposition de l’employeur.
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La loi du pays propose de considérer comme boisson alcoolique toute boisson comportant plus d'1,2 degré d'alcool par litre. Ainsi, la publicité, les promotions tarifaires sur les boissons alcoolisées, et plus globalement toute action de promotion de la consommation d’alcool seront interdites.
Durant les fêtes de 2018, la hausse des prix appliqués aux boissons alcoolisées a-t-elle eu un impact sur les achats des Calédoniens ? La question se pose, après la mise en place de la TGC (+/- TVA) et d’un plan d’actions destiné à lutter contre la surconsommation d’alcool.
L’alcool se vend-il aussi bien que d'habitude à cette période ? Non, répondent plusieurs cavistes à mi-chemin entre Noël et le Nouvel an. Des commerçants qui évoquent une baisse de plus ou moins 20% dans leur chiffre d’affaires par rapport à 2017. Entre-temps, les boissons alcoolisées ont connu un double phénomène de hausse. D'abord en début d'année. Ensuite avec l'entrée en vigueur de la TGC qui taxe une partie d'entre elles au taux maximal de 22% depuis le 1er octobre.
Objectif de la double augmentation : faire changer le comportement des Calédoniens, pour prévenir la surconsommation d’alcool qui impacte à la fois leur santé et leur sécurité. Un exemple : l’écrasante majorité des accidents de la route est le fait d’une conduite en état d’ébriété. De quoi rapporter au passage environ 4,5 milliards CFP à l'Agence sanitaire et sociale.
Une telle politique a fait bondir les prix de l'alcool de 35% en moyenne sur un an. Alors, à défaut de consommer moins, il semble que les Calédoniens consomment moins cher. « Ça induit des changements dans les comportements », constate Pierre Gayraud, directeur d’un magasin de vins et spiritueux à Nouméa. « Il y a des gens qui ont réduit leur budget sur les alcools et les spiritueux. Il y a des gens qui sont passés à d'autres types de consommation, qui ont abandonné peut-être les spiritueux pour se reporter sur le vin. Ou abandonné le champagne pour aller sur des crémants, plus accessibles. »
En parlant de champagne, « on a l’exemple de cette bouteille qui était à 2990 F et qui se retrouve à 3590 F. La barre des 3000 F est passée, les gens recherchent des produits en-dessous ». Autre exemple : « Sur les vins, on a le même phénomène. Des vins qui étaient en dessous de 10 000 F, des grands crus de Bordeaux, passent cette barre », poursuit le caviste en évoquant un Château Giscours désormais tarifé au-delà de 11 000 F.
Même son de cloche dans une autre boutique, du Motor-Pool (un quartier de Nouméa). Elle enregistre une bonne fréquentation de clients, mais une baisse significative sur les ventes de spiritueux. Notamment les whiskies premiers prix, passés après la TGC de 3000 F à plus de 7000 F. « Nous avons deux types de clientèle, estime la responsable, Nathalie Di Martino. Celle avec des revenus confortables, qui va acheter moins mais reste sur la même qualité. Et celle qui a des revenus un peu moins confortables, et va essayer de regarder au plus bas prix ».
NB : 1 000 F = 8,38 €
En grande surface, toutefois, on affirme - hors caméra - que la hausse globale des prix sur l’alcool n’a pas modifié les habitudes des clients. Les achats de bière, en tête des ventes, auraient même progressé de 30%. Rappelons que la TGC s'applique aux bières brassées localement à un taux de 3%.
Voici donc le triste état de la situation en NC.
VENDREDI 22 MARS
Ancienne cathédrale, séisme du 21 février 2011 à 23 h 51 min 42 s UTC |
Nouvelle cathédrale inaugurée le 13 août 2013 |
Une des grandes occupations : la chasse aux cafards !
Les cafards sont bien présents, comment s’en débarrasser !
Il y a les pièges « écolos » autant que japonais avec de la colle pour capturer ces satanées bestioles et un appât : NUL. Ça n’attrape rien ou presque.
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Ça attrape les margouillats !!! Donc pas si écolo… |
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Il y a les pièges avec produits chimiques, ça doit marcher mais ça « largue » des substances dans l’environnement, faut donc autre chose.
Y’a la « chasse à la claquette », ça se pratique de nuit, sont nocturnes ces garnements, faut les voir, sont rapides, c’est bruyant. Comme technique, ça réveille. Mais Martine ne se débrouille pas mal !
Reste le piège « écolo-chimique » avec de l’acide borique vendu en pharmacie.
L’acide borique est un acide faible qui contient du bore, de l’hydrogène et de l’oxygène. Il se trouve dans la terre, surtout dans les terres volcaniques. D’où son caractère naturel. On en trouve sous forme de poudre blanche.
L’acide borique est utilisé dans certains
domaines du quotidien :
– produit nettoyant : c’est un produit
d’entretien, antitache, désinfectant, etc. ;
– antifongique et antiviral, comme traitement de
l’acné, des mycoses ou d’autres champignons (???) ;
– antibactérien et antiseptique : pour
désinfecter les plaies et nettoyer les yeux infectés (je n’essayerai
pas !) ;
– désodorisant, anti-transpirant : il s’utilise
sur n’importe quelle partie du corps qui pose des problèmes de transpiration
(idem) ;
– très fréquemment employé comme insecticide.
Recette toute simple :
Mélanger la poudre avec une ½ tasse de lait concentré sucré, celui de notre enfance, en tube. En remuant le mélange, on obtient une pâte que l’on va placer dans les pièces susceptibles d’abriter des cafards.
Fabrication maison
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Prêt à l’emploi |
Pièges posés, y’a plus k’a…
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Il paraît que les cafards adorent le sucre.
Efficacité garantie dixit les locaux mais comment le vérifier.
DIMANCHE 24 MARS
Solution de l’énigme de vendredi.
La nouvelle cathédrale anglicane de Christchurch est en… carton.
Eh oui ! prévue pour durer 50 ans au moins.
Pourquoi en carton ? probablement pour réaliser une construction rapide (moins de 2 ans) et/ou pour avoir une structure légère qui résiste aux séismes et ne fasse pas de dégât humain si le tremblement de terre se produit pendant un office, je n’ai pas trouvé la réponse à cette question.
L’architecte qui a conçu cette église est un Japonais, Shigeru Ban, qui a aussi construit le Centre Pompidou - Metz, en collaboration avec Jean de Gastines et Philip Gumuchdjian.
Une seule bonne réponse… Pas beaucoup de participation.
Revenons avec humour sur la polémique suscitée par les propos de notre BB nationale qui commence à raconter beaucoup de c…
Pour commencer, pour ceux qui ne sont pas au parfum…
Dans un courrier adressé au préfet, elle qualifie les habitants de l’île de la Réunion « d’autochtones » qui « ont gardé leurs gènes de sauvages » en évoquant le « cannibalisme ». Et j’en passe…
Voici les dessins humoristiques d’illustrateurs réunionnais en réponse à ses propos passablement choquants.
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Faudrait une traduction ! Sans compter un ‘tit effort sur l’orthographe
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Samedi midi, repas chez Isabelle avec ses enfants que nous revoyons pour la première fois.
Evidemment ils ont grandi, mais on arrive encore à les reconnaître.
Au menu, après un apéro conséquent, poulet au citron confit, ananas local et glaces de la Sorbetière bien sûr. Faut manger aussi local que possible.
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Etienne, champion de tennis
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Martin, escalade, latin, guitare |
Fx, champion de Picsou |
Martin toujours, aussi champion de Picsou |
MARDI 26 MARS
La Fondation Race for Water en Nouvelle-Calédonie
En 2010, l’entrepreneur suisse Marco Simeoni crée la Fondation « Race for Water », basée à Lausanne. Passionné par la mer, il décide en 2015 de lancer une première expédition scientifique et environnementale, la Race for Water Odyssée, pour dresser un premier bilan global de la pollution plastique de nos océans. Le constat est clair, les « îles de plastique » n’existent pas, aller collecter les déchets plastiques en mer s’avère être une utopie, ce qui est en contradiction complète avec l’idée lancée par la fondation « ocean cleanup », qui n’a pas l’air de bien marcher pour le moment. Au cœur des océans s’étend une « soupe » de microplastiques qui vogue au gré des gyres océaniques.
« Nous avons très rapidement pris conscience que la solution est à terre. Il faut absolument empêcher les déchets plastiques d’atteindre les océans », explique Marco Simeoni. Le 9 avril 2017, Race for Water est reparti autour du monde pour une nouvelle Odyssée de cinq ans afin de proposer des solutions pour préserver les océans de la pollution plastique, véritable désastre environnemental planétaire.
Le trajet de l’expédition à travers le monde
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Actuellement, le bateau de cette fondation est à Nouméa, d’où il va bientôt partir pour le Vanuatu.
Quelques heureux internautes, mais très peu, ont eu la chance de pouvoir le visiter mais pas nous. Nous aurions peut-être réussi à le visiter… mais il aurait fallu attendre longuement…
Nous l’avons juste vu dans le port quand nous sommes allés au marché.
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Dans le port, bien plus gros que les autres bateaux
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En prime, la cathédrale de Noum’
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Le bateau est superbe et se remarque. Et sa technologie est impressionnante.
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En Nouvelle-Calédonie, les scientifiques à bord ont réalisé des prélèvements pour dresser un état des lieux de la pollution plastique dans nos eaux. Le second objectif vise à mesurer les effets des micro plastiques sur les coraux, résultats dans quelques mois. Le travail se fait en collaboration avec l’IRD.
L’IRD est un organisme français de recherche, original et unique dans le paysage européen de la recherche pour le développement.
Privilégiant l’interdisciplinarité, l’IRD centre ses recherches, depuis plus de 65 ans, sur les relations entre l’homme et son environnement en Afrique, Méditerranée, Amérique latine, Asie et dans l’Outre-Mer tropical français.
Ses activités de recherche, de formation et d’innovation ont pour objectif de contribuer au développement social, économique et culturel des pays du Sud.
Le Centre IRD de Nouméa est la principale implantation de l’Institut dans l’outre-mer tropical français. Les recherches ciblent particulièrement les thématiques liées à l'insularité face aux changements globaux :
- Environnement et ressources ;
- Sociétés et territoires ;
- Santé et environnement.
Source : https://nouvelle-caledonie.ird.fr/
« On a déjà des premiers résultats, sur le trajet entre Nouméa et Prony, on a trouvé des microplastiques dans l'eau mais en quantité moins importantes que d'autres zones, comme en mer de Méditerranée, où l'on a trouvé des quantités 300 fois plus importantes qu'ici » raconte Fanny Houlbreque, responsable de l'expédition.
Le bateau au large de Lifou |
Départ de Nouméa mardi.
Et pour terminer, une vue sur le « skyline » de Nouméa.
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Vue aérienne de Nouméa |
Selon l’étude biannuelle de The Economist Intelligence Unit (EIU), Nouméa est la 20ème ville la plus chère au monde. La capitale calédonienne passe de la 53ème à la 20ème place en un an.
Avec 33 places « gagnées » au classement, la ville de Nouméa est celle où le coût de la vie a le plus augmenté en un an. Elle se classe devant San Francisco, Houston ou encore, Abu Dhabi. « Le coût de la vie élevé et endémique sur le territoire français de Nouvelle-Calédonie reflète en partie un manque de concurrence, en particulier dans les secteurs du commerce de gros et de détail, qui sont dominés par un petit nombre d’entreprises », explique l’EIU. Pour l’enquête EIU, les chercheurs ont comparé les prix de quelque 150 produits et services, comme les voitures, la nourriture et les loyers, dans 133 villes. En tête du classement, on retrouve ex-aequo, et pour la première fois depuis 30 ans, Paris, Singapour et Hong Kong. La ville lumière était classée en 7ème position au classement précédent. Villes pas chères : Caracas (eau et électricité gratuite) et Damas…
Pour comparer les villes entre elles, un indice WCOL, pour Worldwide cost of living (coût de la vie mondial, en français) a été utilisé. Il permet de mesurer les prix de 160 produits et services dans 133 villes situées dans 93 pays. Sont pris en compte les tarifs de l'alimentation, de l'habillement, des services à la personne, des loyers, des transports et des loisirs. Les prix sont convertis en dollars, au taux de change en vigueur au moment du relevé, et sont pondérés de la même manière pour tous les pays.
Mais cet indice est peut-être discutable car adapté à des besoins de cadres sup’ et ne tient pas compte de certains paramètres comme le coût de l’éducation, etc., ce qui baisserait le classement de certaines villes.
Pas sûr que la magnifique résidence Magenta soit intégrée dans le coût et surtout la qualité de vie de Nouméa !
Notre superbe lieu de résidence, manque une piscine !!! |
LUNDI 1ER AVRIL
La France est passé à l’heure d’été. La NC ne change pas d’heure. Le décalage est maintenant de + 9h entre la NC et la France.
Donc quand il est 9 h en France il est 18 h en Nouvelle Calédonie
Martine a passé le WE chez les bonnes sœurs. Elle s’est retirée au couvent des Sœurs au monastère du Mont-Mou, près de Païta, à +/- 30 km au nord de Noum’.
C’est un monastère des Sœurs Missionnaires de la Société de Marie, ordre fondé par une Lyonnaise, Françoise Perroton qui se sent appelée quand elle découvre une lettre envoyée aux chrétiens de Lyon par deux femmes d’Uvéa-Wallis, Susana et Amelia. A 47 ans elle embarque et vogue la galère direction Wallis. Arrivée après 11 mois de voyage elle se fait jeter par l’évêque du secteur mais le roi
la prend sous sa protection et lui fait construire une case au bord de mer où elle va désormais vivre avec trois jeunes Océaniennes, dont Amelia, la fille du roi.
Petite ( ) sous forme d’énigme : combien de rois compte actuellement la France ?
En Nouvelle Calédonie, arrive en 1858 Sœur Marie de la Croix, vendéenne de 27 ans.
Son influence contribua à faire reconnaître la dignité de la femme dans la société mélanésienne. Malgré une santé fragile, Sœur Marie de la Croix de la même congrégation a créé à l’île des Pins puis à Saint-Louis (tribu devenue célèbre pour sa capacité à animer la vie calédonienne !!!) un centre important de formation des jeunes filles et des femmes : l’enseignement de la lecture et de l’écriture était sa spécialité, mais aussi la couture, la cuisine, le jardinage, le ménage…elle voulait des femmes accomplies, ouvertes et épanouies. Sans y penser, Sœur Marie de la Croix préparait les leaders féminins d’aujourd’hui (rien que ça !!!). Elle est la véritable fondatrice de la Congrégation des Petites Filles de Marie. En 1875, les premières filles indigènes font profession.
Françoise Perroton ou Marie du Mont Carmel |
Sœur Marie de la Croix
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La mission de saint Louis
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La Congrégation compte un peu moins d'une centaine de membres dont environ les deux tiers dans les communautés de Nouvelle Calédonie et une trentaine de sœurs au Vanuatu. Ses membres sont d'origines mélanésienne, vietnamienne et polynésienne. Elles sont aussi dans d’autre pays, en Afrique notamment.
Bref, tout ça pour dire que cette congrégation a encore un couvent à Païta, mais il paraît que les nones sont peu nombreuses mais vénérablement âgées.
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Chapelle
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Miaou en permanence dans la chapelle
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Clocher loin de la chapelle |
Beaux jardins mais des moustiques |
Non, trêve de plaisanterie ! Martine n’a pas pris le voile. Elle est allée en répétition avec son chœur de chant pour mettre au point le spectacle qu’Amadeus, nom de la formation, va donner vers les mois de juin-juillet. Une première MONDIALE : Le Petit Prince, musique de la cheffe et parole d’une des choristes, Brigitte Ventura. Première mondiale qui partira en tournée, après Nouméa, à travers… la NC seulement.
Répétition… |
… et bon buffet ! |
Pour info, nous partons au Vanuatu vendredi 5 avril tôt le matin, retour le jeudi 11 avril. Destination précise, l’île de Espiritu Santo, hôtel Beachfront Resort, Luganville.
Enfin la grande info de ce matin.
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Nous allons nous précipiter pour aller les voir de plus près.
MERCREDI 3 AVRIL
IL FAUT SE REVEILLER UN PEU !
Le coup de baleines arrivant en NC le 1er avril, c’est … UN POISSON D’AVRIL évidemment ! Elles arrivent au mieux en juillet.
Pour l’énigme du jour : ZERO réponse.
Si on prend la France en considérant les territoires d’outre-mer, nous avons au moins 3 rois à Wallis et Futuna (avec ou sans -, apparemment il y a 2 orthographes).
La présence de rois à Wallis et Futuna remonte à la nuit des temps, à son peuplement entre 1300 et 800 avant notre ère. Ce fonctionnement traditionnel perdure. Aujourd'hui, l'archipel est divisé en trois royaumes : Uvea sur l'île de Wallis, Sigave et Alo sur l'île de Futuna. Il y a donc trois rois.
Les 3 rois, de gauche à droite : Lavelua Takumasiva, roi de Wallis, Keletaona, roi de Sigave ; Tuiagaifo, roi d'Alo
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Pour comprendre ce système coutumier, il faut se
replonger dans l'histoire de l'archipel, devenu protectorat français en
1887. En 1961, Wallis et Futuna devient territoire d'Outre-mer (TOM),
sous statut particulier. La France prend les rênes de l'administration,
mais accepte de conserver les trois monarchies, la coutume étant essentielle
dans la vie quotidienne des habitants. Depuis 2003, l'archipel est passé sous
statut de Collectivité d'Outre-mer (COM).
L'article 3 de la loi du 29 juillet 1961 confère « aux populations du territoire
des îles Wallis et Futuna le libre exercice de leur religion, ainsi que le
respect de leurs croyances et de leurs coutumes en tant qu'elles ne sont pas
contraires aux principes généraux du droit ».
La transmission du pouvoir n'est pas héréditaire
mais "tournante". Les souverains sont choisis par les grandes
familles royales (aristocratiques) après discussions. S'il déçoit, il
peut être remplacé.
Les crises dynastiques sont
fréquentes. En 2005, le roi de Wallis, Lavelua Tomasi Kulimoetoke, 48
ans de règne, avait été confronté à une fronde des
"rénovateurs" qui par opposition aux "conservateurs", veulent réformer les coutumes
polynésiennes. Moins de 10 ans plus tard, en 2014, son
successeur Kapeliele Faupala était destitué à son tour.
Palais royal et cérémonie coutumière (j’imagine) |
Les institutions traditionnelles existent
parallèlement à l'administration française. Les rois
d'Uvea, Sigave et Alo sont chacun entourés de plusieurs
ministres. En dessous : trois chefs de district
coutumiers (faipule) qui ont autorité sur les chefs de village, plus
petite division territoriale. Ces derniers peuvent être destitués lors
d'assemblées générales. Tous sont reconnus par l'Etat qui leur verse une
rémunération.
Un représentant de chacun des trois
rois, généralement leur Premier ministre, siège aux côtés du préfet et de
membres de l'administration au sein du conseil du territoire. En théorie,
le préfet ne s'immisce pas dans les affaires coutumières.
Le roi a un rôle fondamental dans la culture de Wallis-et-Futuna. « Il règne sur l'ensemble des sujets, il est l'autorité suprême et est le garant de la culture. On attend de lui qu'il prenne les dispositions pour que son peuple vive en paix et en harmonie avec nos valeurs coutumières : de respect, de partage et de solidarité, mais aussi avec nos valeurs chrétiennes ».
En grande partie article tiré de NC1ère.
Dernière remarque : Wallis est à +/- 1900 km de la NC. Il y a plus de wallisiens en NC (+/- 22 000 ha) que là-bas (+/- 11 500 ha).
JEUDI 4 AVRIL
Hier soir, c’était la fête à l’internat, comme à chaque fois qu’il y a des vacances.
Repas sur le thème du chocolat. Deux gâteaux au chocolat et des œufs de Pâques.
Petit spectacle donné par le cuisinier – magicien qui a fait quelques tours très appréciés par les élèves.
Film aussi sur le thème du chocolat, on ne nous a pas donné le titre.
Mais quand même étude pour certains qui ont choisi de travailler avec nous.
Juste 3 photos que l’on a bien voulu nous envoyer, pas prévenus nous n’avions pas notre matériel « pro ».
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Des œufs, en veux-tu, en voilà !
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DIMANCHE 14 AVRIL
Temps maussade ce WE.
Samedi nous allons (re)visiter le musée de la ville.
Pour commencer, petite histoire de ce bâtiment : de la Banque Marchand au musée de la ville
Le musée de la Ville de Nouméa ouvre ses portes en 1996 afin de faire découvrir l’histoire de la Ville et du pays, dans un bâtiment fort de l’histoire nouméenne.
Le bâtiment, de style colonial, a été construit en 1874 pour être la banque Marchand, première banque de Nouvelle-Calédonie. Celle-ci fait faillite en 1877. Aussi, en 1880, la municipalité de Nouméa achète la bâtisse afin d’y abriter provisoirement l’hôtel de ville… qui tiendra cependant son rôle jusqu’en 1975 !
Outre le fait d’avoir conservé initialement de précieux lingots d’or dans son coffre-fort au sous-sol, le bâtiment a reçu dans ses murs d’illustres personnages tels le gouverneur Sautot, le général De Gaulle en 1956 et en 1966, … ou vécu des événements historiques comme la mobilisation lors de la Grande Guerre, le ralliement à la France libre, les émeutes de mai 1942…
De plus, l’hôtel de Ville est un des lieux de vie les plus actifs d’une ville : aussi bien des Nouméens l’appellent encore « l’ancienne mairie ».
Devenu trop petit pour une mairie dans une ville qui prend de l’ampleur, l’hôtel de Ville de Nouméa s’installe en 1975 dans les bâtiments que nous connaissons aujourd’hui, rue Mangin.
L’ancienne mairie accueillera alors le syndicat d’initiatives avant que des travaux de rénovation soient engagés suite à un incendie qui ravage le bâtiment en 1990. Puis en 1996, le Musée de la Ville de Nouméa voit le jour, agrémenté en 1999 d’un jardin planté d’essences odorantes.
Aujourd’hui c’est un musée incontournable pour toute personne souhaitant en savoir plus sur l’histoire de la ville et du pays.
Si vous voulez tout savoir sur ce bâtiment avec plein de photos…
Dans le temps mais pas de date
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Actuellement
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On apprend même que la NC a eu son train Nouméa-Bourail (projet) mais … terminus Païta
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Actuellement… seul train circulant en NC !!!
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Tout cela pour dire que nous sommes allés voir une expo sur les Australiens pendant la guerre 14-18.
Souvenez-vous (!), l’ANZAC, ça vous dit quelque chose ?
ANZAC = Australian and New Zealand Army Corps.
L’ANZAC était à l'origine un corps d'armée formé de troupes australiennes et néo-zélandaises destiné à affronter les Turcs pendant la Première Guerre mondiale, lors de la bataille des Dardanelles.
Ensuite, l’ANZAC a désigné l'ensemble du corps expéditionnaire qui s'est illustré sur le front de l'Ouest en France et en Belgique, ainsi qu’au Moyen-Orient.
Des Australiens vivants en NC et même des Calédoniens se sont engagés dans ce corps d’armée et sont partis en Europe.
L’expo est destinée à leur rendre hommage.
Question subsidiaire : quel est le surnom des soldats calédoniens en 14-18 ?
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MARDI 16 AVRIL
Notre Dame de Paris a brûlé.
Des dessinateurs lui rendent hommage.
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DE VENDREDI 19 AVRIL A DIMANCHE 21 AVRIL
VENDREDI
Quel est le surnom des soldats calédoniens en 14-18 ? Les Niaoulis.
Pourquoi niaoulis ? Question à laquelle nous allons répondre de suite pour ne point faire languir les lecteurs assidus et avides de connaissances !!!
Le niaouli est un arbre endémique de la Nouvelle-Calédonie et d’une partie de la côte sud-est de l’Australie. C’est de ses feuilles que l’on extrait le goménol qui servait de médicament pour les voies respiratoires, rhumatismes, etc. Invention d’un pharmacien de Kaala-Gomen (d’où le nom de goménol), une commune de NC.
On en fait aussi de la liqueur (fort goût de médoc, pas terrible).
Le niaouli a plein d’autres utilisations. Par exemple, utilisation de l’écorce dans la construction des cases, utilisation du bois pour fumer des poissons, etc.
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C’est le WE de Pâques qui commence, pas de Juvénat ce vendredi soir, nous prenons nos cliques et nos claques et partons jusqu’à dimanche soir vers La Foa, Farino et le Parc des Grandes Fougères.
Pour ce vendredi, nous gîtons au refuge de Farino, nous avons un bungalow dans une végétation luxuriante et le calme le plus complet. En face de nous, dans le lointain, un pré pentu avec des vaches ou chevaux munies de clarines, difficile à dire car ils sont bien petits même en grossissant la photo. Farino est surnommée la petite Suisse, avec une telle vue, on comprend pourquoi.
Petite Suisse chaude
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Intérieur du gîte
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Cette aprem’, petite randonnée le long de la rivière qui coule au pied du refuge pour rejoindre une cascade sympathique autant que déserte.
Un seul bémol, des cataractes de pluie tombent de temps en temps, faut arriver à passer au travers.
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SAMEDI
Aujourd’hui, dès 9h et demie (nous étions les premiers visiteurs) direction le Parc des Grandes Fougères : 4535 ha de forêt tropicale dense et humide, beaucoup de fougères géantes donnant leur nom au parc, mais aussi des palmiers et des orchidées. Nous n’avons pas vu les cagous, mais François-Xavier les a entendus aboyer durant la nuit. Nous avons opté pour le sentier du grand kaori, un bon compromis de 4h30 de marche entre la petite balade familiale de 1h30 et le sentier panoramique de 7h30 réservé aux « pros ». A la suite des pluies, le terrain était particulièrement glissant, d’où une chute malencontreuse, mais au total nous avons vaincu la difficulté et terminé par un copieux pique-nique, les yeux encore remplis de toute cette merveilleuse verdure parcourue de charmantes rivières et de creeks au doux murmure.
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Oiseau à déterminer |
Touriste perdu dans la forêt luxuriante |
Fougère géante
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Grand totem à l’entrée du parc |
Malheureusement, entre Farino et La Foa, où nous comptons dormir, soudain un bruit sinistre, une direction qui divague : notre pneu avant droit est bel et bien crevé, et pas de clé pour dévisser les écrous ! Quant aux garages de La Foa, ils sont fermés durant ce samedi pascal après-midi. Suite de nos aventures, quand nous aurons réussi à changer le pneu.
C’est fait, grâce à l’amabilité de deux clients de l’hôtel : l’un nous a prêté une clé, et l’autre (un spécialiste de la mécanique des avions) nous a prêté main forte pour le démontage et le remontage. Vive les clients de l’hôtel Banu de La Foa.
DIMANCHE
Retour à Noum’ sous une pluie battante, vrai temps de Toussaint avec une température en chute libre, il ne fait plus que 25 °C !
La roue -galette a tenu bon mais drôles de bruit quand on roule, faudra passer au garage.
Comme aujourd’hui c’est Pâques, repas de fête oblige. Le menu en photo.
Foie gras calédonien
A droite, production locale, du marlin (poisson tropical à ne pas confondre avec l’espadon) fumé au bois de niaouli (probablement) |
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Et pour finir, œuf de Pâques, production locale… mais le cacao ne vient pas de NC Pas de production de cacao en NC |
MERCREDI 24 AVRIL
Né en région parisienne, en 1925, mais breton d'origine, l'essentiel de son travail artistique s'est effectué loin des métropoles culturelles.
En Nouvelle Calédonie d'abord où il exerçait comme … professeur de français, c'est d'ailleurs à Nouméa, en 1958, qu'il exposa pour la première fois, puis en Amérique Latine (Sao Paulo et Buenos Aires) avec un retour dans le Pacifique à la fin des années 70, à Tahiti. Il quittera définitivement l'île en 1991 pour résider en Provence.
Influencée au début par la luxuriance tropicale et les cultures primitives, sa peinture est surtout le produit d'une recherche inlassable de l'expression visuelle pure quel que soit le sujet d'inspiration.
Cela aboutit à un art de plus en plus dépouillé.
L’œuvre de Henri CROCQ est d'une grande variété d'aspects mais toujours d'une puissance peu commune.
D’après Natacha PELLETIER pour PASSION ESTAMPES (https://www.passion-estampes.com/bio/crocqbiographie.html )
Nous vous laissons apprécier quelques-unes de ses œuvres.
Tahitienne
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Solitude Tableau sous influence : Soulages est passé par là |
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Tetuanui 2008 monotype Le monotype, en estampe, est un procédé d'impression sans gravure qui produit un tirage unique.
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Femmes du Vanuatu |
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Chant Thehimene
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Paysage de Saint-Louis
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Couple
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Pêche aux cailloux
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La pêche au caillou est une technique ancestrale cultivée par les Polynésiens : au-delà d’une méthode de pêche, c’est une véritable fête populaire.
Le principe de la pêche au caillou consiste à disposer des bateaux à chaque extrémité de l’île. Les hommes frappent la surface de l’eau avec leurs cailloux. Les poissons effrayés se regroupent alors dans le rau (immense filet de feuilles de cocotiers tressées) tenu dans le lagon par tous les habitants. Ceux-ci ferment et réduisent le rau. La pêche au harpon peut enfin commencer. L’honneur de tuer les 1ers poissons revient aux personnalités, le reste de la pêche est partagé entre tous les participants.
La préparation de cette journée commence 2 jours plus tôt : chaque maison de l’île doit tresser 10 mètres de rau. Les cuisinières s’affairent pour la réalisation du grand ma’a (repas traditionnel) qui sera servi le jour de la pêche. Pendant ce temps, les hommes décorent leur bateau de feuilles de cocotiers et de fleurs tropicales afin de remporter le concours qui a lieu juste avant l’ouverture de la pêche.
Pour finir, la maison Higginson. John Higginson (né à la fin des années 1830 - mort le 24 octobre 1904 à Paris) était un homme d'affaires d'origine irlandaise naturalisé français. Créateur de la société Le Nickel, il est à l'origine du développement de l'exploitation minière en Nouvelle-Calédonie dans les années 1860. C’est sa maison qui est maintenant transformée en salle d’exposition.
Palmiers royaux
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VENDREDI 26 AVRIL
Les élèves du Juvénat sont pensionnaires au lycée Lapérouse. Nous n’avons jamais eu l’occasion de visiter la partie internat mais nous avions entendu parler des conditions de vie plutôt spartiates.
Et nous avons mis la main par hasard sur le journal du lycée. Et dans ce journal, devinez quoi qui y’a !!! Un article sur cet internat lycée datant de 2007 mais les choses n’ont guère changé.... Evidemment nous l’avons dévoré (miam…) et nous vous en faisons immédiatement profiter. Bonne lecture, même si la qualité de l’image n’est pas très bonne, nous avons scanné les 2 pages du journal, il aurait fallu mettre la main sur l’original informatisé mais c’est une opé’ difficile.
Louis XVI donnant ses instructions à La Pérouse, le 29 juin 1785, Château de Versailles
Petit moment de culture !
Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse, appartient à la grande tradition des officiers de marine qui se sont illustrés dans les voyages d’exploration de l’époque des Lumières. Son unique périple vers l’Océanie l’a rendu mondialement et tragiquement célèbre par la disparition en 1788 des deux navires placés sous son commandement, L’Astrolabe et la Boussole sur les récifs de Vanikoro dans l’archipel des Salomon. Après James Cook, il semble avoir été le deuxième Européen à fréquenter la Nouvelle-Calédonie…
La suite sur le site du lycée Lapérouse (notez la différence d’orthographe).
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Le bateau est échoué sur le récif de Bampton, au Nord-Est des Chesterfield, en plein milieu de la réserve intégrale du parc naturel de la mer de Corail. Un échouement qui est intervenu en fin de semaine dernière.
La marine nationale a immédiatement dépêché une mission du B2M d’Entrecasteaux sur place. Elle a constaté qu’il s’agissait d’un caboteur côtier d’une trentaine de mètres qui avait été « abandonné par son équipage sans aucune cargaison à bord et que ses marques d’identification ont vraisemblablement été effacées. »
Que faisait ce bateau ? On n’en sait rien pour le moment.
Mais surtout c’est quoi les Chesterfield ?
Pas facile à localiser même avec google map ou autre |
L’archipel des Chesterfield relève administrativement de la Nouvelle Calédonie et ferait l’objet d’âpres négociations si cette dernière devait proclamer son indépendance. En effet il n’est rattaché à aucune des trois provinces, ce qui donne lieu à un certain flou juridique.
Composé de plusieurs ilots inhabités et de récifs affleurants, l’archipel fait 120 km de long pour 70 km de large soit un peu moins de 10 fois l’étendue de la ville de Paris intra-muros. Il se situe dans la mer de Corail à environ 550 km au Nord Est de la Nouvelle Calédonie à la lisière septentrionale de l’Australie.
En fait les îles constituant cet archipel étaient connues des marins de coin mais jamais à proprement parler découvertes et revendiquées. Tout au plus connaissions-nous la présence d’écueils dangereux mais ce n’est qu’en 1791 que le capitaine anglais Alt, à la barre du navire le Chesterfield tente la traversée de cette zone infréquentée du Pacifique. Il évite de justesse les écueils et décide de nommer l’île selon le nom de son bateau « Chesterfield ». Voici donc notre archipel nommé mais non revendiqué et pendant un siècle il n’est connu que par le nombre de navires qui y font naufrage – par exemple en 1854, le navire péruvien le Grimneza avec à bord huit cents coolies chinois, fait naufrage sur un des récifs de l'Île Bampton. Six cent-cinquante d'entre eux y mourront de faim et de soif avant que, quatre mois plus tard, les survivants ne soient recueillis - et comme le point de passage des baleiniers qui y passent quelques jours ou quelques heures au milieu des fientes d’oiseaux. En effet ces îlots perdus sont un endroit de passage obligé pour nombre d’oiseaux de mer qui pendant des siècles ont pu en toute quiétude recouvrir ces territoires hostiles de leurs fientes qui une fois durcies se nomment « guano ».
Ces îles bien longtemps restées mystérieuses et relativement méconnues sont bel et bien françaises, malgré leur nom aux consonances britanniques, grâce en soit rendue à un héros lui aussi méconnu : Alcide-Jean Desmazures, qui ne survit à l’oubli de l’Histoire que grâce à la rue qui porte son nom dans les faubourgs de Nouméa. Ce brave et florissant commerçant néo-calédonien vivait à la fin du XIXème siècle sur les îles Belep petit archipel situé en Nouvelle-Calédonie dont il constitue l’extrémité nord. C’est là qu’il rencontre en 1878 un marin britannique Josuah William North, capitaine de l’Eiffie Meikle, qui y fait escale. Le brave capitaine se trouve particulièrement désargenté et demande à notre commerçant de lui prêter une petite somme pour pouvoir profiter de son escale. Il lui promet naturellement un prompt remboursement grâce à une juteuse affaire à laquelle il travaille pour le Gouvernement de sa gracieuse majesté Victoria… Le trop bavard marin explique ainsi au commerçant dubitatif qu’il avait pour mission d’aller planter l’Union Jack sur l’archipel de Chesterfield afin d’y organiser le commerce du guano.
Constitué principalement d’acide urique, de protéines, d’oxalate d’ammonium, de nitrate, de phosphate et de certains sels et impuretés, la concentration en azote a fait du guano au XIXe siècle une importante ressource stratégique ou en d’autres termes un engrais révolutionnaire. C’est bien cela que le marin britannique Josuah William North entend récupérer et c’est bien cela que comprend notre brillant marchand français Alcide-Jean Desmazure.
Acceptant de prêter l’argent nécessaire à l’expédition, le néo-calédonien fait boire plus que de raison le british trop bavard et une fois celui-ci fin saoul, le français prend la poudre d’escampette afin d’aller prévenir le gouverneur français de Nouméa de ce que complote la perfide Albion. Le gouverneur Olry comprend rapidement qu’il ne faut laisser le champ libre aux Anglais et ordonne au plus rapide de ses navires de filer à toute vitesse vers Chesterfield pour y planter le drapeau tricolore avant les Anglais, ce qui sera fait le 15 juin 1878 au son de 21 coups de canons et aux cris de “Vive la République”. Alors qu’en Nouvelle Calédonie éclate la grande révolte indigène du chef Ataï, les autorités françaises se désintéressent de leur nouveau territoire. Desmazures n’obtient que la concession du guano récolté mais avec (déjà) une taxation spécifique sur chaque tonne extraite…
C’est toujours Bruno Fuligni qui raconte dans son merveilleux ouvrage « Tour du monde des terres françaises oubliées » que « décidément bien mal récompensé, le contribuable Desmazures doit prendre à sa charge le transport et l’entretien d’un agent de l’Etat chargé de surveiller l’exploitation, afin de calculer l’assiette et la quotité de sa redevance au trésor Public ! Il faut tout de même saluer le génie administratif d’une nation qui, à peine mis le pied sur une terre nouvelle, y crée un poste de percepteur pour y taxer le guano …Une pensée à toi, Monsieur Martin, brave fonctionnaire de la République, venu avec tes registres, tes buvards et tes tampons, flanqué de ta légitime pour collecter la taxe sur la fiente séchée d’oiseau de mer… »
La vie du couple Martin n’a pas dû être des plus exaltantes sur ces îlots abandonnés … 3 mois après leur arrivée, ils pliaient déjà bagages rendant à cette terre son caractère de paradis fiscal puisque le gestionnaire Desmazure déclara de moins en moins de tonnage et démultiplia les transactions de contrebande jusqu’à l’épuisement de la ressource. Depuis plus d’un siècle les terres sont abandonnées de toutes activités humaines.
Actuellement ces îles font partie du parc naturel de la mer de Corail qui est une aire marine protégée de Nouvelle-Calédonie couvrant 1,3 million de kilomètres carrés. Il s'agit de la plus grande aire marine protégée de France et de la quatrième aire marine protégée du monde (en 2018).
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Cela vient en grande partie d’un blog
La leçon de géographie n’est pas finie ! A propos de revendications sur des îlots déserts, connaissez-vous les îlots Mathiew et Hunter : que nenni. Alors on y va !
Localisation : tout en bas à droite, faut avoir une bonne vue !
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L'île Matthew est une petite île inhabitée de l'océan Pacifique Sud, située à 446 km à l'est de la Nouvelle-Calédonie et au sud-est de l'archipel de Vanuatu.
C'est une île volcanique, partie émergée d'un stratovolcan, s'étendant sur 70 hectares (pas bezef !). Elle est en fait constituée par deux petites îles de formes coniques reliées entre elles par un isthme rocheux de 200 mètres de large environ.
L'île Hunter (autrefois connue sous le nom d'île Fern ou île Fearn) est une petite île de l'océan Pacifique Sud, de 1 km2, inhabitée, située à 521 km à l'est de la Nouvelle-Calédonie et au sud-est de l'archipel du Vanuatu.
D'origine volcanique, l'île fait environ 1,1 km de longueur sur 0,6 km de largeur (pas bezef non plus !) et a une forme de dôme s'élevant à 242 mètres1au-dessus du niveau de la mer pour son sommet principal.
Hunter
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Matthew vu d’avion |
Alors pourquoi parler de ces 2 îles ?
Parce que c’est la guerre … entre la France et le Vanuatu.
Mission de souveraineté sur les îlots Matthew et Hunter !!!
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De quoi s’agit-il exactement ?
Ces 2 îles sont revendiquées par le Vanuatu comme faisant partie de la province la plus méridionale de Tafea, mais la France a également affirmé qu’elles faisaient partie de la Nouvelle-Calédonie. La bataille pour ces deux îlots dure depuis plus de 80 ans.
En 1929, la France prend possession de Matthew et Hunter, îlots inhabités, et en rattache la gestion à Port-Vila aux Nouvelles-Hébrides. En 1965, le Royaume-Uni demande le rattachement de ces bouts de terre émergés aux Nouvelles-Hébrides, au motif de la continuité de l’arc insulaire, mais la France refuse. En 1975, cette dernière dépose une plaque commémorant la prise de possession de 1929. En 1976, l’Etat français détache la gestion de Matthew et Hunter des Nouvelles-Hébrides et la rattache à Nouméa. En 1980, les Nouvelles-Hébrides devenues Vanuatu accèdent à l’indépendance. Le 9 mars 1983, le drapeau du Vanuatu est hissé sur Hunter par l’Euphrosyne venue de Port-Vila avant qu’elle ne soit délogée par la frégate française La Dunkerquoise.
Pourquoi une telle querelle ?
L’enjeu est énorme car si Paris et Port-Vila revendiquent chacune la souveraineté des 2 îlots, ce n’est pas pour leur valeur intrinsèque, mais pour l’extension des zones économiques exclusives (ZEE) qu’elles représentent … 190 000km² !
En fait si on regarde bien, c’est une guerre économique ! c’est à qui aura la plus grande ZEE !
La zone économique de la Nouvelle-Calédonie a une superficie de 1 740 000 km2. Par comparaison de ZEE de la France métropolinaine ne fait que 334 604 km2.
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Dans cette ZEE, la République Française exerce des droits souverains en matière d'exploration et d'exploitation des ressources naturelles, biologiques et non biologiques du fond de la mer, de son sous-sol et des eaux de l'océan. Cette compétence est transférée à la Nouvelle-Calédonie par la loi organique de décembre 1998.
Or dans cette zone il y a des tas de richesses potentielles que le Vanuatu revendique aussi.
DIMANCHE 28 AVRIL
Hier, samedi soir donc, la chorale calédonienne où chante -activement- Martine a donné un avant-goût du magnifique spectacle de classe internationale que cette formation donnera fin juin en se produisant à la mairie.
Hôtel de ville la nuit… |
… avec drapeaux français, européen et kanak |
Pour mémoire et pour les distraits, il s’agit tout simplement d’une création MONDIALE du Petit Prince, entièrement écrit et mis en musique sur le Caillou.
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La prestation a eu lieu dans le salon d’honneur de l’Hôtel de Ville tout simplement parce que la municipalité, dans sa grande générosité subventionne la chorale. Une foule « Kolosale » est venue de loin écouter cette œuvre.
Seule déception, point de buffet à la fin du concert. Nous sommes revenus dépités manger nos bonnes crevettes à la maison.
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Cherchez bien, vous verrez Martine
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Sur la droite, la cheffe de chœur, la préférée de Martine
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Les enfants |
En répétition
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La foule !
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Le blason de Nouméa
La Ville de Nouméa possède un blason qui la personnalise par des éléments symboliques de son histoire et de son patrimoine. Ce blason a évolué avec le temps en conservant ses caractéristiques. Dans la version actuelle, redessinée en 1991 par Marcel Pétron, spécialiste de l’héraldique, on retrouve sur fond bleu outre-mer le vaisseau, le cagou, les deux hippocampes et le nom de la Ville qui apparaissaient déjà sur le blason signé par Eugène Bizeul en 1982.
« D’Azur au vaisseau d’or habillé d’argent accompagné au canton dextre d’un soleil d’or à la filière d’argent l’écu timbre d’un cagou posé, déployé, d’argent becque, membre et animé de gueules devise : Nouméa, en lettres de sable sur listel d’or doublé de gueules. »
Le vaisseau a pris la forme élancée d’une goélette symbolisant les débuts historiques de Nouméa ainsi que sa vocation portuaire. Le cagou, oiseau endémique a remplacé la couronne du tout premier blason de la ville comme emblème territorial. Les deux hippocampes ont été repositionnés de part et d’autre de l’écu central et rappellent la situation océanique de la ville tout comme le fond bleu lagon dans lequel se conjuguent le ciel et la mer.
D’après le site de la ville de Nouméa.
MERCREDI 1er MAI
La tradition du muguet le 1er mai existe bien ici aussi. Avec un seul petit problème, il n’y a pas de production locale… d’où importation des brins en pipette ou en pot depuis la France. Résultat des courses : 790 XFP les 3 brins en supermarché soit 6, 62 €.
Il y a aussi les petits vendeurs dans la rue. Mais c’est quand même moins courant qu’en France. Clientèle mélangée, blancs et mélanésiens font la queue pour acheter du muguet hors de prix !!!
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1500 XFP le brin, soit 12,57 € exactement !!!
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Il y aurait bien eu une tentative de production locale mais nous n’arrivons pas à en savoir plus. La vendeuse me confirme qu’il y a bien un producteur dans le sud de la NC mais que le muguet n’est pas parfumé.
La campagne à la ville. Tout près de notre magnifique résidence, au fond de la baie Sainte Marie, il y a des maisons tranquillement installées les pieds dans l’eau. Maisons modestes mais port privé et bateau prêt pour l’évasion vers le large. On envie le calme dont ils doivent jouir.
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Pique-nique prévu ce midi mais temps tellement exécrable que nous allons manger chez Isabelle. Chacun apporte ce qu’il avait prévu de savourer sur le sable chaud et nous remplaçons le sable par la table de la cuisine après avoir fermé les fenêtres pour ne pas avoir froid.
… Faut dire que le thermomètre n’est qu’à 24 °C. on devient vraiment frileux.
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Après le repas, partie de trivial poursuit car impossible d’aller de mettre le nez dehors vu la pluie battante qui tombe par moment sans prévenir.
Bref, temps de cochon, à pas mettre un prolo de l'USOENC dehors.
Pour les non-initiés l'USOENC c’est l'Union des syndicats des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie fondé en 1968. Il s'agit du premier syndicat néo-calédonien en importance. Il compte 4780 adhérents. Il est lié à la CFDT par un contrat de coopération. L'USOENC est membre de la Confédération syndicale internationale.
Il y a aussi l’Union syndicale des travailleurs kanaks exploités (USTKE) fondée le 5 décembre 1981 par Louis Kotra Uregei, entrepreneur kanak, avec pour but de promouvoir par l'action révolutionnaire, et même souvent violente, les forces ouvrières d'origines mélanésiennes essentiellement. Ce syndicat est l'une des composantes fondatrices du FLNKS, le grand parti indépendantiste kanak, en 1984. En mars 1986 elle devient une confédération syndicale proche de la CGT.
Nous ne savions pas non plus il y a quelques minutes !
Pour ce 1er mai, comme chaque année depuis sa création, et malgré le temps pluvieux, l’USTKE a marqué la fête des travailleurs en défilant à Nouméa. Une marche qui offre au syndicat l'occasion de dire haut et fort ses revendications sociales.
Avant la marche, il y a eu le geste coutumier, puis militants et sympathisants ont entamé depuis la Vallée-du-Tir leur traditionnel tour du centre-ville, ponctué de discours syndicalistes mais aussi politiques. Quelques centaines de personnes - 500 selon la police, au moins 2000 selon le syndicat - ont ainsi arpenté le bitume.
PAS LA MOINDRE VIOLENCE !
En cherchant bien, vous nous trouverez (peut-être) dans la manif’ ! |
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SAMEDI 4 mai 2019
Samedi, cela fera trente ans que Jean-Marie Tjibaou et Yeiwene Yeiwene ont été assassinés à Ouvéa par Djubelly Wea, qui a été lui-même abattu. A la veille du trentième anniversaire de ce jour historique en Calédonie, les régions d'origine des trois hommes terminent les préparatifs des commémorations.
La date du 4 mai 1989 a marqué à jamais l’histoire de la Calédonie. Ce jour-là, à Ouvéa, la chefferie de Wadrilla accueille la cérémonie de levée de deuil des dix-neufs habitants de l’île abattus lors de l’assaut de la grotte de Gossannah.
Jean-Marie Tjibaou, Yeiwene Yeiwene et Léopold Joredie, les trois leaders du FLNKS, tiennent à honorer leur mémoire malgré les risques qui pèsent déjà sur leur propre sécurité. Un an après la double tragédie d’Ouvéa, la tension est palpable, lors de cette cérémonie. Mais les coutumes de levée de deuil se passent normalement. Jusqu’au moment où les personnes présentes viennent serrer la main des leaders indépendantistes.
Yeiwene Yeiwene et Jean-Marie Tjibaou, les dirigeants du front indépendantiste FLNKS, en avril 1985
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Yeiweine Yeiweine, Jean-Marie Tjibaou, Jacques Lafleur et Dick Ukeiwé, le 26 juin 1988, après la signature à Matignon d'un accord sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie conclu avec le Premier ministre, Michel Rocard
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C’est alors que Djubelly Wea, un pasteur pourtant, sort une arme de son panier. Il est de la tribu de Gossannah et membre du FULK, ou Front uni de libération kanak. Un mouvement indépendantiste dur en rupture avec le FLNKS de l’époque. Il tire en direction de Yeiwene Yeiwene et Jean-Marie Tjibaou. Les deux hommes sont pratiquement tués sur le coup. Djubelly Wea est immédiatement abattu par Daniel Fisdiepas, le garde du corps personnel de Jean-Marie Tjibaou (et futur maire de Hienghène), qui sauve du même coup Léopold Joredie, semble-t-il visé lui aussi.
Jean-Marie Tjibaou, premier président du FLNKS, a payé de sa vie son choix pour la paix, la signature des accords de Matignon et la poignée de main symbolique avec Jacques Lafleur.
D’après NC 1ère
DIMANCHE 5 MAI
Le capitaine Cook est de retour sur le caillou. Euh ! non … c’est juste son bateau ou plus précisément sa réplique qui vient toucher le port de Nouméa pour quelques jours.
L’arrivée sur Nouméa |
Le HMB Endeavour est une réplique du navire du Capitaine Cook appartenant au Musée maritime national australien - Australian National Maritime Museum.
C’est avec ce navire que le célèbre navigateur a fait son 1er voyage dans le Pacifique de 1768 à 1771.
Construit à Freemantle en Australie occidentale, entre 1988 et 1993, le navire est réputé comme l’une des répliques de bateau les plus fidèles au monde, notamment grâce aux matériaux utilisés, qui ont été sélectionnés à la suite de recherches scientifiques poussées.
Le navire en pleine mer, toutes voiles dehors |
Nous sommes allés voir le bateau dès samedi matin, mais pour visiter, trop de monde, nous reviendrons demain.
Le navire à quai et la queue des visiteurs |
2 connaissances |
Dimanche, deux tentatives pour aborder le navire mais en vain. Trop de monde, queue d’au moins une heure et demie et pont saturé de visiteurs. Nous renonçons.
Le bateau part de Noum’ probablement jeudi, nous essayerons de le voir au départ, mais s’il ne hisse les voiles que quand il sera sorti de la baie, il sera bien loin pour le voir dans toute sa majesté.
C’est ki que v’là ?
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Vu de loin |
Petit topo sur un grand navigateur…
James Cook est un navigateur, explorateur et cartographe britannique, né le 7 novembre 1728 (27 octobre 1728 selon le calendrier grégorien) à Marton (Middlesbrough) et mort le 14 février 1779 à Hawaï.
Accédant au grade de capitaine de la Royal Navy, il fait trois voyages dans l’océan Pacifique à l’occasion desquels il est le premier Européen à débarquer sur la côte Est de l’Australie, en Nouvelle-Calédonie, aux îles Sandwich du Sud et à Hawaï. Il est également le premier navigateur à faire le tour de l'Antarctique et à cartographier la Nouvelle-Zélande.
Pour tout savoir allez voir Wikipédia par exemple
Il y a 240 ans, le 4 septembre 1774, le navigateur James Cook découvrait ce qu'il allait ensuite nommer la Nouvelle-Calédonie.
Pourquoi Nouvelle-Calédonie ? Il paraît que de loin, Cook a trouvé que l’île lui rappelait son pays, l’Ecosse ou Calédonie (Caledonia pour les Romains).
NC, une île, inconnue des Européens, que le navigateur va s'empresser de cartographier.
Il aura fallu deux voyages pour que le navigateur anglais James Cook découvre celle qu'il allait lui-même baptiser la Nouvelle-Calédonie. Lors de son 1er voyage, il découvre les îles de la Société puis l'Australie et la Nouvelle-Zélande dont il prendra possession au nom de la couronne britannique. Ce n'est que lorsqu'il part pour l'Océan Antarctique, dont il longe la banquise, qu'il finira par découvrir la grande terre et îles alentour, le 4 septembre 1774.
A l'époque, personne, en Europe, n'avait jamais entendu parler de ces lointaines contrées. On ignorait même jusqu'à leur existence. Très vite, le navigateur s'empresse de cartographier la Nouvelle-Calédonie comme il le fera partout où son navire, le HSM Resolution, devait accoster.
L'un de ses premiers croquis, où ne figure que la côte-est, constitue la toute première carte calédonienne
LUNDI 6 MAI
Il me semble que c’est une date importante mais j’ai un trou…
Ah oui, ça y est ! C’est l’anniversaire de qui… je vous le demande ?
De Martine bien sûr.
Nous avons un peu anticipé car le Juvénat ne nous a pas donné congé pour la soirée.
Donc hier soir, resto pour fêter cela et comme nous sommes très fidèles, nous sommes allés à notre resto favori (pratiquement le seul pour nous),
Marmite et tire-bouchon à qui nous attribuons 3* au guide MFX qui va bientôt sortir sur le marché.
Avant le resto, séance cadeau pas très originale, NC oblige : collier avec perle de Tahiti.
Pourquoi des perles de Tahiti en NC : elles ont un régime fiscal spécial / Fr. N’allez pas m’en demander plus
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Au menu du resto : saumon des dieux de Nouvelle-Zélande avec une sauce un peu japonaise (!) et pavé de cerf (cerf rusa, bestiole introduite en 1870 et devenue nuisible, il y a des élevages plus bien sûr de la chasse). L’ensemble arrosé d’un vin blanc d’Australie.
Cerf
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Saumon |
Le tout suivi d’un fondant au chocolat avec boule de glace et même une bougie d’anniversaire.
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En prime, vue sur la cuisine
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Pour finir, tisane et retour au bercail.
MARDI 7 MAI
C’est le 12 mai qu’auront lieu les élections au Congrès et aux assemblées de provinces. Ce qui déclenchera dans la foulée la formation d’un nouveau gouvernement. Ces élections seront les dernières de l’accord de Nouméa. Les futurs dirigeants auront en charge les référendums et la préparation de nouvelles institutions.
Un scrutin de listes
Il y a trois circonscriptions électorales correspondant aux trois provinces. Les membres du Congrès et des assemblées de provinces sont désignés à l’issue d’un scrutin de listes, à un tour, et à la proportionnelle. L’attribution des derniers sièges se fait au plus fort reste. Chaque liste doit comprendre autant de noms qu’il y a de sièges potentiellement à pourvoir dans la province concernée, augmentée de dix noms. Concrètement, cela veut dire 24 noms aux Loyauté (il y a 14 sièges). Au Nord, ce sont 32 noms (22 sièges). Et au Sud, 50 noms pour 40 sièges.
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La barre des 5 %
Le scrutin ne correspond pas aux règles d’une proportionnelle intégrale. Pour éviter un trop grand émiettement des assemblées, la loi a prévu qu’une liste devait obtenir un nombre de voix correspondant à au moins 5 % des électeurs inscrits pour être admise à la répartition des sièges. Celles qui n’obtiennent pas 5 % des électeurs inscrits sont éliminées.
Deux élections en une
C’est l’héritage des accords de Matignon. On a coutume de parler des élections provinciales.
En réalité (et les cartes d’électeurs le précisent explicitement) il s’agit d’abord des élections au Congrès puis, avec le même bulletin dans la même urne, des élections aux assemblées de provinces. Dans les deux cas, le mode de scrutin est identique. Sauf qu’à l’issue des dépouillements, on calcule d’abord la composition du Congrès sur la base d’une répartition des sièges à la proportionnelle (7 pour les Îles, 15 pour le Nord, 32 pour le Sud, soit 54 sièges au total).
Ces 54 personnes sont à la fois membres du Congrès, et membres de leur assemblée de province d’origine.
Ensuite, une deuxième opération de répartition ajoute 7 sièges supplémentaires pour les Loyauté, 7 pour la province Nord, et 8 pour la province Sud. Ces élus-là ne sont que membres de leur assemblée de province. Ils peuvent « monter » au Congrès en cas de départ d’un élu placé devant sur leur liste (en cas de nomination au gouvernement par exemple).
Des élus à poids variable
Compte tenu du rapport entre le nombre d’électeurs et celui des élus que chaque province envoie à Nouméa, chaque membre du Congrès ne pèse pas le même nombre d’électeurs.
Selon les calculs effectués à partir des élections de 2014 par l’historien et juriste Luc Steinmetz, il fallait 3 385 suffrages en province Sud pour envoyer un élu au Congrès. Il en fallait 3 028 en province des Îles Loyauté, et seulement 2 672 en province Nord. C’est ce qui fait dire à certains observateurs que les provinces à majorité indépendantiste ont un avantage électoral sur le Sud, et que, s’il progresse suffisamment, le camp actuellement minoritaire pourrait devenir majoritaire en sièges sans pour autant dépasser les non indépendantistes en nombre de voix.
L’écart s’est resserré
Depuis quinze ans, l’écart n’a cessé de se resserrer entre indépendantistes et loyalistes. En 1999, au lendemain de l’accord de Nouméa, les loyalistes avaient obtenu 31 sièges au Congrès contre 23 aux indépendantistes. En 2004, le RPCR a cessé d’être le parti dominant au profit de l’Avenir ensemble, mais les divisions indépendantistes en province Sud ont plombé leur score et les loyalistes ont obtenu 36 sièges contre 18 pour les indépendantistes.
En 2009, de nombreuses listes en ordre dispersé ont abouti à un score de 31 élus loyalistes et 23 indépendantistes.
C’est en 2014 que l’écart s’est franchement resserré : 29 contre 25. Pourtant, la différence en suffrages est toujours restée dans une fourchette de 57 à 59 % d’un côté, et de 41 à 43 % de l’autre.
Et si le prochain Congrès n’avait pas de majorité ?
Salle du congrès
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L’hypothèse n’a rien de farfelu. Il suffirait que les loyalistes perdent deux sièges et que les indépendantistes en gagnent deux pour que le Congrès version mai 2019 affiche une exacte parité entre les deux blocs. Plusieurs responsables indépendantistes affichent même l’ambition de devenir majoritaires.
Quand on sait que la multiplication des petites listes en province Sud va grignoter un peu le score des grosses, quand on sait l’incapacité de la famille loyaliste à constituer une liste unitaire en province Nord, quand on sait le surcroît de mobilisation qu’a entraîné le premier référendum du 4 novembre, l’éventualité d’un Congrès sans majorité est à considérer avec sérieux.
Que se passerait-il alors ?
Le premier problème serait celui de l’élection d’un président du Congrès. Le rendez-vous est prévu pour le 24 mai. Si aucun candidat ne parvient à ratisser au-delà de son camp, à égalité de voix, c’est le plus âgé qui l’emporterait.
Et qu’en serait-il du vote des textes ? Les délibérations peuvent se voter à la majorité relative. A 27 contre 27, c’est l’égalité parfaite. Dans ce cas, c’est la voix du président, prépondérante, qui emporte la décision.
En revanche, l’adoption des lois du pays exige un vote à la majorité absolue. Il faut 28 voix et celle du président, quoique prépondérante, ne compte pas double. Il faut donc que 28 élus au moins votent en faveur d’une loi.
Autre problème, l’élection du gouvernement. Ce sont les membres du Congrès qui en fixent le nombre, entre cinq et onze. Ensuite, chaque groupe politique (ou intergroupe) présente une liste et la désignation des membres de l’exécutif se fait à la proportionnelle.
Dernière étape, l’élection du président du gouvernement est effectuée par les membres du nouvel exécutif par un scrutin majoritaire.
Cela dit, l’histoire récente montre qu’avec ou sans majorité bien définie au Congrès, puis au gouvernement, les divisions et rivalités internes à chacune des deux grandes familles politiques font que l’élection effective d’un président du gouvernement pourrait prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois. En pareil cas, sans élection effective d’un président, le gouvernement n’est pas pleinement constitué. Il n’est pas de plein exercice.
L’exécutif est cantonné à l’expédition des affaires courantes. Mais quel exécutif ? L’actuel ? Ou celui qui sera désigné dans six semaines ? Selon l’historien et juriste Luc Steinmetz, il résulte de l’article 108 de la loi organique qu’un gouvernement reste en fonction jusqu’à l’entrée en fonction du suivant. Qui dit entrée en fonction, dit nouveau président élu.
Pour terminer ce panorama complexe…
Pour figurer sur la liste électorale spéciale provinciale il faut théoriquement être installé en Calédonie depuis 1988, et en tout cas ne pas être arrivé après novembre 1998, période à compter de laquelle le corps électoral a été gelé.
Théoriquement, ces élections seront les dernières de l’accord de Nouméa puisqu’en 2024, la période référendaire sera terminée. Après, mystère ?
Plus de 800 candidats ? 50 noms par liste au Sud, 42 au Nord, et 24 aux Îles : avec la multiplication des ambitions (11 à 13 listes pour la seule province Sud), le nombre total de candidats sera vertigineux. Un casse-tête pour l’Etat en charge des bulletins de vote.
Après les élections du 11 mai 2014 il a fallu plus de 6 mois pour former un nouveau gouvernement.
Bref, un beau bazar en perspective dans les prochains jours. Affaire à suivre.
Texte en grande partie extrait des Nouvelles Calédoniennes, le seul quotidien local.
DIMANCHE 12 MAI
Jour d’élection pour les provinciales. Grand calme pour le moment, participation +/- 31 % à midi.
Juste un truc amusant et singulier. Impossible de regarder les infos et même des vidéos sur FranceTV depuis vendredi. CENSURE !!!
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Dans le cadre des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie et en application de l’article L 49 du Code électoral, les contenus vidéos en direct et replay de france.tv ne seront pas disponibles sur ce territoire du vendredi 10 mai 23h59 au dimanche 12 mai 18h00. |
Des nouvelles des résultats dès demain.
LUNDI 13 MAI
Les élections provinciales ont bien eu lieu comme prévu, grand calme dans la soirée. Tout se passe bien.
Les médias français ne sont guère loquaces sur la question hormis Le Monde qui en fait sa une sur internet.
Voici donc les résultats donnés par les journaux locaux, NC1ère et Nouvelles calédoniennes que vous pouvez consulter directement.
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Tout le problème est d’arriver à décoder cette nouvelle composition.
Les indépendantistes progressent mais les loyalistes, ceux qui sont contre l’indépendance, sont encore majoritaires mais de peu.
Parmi les loyalistes, les modérés, Calédonie ensemble, reculent fortement, alors que les durs, Avenir en Confiance, ont fait un très bon résultat.
Les indépendantistes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) ont manqué leur pari aux élections provinciales. Dynamisés par les 43,3 % recueillis par le « oui » à l’indépendance lors du référendum du 4 novembre 2018, ils espéraient, grâce à un mode de scrutin qui les avantage, faire basculer la majorité au Congrès. Ce dernier reste aux mains des loyalistes, qui conservent 28 sièges sur 54, tandis que les différentes composantes indépendantistes en totalisent 26.
On risque de se retrouver, me semble-t-il, avec deux blocs encore plus clivés qu’avant.
Avenir en Confiance envisage de tenir le 2ème référendum sur l’indépendance dès début 2020.
Mais pour commencer il va falloir former un nouveau gouvernement, et là c’est une autre paire de manches !!!
Aux niveaux des provinces (il y en a 3 : province sud, blanche, provinces nord et les îles Loyautés, kanak), on voit le profond clivage du pays. Les 2 provinces kanak sont aux mains des indépendantistes, la sud pour les loyalistes.
DIMANCHE 19 MAI
Combien donne réellement chaque année l’État français pour financer les services publics au profit des Calédoniens ? À qui précisément et pour quoi faire ? Voici quelques éléments de réponse.
Une publication qui émane du Congrès largement diffusée gratuitement dans les commerces nous renseigne sur la question.
On se demande d’ailleurs pourquoi une telle diffusion, juste quelques jours avant les européennes !
Car ici aussi on vote pour les européennes mais tout le monde s’en f… sauf quelques frexiteurs en gilets jaunes qui s’agitent au marché
Pour tous les détails allez voir l’article sur le site du congrès calédonien.
Comme la page centrale n’est pas très lisible dans le document, nous vous mettons une copie d’écran pour tout avoir d’un coup d’un seul.
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Mais nous allons vous mettre quelques petites choses et vous traduire en € sonnants et trébuchants les chiffres que vouz’ôtres de là-bas en métropole pratiquez peu.
Nature |
EN FRANCS PACIFIQUES |
EN € |
VERSEMENT DE LA France AU BUDGET DE LA NC (en milliards) |
179,1 |
1,500858 |
VERSEMENT DE LA NC AU BUDGET DE LA NC (en milliards) |
177 |
1,48326 |
Ce que paie la Fr par habitant et par an pour financer les services publics |
574085 |
4810,8323 |
Coût de la défiscalisation (en milliards) |
21,4 |
0,179332 |
Voilà donc ce que coûte la NC à la France, 1, 5 milliards d’euros, est-ce beaucoup ? Qu’en penseraient les gilets jaunes ?
L’autre question à laquelle ne répond pas notre publication : la Nouvelle Calédonie rapporte-t-elle à la France, et si oui, combien ?
Coin culture :
Le Congrès est l’assemblée délibérante de la Nouvelle-Calédonie qui détient le pouvoir législatif. Celle-ci comprend 54 membres ou conseillers, élus pour cinq ans par les trois assemblées de province. On dénombre 32 conseillers issus de la province Sud, 15 conseillers pour la province Nord et 7 pour celle des îles Loyautés.
Le Congrès élit et contrôle le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, lequel est responsable devant lui. Il vote son budget, ainsi que les délibérations et les lois du pays qui lui sont soumises, et partage l’initiative des textes avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Par le biais de questions orales ou écrites, le Congrès peut demander au gouvernement de s’expliquer sur sa politique.
Jolie l’image : nautile + totem + pin colonnaire
Pour en revenir au nouveau congrès et à la désignation d’un nouveau gouvernement ainsi que l’attribution de la province sud loyaliste : ça se dispute comme pas possible et ça dézingue à tous les étages entre les 2 grands partis loyalistes. Les deux formations n’ont pas réussi à s’entendre sur le partage des présidences entre la Province Sud, le Congrès et le gouvernement. Chacun en rejette la faute sur l’autre, à coups de petites phrases assassines.
Pour la province sud il a fallu deux tours, sur fond de désaccord au sein des loyalistes pour élire la présidente. Comme attendu, Sonia Backès devient à quelques jours de son quarante-troisième anniversaire la présidente de la province calédonienne la plus peuplée, la plus équipée et la mieux dotée.
Pour les 2 autres provinces, ce sont des indépendantistes qui sont élus comme présidents.
LUNDI 20 MAI
Hier midi, réunion des répétiteurs pour un repas en commun.
Au menu des préparations apportées par chacun :
En entrée-apéro : avocat en guacamole, melon local et pastèque elle aussi locale, le tout préparé par Martine, rhum calédonien arrangé par Pierre (ça existe depuis peu).
Fromage… de France par Jean-Claude
Dessert : mousse au chocolat par Evelyne et salade de fruits du pays par Elisabeth.
Café, thé …
Le tout arrosé de vin… de France et moulte cognac et eau de vie pas locale.
Bonne ambiance malgré l’exiguïté de la « salle à manger-salon » de notre hôte, 13 à table, pas de catastrophe.
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En soirée, nous sommes allés au centre d’Art, voir une « pièce de théâtre », disons plutôt du « café-théâtre », C’est pas parce qu’on a rien à dire, présentée par la Fokesasorte compagnie.
Le centre d’Art est installé dans l’ancienne prison de la ville |
FARCE FUTURISTE
Vers 2040, dans la salle d’attente d’une quelconque administration, deux hommes patientent en vue de passer un test de compétences. La cinquantaine bien tassée, les deux hommes évoquent sans complexe, les réformes, le bouleversement des mœurs depuis les dernières présidences au siècle dernier. L’enseignement, la santé, les révolutions féminines, les contrôles routiers, la légalisation du cannabis et bien d’autres considérations plus personnelles qu’il est fortement conseillé de prendre au second degré. C’est pas parce qu’on a rien à dire, sous-entendu « qu’on doit fermer sa gueule » est née d’une simple réflexion.
Est-ce qu’on peut rire de tout dans une société où on ne peut plus vraiment plaisanter sans heurter les sensibilités ? La réponse est : Essayons.
Notre avis sur le spectacle : moyen, un peu vulgaire, mais nous avons passé un bon moment.
Une spectatrice derrière nous s’est gondolée comme une baleine !
Il est vrai que l’actualité nous montre bien que l’on ne peut plus rien dire sans que de « vertueux censeurs » interviennent à tort et à travers. Un exemple, pas plus tard qu’hier soir, nous avons vu le film Bécassine que certains Bretons ont appelé au boycott sous prétexte que ça donnait une mauvaise image de la Bretagne profonde. Mais ces pôvres imbéciles n’ont rien compris, c’était tout le contraire, feraient mieux d’ouvrir les yeux plutôt que la bouche !
Idem à propos de la polémique sur Alain Delon.
SAMEDI 25 MAI
Vendredi élection du président du congrès de la NC.
Roch Wamytan, indépendantiste de l’UC-FLNKS (L'Union calédonienne (UC) est un parti politique de NC fondé en 1953 qui milite pour l'indépendance et est une composante du Front de Libération nationale kanak et socialiste ou FLNKS), est élu au second tour avec 29 voix contre 25 voix pour Magali Manuhoa. Les voix de l'Eveil océanien se sont reportées sur Roch Wamytan.
Roch Wamytan a vu son élection comme le plein exercice de la « démocratie et du rééquilibrage ». « C'est une majorité océanienne qui m'a porté à la présidence du congrès » dit l’heureux élu.
Le nouveau président du Congrès a mis en avant les valeurs kanak, océaniennes et chrétiennes qui doivent guider l'action politique.
C’est assez amusant.
L’Eveil océanique est constitué de Polynésiens et Wallisiens et ne s’entendent guère avec les Kanak.
Roch Wamytan a traité récemment les Wallisiens de « sales blancs (!) » et leur a demandé de rentrer dans leur pays.
Le même Roch Wamytan a comme épouse une wallisienne.
Allez comprendre !
Il est aussi le chef et président du conseil de la tribu de Saint-Louis qui s’est illustrée pour ses violences il y a peu.
Les gentils habitants de la tribu Saint Louis.
Dans la nuit du 7 au 8 décembre 2001, plusieurs maisons de locataires wallisiens et futuniens du lotissement de l'Ave Maria sont incendiées par des Kanak de la tribu voisine de Saint-Louis, faisant éclater les tensions foncières et ethniques latentes dans cette partie du Mont-Dore.
En Octobre 2016, une bande de délinquants originaire de la tribu de Saint Louis entame une série d'exactions sur les usagers de la RP1 (route nationale qui traverse la tribu). Racket, tabassages, caillassage, incendies de véhicules et tirs d'armes de chasse sont le lot quotidien d'un population prise en otage par une poignée d'individus incontrôlables. En réponse à cette « jeunesse » en mal de repères, Rock Wamytan démuni et désavoué s'en prend ouvertement aux dérives colonialistes de la République.
A propos de l’Eveil Océanien, son leader est un ancien du Juvénat.
Voici sa « fiche technique » :
TUKUMULI Milakulo : Au Juvénat de 2000 à 2002. Bac S. En DEUG sciences première année en 2003 à l'UNC. Doctorat en mathématiques Université d'Aix-Marseille en 2013.
Aurait postulé pour un poste d’enseignant à l’université de Nouméa mais n’aurait pas été recruté.
Depuis 2014 cogérant entreprise BTP Optimus (Nouvelle Calédonie).
Prochaine étape, la mise en place du gouvernement, on risque bien d’avoir le même scénario…
Changement de programme : ce samedi midi le Juvénat a invité tous les répétiteurs à un repas.
Repas avec plats traditionnels préparé par de jeunes restaurateurs de l’île de Maré.
Au menu : salades diverses dont des fruits de mer, bougna traditionnel cuit dans des feuilles de bananier, gâteau avec mousse à la noix de coco avec une délicieuse salade de fruits faite de pomme-liane, létchi et banane. Et force bouteilles de vin de France ou Australie, sans compter la bouteille carrée à l’apéritif, dénomination locale du whisky en référence à la marque Johnnie Walker, omniprésente ici.
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Et pour finir la journée bien chargée, au théâtre ce soir…
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Résumé de la pièce : Emily est comédienne à Portland dans l’Oregon. Emily survit grâce à des petits boulots, tantôt barmaid de nuit, tantôt dog-sitter, tantôt serveuse dans un resto vegan, tantôt extra-terrestre….Quelques jours avant la mort de John Casterman, son père adoptif, elle apprend que son histoire n’est pas celle qu’on a bien voulu lui raconter. Emily va donc se lancer dans une enquête vertigineuse où elle devra partir loin pour comprendre qui est sa mère, son père et tous ceux qui les entourent. Emily décide de raconter son histoire sur scène, à sa manière, et vous avez du bol parce qu’elle le fait au Théâtre de l’île.
Critique : très, trop long. Bonne performance de l’actrice seule sur scène. Public peu nombreux…
DIMANCHE 26 MAI
Pour commencer il faut récupérer de notre samedi particulièrement rempli. Chose faite avec une bonne nuit de sommeil et un lever pas trop matutinal comme hier où nous sommes allés au Juvénat pour 7 h 30. Eh oui ! Certains samedis matins sont durs.
Aujourd’hui, point de vote pour nous, exilés (volontaires) au bout du monde, nos voisins s’en chargent gentiment.
A midi, plage avec Isabelle et ses enfants. Mais ce sera seulement pique-nique, notre projet de baignade s’arrête quand nous voyons qu’il y a trop de vent, on devient vraiment frileux.
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Et pour finir, une bonne glace à la sorbetière… pour se réchauffer !
Enfin, résultat des élections européennes en NC : plus de 80 % d’abstention, le RN évidemment en tête avec 26,6 %.
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DU MERCREDI 29 MAI AU VENDREDI 31 MAI
MERCREDI
Le WE de l’Ascension peut commencer. La plupart des répétiteurs du Juvénat vont aller à Maré, une des îles Loyauté, pour la fête de l’avocat qui se déroule de jeudi à dimanche. Nous y sommes allés en 2015, avons jugé qu’il y avait trop de blancs ! Nous avons donc choisi d’aller ailleurs, à Hienghène, sur la côte est, en plein pays kanak et indépendantiste !!!
Route de Noum’à Hienghène bien longue, bien 6 h, mais que la côte est est belle et tranquille. Désolés, nous n’avons pas pris la peine de photographier, on a choisi égoïstement de profiter des belles vues sur la mer, les jardins, les forêts luxuriantes avec grandes fougères en veux-tu-en-voilà.
Arrivés vers le soir dans notre hôtel avec bungalow sous les cocotiers et vue sur la mer immense !
JEUDI
Visite « obligatoire » de l’office de tourisme pour connaître les dernières nouveautés s’il y en a.
Et, bien sûr passage non moins obligé par la Poule pour voir où elle en est.
Elle va bien ! La poule, bien sûr ! |
Ensuite direction la vallée de la Hienghène car Hienghène est le nom de la ville mais aussi celui de la rivière au bord de laquelle la ville a été établie (c’est souvent le cas en NC).
Le long de cette vallée, monument aux 10 Kanak tués (dont deux frères de Jean-Marie Tjibaou) par des anti-indépendantistes dans une embuscade le 5 décembre 1984.
Le mémorial vient d’être aménagé tout récemment, pour le trentième anniversaire.
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Le même mémorial en 2015 : Les carcasses des deux camionnettes recouvertes de manous à l’emplacement de l’attentat
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Les 10 tombes |
Le 5 décembre 1984, dix militants indépendantistes de la tribu de Tiendanite, âgés de 25 à 56 ans, parmi lesquels deux frères de Jean-Marie Tjibaou, étaient tués par balles dans une embuscade au lieu-dit de Wan'yaat.
Depuis trente ans, les carcasses des deux camionnettes n'ont pas bougé. Sur les lieux, une plaque de marbre portant l'inscription "Fils de Kanaky, souviens-toi" et un hommage à ceux qui furent "assassinés lâchement" rappellent ce qui s’est passé.
Le soir du 5 décembre 1984, moins d’un mois après le boycott actif des élections à l’Assemblée territoriale, prôné par le FLNKS, une réunion se tient au Centre Culturel de Hienghène. Durant la soirée, la question de la levée des barrages et de la suspension des actions avait été discutée, à la demande de Jean-Marie Tjibaou, alors président du FLNKS. La trêve devait ouvrir la voie des discussions que ce dernier envisageait de conduire avec l’Etat et visait à encourager les négociations.
A la fin de la réunion, dix-sept Kanak prennent la route à bord de deux camionnettes conduites par les deux frères de Jean-Marie Tjibaou, Louis et Vianney, pour rejoindre la tribu de Tiendanite. Ils n’arriveront jamais à destination.
A hauteur du lieu-dit de Wan'yaat, ils essuient des tirs d’anti-indépendantistes embusqués. La fusillade fera dix morts. Seules sept personnes survivront. Pour la tribu de Tiendanite, qui comptait alors huit familles, c’est une véritable hécatombe : la moitié de sa population masculine périt ce soir-là.
Sur les sept survivants de l'embuscade, trois sont décédés depuis. Blessé à la main et au ventre pendant les tirs, Bernard Maépas, chef du conseil des anciens de la tribu, est l’un des derniers à pouvoir témoigner. Pour lui, la fusillade visait Jean-Marie Tjibaou.
29 octobre 1987 : les sept auteurs de cette embuscade (des métis) sont tous acquittés par la cour d'assises de Nouméa. Le jury était exclusivement composé d'Européens et cela provoque à nouveau la colère des indépendantistes.
D’après NC1ère et autres sources
Ensuite montée au village de Jean-Marie Tjibaou, Tiendanite, pour voir sa tombe. Accueil sympathique à l’entrée du village, discussion avec un habitant, nous aurions même pu parler à un rescapé de cette attaque mais nous ne l’avons pas fait, peut-être par pudeur…
Tombe du leader indépendantiste
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La famille Wea est celle de son assassin |
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L’église non loin de la tombe
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L’après-midi, petite promenade à pied autour de l’hôtel, ce qui nous permet d’apprécier la luxuriance de la végétation, des jardins et le calme de la campagne, pardon, la brousse profonde. Tout le monde se salue le long de la route et discute, ça change de l’anonymat de la ville.
Les fameuses roches de Lindéralique (calcaire)
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Poinsettia |
Pamplemousses |
Bougainvillier |
Fin d’aprem’ cool dans « notre cocoteraie ».
Touriste au repos
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Autre touriste au repos |
Mini-piscine privée
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Le soir, hôtel envahi… par toute une troupe de motards et arrivée des toutous (non, nous n’en sommes pas). Résultat : repas du soir sous forme de buffet style club méd’, du moins nous imaginons, vu que nous n’y avons jamais mis les orteils !
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Remarque au passage, notre hôtel est un ancien club méd’, racheté par la tribu locale qui le gère maintenant, tout le personnel semble local sauf peut-être le cuistot qui nous paraît un peu blanc mais c’est à voir.
VENDREDI
Pour commencer, tentative de ravitaillement au marché du village pour notre pique-nique. Rien ou presque, quelques plats préparés par les femmes du village, 4 oranges et mandarines qui se courent après. Idem à l’épicerie locale. Nous finissons par acheter 4 oranges et ça ira bien comme ça.
Ensuite tentative de promenade en mer, le « prestataire », comme on nous a dit à l’OT, est déjà parti en mer, notre projet tombe à l’eau, c’est le cas de le dire.
On se rabat sur le « centre culturel » local (le premier de Nouvelle Calédonie, créé avant le centre Tjibaou de Nouméa) où l’on peut voir une expo sur le Grand Homme local, je vous laisse deviner qui… et une expo sur les jouets utilisés par les enfants kanak avant l’invention des consoles et autres possibilités informatiques. En prime, visite de deux cases de chef sans chef, cases qui se trouvent dans la même enceinte que le centre culturel. Il s’agit surtout de celle du grand chef Bwarhat dépouillé en 1854 par Tardy de Montravel qui obtint son exil à Tahiti en 1857, puis d’un autre grand chef Bwarhat, le petit-fils du premier, qui déclencha la révolte de 1917 et finit par se suicider. Tout cela est passionnant et nous a bien pris … une demi-heure.
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Case de chef
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Jouets |
Fin de matinée, faute de balade en mer nous allons voir une cascade dans les environs, la cascade de Tao, bien belle avec plein d’eau descendant de la montagne, on voit que la NC a été bien arrosée ces derniers temps.
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Pour aller de Hienghène à la cascade, il faut emprunter un bac, le bac de l’Ouaïème, le seul de NC. Impossible de construire un pont, ça dérangerait les esprits des anciens qui errent dans le secteur. Pourquoi uniquement à cet endroit et pas dans les autres vallées ???
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Après-midi, tranquille, sieste et balade à pied dans le secteur de l’hôtel, lecture, etc.
LUNDI 3 JUIN
Quel est le nom de « l’arbre » qui s’enroule autour du palmier ? |
MARDI 4 JUIN
Il s’agit du Banian étrangleur ou ficus étrangleur.
L’arbre, ici un palmier, sert de support au ficus qui est un épiphyte.
Puis l’étrangleur finit par étouffer son support.
Gloups’, t’es mort.
De profundis !
MERCREDI 5 JUIN
Temps maussade, nous en profitons pour aller voir une petite, toute petite, exposition au Centre d’Art.
Thème : le papier et son utilisation. Il y a quelques œuvres amusantes.
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Quel est cet animal ?
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Messages imprimés grâce à la technique de cyanotypie Qui connaît ce procédé ?
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Et comme le Palais de Justice est juste derrière ce Centre d’Art, ex-prison, nous en profitons aussi pour aller y jeter un œil, vu que le bâtiment n’est pas visible de la rue. Construction assez modeste, pas du tout impressionnante pour « glacer » le justiciable.
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L’ancien Palais de Justice, de style colonial, avait plus d’allure !
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JEUDI 6 JUIN
Cyanotypie et cyanotype :
Le cyanotype est un procédé photographique monochrome négatif ancien, par le biais duquel on obtient un tirage photographique bleu de Prusse, bleu cyan. Cette technique a été mise au point en 1842 par le scientifique et astronome anglais John Frederick William Herschel.
Le procédé utilise deux produits chimiques :
- Citrate d'ammonium ferrique (vert ou brun - il ne semble pas que cela ait des conséquences sur la qualité du tirage) ;
- Ferricyanure de potassium (rouge).
D’après Wikipédia
Quant à l’oiseau en origami, c’est un Cagou bien évidemment ! Mais c’est quoi un Cagou ? A vous de chercher !
JEUDI 6 JUIN
Hier soir, selon l’usage à l’internat du Lapérouse, comme on dit ici, fête de fin de trimestre car nous sommes en vacances vendredi soir.
Donc hier soir c’était l’élection des Miss et Mister Internat 2019.
Je ne vous dis pas l’ambiance au moment de la prestation de chaque candidat pour obtenir le titre tant convoité. Nos oreilles ont eu du mal à s’en remettre.
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Donc les 12 candidats, plus de garçons que de filles, ont défilé à la queue leu leu deux fois. Une première fois pour se présenter, une deuxième fois « costumés ».
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Tous les candidats
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Nous avons aussi le droit au défilé des élèves récompensés au moment des conseils de classe. Chaque élève ayant eu les félicitations, le tableau d’honneur, est venu à son tour recevoir un petit cadeau.
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C’est assez curieux de constater cette démarche modeste, la tête baissée, l’air presque penaud
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Ensuite danse par des filles de l’internat.
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Et pour finir, proclamation des résultats du concours de beauté, chaque candidat a été primé, point de jaloux !
Première dauphine
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Miss 2019, en noir, Miss 2018, robe rayée, et le proviseur
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La soirée s’est terminée… par une étude, mais certains épuisés par la fiesta sont partis se coucher ; ne sont restés que quelques studieux durs au travail.
DU VENDREDI 7 JUIN AU LUNDI 10 JUIN
VENDREDI
WE de Pentecôte et début de vacances. Nous sommes libres de Juvénat pendant 2 semaines.
Nous en profitons pour partir de Nouméa, direction la côte ouest vers Bourail et la magnifique plage de Poé.
Pour commencer nous (re)visitons le fort de Teremba sur notre route.
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Bagnard au trou |
Transport de bagnard fuyard
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La cabane du télégraphe…
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… et le télégraphiste |
Autochtones… |
… et femmes transportées
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Teremba et le bagne :
La construction d’un fort militaire et d’un bagne le long de la baie d’Uarai débute en 1871, à la demande du gouverneur Gaultier de la Richerie qui envoie sur place un contingent de vingt-cinq condamnés, encadrés de deux surveillants et de trois gendarmes. Le camp prend le nom de fort Teremba, par référence à l’îlot Teremba qui se trouve au milieu de la baie d’Uarai. Un véritable petit village se crée autour du camp, on y trouve un bureau d’état civil, une bibliothèque, une église, une école, un bureau de poste, un télégraphe. Il faut y ajouter d’une part les locaux nécessaires à la vie pénitentiaire : cellules, cuisines, loges des surveillants et les constructions liées aux besoins militaires : poudrerie, tour de guet, mur d’enceinte. En 1872, le gouverneur autorise l’implantation de colons libres ; c’est ainsi que les premiers Alsaciens-Lorrains s’installent à Moindou en 1873 juste à côté de Téremba.
Après la révolte de 1878 - insurrection kanak avec la figure emblématique du grand chef de Komalé, Ataï - le fort militaire est réaménagé et renforcé pour servir de blockhaus et de refuge éventuel. Afin de contrecarrer la puissance de l’administration coloniale, le gouverneur Pallu de la Barrière décide par la suite d’employer les bagnards à la construction de routes et d’infrastructures. En 1885, la garnison militaire quitte finalement le site de Teremba. En 1898, le gouverneur Feillet fait arrêter l’envoi de condamnés. La direction de Teremba est transférée sur Fo Gacheu, puis l’ensemble est abandonné en 1908.
Après avoir longtemps été laissé à l’abandon, le fort Teremba a finalement été réhabilité grâce à l’action de l’association locale Marguerite. Le bâtiment principal a été reconstruit et abrite une exposition permanente sur l’histoire du fort. Les cellules de prisonniers sont illustrées d’un parcours avec projections sonorisées. La tour de guet et le mur d’enceinte ont également été restaurés.
L’assoc’ organise aussi tous les deux ans un spectacle son et lumière dont nous vous reparlerons dans quelques jours.
D’après Wikipédia
Ensuite nous arrivons à Poé où nous allons loger à l’auberge de jeunesse. Ça va nous changer de l’hôtel de Hienghéne de la semaine dernière !
Tout est très simple mais c’est très propre et très fonctionnel. On peut même se faire la cuisine et heureusement d’ailleurs car le seul resto correct du coin est complet deux soirs de suite.
Jardin
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Cuisine
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Chambre sommaire mais très spacieuse |
C’est de là que je rédige ce magnifique blog !
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Jardin éclairé la nuit
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On a un jardin et au bout la mer avec un lagon calme et au loin la mer déchaînée mais arrêtée par la barrière de corail à 1,5 km environ du rivage.
On voit bien le jardin, le lagon et la mer qui se brise sur la barrière
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C’est tout pour aujourd’hui et il faut que l’on aille chercher notre ravitaillement à la petite épicerie du coin pour pallier l’absence de restaurant ce soir.
SAMEDI
Grasse matinée ou presque, réveil à 8 h environ.
Départ pour le domaine de Deva pour une petite randonnée.
Mais c’est quoi le domaine de Deva ? On a dû en parler dans notre « blog » 2017 mais on va faire un ‘tit rappel quand même.
C’est 8 000 hectares environ de réserve, dont 13 kilomètres de bord de mer classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le domaine de DEVA est doté d’un riche patrimoine historique et culturel, dont certains vestiges et légendes y règnent encore de nos jours. Il s’étend des terres jusqu’à son magnifique lagon. Terre de tribus depuis des temps immémoriaux, le tourisme s’y est davantage développé depuis son acquisition par la Province Sud en 1992. Le domaine est immense et sillonné par une grande route goudronnée.
Il y a des randos pédestres, en VTT, à cheval, un hôtel 5 *, le Sheraton rien que ça et un golf.
Comme image, je n’en ai trouvé qu’une en pdf, j’ai dû faire une copie d’écran
Donc ce matin nous avons emprunté le sentier pédestre de la Forêt des origines au lagon, une randonnée facile, sur sentier plat (7.5km), à la découverte d’un condensé des richesses culturelles et environnementales du Domaine de Déva.
On a pour commencer de la forêt sèche, une des plus grandes de NC, puis une ancienne zone de fouilles archéologiques qui témoignent de traces d’occupation humaine datées de plus de 3000 ans mais on ne voit strictement aucun reste.
Niaoulis
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Grandes herbes ou « savane » |
Enigme du jour : quel est cet arbre ? Indice : latex toxique
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Talève sultane (Porphyrio porphyrio), ou poule sultane ou tout simplement dindon sauvage ??? |
Le sentier passe ensuite le long du lagon pour aboutir à la faille des requins, endroit où la barrière est absente, ce qui permet aux requins de pénétrer dans le lagon mais point de requin en vue, il faut plonger !
Vue d’avion depuis la mer (noire ou presque), lagon vert
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Ensuite retour par la même forêt sèche.
Après-midi, longue balade le long de la plage, vent très fort, foule de kitesurfs. Dire qu’hier il n’y avait pas un chat.
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On voit que l’on est en plein WE, auberge pleine à craquer. Foule de loupiots.
DIMANCHE
C’est Pentecôte mais point de messe, pas bien !
Au programme de la matinée un autre sentier du domaine de Deva, le sentier des Géants.
Ce sentier qui contourne le Marais Fournier, est extrêmement riche en biodiversité.
Il fait 6,5 km tout autour du marais Fournier, spot emblématique de la forêt sèche calédonienne.
Impressionnant pour ses spécimens de niaoulis, ses banians ancestraux, il mérite son nom.
Bulime, gastéropode comestible
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Qui est cette touriste toute petite ?
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Il y a, au milieu, un marais, le marais Fournier, avec des oiseaux qui y nichent, canards, cormorans, milans siffleurs, etc.
Il y a même un observatoire ornithologique avec longues vues qui permet d’observer en toute quiétude les oiseaux. Un seul petit détail, le marais est pratiquement à sec, les oiseaux sont fort loin dans une petite partie encore en eau. Il est assez curieux de constater que le milieu est très sec alors que l’on a eu pas mal de pluie ces derniers temps.
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Observation ornithologique et marais bien en eau, en 2017
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Le marais au milieu de la forêt sèche bien en eau en 2017 et la faille aux requins
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Même marais en 2019
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Après-midi identique à celle d’hier, balade le long de la plage mais dans l’autre sens, ce qui nous a menés à un creek, c’est comme ça que l’on appelle ici les petits cours d’eau bien souvent à sec mais qui peuvent prendre une allure déchaînée en cas de forte pluie.
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Creek franchissable à pied sec ou presque !
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Au menu ce soir, resto, dodo.
LUNDI
Encore Deva, le sentier du Boé Arérédi.
Le sentier domine un bord de mer, dont le récif et le lagon. Il surplombe en particulier la fameuse « faille aux requins » de Poé, dont la trace étroite, d’un bleu profond, entaille l’eau turquoise du lagon. Cette faille qui est un ancien lit de rivière, d’une profondeur moyenne d’environ 20 m, débouche directement sur le large et les grands fonds. Ce lit s’est formé du temps de la dernière glaciation, quand le niveau de la mer était beaucoup plus bas qu’actuellement.
Il offre aussi de très belles vues sur le Marais Fournier.
Tout cela fait une rando de 2 h environ, bonne montée jusqu’aux environs de 300 m d’altitude ce qui permet de dominer le paysage du domaine.
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La fameuse faille vue depuis la terre
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Deux alpinistes intrépides
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Champ de fleurs… |
… à déterminer
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Pour terminer ce magnifique WE, retour dans l’après-midi à Nouméa avec un temps de cochon, grosse averse orageuse et température glaciale, 20 °C au moins, glagla.
MERCREDI 12 JUIN
Enigme de samedi
Il s’agit du Semecarpus neocaledonica ou Goudronnier
C’est un arbre d'une quinzaine de mètres environ qui sécrète un latex blanc, devenant noir en s'oxydant à l'air.
C’est une espèce endémique uniquement concentrée dans la partie sud de la Grande Terre.
JEUDI 13 JUIN
Petite chronique de l’obtention de la carte Senior à laquelle nous postulons pendant notre séjour.
Début février, en allant à la piscine, on nous apprend que nous avons droit à une telle carte pour ne pas payer. On nous donne une vague adresse, les bureaux de la province sud.
Nous y allons, ce n’est pas la bonne adresse mais on nous imprime les formulaires et nous redirige.
Nous allons au bureau indiqué, c’est seulement un bureau centralisateur mais nous pouvons y déposer nos documents.
Nous attendons…
Rien ne vient.
Nous cherchons un contact téléphonique qui nous apprend que la carte est bien faite mais l’adresse est incomplète. Le préposé nous assure qu’elle est sur son bureau.
Nous attendons…
Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?
Rien, nada, po d’saus.
On téléphone de nouveau.
Le charmant préposé nous informe qu’il a pris du retard car les bureaux ont déménagé. Z’ont pas eu l’idée de mettre les lettres à la poste ! Non, elles ont aussi subi le déménagement.
Il nous conseille de venir les chercher.
On y va. On trouve le préposé en train de boire tranquillement son café en bas de l’immeuble où se trouvent les bureaux.
Nous montons à son bureau et il sort nos deux courriers d’une armoire. Combien de temps allaient-elles y rester si nous n’étions pas venus ?
Finalement nous les avons.
Cerise sur le gâteau !
La carte a une « durée de vie » limitée. Au bout de 5 ans, probablement, nous aurons rajeuni ! Mais aberration : aucune date mentionnée sur la carte.
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Ainsi est faite l’administration. En métropole ou sous les tropiques, même combat !
Pour changer de sujet, qui a dit qu’il n’y a pas d’activités culturelles à Nouméa ?
Encore une pièce de théâtre pour notre soirée. Au programme : Un air de famille.
Ça vous dit quelque chose ?
Comédie acerbe sur les rapports familiaux : toutes les semaines chez les Ménard, on se réunit dans le café familial tenu par Henri le cadet, puis on va manger tous ensemble Aux ducs de Bretagne, restaurant étoilé ! En plus ce soir, c’est jour de fête, car c'est l'anniversaire de Yolande, la belle-fille, mais un incident va venir troubler les habitudes : Arlette, la femme d'Henri, est partie pour une semaine afin, dit-elle, de réfléchir.
Le tout donné par une compagnie locale : la Compagnie De L’archipel qui prend racine il y a dix ans au centre d’Art de Nouméa. Depuis sa création, elle propose un théâtre populaire aux genres multiples et aux aventures variées, allant de la comédie à la tragédie, en passant par le mélodrame et des créations collectives aux formes diverses.
Nous avons déjà vu, en 2017, deux pièces données par cette troupe, toutes les deux très bonnes.
Un air de famille est une pièce de théâtre (1994) et un film (1996) avec entre autres le collier de chien de Yoyo (Catherine Frot). Ça vous revient ?
La troupe au complet, metteur en scène : celui qui a la chemise à carreaux
Notre avis : bonne mise en scène avec l’idée d’une TV et des vidéos qui élargissent la scène, bons acteurs amateurs. Bref, bonne soirée.
SAMEDI 15 JUIN
C’est parti pour le son et lumières de Teremba, événement qui déplace toute la NC, surtout Nouméa, tous les 2 ans.
Embarquement dans la navette, le bus, c’est bien pratique surtout pour le retour, vers 17 h 30, retour à Noum’ vers 0 h 30, distance 120 km environ.
Arrivés sur place, installation « confortable » sur les gradins en terre, ne pas oublier un petit amortisseur pour le confort du séant. Pique-nique sur place et en avant pour le spectacle de 1 h 30 environ.
L’histoire au menu ce soir.
Les derniers « chapeaux de paille », surnom donné au bagnards tondus rasés, il fallait bien les protéger du soleil ardent des tropiques !!!
Nous sommes en 1953. Un journaliste parisien décide de venir jusqu'en Nouvelle-Calédonie pour y faire un reportage sur les derniers bagnards encore en vie. C’est Jean DUROC, condamné en 1886 à 10 ans de travaux forcés, libéré et installé à Moindou, une commune toute proche de Teremba, qui sera le grand témoin de cette histoire pleine de souffrance et encore plus de surprises pour lui-même et pour les spectateurs qui plongeront dans ce passé au fil de tableaux vivants.
Au total, 150 bénévoles assurent la soirée.
La soirée se terminera avec l’exceptionnel feu d’artifice, dixit la brochure, dont Teremba a le secret !
Un petit résumé des différents « tableaux vivants » en photos, difficile car nous ne sommes pas équipés « professionnellement » pour des prises de nuit.
Avant le spectacle, parterre nombreux, nattes, glacières, convivialité
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L’ancien bagnard, son épouse et le journaliste
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L’arrivée à l’Ile Nou, nous vous épargnons la guillotine (fictive)
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La carriole n’est pas trop d’époque, pas grave
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En tribu |
Le marché
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Le ralliement à la France libre |
L’arrivée des GI’s
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Les fêtes du centenaire de la prise de possession de la NC le 24 septembre 1853
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Feu d’artifice bien difficile à restituer
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En résumé, superbe soirée comme d’habitude, c’est la 3ème fois que nous y allons. Pas mal d’imagination et beaucoup de dévouement pour assurer une prestation bien organisée dans tous les domaines.
JEUDI 20 ET VENDREDI 21 JUIN
Deux jours sans répétition du ‘Tit Prince !
Nous en profitons pour descendre dans le Grand Sud comme on dit ici, c’est-à-dire un peu en dessous de Nouméa, +/- 50 km.
JEUDI
Pour commencer arrêt à la Forêt Disparue, site que nous n’avions encore jamais visité. Petite randonnée pour voir d’en haut le lac de Yaté, lac artificiel crée en 1959 pour faire de l’électricité surtout destinée à Nouméa et à l’usine de nickel de la SLN qui se trouve dans les environs. Ça nous permet de voir que le niveau d’eau est correct bien que l’on parle de sécheresse en NC (idem en France apparemment dans certaines régions).
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Au fond, le lac de Yaté
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Trou d’eau dans la forêt humide |
Ensuite, balade du côté de la cascade de la Madeleine, randonnée le long du sentier botanique, histoire de réviser, et aussi vite oublier, quelques plantes endémiques du pays. Il faudrait faire la visite en période de floraison mais nous sommes en « hiver », façon de parler. Nous sommes plus ou moins sur un maquis minier qui a une flore bien particulière.
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Garcinia amplexicaulis, accumulatrice de manganèse
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Drosera neocaledonia, curieusement celle que l’on a vu ne pousse pas dans une tourbière
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Cladonia leptoclada, un lichen très pâle |
Pour finir nous retrouvons le gîte Iya à Yaté, magnifique (hum, hum) commune tout au sud au bord de l’océan qui va « gronder » toute la nuit au pied de notre bungalow. Reste plus qu’à déguster une délicieuse langouste et dodo les potos !
Depuis notre bungalow, on peut plonger dans l’océan mais pas à marée basse ! |
Une langouste et demie chacun et pêchée du matin en plus
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La salle de restaurant pour nous seuls
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Notre bungalow mais photo issue du web Non, les mouflets ne sont pas à nous |
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Pourquoi cette mine réjouie ?
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VENDREDI
Promenade « traditionnelle » au Parc de la Rivière Bleue. Traditionnelle car nous sommes allés dans ce parc à chacun de nos séjours et c’est toujours aussi agréable. La forêt noyée, ce n’est pas un spectacle ordinaire.
Petite présentation du parc :
Créé en 1980 le Parc Provincial de la Rivière Bleue est un espace réglementé en matière de sauvegarde de la Faune et de la Flore, vous y trouverez un environnement préservé et riche de Nature !
Le parc s'étend sur plus de 9000 hectares et propose aux visiteurs de nombreuses installations favorisant la découverte d'un environnement unique au monde, des moments de détente sur de jolis belvédères ou en forêt le long de la rivière, mais surtout la pratique de loisirs de pleine nature. Seuls les loisirs « verts » sont praticables dans l'enceinte du parc et la circulation des voitures y est réglementée.
Le parc concentre deux types de milieux typiques des paysages néo-calédoniens : le maquis minier (sur péridotites) et la forêt humide. Le taux d'endémisme y est très important. Le parc est notamment réputé pour être l'un des derniers endroits où le cagou, espèce protégée devenue un emblème de la Nouvelle-Calédonie, peut être observé dans son habitat naturel (population d'environ 700 individus, soit la plus forte concentration de spécimens sauvages de cette espèce). Parmi les autres espèces endémiques et rares de la faune du parc figurent le méliphage toulou, ainsi que le corbeau calédonien, le notou ou le gecko à crête.
Le parc est également célèbre pour son kaori géant, l'un des plus grands spécimens connus de cette espèce en Nouvelle-Calédonie (2,70 m de diamètre à la base, 40 m de haut), et l'un des plus anciens (environ mille ans). Parmi les autres éléments remarquables de la flore figurent des plantes carnivores (Drosera neocaledonica et Nepenthes vieillardii) ou des orchidées (Megastylis gigas).
Nous sommes partis du terminus et sommes descendus jusqu’au pont Pérignon
Pour monter en haut du parc ; il faut prendre une navette, et qui conduisait la navette, un parent d’élève du Juvénat. Nous avons pu faire plein de compliments car cet élève est excellent, il a eu les félicitations. Et si on croise les parents d’un élève qui pose problème, on dit quoi ?
Avons croisé des cagous sur le bord de la piste, même pas besoin de s’enfoncer dans la forêt, ils sont là à attendre le touriste !
Avons aussi croisé des népenthès, plantes carnivores, surprise : ça avait la taille d’arbuste.
En fait, il s’agit de Nepenthes vieillardii, appelée aussi gourde du mineur, c’est une plante insectivore endémique de Nouvelle-Calédonie. Sa position géographique très particulière dans cette collectivité d'outre-mer en fait le Népenthès le plus oriental du monde.
Une observation curieuse :
En observant l’intérieur des pièges, à la recherche de quelques insectes en digestion, je me rends compte qu’il y a profusion de larves de moustique dans le liquide ! Quelle surprise !
Rassurez-vous, les urnes des Népenthès restent de bons pièges à moustiques, sauf pour le moustique Tripteroides caledonicus, qui s’est fait une spécialité de pondre dans les urnes de Nepenthes vieillardii et dont les larves y survivent sans problème !
Nous ne les avons pas vus en fleur comme ici, dommage
Quelques photos de cette balade dans le parc.
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Kaori géant, âgé de 1 000 ans, vous voyez le FX tout petit, sur la droite de la photo Son nom scientifique : Agathis lanceolata C’est un conifère de la famille des Araucarias Evidemment il est endémique
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Le Cagou, emblème de la NC Logo des sportifs locaux
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La forêt noyée… à cause de la création du lac artificiel Ont subsisté les chênes gommes imputrescibles Son nom scientifique, Arillastrum gummiferum, encore un endémique,
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Népenthès
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Beaucoup de botanique. Et encore, il nous manque l’arbre à sève bleue que nous aurions aimé voir mais…
« L’arbre à sève bleue » ou Pycnandra acuminata.
Il s'agit d'un arbre pouvant atteindre dix mètres de haut, de la famille des sapotacées, endémique de la Nouvelle-Calédonie.
Symbole d'une biodiversité extraordinaire, il fait partie de la quarantaine de plantes capables de vivre sur des terrains dits « ultramafiques », c'est-à-dire très riches en métaux ferro-magnésiens, des substances toxiques auxquelles aucune plante ordinaire ne survit.
Pycnandra est donc un arbre « hyperaccumulateur » dont la sève contient jusqu'à 20 % de nickel sous forme de citrate de nickel, une forme non toxique, soit deux mille fois plus que dans une plante ordinaire.
De l'extérieur, rien ne laisse paraître qu'il est très adapté à ce milieu nickelifère.
Mais si on sectionne une de ses branches ou on entaille son tronc, le latex qui s'en écoule est d'une couleur bleu vert qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler la couleur du minerai de nickel lui-même.
Des études menées en France et en Albanie montrent que l’on peut utiliser ces plantes hyperaccumulatrices pour dépolluer les sols… et récupérer les métaux.
En fin de journée, retour à Nouméa avec une belle rando dans les pattes.
Nous n’irons pas à la fête de la musique, place des cocotiers.
SAMEDI 22 JUIN
Journée complète de répétition, concert la semaine prochaine.
La chorale a eu les honneurs de la presse locale. Voici ce que se dit.
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En avant-première, quelques photos de la répétition, en costume, s’il vous plaît !
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En cherchant bien, vous trouverez une connaissance
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La chorale au complet |
DIMANCHE 23 JUIN
C’est la fin des vacances scolaires, nous reprenons ce soir.
Voici ce que nous avons croisé à l’Anse Vata et à la Baie des Citrons à défaut de requin.
Des « peintures » écologiques biodégradables sur le sol.
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Origine : Sea Shepherd, une organisation écologique engagée dans la protection des milieux marins.
Sea Shepherd tague les baies de Nouméa pour une bonne cause
C’est une manière assez originale d’alerter la population sur les déchets qui se retrouvent à la mer : des tags sur les trottoirs de la Baie des Citrons et de l’Anse-Vata. Une action de sensibilisation menée ce dimanche par l’association Sea Shepherd Nouvelle-Calédonie.
Cette action visait à sensibiliser la population sur la protection de l'environnement, et notamment les dangers des déchets dans l'océan, comme les mégots de cigarettes.
Une action assez originale dont le but est d’éveiller les consciences.
SAMEDI 29 JUIN
C’est le grand jour, un an et demi de travail pour la chorale où va Martine à Nouméa, 6 mois pour la « nouvelle arrivante » et c’est parti pour 3 jours de concert.
Immense succès auprès d’un public nombreux, salle comble, et enthousiaste !
Contrairement au concert de 2017 qui reprenait la comédie musicale Notre Dame de Paris de Plamondon et Cocciante harmonisée et adaptée pour un chœur, ce spectacle Chante-moi le Petit Prince est une création totalement originale : le livret a été rédigé par une choriste, Brigitte Ventura, et la musique a été entièrement composée par notre cheffe de chœur, Claire Ghesquière. Autre nouveauté, un chœur d’enfants accompagne celui des adultes. Au total, 20 chansons entrecoupées de saynètes et accompagnées d’un petit ensemble de 6 musiciens. Le défi était énorme, car à l’exception du violoncelliste tous les participants sont des amateurs. Mais tous ont fourni un effort de travail et d’assiduité, encouragés par une cheffe remarquable autant par ses qualités de musicienne que par sa capacité de travail. La billetterie, les costumes, les décors, les programmes, l’encadrement des enfants, tout est assumé par des choristes ou leurs proches. Le résultat est parfaitement réussi, c’est du moins ce que disent la plupart des spectateurs. En tout cas, c’est un grand moment de bonheur pour les chanteurs.
Juste quelques illustrations dans le « blog », d’autres photos, vidéos non montées et gif animés sur dropbox.
Le Petit Prince, l’Aviateur et le Conteur
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Les loupiots |
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SAMEDI 6 JUILLET
Aujourd’hui, la marine nationale organise une journée portes ouvertes afin de présenter ses activités au grand public. Des navettes gratuites transportent les visiteurs intéressés jusqu’à la pointe Chaleix, lieu de la base navale de Nouméa, zone militaire ordinairement interdite. Hélas ! Il pleut et il fait froid, on peste, on se bat avec le parapluie, mais finalement on y va quand même.
Première surprise, la navette est le tchou-tchou, autrement dit le promène-touristes qui sillonne les rues de la ville lorsqu’un bateau de croisiéristes est à quai. La conductrice et un charmant marin nous mènent ainsi jusqu’à la base navale. Sur place l’achat du plan du site doit nous permettre de participer à une tombola aux multiples cadeaux.
Nous montons à bord de la vedette de la gendarmerie maritime, accueillis par un officier qui nous explique en quoi consiste son travail.
Frégate de surveillance Vendémiaire
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Vedette côtière de surveillance maritime Dumbéa |
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Nous poussons jusqu’à l’îlot Brun, ancien îlot relié à présent par une route à la terre ferme. Là, on nous présente l’art des nœuds marins ainsi que deux chalands de débarquement.
Mais le temps est si désastreux, la faim tenaille tant François-Xavier (il est déjà une heure, et notre étude matinale au Juvénat nous tirés du lit à 5h45) que nous renonçons à la suite : nous rentrons.
De James Cook à Fébvrier-Despointes, en passant par Lapérouse et Entrecasteaux, les liens sont anciens entre la Nouvelle-Calédonie et la marine. Liens qui se sont encore renforcés lorsqu’en 1951, la Marine française s’installe sur le site de la pointe Chaleix, à l’emplacement de la base d’hydravions Catalina établie par les forces américaines durant la seconde guerre mondiale en 1942.
Elle assure la surveillance de la ZEE (zone économique exclusive) et de la ZRP (zone de responsabilité permanente) Nouvelle-Calédonie/Wallis et Futuna dans le Pacifique Sud-Est, zone centrée sur Nouméa.
La Base de Chaleix est implantée sur 22 hectares et comporte tous les services et unités d'une structure navale et aéronavale importante à plus de 20 000 kilomètres de la métropole. Elle compte un effectif de plus de 500 personnels de la Royale dont un tiers de navigants.
Cette attache historique entre la Marine et la Nouvelle-Calédonie s’est notamment traduite par la participation d’unités de la Marine Nationale aux diverses campagnes « Vanikoro » qui ont permis de mettre à jour les épaves des bâtiments de Lapérouse.
DIMANCHE 7 JUILLET
Hier soir, météo toujours exécrable mais qui ne nous empêche pas d’aller écouter un concert au Centre d’Art.
Le Quatuor à Cordes propose un voyage musical à la découverte des plus beaux airs connus d’Europe sur la route de l’Orient Express.
Plus qu’un concert, c’est un voyage ! Le Quatuor à Cordes vous entraîne avec lui le long de la route de l’Orient-Express. Comme si vous étiez à bord du train mythique, vous admirerez les reliefs contrastés de la musique européenne. De Haydn à Bartók en passant par Mozart, Schubert ou encore Dvorak, laissez-vous bercer par les plus belles mélodies d'Europe centrale …
Le Quatuor à Cordes est constitué de deux violons (Roland Arnassalon et Tanya Gooch), d’un alto (Laurence Tuikalepa-Bouton) et d’un violoncelle (Jérôme Marchand). C’est une formation unique en son genre en Nouvelle-Calédonie, qui se produit depuis 2017 sur les scènes de l'île. Le groupe possède un répertoire varié (classique, jazz, tango, mais aussi les musiques de film et de mangas), destiné à un public qui l’est tout autant.
Le programme
Très bonne prestation de ce quatuor avec en particulier un premier prix de violon du conservatoire de Paris absolument remarquable.
Ce matin, fin de la « tempête » mais il ne fait pas chaud et temps bien gris.
MARDI 9 JUILLET
En France on parle beaucoup de la coupe féminine de foot et évidemment du Tour de France mais pas du tout des Jeux du Pacifique Sud.
Les Jeux du Pacifique constituent une compétition sportive qui sert en quelque sorte de transposition des Jeux olympiques sur le plan régional du Pacifique insulaire. Ces jeux sont reconnus par le Comité international olympique.
Nés d'une décision de la Conférence du Pacifique Sud de Rabaul en Papouasie-Nouvelle-Guinée en 1959 et organisés pour la première fois à Suva en 1963, les Jeux du Pacifique Sud étaient à l'origine une initiative des puissances de tutelle dans la région (États-Unis, France, Royaume-Uni, Australie et Nouvelle-Zélande) visant à assurer leurs zones d'influence respectives dans le Pacifique. En effet, lors des premiers jeux organisés à Suva aux îles Fidji en 1963, aucun des 12 territoires y participant n'était indépendant. Mais, peu à peu, dans les années 1970, certains de ces territoires ont accédé à la pleine souveraineté et d'autres ont disposé de statuts d'autonomie, si bien que les métropoles se sont peu à peu retirées des enjeux de cette manifestation sportive.
Ensuite les 2èmes Jeux du Pacifique Sud ont eu lieu à Nouméa.
Grâce à ces Jeux, la Nouvelle-Calédonie va se doter d’installations sportives de classe internationale et toujours en activité comme la piscine, le stade, le vélodrome de Magenta ou la salle omnisports de l’anse Vata.
Idem pour les jeux organisés en 1987 et 2011 toujours à Nouméa, c’est comme cela qu’ont été construites la piscine olympique de Dumbéa qui a l’immense honneur de nous accueillir deux fois par semaine, et l’Arène du Sud, complexe sportif où ont lieu aussi des concerts (Charles Aznavour s’y est produit il n’y a pas très longtemps), etc.
Le stade Numa-Daly |
Le vélodrome de Magenta
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La salle omnisports de l’Anse-Vata
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Piscine de Dumbéa |
Arène du Sud
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Les jeux ont lieu tous les 4 ans, cette année c’est aux Îles Samoa, capitale Apia.
Evidemment la NC
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Ici, les « Cagous » en rouge et gris : c’est le nom des sportifs calédoniens.
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Voici la liste des états participants, il va falloir sérieusement chercher sur une carte du Pacifique leur localisation !
États pleinement indépendants
Fidji
Salomon
Kiribati
Nauru
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Samoa
Tonga
Tuvalu
Vanuatu
États indépendants en libre association avec un autre état
États fédérés de Micronésie : république indépendante librement associée aux États-Unis
Îles Marshall : république indépendante librement associée aux États-Unis
Palaos : république indépendante librement associée aux États-Unis
Îles Cook : État indépendant en libre association avec la Nouvelle-Zélande
Niue : État indépendant en libre association avec la Nouvelle-Zélande
Territoires non indépendants
Île Norfolk : territoire autogouverné associé à l'Australie
Guam : territoire non-incorporé et non-organisé
Îles Mariannes du Nord : territoire non-incorporé et non-organisé
Samoa américaines : territoire non-incorporé et non-organisé
Nouvelle-Calédonie : collectivité sui generis
Polynésie française : collectivité d'Outre-mer (localement pays d'Outre-mer)
Wallis-et-Futuna : collectivité d'Outre-mer (localement territoire d'Outre-mer)
Tokelau : territoire associé à la Nouvelle-Zélande
Pas simple la géopolitique du Pacifique !
JEUDI 11 JUILLET
Nous vous avions parlé de la lutte biologique contre le moustique Aedes aegypti responsable de la dengue, du chikungunya et du zika qui allait être entreprise à Nouméa et dans tout le pays (voir le « billet » du 17 mars).
Eh bien, c’est parti.
Ce mercredi, Nouméa a procédé au premier lâcher de moustiques porteurs de la Wolbachia. Nouméa devient ainsi la première ville française à tester ce dispositif.
Les 500 premiers moustiques ont été lâchés place des Cocotiers. Ensuite pendant six mois, des lâchers de moustiques « wolbachia » vont avoir lieu toutes les semaines à Nouméa le temps que la population de moustiques se renouvelle et qu'il n'y ait plus que des moustiques « wolbachia » dans la nature. Puis toute la Nouvelle-Calédonie devrait adopter ce procédé, qui met fin aux épandages d'insecticides.
Pour Marc Jouan, directeur de l’institut Pasteur, l’innocuité et l’efficacité de la méthode ne sont plus à prouver : « Ce moustique est utilisé depuis dix ans maintenant en Australie et a été utilisé dans un certain nombre de pays. C’est un processus qui débute aujourd’hui, en ayant pour objectif la réduction de la fréquence des cas de dengue sur Nouméa d’abord, et on l’espère sur un moyen terme sur l’ensemble du territoire ».
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Nous n’étions pas au lâcher, d’où photos du web.
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Il va falloir attendre quelques années pour savoir si cette méthode sera efficace en NC, mais il n’y a pas de raison que ça ne marche pas, vu que ça a déjà fonctionné dans plusieurs pays dont l’Australie.
VENDREDI 12 JUILLET
Rappelez-vous (!), il y a deux ans presque (voir le « blog », 23 juillet 2017), nous vous parlions de l’échouage d’un porte-conteneur, le kea Trader.
Où en est-on aujourd’hui ?
Le navire est toujours encastré dans le corail mais il continue de se délabrer, au fil des mois.
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Où en sont les opérations de démantèlement, annoncées il y a an ?
Ce chantier titanesque devait débuter en juin, le temps pour la société Shanghai Salvage de construire une barge adaptée à ces travaux en faible profondeur.
Aujourd’hui, la barge est prête. Baptisée Cali, elle mesure 125 mètres de long et accueillera un équipage d'une centaine de personnes.
La barge à quai
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Mais la compagnie chinoise attend désormais le feu vert du comité scientifique du Parc naturel de la Mer de Corail, qui devra dire, si oui ou non, les impacts de ce chantier sur le récif Durand sont acceptables.
« Cette opération de démantèlement d’un
navire en pleine mer, c’est tout à fait nouveau. La barge est un prototype »
explique Thierry Cantéri, le directeur des affaires maritimes. « La
barge est prévue pour être semi-submersible, c’est à dire qu’elle se positionne
sur le récif, par un système de ballastes, elle se pose au fond, elle coule sur
le fond, et des ancres sont déployées autour pour la stabiliser sur zone ».
Déjà brisé en deux morceaux, le bateau doit être
découpé sur place.
Puis il sera acheminé par la barge et des
remorqueurs jusqu’à Nouméa où il devrait être entièrement démantelé.
Le chantier est estimé à plusieurs milliards de
francs CFP, ça fait beaucoup d’€ mais c’est l’assurance de l’armateur qui doit
payer.
Tout ça pour un commandant de bord incapable !
C’est la grande fête populaire.
Pour commencer, vers 18 h 30, défilé avec lampions tricolores, la mairie a prévu 5 000 lampions, depuis la place Bir-Hakeim, le long de l’avenue de la Victoire ou Jacques Lafleur (on n’a pas accolé J-Marie Tjibaou à Lafleur, ce qui aurait été bien normal) et terminus évidemment place des Cocotiers.
Beaucoup de monde pour ce défilé dont pas mal d’enfants. Pour une fois il n’y avait pas que des « blancs ».
Longue queue pour la distribution des lampions
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Le poilu veille sur la foule |
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Et c’est parti pour 15 minutes de marche
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Terminus du défilé place des Cocotiers donc, qui se pare de lumière avec son kiosque à musique et sa fontaine Céleste illuminés aux couleurs de la France.
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Puis, toujours place des Cocotiers, 19 h 30, foule nombreuse pour le traditionnel feu d’artifice tiré des toits de la mairie.
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Pour clore ces festivités, grand bal populaire auquel nous ne sommes pas allés. La fin du bal prévue vers 22 h 30. Ici on se couche tôt.
SAMEDI 20 JUILLET
Au Centre Culturel Tjibaou : une journée complète consacrée aux troupes de danse du pays.
Ils vont venir du nord, du sud, des îles pour montrer leur travail et leur savoir-faire.
Parmi eux, certains seront programmés pour participer au prochain festival des arts du Pacifique à Hawaii en 2020.
Nous avons assisté à quelques danses au cours de cette après-midi maussade du côté de la météo.
On peut dire que ça donne des spectacles très variés, ça va des « mémés » qui font la danse de la mouette pour nourrir ses rejetons aux danses guerrières de Lifou en passant par de hip-hop mâtiné de tradition.
Pas mal de spectateurs pour applaudir. Nous ne sommes pas restés pour connaître les sélectionnés qui iront à Hawaii.
Les mouettes de Moindou Il y avait aussi les cris !
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Le hip-hop de Canala |
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Yaté : la vie des anciens
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Danse guerrière de Lifou
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DIMANCHE 21 JUILLET
Hier soir, sortie resto avec Isabelle.
Nous innovons en allant dans un nouveau restaurant, l’Arlequin.
Ce restaurant, qualifié de « meilleur restaurant de Nouméa » par tripadvisor (c’est tout dire !) se trouve dans une ancienne maison coloniale (maison Dillenseger).
Nous avons bien festoyé dans une ambiance plus que colorée. Menu tout à fait convenable, service agréable et efficace. Donc bonne soirée qui se termine comme il se doit en NC, très tôt, +/- 21 h.
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Pavlova pour FX
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Croquant au chocolat pour Martine
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Cheesecake à la mangue pour Isabelle |
Hier soir toujours, fin des jeux du Pacifique Sud.
Pas un mot à la TV française (Franceinfo ou France24) ni dans la presse web que nous consultons (le Monde, le Point, etc.). C’est un SKANDAL !
La NC termine 1ère en nombre de médailles devant l’Australie, waouh !
Même pas une photo de la clôture des jeux sur le web (ici, c’est l’ouverture des jeux !) |
JEUDI 25 JUILLET
Tout le Juvénat, élèves, répétiteurs, bureau est convié en avant-première à une soirée de projection d’un documentaire qui va passer mardi 30 juillet à 20 h sur NC 1ère, la chaîne « nationale » du pays.
Ce documentaire sera visible sur le site dans quelques jours. Il dure 50 min. et retrace bien la vie et l’histoire de cette institution. C’est évidemment très amusant de la voir en présence des élèves, des cris de joie et de hourras en veux-tu, en voilà.
Il y a aussi une page spéciale qui donne une bonne idée du docu si vous avez pas la patience de regarder ce film en entier.
Toute la salle avec une belle brochette de répétiteurs au 1er rang
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La photographe… photographiée |
SAMEDI 27 JUILLET
Sortie baleine.
Temps splendide, un peu de vent, juste ce qu’il faut pour naviguer correctement à la voile, mer calme, pas trop de monde sur le bateau. Donc conditions idéales.
Mais des baleines, pas bezef ! Juste une mère et son tout petit, un jour ou deux dixit le skipper qui a l’air de connaître un peu le sujet, pas plus, tout petit de 3 tonnes quand même ! Le « petit » en question se nourrit de 500 à 800 litres de lait par jour produits par une mère qui ne s’alimente plus depuis son départ de l’Antarctique.
Interdiction d’approcher à cause du petit, le bateau s’éloigne mais la mère, et son petit, pas facile à voir, collé tout contre, suit pendant un long moment une route parallèle au bateau, d’où ce long moment d’observation.
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On voit « bien » la mère mais pas du tout son petit
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Pourtant il paraît qu’il y a plein de baleines en ce moment autour de la NC, la population est évaluée à 800 individus.
La traversée calme permet d’engager la conversation avec nos voisins.
Et parmi eux, un gendarme mobile en mission pour 3 mois sur le Caillou. Pour lui, être en poste en NC, dans le nord pourtant, constitue des « vacances psychologiques » après ce qu’il a vécu en France avec les gilets jaunes. Il faut dire qu’il s’est « farci » toutes les manifs violentes à Paris.
Sinon, discussion avec une « caldoche métissée » assez âgée qui n’avait pas trop l’air d’être au courant de la politique locale. Elle semblait croire que le référendum de 2018 était le dernier et que la Province sud avait décidé de passer à autre chose, mais quoi, là elle ne savait plus !
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Sterne noire à tête blanche, sterne blanche à tête noire et grande barrière qui délimite le lagon
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Phare Amédée à la limite du lagon (+/- 30 km / Nouméa) |
Îlot Maître et hôtel de luxe |
DIMANCHE 28 JUILLET
Temps toujours splendide quoiqu’un peu frais.
Cela n’empêche pas d’aller faire un pique-nique avec Isabelle et ses enfants en bord de mer, à l’Anse Vata.
Passons sur le menu varié pour juste parler du kombucha que nous avons découvert. C’est ki ki connaît ?
Après le pique-nique, détente sur la plage, dégustation de glace à la Sorbetière comme il se doit, petite balade digestive par vent frais et retour au bercail.
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Construction d’une ville, tout un programme !
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Etienne |
Martin
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Jeux du cirque
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Bain rapide, température de l’eau +/- 23 +C |
JEUDI 1er AOÛT
Le reportage sur le Juvénat, dont nous avons parlé il y a quelques jours, est en ligne depuis hier. Ça dure environ 50 min.
Pour ceux qui trouvent que c’est trop long, la page internet résume bien l’histoire et le fonctionnement de cette institution.
Le film permet de voir l’internat, lieu que nous n’avons jamais visité.
Mais pour commencer, le sympathique cuisinier
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Lits superposés |
Direction la douche
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Censure, on n’assistera pas à la douche |
DIMANCHE 4 AOÛT
En théorie... les sacs en plastique à usage unique sont désormais interdits en Nouvelle-Calédonie depuis le 1er août.
Depuis jeudi 1er août, il est interdit de distribuer à la caisse des magasins ou sur les marchés des sachets ou des sacs cabas en plastique. Seule la mise à disposition de sacs bio-sourcés ou en plastique recyclable est autorisée. « La teneur en biosourcage est de 30% minimum. Ce taux doit être indiqué, et il doit être aussi mentionné que ces sacs ne se jettent pas dans la nature », a également déclaré Nina Julié, impliquée dans les politiques publiques liées aux questions environnementales consciente que la réglementation ne sera pas appliquée partout du jour au lendemain.
Il s’agit du premier volet de la loi anti-plastique, qui sera suivie à compter du 1er septembre 2019 d’une interdiction des gobelets, verres, tasses, assiettes, couverts, pailles et touillettes en plastique. Les barquettes destinées à l’emballage alimentaire pour une vente ou une livraison immédiate sont, elles, en sursis jusqu’au 1er mai 2020, et celles destinées au pré-emballage en rayon, jusqu’au 1er mai 2022. Un guide des produits interdits pour les importateurs et les commerçants ainsi qu’un guide des alternatives pour les consommateurs devraient être édités par les autorités.
Le futur ?
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Selon des chiffres transmis à la presse, les habitants de Nouvelle-Calédonie utilisent chaque année 60 millions de sacs en plastique, 40 millions de barquettes et 5 tonnes de paille. « On trouve énormément de bouteilles en plastiques, de barquettes, de bâtons de sucettes, de cotons-tiges…On voit des mangroves complètement obstruées car elles séquestrent les déchets », a déclaré Thibault Bizien, co-fondateur de l’association locale Caledoclean. En sept ans, elle a ramassé 450 tonnes de déchets dans l’environnement calédonien, dont 350 ont pu être recyclées.
Environ 5.000 milliards de sacs en plastique sont consommés chaque année dans le monde et, comme l’essentiel du plastique, une infime proportion est recyclée, dénonçait en juin 2018 un rapport de l’ONU, pointant du doigt un défi d’une ampleur « décourageante ».
Au marché de Nouméa, ce matin où nous sommes allés faire des achats… il y a toujours des sacs en plastique.
Autre info. Le grand chef de l'île Ouen, île un peu à l’est de Nouméa, vient de mourir.
La province Sud, qui « s'associe au deuil », indique, ce samedi, « qu'après Saint-Louis et Ouara, les coutumes de deuil se poursuivront ce week-end et lundi à l'île Ouen ».
Afin que ces cérémonies se tiennent dans le respect du défunt, celui des familles et des proches et à la demande des autorités coutumières, toutes les activités touristiques et nautiques d’observation des baleines sont suspendues dimanche et lundi.
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La coutume l’emporte sur l’économie.
LUNDI 5 AOUT
Aujourd’hui, le froid nous a fait renoncer à notre promenade quotidienne le long de la promenade Vernier. Du coup, nous sommes allés voir le fameux Grand Hôtel du Pacifique, primitivement Hôtel de la Gare, dont la démolition annoncée a suscité controverses et pétitions.
Il vient d’être entièrement démoli et il n’en reste plus rien, pas même un tas de gravats !
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Construit au tout début des
années 1900, l’hôtel avec ses jardins et sa fontaine, se situait au niveau de
la gare du train qui reliait Nouméa à Païta.
En 1942, l’établissement, devenu « Grand hôtel du Pacifique », est
réquisitionné par l’armée américaine qui en fait son quartier général, le
fameux QG du général Patch, et son club des officiers.
Après la guerre, l’hôtel fonctionne moins bien et finit par fermer ses portes
dans les années 1960.
Les façades sont inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments
historiques de la Province Sud fin 1994, avec une modification en 2007.
En août 2011, un incendie ravage l’une des constructions.
Les façades rescapées sont finalement déclassées en octobre dernier, laissant
le champ libre au promoteur. Le groupe Caillard et Kaddour a donc annoncé sa
décision de détruire le bâtiment, mais pour le reconstruire à l’identique
assure le propriétaire.
D’après NC1ère
Autrefois
Avant démolition, trop vétuste il faut raser
DU SAMEDI 10 AU SAMEDI 24 AOÛT : VOYAGE EN AUTRALIE
JEUDI 29 AOÛT
Ann Janin Ward, une répétitrice locale d’anglais au Juvénat, anglaise d’origine, est aussi peintre. En effet, elle est retraitée des Beaux-Arts où elle était professeur.
Elle expose actuellement à Nouméa, comme tous les ans. Le titre de son exposition actuelle :
Adresse : « South Pacific »
Nous sommes allés voir son travail.
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L’artiste… |
… et des « clients » !!! |
Sinon, le même jour, vent violent, impossible ou presque de se balader.
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Anse Vata sans planche à voile, c’est dire la violence du vent ! |
VENDREDI 30 AOÛT
Ce soir concert de trompette au Conservatoire de Nouméa par le groupe Trombamania, groupe de renommée internationale.
Depuis près de 20 ans Trombamania a su créer sa propre vision de la musique de chambre. Comme le confirme l’ensemble des prix remportés lors de concours internationaux, Trombamania cultive un style unique et dynamique, enrichi de collaborations artistiques variées… dit leur site internet.
Le conservatoire, anciennement consulat de Grande-Bretagne paraît-il
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Les 5 artistes avec tous leurs instruments Ils en changent sans arrêt |
Super concert avec les morceaux connus : Pavane, Aranjuez, Marche Turque, etc.
Public très « provincial » qui applaudit en plein milieu d’un morceau !!!
SAMEDI 31 AOÛT
Ce soir, c’est théâtre.
Au programme, Othello. De qui, nous vous le demandons, dur, dur.
Propos du metteur en scène sur cette pièce (à vous de comprendre cette phrase pour le moins curieuse) :
« Monter Othello en Nouvelle-Calédonie, c’est obligatoirement parler des Kanak. Othello est en quelque sorte un Kanak. La problématique se pose, s’écoute, se réfléchit. Ce n’est pas un lien direct mais il est incontournable. ».
En dessin, le résumé de la pièce !
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Pièce bien jouée mais mise en scène curieuse. Pourquoi faire jouer le même personnage par plusieurs acteurs. Othello – femme, ça fait bizarre ! Il y a des acteurs noirs, pourquoi ne pas les choisir pour jouer ce personnage.
Prendre la scène pour les coulisses et voir les acteurs « se dépoiler » quand la pièce se déroule, c’est perturbant.
Bref, le metteur en scène gâche un peu, beaucoup, une pièce puissante et toujours d’actualité. Shakespeare est vraiment un grand auteur.
Deux soirées de sortie, va falloir se remettre au boulot, Juvénat dimanche soir.
DIMANCHE 1er SEPTEMBRE
Aujourd’hui, nous sommes allés au Musée maritime voir une exposition qui célèbre l’intervention humanitaire du cargo L’île de Lumière au départ de Nouméa.
« L'île de Lumière » : une mission humanitaire en mer sans précédent
Il y a 40 ans, le cargo L’île de Lumière quittait le port de Nouméa pour secourir en Mer de Chine les premiers « boat people » qui fuyaient les régimes communistes vietnamiens et cambodgiens. Affrété par le comité du « French Doctor » Bernard Kouchner, ce cargo est transformé en hôpital.
Les « boat-people ».
A la fin des années 70, un drame migratoire se déroule en mer de Chine. Des dizaines de milliers de Vietnamiens et Cambodgiens fuient le régime communiste en embarquant sur des bateaux de fortune. Ils sont victimes de naufrages, de pillages, d'actes de piraterie. Ceux qui s'en sortent sont rejetés par les pays voisins. En France, le drame des boat-people émeut et mobilise l'opinion publique et les intellectuels, toutes tendances politiques confondues.
Une crise humanitaire.
Face à la crise humanitaire des boat people qui se joue en mer de Chine dans les années 70, Michel Cordier, directeur de la compagnie des chargeurs calédoniens, accepte de confier son navire au comité « Un bateau pour le Vietnam ».
L'île de lumière était jusqu'en 1978 un cargo appartenant à la Compagnie des chargeurs calédoniens. Il a été construit en 1962 aux Pays-Bas, et depuis 1974 assurait la rotation mensuelle entre Nouméa, Sydney et Norfolk.
Il s'agit d'un magnifique cargo de 90 mètres, le bien-nommé L’Île de Lumière. Il sera alors transformé en hôpital flottant, grâce à un incroyable élan de générosité en Métropole et en Calédonie. Proportionnellement, la Nouvelle Calédonie a même été plus généreuse que la France.
Pendant plusieurs mois, l'équipage de L'Île de Lumière soignera près de 4 500 réfugiés.
Un îlot d'humanité dans une mer de détresse, où près de 250 000 « boat people » auraient péri entre 1975 et 1985.
Un équipage calédonien « engagé ».
Cette mission de sauvetage sans précédent a été une incroyable épopée pour l'équipage calédonien. Ces marins ont quitté femmes et enfants durant neuf mois pour accomplir cette mission hors du commun.
A son bord, des médecins français, dont le célèbre Bernard Kouchner, des reporters, et les hommes de Michel Cordier.
Après plusieurs jours de navigation et une escale à Singapour, L'Ile de Lumière atteint Poulo Bidong.
Une île confetti au large de la Malaisie, où sont parqués dans des conditions épouvantables des dizaines de milliers de naufragés ayant fui les persécutions des régimes communistes vietnamiens et cambodgiens.
Symbole de l'humanisme et de la générosité.
Avec son nom prédestiné, il va devenir le symbole de l'humanisme et de la générosité, grâce à la mobilisation d'intellectuels français fédérés autour du « french doctor » Bernard Kouchner.
L’épopée de L’Ile de Lumière va révolutionner notre regard sur le monde. Elle va imposer le « droit d’ingérence », la médiatisation et la politisation de l’action humanitaire. L’opinion publique est désormais prise à partie, les victimes s’invitent au débat, voire à la table des négociations, même par images interposées. « Ce sont des hommes en danger mortel qu’il faut secourir, parce que ce sont des hommes… » déclaraient au cours d’une conférence de presse commune, Raymond Aron et Jean-Paul Sartre. Ils ne s’étaient plus parlé depuis 30 ans… Avec Yves Montand, André Glücksmann, Bernard Kouchner, Valéry Giscard d’Estaing, ils figurent parmi les consciences de cette histoire.
« Instrument chirurgical » pour trépanation !!!
Au final, 130 000 « boat-people » obtiendront un visa pour la France. Regroupés au sein du comité « Un Bateau pour le Vietnam », dont la cheville ouvrière était le docteur Bernard Kouchner, les organisateurs de cette spectaculaire opération avaient su mettre de côté leurs engagements politiques partisans pour s’opposer efficacement à l’indifférence, à la raison d’Etat, à la bureaucratie des organisations caritatives internationales.
Si l’histoire de L’Ile de Lumière fait remonter en nous le souvenir d’une France généreuse, elle nous interroge aussi sur le temps présent, en nous posant cette question redoutable alors que chaque mois meurent des dizaines, des centaines de migrants en Méditerranée : pourquoi ce qui était possible hier ne l’est-il plus aujourd’hui ?
Ce texte est le condensé de plusieurs articles de presse trouvés sur internet.
SAMEDI 7 SEPTEMBRE
Dans le cadre du mois du patrimoine (eh, oui ! ici cela dure un mois), le Congrès organise ce samedi une journée Portes Ouvertes pour fêter les 20 ans de lois du pays. Il s’agit de la troisième assemblée législative de France, puisqu’elle vote des lois comme l’Assemblée nationale et le Sénat.
Notre visite débute par un film qui évoque l’histoire de cette assemblée : d’abord nommée Conseil général de 1885 à 1957 et composée de notables, cette institution devint l’Assemblée Territoriale de 1957 à 1985.
La toutoute, sorte de conque qui servait à annoncer les cérémonies officielles est le symbole du Congrès. Elle rappelle sa devise : « Terre de parole, terre de partage »
Le Congrès est élu au suffrage universel direct tous les 5 ans en même temps que les assemblées des provinces, à la proportionnelle suivant la méthode de la plus forte moyenne. Les 54 membres du Congrès sont tous des élus des Assemblées de Province, à raison de : « sept membres de l'assemblée de la province des îles Loyauté, quinze de l'assemblée de la province Nord et trente-deux de l'assemblée de la province Sud ». Seulement une partie de chaque liste victorieuse est élue au sein de l'assemblée délibérante néo-calédonienne (les premiers noms de la liste proportionnellement au résultat obtenu), tandis que le reste se retrouve désormais à siéger uniquement au sein de la seule Assemblée de Province. De plus, le seuil à atteindre pour chaque liste afin d'obtenir au moins un élu est de 5 % des inscrits.
Le corps électoral est restreint depuis 1999, selon l'article 77 de la Constitution française. Jusqu'à la réforme constitutionnelle de 2007, appliquée pour la première fois aux élections provinciales de 2009, ce corps était dit « glissant » car touché par une durée de résidence minimale de dix ans en Nouvelle-Calédonie à la date du scrutin. Désormais, ce corps électoral est dit gelé : est donc citoyen néo-calédonien (et donc électeur aux élections provinciales) toute personne de nationalité française résidant de manière principale en Nouvelle-Calédonie depuis le 8 novembre 1998 (droit du sol gelé), ou celles majeures après cette date dont au moins l'un des deux parents est citoyen néo-calédonien (droit du sang). Peuvent être candidats les citoyens néo-calédoniens correspondant à cette définition, jouissant de leurs droits civiques et âgés d'au moins 21 ans à la date du scrutin.
D’après Wikipédia
On nous explique le vote d’une loi depuis sa conception dans une petite salle de délibération. Puis on nous fait pénétrer dans une sorte de boudoir de réception dans lequel sont reçus les personnages importants : le lieu est confortable mais glacé par une climatisation insensée. On nous montre ensuite le bureau du Président Roch Wamytan, indépendantiste, arrivé sur le premier plan de la scène politique en 1988 après les accords de Matignon, actuel président du Congrès : il s’agit du grand chef de la tribu Saint Louis, réputée pour ses voyous. Le Président du Congrès est élu pour un an.
Salle des commissions
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Hémicycle
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Bureau du président |
Le président actuel : un vieux routier… |
Après une courte pause dans la salle des pas perdus, l’hémicycle des 54 élus nous ouvre enfin ses portes et nous nous installons dans leurs magnifiques fauteuils.
A la sortie, nous avons droit à quelques petits cadeaux : blocs-notes, stylos, marque-pages, tableaux récapitulatifs sur la composition et le rôle du Congrès.
Les rouges-bleus sont anti-indépendantistes Les verts-jaunes sont indépendantistes Regardez bien, vous ne remarquez rien ?
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L’après-midi, nous nous rendons au Médipôle, le nouvel hôpital de Nouméa depuis décembre 2016. Les bâtiments sont superbes et entrelacés de beaux jardins.
L’hôpital, vue « aérienne », en fait, dessin du projet
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L’entrée, on pense à un hall de gare ou d’aéroport
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Jardin intérieur avec plantes endémiques |
L’intérieur du hall, avant emménagement |
Conformément aux politiques actuelles, l’hôpital organise des interventions culturelles pour la plus grande joie des malades : ainsi nous pouvons apprécier une collection de photos d’archives prêtée par le Centre Tjibaou. Mais c’est surtout pour une première que nous sommes venus : le tout premier concert du tout premier orchestre symphonique de Nouvelle Calédonie dirigé par notre chef préféré Claire Ghesquière, l’orchestre Océan (pour Orchestre calédonien éclectique amateur de Nouméa).
Orchestre au complet |
C’est ainsi que nous écoutons avec bonheur l’ouverture de Coriolan de Beethoven, des pièces de Mozart, de Tchaikowski … et même un morceau composé par un ordinateur qui nous a beaucoup plu ! L’Harmonie du Caillou succède à Océan et nous propose des airs connus et enchanteurs comme la musique de 1492 de Vangelis.
La cheffe adorée de Martine |
Orchestre en pleine action |
DIMANCHE 8 SEPTEMBRE
Nous aussi, nous avons… nos francofolies. Y’a pas qu’en France que ça existe.
Les francofolies ont fait des petits depuis La Rochelle. Il y en a à la Réunion, au Québec, en Belgique, en Bulgarie et bien sûr en Nouvelle-Calédonie,
Donc 3 jours de festival au Centre Culturel Tjibaou, de vendredi soir à dimanche soir.
Sont présents des artistes locaux, nous passerons sur les noms qui ne nous et vous diront rien, et des « pointures » venues de France et d’ailleurs comme Camélia Jordana, Eddy de Pretto, Boulevard des Airs, Wada, Broken Back, Feu! Chatterton et les maliens Amadou & Mariam.
Vous ne connaissez pas ? nous non plus !
Nous nous sommes contentés d’aller écouter deux artistes dimanche matin, un kanak de Lifou, Simanë, slameur – « hip hopeur » (un peu !), son descriptif indique « Un geste coutumier, un geste dansant pour présenter l'univers artistique, culturel et social de la danse et du Slam. » et un chanteur venu de France, Tim Dup, « 24 ans… Et déjà cette maturité d’écriture qui solarise cette jeunesse incandescente » dit le début de sa bio…
La scène avec en arrière-plan les bâtiments du Centre Tjibaou et la baie de Magenta à marée basse On ne voit pas beaucoup de spectateurs car ils ont préféré pour la plupart se mettre à l’ombre
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Simanë |
Tim Dup |
Hier, carnaval à Nouméa mais mauvaise météo (froid et risque de pluie), résultat : nous n’y sommes pas allés.
Un nouveau recensement en NC est en cours ces jours-ci. Certaines questions sont surprenantes pour nous, pauvres métros… exilés sur ce lointain caillou.
A vous de juger.
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Les élèves du Juvénat ont dû remplir ce questionnaire.
A la question 5, ils ne savaient pas répondre, pourtant ils sont Kanak !
D’ailleurs pas facile de s’y retrouver.
Un peu de recherche…
Le statut civil coutumier est, en Nouvelle-Calédonie, un régime de droit civil dérogeant au code civil français. Il est reconnu aux Kanak en vertu de l'article 75 de la Constitution et de la loi organique (!).
L'article 75 de la Constitution de la Cinquième République française permet à certains citoyens français de conserver un statut civil coutumier dont les règles ne figurent pas au code civil. C'est notamment le cas à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie et à Wallis et Futuna.
On en append sur la constitution française en nous lisant, n’est-ce pas ???
La définition est claire comme de l’eau de boue !
Continuons, quelles sont les conséquences pratiques ?
Les personnes de statut civil coutumier sont enregistrées sur un registre d'état civil distinct, appelé « registre coutumier », tenu par les officiers d'état civil de chaque commune (art. 8 de la loi organique). Créé en 1934, son établissement et son organisation sont actuellement définis par la délibération de l'Assemblée territoriale du 3 avril 1967, complétée par l'article 8 de la loi organique de 1999.
Les personnes de statut civil coutumier sont régies par « leurs coutumes » en matière de droit civil (art. 7), donc surtout en ce qui concerne les affaires familiales, de successions ou de gestion des biens coutumiers. Sont ainsi « régis par la coutume les terres coutumières et les biens qui y sont situés appartenant aux personnes ayant le statut civil coutumier » (art. 18). En revanche, dans le cadre des rapports juridiques (signature de contrat, de bail, recours en justice) entre des personnes de statut personnel différent, le droit commun s'applique, sauf si aucune des deux parties n'est de statut civil de droit commun et que ces parties décident que le rapport ne relève pas du droit commun « par une clause expresse contraire » (art. 9). Enfin, la juridiction civile de droit commun est compétente « pour connaître des litiges et requêtes relatifs au statut civil coutumier ou aux terres coutumières » et elle est alors « complétée par des assesseurs coutumiers » (art. 13).
Là, ne nous demandez pas d’explication !
Résultat, il y a en quelque sorte, deux systèmes juridiques, le système coutumier et le système classique de droit français
Le système coutumier rend un «acte coutumier» ou décision coutumière adoptée à la suite d'un «palabre», à savoir une « discussion organisée selon les usages de la coutume kanak » et tenue «sous l'autorité du chef de clan, du chef de la tribu ou du grand chef ou, à défaut, du président du conseil des chefs de clans» à la demande d'individus de statut civil coutumier afin de statuer sur un litige, une demande de précision ou une requête concernant ce statut ou la propriété coutumière, et que les autorités ont décidé de transcrire. Il s'agit d'un acte juridique qui a vertu « d’acte authentique » en matière de statut civil coutumier ou de propriété coutumière. Rédigé en français à partir des décisions du palabre qui ont généralement lieu en langue vernaculaire, la transcription doit être lue, comprise, approuvée et signée par toutes les parties. Il crée une véritable juridiction compétente en matière de droit civil coutumier, dont une interprétation contestée par l'une des parties peut faire l'objet d'un recours auprès du conseil coutumier de l'aire concernée qui devient, en quelque sorte, une juridiction d'appel. En dernier recours, les parties qui s'estiment lésées peuvent mener une action en accusation de faux auprès de la juridiction de droit commun.
Tout cela n’est pas très simple !
Les questions 6 et 7 peuvent aussi surprendre car, à travers ces 2 questions, on a un recensement ethnique, chose absolument interdite en France mais pas en NC.
SAMEDI 21 SEPTEMBRE
La maison Higginson accueille du 23 août au 30 novembre une exposition nous replongeant dans le passé, afin de rendre hommage aux familles calédoniennes pionnières dans le pays.
Cette exposition est le quatrième et dernier volet de l’exposition « Hommage », présentée à raison d’une édition par an depuis 2016 à la Maison Higginson. Nous avions déjà, en 2017, été voir cette expo et en avions parlé (voir notre « blog » 2017, VENDREDI 1er SEPTEMBRE).
Elle retrace l’histoire des familles qui ont participé à la construction de la Nouvelle-Calédonie. Issues de la colonisation libre ou pénitentiaire, leur installation, souvent dans des conditions difficiles, a contribué à donner au pays toute sa richesse actuelle.
Ce quatrième volet permet de découvrir 34 familles calédoniennes et leurs conditions de vie au XIXème et au XXème siècles, à travers des photographies anciennes, des textes, des objets et du mobilier, dans une scénographie « interactive » permettant une reconstitution historique de l’arrivée des familles.
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Famille fondatrice du très connu hôtel Banu à La Foa
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Belle pêche
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On en arrive à la conclusion suivante : les pionniers, c’est ainsi qu’ils sont désignés dans l’expo, sont pour la plupart d’anciens forçats contraints de s’installer en NC à la fin de leurs peines. En effet, à la fin de leurs condamnations ils devaient rester sur le Caillou durant une période équivalente à la durée de leur incarcération. Ça laissait peu d’espoir de retour.
Du coup, il apparaît clairement que la plupart des Caldoches sont descendants de bagnards. Malheureusement nous n’avons pas trouvé les chiffres exacts sur la question.
Cela explique peut-être l’attachement viscéral des « blancs », passablement métissés, à rester ici et à ne pas vouloir entendre parler d’indépendance.
Autres faits marquant de la journée.
Ici aussi il y a des politiciens « douteux ».
Le député de Nouvelle-Calédonie Philippe Gomès est mis en examen pour détournement de fonds
L'enquête se poursuit, sur les soupçons d'emplois fictifs par le parti Calédonie ensemble, suspecté d'avoir eu recours à des collaborateurs politiques du Congrès et de la province Sud pour la campagne des dernières législatives en Nouvelle-Calédonie. Philippe Gomès a été à son tour mis en examen.
Cette mise en examen de Philippe Gomès intervient après celles de Philippe Michel, secrétaire général de CE et ex-président de la province Sud, ainsi que de l’ancienne vice-présidente Martine Lagneau, en juin dernier, pour le même chef d’accusation.
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Et ce n’est pas tout : Philippe Gomès intéresse la justice dans une autre affaire : il a été mis en examen au mois d’avril pour prise illégale d'intérêts dans une enquête différente, portant sur diverses opérations liées à sa présidence de Nouvelle-Calédonie Energie, société portant le projet d’une nouvelle centrale électrique sur le site industriel de Doniambo.
C’est tout pour le moment !!!
Il y a eu aussi la manif’ pour défendre le climat.
Encore une fois, de jeunes citoyens entendent bien relayer en Nouvelle-Calédonie le mouvement mondial pour le climat. Le collectif « Allons + loin » appelle à mobilisation ce vendredi, de 7h30 à 13h30, à Nouméa, devant le siège du gouvernement. Participation assez faible, +/- 200 personnes.
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DMANCHE 22 SEPTEMBRE
Ce samedi (hier), il fait un temps ensoleillé magnifique, mais très venté : résultat, nous décidons d’un pique-nique avec Isabelle et les enfants sur le Ouen Toro avec une vue superbe sur la baie de l’Anse Vata. Il s’agit d’une colline qui culmine à 128 mètres aménagée en parc municipal avec de nombreux sentiers. Une base militaire y fut installée dès 1891, ce qui explique la présence de deux énormes canons, œuvre des Australiens en 1941. Une ancienne mine de silice et l’érosion au fil du temps expliquent l’appauvrissement progressif de la végétation ; heureusement des groupes tels que le Rotary club ou des classes de collège participent activement au reboisement.
Canon australien
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Hôtel Méridien |
Anse Vata et Baie des Citrons au fond
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Baie sainte Marie |
Lac artificiel au milieu de l’hippodrome
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Reboisement par le Rotary
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Au menu, tomates cerises, salade de roquette à la féta, au concombre et à la tomate, poulet rôti, omelette de pommes de terre, fondant au chocolat, salade d’agrumes, gâteau choco-marron, ananas, café … Le tout ponctué des énigmes d’Etienne.
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A propos d’énigmes, qui nous dira ce que nous avons photographié là ?
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Arbre à caca, tel est le nom donné par nos jeunes « petits-cousins » ! Quel est son vrai nom ?
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DU LUNDI 23 AU MERCREDI 25 SEPTEMBRE
LUNDI
Enigmes du dimanche 21 :
Les photos montrent le Faux Gaïac (Acacia spirorbis), arbre endémique de NC, très commun.
Y’a un gadin qui s’est taillé dans la touffe de gaïac = il y a un cerf qui s’est enfui dans le bosquet.
Avouez que la version calédonienne est nettement plus savoureuse et parlante !
Comme nous avons un grand WE de libre, nous en profitons pour quitter Nouméa, direction le grand sud une fois de plus.
Pourquoi ce grand WE : parce que le 24 septembre, mardi, c’est la fête de la citoyenneté, date qui devrait être commune à tous les Calédoniens, mais en réalité c’est la date de prise de possession de la NC par la France en 1853. Ce n’est donc pas une date très consensuelle.
A cause de cette fête nous avons donc un grand pont, mais comme nous l’avons appris fort tard, nous n’avons rien trouvé de libre le samedi-dimanche, d’où ce départ à partir de lundi.
Donc ce lundi nous sommes allés à Yaté en faisant une simple halte au « Bois du Sud », site touristique aménagé dans une forêt humide avec randonnées et possibilité de camping.
Ensuite dodo au gîte Iya que nous commençons à bien connaître et dont nous apprécions les langoustes.
MARDI
La fête à Nouméa, côté Kanak Avec un thème cette année : « Ne laissons pas éteindre le feu. Gardons notre dignité » |
A partir du gîte nous suivons la côte sud.
Arrêt dans différentes tribus pour faire de petites balades le long de la mer. Une première, où des enfants nous montrent une truie et ses nouveau-nés tout récents (2 jours), et où nous assistons à l’édification d’un oratoire en l’honneur de la Vierge de Fatima parce que des membres de la tribu y sont allés en pèlerinage.
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Monument en mer pour commémorer la venue d’un cardinal à la mission. En 2015 nous avions dit « monument à la Monique », navire disparu en mer, 1953, 126 disparus non loin de là, erreur, mea culpa !
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Dans la deuxième tribu nous voyons un jeune qui tient un stand d’objets traditionnels pour d’hypothétiques croisiéristes qui doivent passer par là tous les 36 du mois !!! Nous voyons aussi une pirogue traditionnelle mais malheureusement à sec car en réparation.
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Ensuite passage par Goro, sa cascade toute petite, sa mine abandonnée et son cimetière javanais.
C’était une mine de fer exploitée par des Japonais. En 1941, après Pearl Harbour, tous les Japonais de NC ont été arrêtés, internés en Australie puis, sauf erreur, expulsés vers le Japon. Le propriétaire a bien tenté de récupérer sa mine dans les années 50 mais en vain. Apparemment l’état français a profité de la situation pour « refiler » le « bébé » au BRGM (Bureau des recherches géologiques et minières). Cette mine est maintenant abandonnée, il ne reste que des ruines.
Quant au cimetière javanais, il n’y a même pas de vraies tombes. On sait que c’est un cimetière… car il y a une plaque mémorielle.
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Petits poissons dans le bassin |
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Restes de la mine
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Cimetière javanais
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Nous tentons de nous rendre au Cap N’Dua mais la piste est trop difficile pour notre petite citadine qui patine lamentablement dans une côte trop pentue et rocailleuse. Demi-tour obligatoire donc, un petit bout de piste à pied mais le cap est trop loin. Pourtant en 2015, avec la Dacia Logan, nous étions passés sans problème.
Ça commence doucement… |
… puis la piste devient trop raide
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La région manque d’ombre, repas sous un faré privé qui montre de beaux piliers sculptés.
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Ensuite, nous nous rendons à Port-Boisé où il y a un hôtel de luxe et nous découvrons que cet hôtel appartient à une famille kanak qui a l’air de posséder pas mal de choses dans le secteur, un camping, un lotissement clanique (!), et ce magnifique hôtel (etc. ?)
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Pour terminer, une glace à la station-service sur le bord de la route et retour au gîte.
Il n’y a pratiquement pas de village dans cette région, les tribus dispersées s’égrènent le long de la route et on trouve de temps en temps un commerce en pleine brousse comme cette station qui fait en même temps supermarché, distributeur d’argent, ambulance !
MERCREDI
Petit tour rapide vers Unia en direction de la Côte Oubliée, morceau de côte entre Yaté et Thio sans route ni village, accessible uniquement par bateau. Là aussi la route se termine en piste, nous n’irons pas jusqu’au bout.
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Le « port » de la tribu … au milieu de la mangrove qui reprend ses droits
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C’est pas tout ça, mais fini le long pont, va falloir songer à bosser. Juvénat ce soir ! Retour à Noum’ pour se préparer physiquement et surtout mentalement.
Dernier coup d’œil sur Yaté tout en bas sur la droite
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DIMANCHE 29 SEPTEMBRE
Hier c’était journée festive organisée par les parents d’élèves du Juvénat.
Au programme, buffet (payant) et… BINGO puis tombola. Parmi les premiers prix… un cerf quand même découpé congelé, une débroussailleuse, poissons pêchés par des parents, etc.
Nous ne connaissons pas les résultats mais espérons bien que nous n’avons rien gagné de tel.
Nous sommes allés un petit moment à la fête et Martine a dépensé toute notre fortune au bingo sans rien gagner !
Joueuse forcenée
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Victoria, Lenka et Ika aux fourneaux |
Même les garçons sont aux marmites, ici Pierre-Chanel
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Jeu de ballon pour ceux qui ne sont pas intéressés par le bingo
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Des mamans comme on dit ici |
MARDI 1er OCTOBRE
Pourquoi parler de la lèpre ici ?
Tout simplement pour dire que cette maladie existe encore en NC, ça paraît assez incroyable mais c’est ainsi !
La lèpre ou maladie de Hansen est une maladie infectieuse chronique due à Mycobacterium leprae (une bactérie proche de l'agent responsable de la tuberculose, identifiée par le Norvégien Gerhard Armauer Hansen en 1873) touchant les nerfs périphériques, la peau et les muqueuses, et provoquant des infirmités sévères. Elle est endémique dans certains pays tropicaux (en particulier d'Asie). La lèpre est une maladie peu contagieuse.
La maladie est aujourd'hui traitable par antibiotiques.
Huit nouveaux cas repérés en 2015, trois en 2016, sept en 2017, huit en 2018 avec des patients aussi bien de la « capitale que de la brousse ».
La lèpre serait apparue en Nouvelle-Calédonie en 1866, importée par un travailleur chinois, dit-on, mais la maladie existait bien avant. En l’absence de traitement, les malades étaient alors isolés dans des léproseries, comme à Bélep, petit archipel au nord de la Grande Terre, où jusqu’à 500 patients vécurent reclus.
Et nous avons eu la surprise d’apprendre que cette maladie sévit aussi en Australie, chez les aborigènes apparemment, mais les renseignements ne sont pas faciles à trouver.
Et que dire de Mayotte, 56 cas en 2015…
Pour la France, il y aurait 250 personnes malades mais toutes originaires d’outre-mer ou étrangères, pas de cas « indigène ».
MARDI 2 OCTOBRE
Les élèves en étude.
Le principe du Juvénat est d’offrir des études tous les soirs, du dimanche au vendredi pendant 2 h ainsi que le mercredi après-midi (2 h) et le samedi matin (3 h).
Pendant ce temps, ils travaillent tranquillement, à l’abri (relatif) des tentations « numériques ».
Plusieurs possibilités s’offrent à eux, travail solitaire, travail en petit groupe ou, en principe en dernier recours, appel à un répétiteur quand ils n’arrivent pas à mener à bien leur tâche ou s’ils n’ont pas compris. C’est vraiment pour nous du travail individuel ou en petit comité à la carte.
Cela permet de créer des liens, chose impossible lorsque nous étions en activité.
Ça rend notre travail très agréable et quand on voit les progrès au cours de l’année, c’est gratifiant.
Nous avons essayé de faire quelques photos de ces études, mais ce n’est pas évident car ils ont tous tendance à poser dès qu’ils voient un objectif !
Début d’étude en 2nde : l’installation
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Terminales : travail en groupe |
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Concentration maximale
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Intervention des répétiteurs auprès d’élèves qui les ont appelés
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Des parents viennent le soir surveiller les études, ici deux parents et une répétitrice locale anglaise
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SAMEDI 5 OCTOBRE
Ici aussi l’on a la fête de la science.
Cette année, le village des sciences investit l’IRD (Institut de la Recherche et du Développement), ex-ORSTOM (office de la recherche scientifique et technique outre-mer), autrement dit le CNRS outre-mer.
Cela permet une journée d’échanges avec des spécialistes passionnés par leur métier, et les nombreux élèves venus concourir au Prix des jeunes scientifiques.
Il y a, d’un côté des stands représentant les grands secteurs de la recherche en NC et de l’autre des stands montrant des réalisations scientifiques de différents collèges et lycées… que nous n’avons pas vues car les élèves avaient plié bagage vers les 15 h, au moment de notre visite. La journée était pourtant prévue pour se terminer à 17 h !
Stand « écologie » |
Four solaire de camping, est-ce efficace ?
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Plantes accumulatrices de nickel
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C’est quoi la péridotite ?
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DIMANCHE 6 OCTOBRE
De nombreux événements pour occuper notre journée.
Pour commencer la régate des touques.
L’édition 2019 de la Régate des touques, organisée par la Ville de Nouméa, se déroule ce dimanche 6 octobre, à partir de 9h, à l’Anse-Vata.
Les règles sont simples. Construire un radeau composé de 8 fûts maximum et équipés de tout type de propulseur non motorisé. Constituer des équipes de 12 membres au maximum. La parité est obligatoire et l'âge minimum est de 15 ans.
Un gros problème : trouver des fûts.
Mais qu’est-ce qu’une touque ??? A vous de chercher !!
Nous avons déjà vu les radeaux bien sagement disposés le long de la plage samedi après-midi.
Derniers préparatifs avant la course demain
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Le radeau « Jules Garnier » |
Radeau tout simple, va falloir ramer dur
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Imitation de pirogue
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A la rame et à la voile |
Radeau d’un collège
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Dernier radeau prêt |
Tous les radeaux
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Et nous sommes allés assister à la course dimanche matin. Foule nombreuse pour encourager les 22 équipages d’origines variées, des amis, des collègues d’entreprise, des lycéens avec professeurs, etc.
C’est le lycée Jules Garnier qui a gagné la course, équipage composé d’élèves (probablement de BTS vu leurs allures) et d’un professeur.
L’Anse Vata est noire de monde
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Vous connaissez, inutile de présenter |
FX + 2 répétiteurs pyrénéens
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Détail du « Jules Garnier »
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Prêts pour le départ |
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Bientôt le départ
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C’est parti
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Et c’est le retour
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Les vainqueurs, « les Jules… »
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Les autres sont loin !
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Fin de course, on sort les radeaux… peut-être pour l’année prochaine ?
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Pour continuer, les Voix du Sud. C’est un festival qui réunit des chorales de la Province Sud et d’ailleurs et qui permet d’offrir gratuitement des concerts dans différentes parties de Nouméa, au Médipôle et même Thio.
Et bien évidemment le chœur Amadeus où chante Martine participe à ce festival en donnant deux prestations le mercredi au Mouv’, « célèbre » café-musique (sans la moindre boisson à consommer) qui accueille des vedettes « internationales » et au non moins « célèbre » « château » Hagen !!! Rien que ça !!!
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Le Mouv’ Pas la moindre signalétique, pour initiés seulement !
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Chorale Yenu (Cocotier en langue de Maré, le nengone) au Mouv’ |
Intérieur du Mouv’ |
Chœur Amadeus réduit avec Martine au fond à gauche… comme d’hab’
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Château Hagen, belle bâtisse quand même, 350 m² où les Voix du Sud ont chanté vendredi soir Pas de photo de la représentation… parce que moi, je travaillais !
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Quant à la chorale invitée, il s’agit de YENU, originaire de Maré.
Qui est Yenu ? Yenu signifie cocotier en Nengone.
Cette chorale s’inspire de la tradition des taperas, les chants religieux typiques des Îles Loyauté, leurs chants polyphoniques tirent leur essence de l’alchimie des voix.
Le groupe s’est créé en 2003, sous l’impulsion d’Honoré Bearune, originaire de Maré, alors en formation à l’école pastorale de Lifou.
Il réunit autour de lui quelques étudiants musiciens et chanteurs pour monter un groupe. C’est le début de YENU, une formation exclusivement acoustique qui se caractérise par la profondeur et la puissance de ses harmonies vocales. En live, les cinq membres du groupe proposent un show authentique saisissant, aussi bien a capella qu’accompagnés de guitares ou de percussions traditionnelles.
En Nengone ou en français, leurs chansons évoquent la religion, l’évolution de la société calédonienne, et célèbrent la richesse de la culture kanak.
Rebelote, dimanche à la cathédrale.
La cathédrale Saint-Joseph a été construite de 1887 à 1897 grâce à la main d’œuvre pénitentiaire (pas chère !) sur les plans d’un ancien condamné, un certain Labulle. Elle est bénie le 26 octobre 1890 par le père Xavier Montrouzier, aumônier de l’hôpital, inaugurée à la Toussaint suivante et consacrée par le vicaire apostolique des îles Fidji, Mgr Julien Vidal, avant que la façade et les clochers ne soient entièrement terminés.
Huit chorales chantent dans l’après-midi. Nous sommes allés en écouter quelques-unes. Toutes les formations ont donné des chants religieux.
Les Messagers donnent des chants océaniens
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Joyful Sound chante du gospel |
Pulcinella, chants lyriques
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Vocal dirigé par le même chef que Yenu |
Le Chœur de Chambre, très bonne soliste soprano |
Yenu à la cathédrale
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Le bouquet final, Yenu et Vocal |
Pour en revenir à la question de samedi, la péridotite est une roche qui constitue la majeure partie du manteau terrestre, le manteau étant une partie de la Terre se trouvant sous la croûte terrestre donc en profondeur. Comment expliquer cette présence de péridotite en surface en NC ? Pas facile de faire simple !
Les roches ultrabasiques (= péridotites) proviennent du manteau (couche profonde sous l'écorce terrestre). Lors de la collision entre plaques, génératrice de l'orogénie qui a créé la Grande Terre moderne, du manteau sous la plaque pacifique est remonté et a été poussé par-dessus les terrains de la plaque australienne (processus dénommé « obduction »). Et ces roches ultrabasiques sont riches en métaux comme le nickel.
MERCREDI 9 OCTOBRE
Réponse à la question de dimanche.
Touque = en termes de marine, récipient métallique servant au transport et à la conservation de boisson et de produits divers.
La nuit de la science, ça vous dit quelque chose ?
Ici aussi il y a cette manifestation destinée au grand public venu, … peu nombreux, à l’Université de Calédonie située à Nouville, campus bien éloigné du centre-ville.
Bibliothèque universitaire ou BU |
Grand amphi
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Intérieur du grand amphi durant la conférence de Dominique Barbe
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Campus très propre, pas de tag
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Intérieur de la BU |
Campus la nuit
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C’est la troisième édition de la Nuit de la science, horaire : de 17h30 à 20h30 (difficile de parler de « nuit » mais pour la NC 20 h 30 c’est déjà « coucouche panier »).
Étudiants, enseignants, chercheurs et ingénieurs ont préparé des mini-conférences (10 min., durée idéale pour les néophytes comme nous), des rencontres, des manipulations. etc.
Le thème de cette année est la navigation et la cartographie.
Nous avons assisté à 2 mini-conférences, une présentant les grandes pirogues du Pacifique, plus grandes et plus rapides que les bateaux des explorateurs européens, et une autre expliquant comment certains Mélanésiens (îles Marshall) se repéraient en observant la houle ou la direction que prenait un chien jeté à la mer ( ce dernier va forcément nager vers une terre) !!!
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Au programme également et surtout : énigmes mathématiques (des puzzles impossibles), ateliers pour mieux connaître les palétuviers, observation des étoiles (un télescope), pilotage à distance d’un robot de téléprésence localisé à Brest, sols rouges de la Calédonie et plantes hyperaccumulatrices de métaux lourds, etc.
Stands scientifiques, on voit qu’il n’y a pas foule
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Ordinateur pour mesurer la teneur en CO2, actuellement 410 ppm !!!
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Prothèse faite avec imprimante 3D pour aider certaines personnes handicapées, faible coût
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2 des scientifiques travaillant sur les plantes hyperaccumulatrices |
JEUDI 10 OCTOBRE
Depuis le début de la semaine, les tivolis poussent comme des champignons à la baie de la Moselle C’est la « grande » expo de la foire du Pacifique
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La 9ème édition de la Foire du Pacifique ouvre ses portes ce jeudi 10 octobre et jusqu'à dimanche, sur le parking de la baie de la Moselle, à Nouméa.
Près de 250 exposants attendront le public sur 10 000 m2 d’exposition.
L’invité d’honneur de cette édition est Tahiti et ses îles : une cinquantaine de personnes ont fait le déplacement depuis la Polynésie française pour présenter aux Calédoniens le meilleur des produits de leurs îles en matière de vannerie, cosmétiques, bijoux et produits d’alimentation.
Donc petite visite cette après-midi.
Nombreux stands polynésiens vendant évidemment des perles, spécialité de Tahiti, des objets d’artisanat, etc.
Foire de l’extérieur
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Polynésienne « importée » ou main-d’œuvre locale, les Polynésiens sont assez nombreux en NC, environs 5 000 au dernier recensement (2014)
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Comme dans toute foire qui se respecte, nous sommes tombés sous le charme ou le bagou d’un camelot luxembourgeois installé en Australie, vendant des rasoirs culinaires pour éplucher toutes sortes de légumes ou fruits. Nous n’avons pu résister et sommes repartis avec un de ces rasoirs magiques mais à manipuler avec précaution !
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Le petit tour étant fait, retour au bercail pour notre dernière soirée de Juvénat avant 8 jours de vacances, direction Maré demain matin.
DU VENDREDI 10 OCTOBRE AU MARDI 15 OCTOBRE
Séjour à Maré
Maré — Nengone en langue locale — est la plus sauvage et la plus élevée des îles Loyauté, et deux fois plus petite que Lifou avec une superficie de 650 km². Ses cinq étages de coraux superposés culminent à près de 130 mètres sur la côte sud. Elle est dotée d'une beauté sauvage, faite de falaises profondément découpées, de roches calcaires, de forêts sombres, mais également de merveilleuses petites criques de sable fin nichées entre les promontoires rocheux ainsi que de longues plages inviolées bordées de cocotiers. La plaine centrale, constituée par l’ancien lagon, est percée de nombreuses grottes, et des piscines naturelles d’eau douce ou d’eau de mer abritent poissons et tortues dans un camaïeu de bleus et de verts que l’on ne trouve nulle part ailleurs aux îles Loyauté.
VENDREDI
Départ de l’aéroport de Magenta (aéroport domestique de la ville, tout près de chez nous, en pleine ville et en bord de mer, l’international étant La Tontouta à 50 km du centre) à 12 h. Après 40 min. de vol, nous sommes rendus à l’aéroport de Maré (La Roche au nord de l’île). Nous prenons la voiture de location, une 208, 150 000 km au compteur et direction le gîte de Pe Une (= la maison du serpent, le serpent est le totem de nos hôtes) à l’ouest.
Notre « résidence », une case sommaire avec 2 matelas posés sur des nattes et c’est tout ! Toilettes et douche à l’extérieur, nous avons investi dans un seau pour éviter de sortir la nuit !!! C’est ça le tourisme local et l’accueil en tribu. Nous avons quand même le repas du soir et le ‘tit dej’, heureusement car ce serait bien difficile de trouver un resto sur l’île.
Quand on dit que c’est sauvage…
Notre chambre ou plutôt case
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Autre « chambre » encore plus traditionnelle |
Ne pas oublier de se baisser en entrant ou sortant |
Faut faire son lit
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Le faré ou « pièce commune » ou « salle à manger », le soir
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Intérieur du faré
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Cette aprèm’, petite balade en voiture pour (re) découvrir le sud de l’île où nous sommes déjà venus en 2015 au moment de la fête de l’avocat (voir blog 2015, 29 avril et jours suivants pour les mordus de « notre prose »).
Nous passons par Nece, petit arrêt à l’épicerie – bazar pour acheter le fameux « seau – pipi », de l’eau et des flans au chocolat, date de péremption le 11 octobre or nous sommes justement le 11, l’épicier peut nous bénir !
Arrêt en bord de mer, plage petite mais mignonne comme tout, pour déguster nos flans.
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Avec un peu de chance on voit des tortues
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Puis direction « la capitale », Tadine, où il y a mairie, port, poste, gendarmerie, banque, collège, port, UNE épicerie, UN resto, etc., en fait le centre administratif de l’île.
Petite précision, on trouve les épiceries – bazar – station en pleine campagne, pas forcément dans les endroits où il y a des habitations regroupées.
Toujours plus au sud, nous poursuivons vers l’aquarium naturel, sorte de « piscine » taillée dans le corail, aux eaux parfaitement limpides. On y voit, entre autres, des tas de poissons, des tortues si on a de la chance ce qui ne fut pas notre cas.
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Nous continuons jusqu’au bout de la route en passant par l’hôtel de luxe que nous avons boudé à cause des prix prohibitifs des ‘tits dej’, plus de 20 € - personne !
Arrivés au bout, une seule solution, le demi-tour toute, pour revenir au gîte en passant par un mariage, les invités sur le bord de la route étaient bien chauds, et dire qu’ils ne vont pas repartir à pied !
SAMEDI
Superbe nuit au calme. Grand beau temps au lever.
Après le t’it déj’, direction le nord de l’île pour aller au marché de Tenane.
A notre arrivée, tout est en place, légumes à l’étalage, vendeurs en position mais impossible d’acheter car il faut attendre que soit faite la coutume avec discours en langue locale, le nengone. Evidemment nous ne comprenons rien. Après un bon coup de conque, coquillage qui permet d’émettre des sons, le marché est déclaré ouvert… mais il n’y a pas grand-chose à acheter pour nous touristes, juste quelques bananes et des tomates. Ce n’est la bonne saison pour les fruits, du moins en brousse.
Marché
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Ignames
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La conque « clairon » ou toutoute
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En attendant l’ouverture du marché, sommes allés faire un tour au bord de la mer, au bout d’une toute petite route à peine praticable et sommes tombés sur un point de mise à l’eau des bateaux.
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Ensuite nous sommes allés voir le Trou de Bone. C’est un gouffre impressionnant à seulement quelques mètres de la route. C’est une cavité d’une profondeur de 40 m pour 30 m de diamètre. C’est un bel exemple de relief karstique tout simplement.
Difficile de rendre l’impression que fait ce « gouffre »
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Petite explication géologique : les îles Loyauté (Maré, Lifou, Ouvéa) sont des formations récifales donc calcaires, posées sur d’anciens volcans et ces îles ont émergé au moment de la courbure de la plaque australienne qui plonge sous la plaque pacifique au niveau des Salomon et du Vanuatu.
Ceci explique que les îles soient calcaires.
Après-midi consacrée à la plage et à la lecture et petit tour à Tadine pour trouver un bistrot… qui n’existe plus.
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Non ce n’est pas une tortue mais Martine
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Au menu ce soir, crabe des cocotiers (crabe qui peut être mortel si on ne sait pas le préparer !).
La bête
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Concentration avant la bataille |
A l’attaque, la bête se défend encore
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DIMANCHE
Fortes pluies toute la nuit mais la case est bien étanche.
Temps couvert et pluies passagères pendant la journée.
Comme c’est dimanche, tout est fermé ou presque, il ne faut pas compter par exemple prendre de l’essence à partir de midi. Point de balade accompagnée non plus.
Le matin nous sommes allés au Saut du guerrier. Dominant la mer de près de 30 mètres de haut, la fissure dont la légende veut que le guerrier, acculé par des ennemis supérieurs en nombre, l'a franchie d'un seul bond, mesure en effet près de 7 mètres de large ! Les ennemis, eux, s'y sont cassé les reins (et le reste sans doute…), et ont fini au fond de l'océan. Nous n’avons pas essayé de réitérer l’exploit.
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Le Saut vu d’avion
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Tentative pour trouver le Bone de la Léproserie, l’une des plus grandes cavités noyées du monde. C’est un puits de 50 mètres de fond, qui débouche sur un lac souterrain de 350 000 m³ d’eau douce.
Il y a aussi les ruines de l’ancienne léproserie de l’île. Nos recherches ont été vaines, des ados ont voulu gentiment nous y emmener mais nous avons décliné.
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Nous nous tournons ensuite vers le « bourg » de La Roche pour visiter la grande église désaffectée et sa citadelle préhistorique que l’on ne peut visiter qu’avec un guide (lieu tabou ?) mais aucun guide n’est indiqué. Faudra nous expliquer comment faire.
Eglise en 1er plan, citadelle sur la falaise en arrière-plan
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Beaucoup de jardins sont bordés d’amaryllis en fleurs
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Notre titine de location
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Rentrons au gîte sur le coup de 13 h et prenons notre repas en tribu. Apparemment, chaque dimanche une famille prépare le repas pour tout le monde et, moyennant 1 000 CFP / personne, on peut faire un bon repas et les occupants du gîte (nous) peuvent en profiter. Ça permet de discuter un peu avec les gens du pays.
Remarque au passage : tout le monde parle le nengone, langue locale, le français est seconde langue.
Quelques attardés
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Les marmites en libre-service |
Cuisson au feu de bois
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Déco maison
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Après-midi farniente – lecture au bord de la plage mais repli rapide dans la voiture pour se mettre à l’abri de la pluie.
Filons sur la côte sud pour faire une balade à pied le long de la mer en suivant une petite route peu circulante.
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Hibiscus
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Un bateau de croisière a fait un stop sur l’île mais nous n’avons pas subi la horde de toutous australo-nippo-etc.
Sur le retour, quelques photos des falaises pour bien montrer que nous sommes sur un vieux récif calcaire émergé.
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Des racines pendent du sommet de la falaise |
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Trace du passage d’un gilet jaune ??? |
LUNDI
Le grand beau temps est revenu mais avec lui le vent.
Nous commençons la journée en « visitant » l’usine qui extrait l’essence de santal qui sert en parfumerie.
Le santal un petit arbre qui atteint une quinzaine de mètres de haut au maximum (mais en moyenne 10 m à l’état adulte).
Il s’agit d’un arbre hémiparasite, incapable d’absorber par lui-même les nutriments du sol. Ses racines se fixent par des suçoirs sur les racines des plantes environnantes et en prélèvent la sève. Les plantes parasitées ne sont pas spécifiques. Ce parasitisme a, dans l’ensemble, peu de conséquences sur la croissance des plantes parasitées.
L’utilisation du santal date d’au moins 4000 ans. Bien que son nom soit lié à l’Orient et évoque des images de bois précieux, le santal ne pousse pas qu’en Extrême-Orient mais également dans la région indopacifique.
Son utilisation intensive par des pays qui n’en possédaient pas, fut pour une grande part à l’origine de la prospection systématique de l’Océan Pacifique par les trafiquants.
En Nouvelle-Calédonie, c’est dès 1841 que les Européens dans le sillage des grands navigateurs, ont décelé la présence de santal. Les santaliers allaient chercher le bois précieux dans les îles, le livraient aux Chinois et revenaient en Australie avec du thé. Les Mélanésiens en contrepartie, recevaient des outils, du tabac, des tissus.
On ne visite pas l’usine, mode d’extraction « top secret » paraît-il. On a juste droit à quelques explications sur la production entièrement expédiée à Grasse chez un grossiste mondialement connu, la société ROBERTET, leader mondial en matière de substances naturelles dans le domaine de la parfumerie et de l’aromatique alimentaire.
Nous apprenons aussi qu’il y a des trafics du bois de santal acheté au prix fort par des Chinois, qu’il y a des exportations illégales… couvertes par les responsables de la province.
Il y a aussi une petite boutique (ambulante, une sorte de caravane) où nous achetons quelques produits.
Un film sur cette usine a été tourné par Arte, nous avons acheté le DVD, peut-être est-il visible sur internet ?
L’usine a 9 ans, emploie 30 personnes environ
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Pépinière pour replanter des arbres à santal |
Vue aérienne de l’usine qui emploie 30 à 35 personnes
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Santal en petit morceau, prêt pour l’extraction |
Vous pouvez aller voir un reportage sur le santal tourné par France2 sur internet.
Ensuite nous avons la prétention de visiter le centre culturel Yeiwene Yeiwene (non, il n’y a pas de faute de frappe !).
Yeiwéné Yeiwéné et J-M Tjibaou à droite, le 12 novembre 1988 à Nouméa
Yeiwéné Yeiwéné, surnommé Yé-Yé, est un dirigeant indépendantiste français, d’origine kanak, de Nouvelle-Calédonie, membre de l'exécutif du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et de l'Union calédonienne (UC)1, né à Tadine sur l'île de Maré (Îles Loyauté) en 1945 et mort assassiné le 4 mai 1989 à Ouvéa. Il était le bras droit de Jean-Marie Tjibaou et son lieutenant pour les îles Loyauté.
Il a été assassiné lors de la cérémonie de levée de deuil de la prise d'otages d'Ouvéa le 4 mai 1989, en même temps que Jean-Marie Tjibaou, par Djubelly Wéa, un militant du FULK qui s'était opposé aux accords de 1988.
Mais centre fermé… aux heures d’ouverture, de toute façon la salle d’exposition semble vide. Idem pour la bibliothèque fermée. Coquille vide et coûteuse localisée en rase campagne !!!
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Nous passons le reste de la journée au bord d’une plage paradisiaque, qui voit son affluence légèrement augmentée vers les 2 h. de l’aprem’. Même les gendarmes en poste sur l’île sont venus tranquillement faire trempette en milieu d’aprem’. Cool la gendarmerie ici, on les a déjà croisés la veille en balade, en véhicule de service mais en civil.
Cherchez bien
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Plage bondée |
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Pour terminer, visite du jardin de nos hôtes, producteurs entre autres de vanille. Ils possèdent un « jardin » où tout pousse dans le plus grand désordre mais avec bonheur, vanille, mangues, papayes, citrons, avocats, pamplemousses, litchi et même un arbre à santal.
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Pied de vanille |
Gousse en formation, juste après le « mariage* » |
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*= pollinisation à la main, c’est l’expression employée ici
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MARDI
Dernier jour à Maré. Temps mitigé, plutôt couvert, pas bien chaud en bord de mer à cause du vent.
2ème tentative pour le centre culturel. Toujours fermé, en travaux pour plus d’un an, mais rien n’est indiqué pour informer le public. C’est une des caractéristiques de la NC, ça fonctionne beaucoup par « Radio Cocotier ».
Nous apprenons à l’occasion que Yeiwéné Yeiwéné a sa tombe sur l’île, nous partons donc à sa recherche.
Après quelques tâtonnements nous la trouvons sur le bord de la route, nous étions passés devant sans la voir.
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Au passage à Tadine, nous croisons le monument de « La Monique » qui rappelle le naufrage de ce caboteur en 1953, 126 disparus, rien n’a jamais été retrouvé.
Le monument aux morts de l’île est assez incroyable, il y a juste le nombre de morts par tribu, aucun nom.
Plaque commémorant la disparition de la Monique |
Monument aux morts |
Suite de la journée au bord de la plage en attendant sagement l’embarquement pour Nouméa en fin d’après-midi.
Bilan du séjour.
Séjour agréable et reposant.
Gîte sympathique et rustique mais il ne faut pas être trop exigeant sur la propreté.
Pas facile de trouver à s’occuper 4 jours quand on ne peut pas faire des randos dans la nature sans guide, mais où trouver des guides qui veulent bien promener le toutou !
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Vue d’avion au départ. |
DU VENDREDI 18 OCTOBRE AU LUNDI 21 OCTOBRE
Suite des vacances, grand WE à Hienghène sur la côte est, à l’hôtel Koulnoué Village où nous sommes déjà allés cette année (voir 29 au 31 mai de cette année) sans compter en 2017. Nous sommes presque des abonnés !
VENDREDI
Départ tôt le matin – 9 h - car la route est longue.
Le long de notre route, dans le nord, nous croisons au moins 2 incendies dans la route transversale qui permet de passer de la côte ouest à la côte est (on appelle ça une transversale la « Koné-Tiwaka ») et un au sommet d’une montagne sur la côte. Pas de pompier pour s’en occuper, des habitations pas loin, personne ne semble préoccupé par ces feux.
Les incendies ou « feux de brousse » constituent, en Nouvelle-Calédonie, le principal facteur de destruction des milieux naturels. Que ce soit sur terre, dans les rivières ou en mer, tous les milieux sont impactés, directement ou indirectement (érosion, espèces envahissantes, etc..).
Ce fléau est caractéristique des zones tropicales, où le climat alterne entre une saison humide et une saison sèche : en effet, la saison humide favorise fortement le développement de la végétation, notamment des herbes, qui deviennent un puissant élément combustible à la saison sèche. Cependant, si le climat et l’état de la végétation sont des facteurs de propagation, on estime que le déclenchement des incendies est d’origine humaine dans 99% des cas. Ainsi, on estime que la Nouvelle-Calédonie perd en moyenne 27 000 hectares par an sous le coup des flammes. Ce chiffre reste à affiner mais constitue la donnée la plus proche de la réalité que nous donne le croisement de toutes les données disponibles à ce jour (GPS, télédétection par satellites, mesures de surface post-incendies, etc.).
Ce ne sont pas les incendies d’Amazonie ou d’Indonésie mais quand même…
Arrivée à l’hôtel vers 15 h. grand beau temps, lecture, farniente et blog en attendant le buffet de ce soir.
SAMEDI
La journée commence par un contrôle de gendarmerie ! Permis, carte grise, assurance. Ça fait bien longtemps que nous n’avons pas subi une telle vérification. Et c’est surtout un peu vexant quand on voit des tas de ferraille ambulante circuler en brousse.
Le matin, balade en bateau dans la baie de Hienghène et ses environs.
Ça permet de voir « la ville » depuis la mer et d’approcher la célèbre poule, le sphynx et bien d’autres animaux ou personnages que l’on peut imaginer en regardant bien les falaises.
A vous de vous prêter au jeu, nous allons voir si vous avez de l’imagination.
OT et marina
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Le marché |
Falaises avec grottes Toutes les falaises servaient de cimetière C’est donc tabou
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Le collège – internat La commune est très étendue, impossible pour certains de faire le trajet tous les jours |
Quel animal ?
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Et ici (difficile) ? |
C’est qui ?
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Parfait pour les oiseaux
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Et falaises tabou propices au nichage des roussettes (chauves-souris)
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Îlot parfait pour la baignade
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Navigation « plein pot », 300 ch |
La promenade permet de découvrir des lieux inédits comme cette église en bord de mer où JM Tjibaou fut prêtre et voir ici aussi la brousse en feu.
Vallée en feu et pompiers au bout de 2 h ! |
Eglise au bord de l’eau
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Quel saint ? |
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Pierre Chanel, l'un des nombreux saint Pierre, est né le 12 juillet 1803 à la ferme de la Potière à Cuet dans la commune de Montrevel-en-Bresse (Ain). Il a évangélisé l'île de Futuna (Pacifique Sud), où il a été tué le 28 avril 1841, devenant ainsi le premier martyr de l'Océanie.
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La mer depuis l’église
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Après-midi tranquille, petite marche dans la tribu, piscine, farniente et lecture.
L’info du jour : Première récolte pour le blé made in Calédonie
C'est une première pour le Caillou. La première moisson de blé a eu lieu vendredi, à La Tontouta, avec 140 tonnes récoltées au total.
Au cours de la phase d’expérimentation, la céréale sera destinée à l'alimentation animale.
Cela fait suite à la production de riz local depuis l’année dernière.
Dans le Sud de la Calédonie, des agriculteurs récoltent les brins d’un riz long, fluvial et parfumé, une nouvelle filière tournée vers l’autosuffisance alimentaire. Pourtant, il est des coins du pays où on garde le souvenir d'anciennes cultures de riz comme à la mission de Saint-Louis, sud de Nouméa.
Et c’est aussi reparti pour la canne à sucre et une petite production de rhum local. Il y avait eu tentative de production industrielle au début de la colonisation, mais ce fut un échec.
DIMANCHE
Grand beau temps encore et température élevée dès le matin.
Malgré tout, nous tentons de faire un petit bout de rando sur le sentier de grande randonnée, car ici aussi il y a un GR ou plutôt deux tronçons, un sud et un nord. Un GR complet est paraît-il à l’ordre du jour, mais c’est compliqué, car il faut avoir l’accord des tribus pour passer sur leurs territoires.
Tout ça pour dire que nous sommes partis de Ouanache, un peu au sud de Hienghène et avons fait juste quelques kms sur ce GR.
Ça nous a permis de voir un peu comment sont les « hébergements GR », très sommaires.
Une case pour +/- 10 personnes, un WC – douche Et en plus on fait du feu dans la case !!!
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Pétroglyphes : ce sont des gravures sur des rochers ou des pierres, à l'interprétation encore incomplète mais qui signent l'identité des premiers occupants de l'archipel.
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Après-midi identique à celle d’hier. « Repos » est notre devise !
LUNDI
Retour sur Nouméa, rien à signaler.
En passant devant l’incendie que nous avons croisé vendredi, nous avons constaté que ça fumait toujours.
Et dans la presse on parle beaucoup d’incendies sur toute la NC.
Le deuxième référendum sur l'indépendance aura lieu le 30 août ou le 6 septembre.
La date sera décidée dans les 15 prochains jours.
Cette décision a été prise à l’issue de 15 heures de discussion avec les leaders indépendantistes et loyalistes calédoniens, à Matignon le 11 octobre.
Convaincus que le temps leur permettra de gagner des voix, les indépendantistes dont le score l'an dernier (43,3%) a largement dépassé les prévisions des sondages, défendaient un référendum « le plus tard possible », au mois de novembre. A l'inverse dans le camp non indépendantiste, l'Avenir en confiance réclamait un 2e référendum dès juillet prochain, arguant notamment d'une économie locale « dans l’incertitude » en raison de ces échéances électorales.
Edouard Philippe a présidé le XIXème Comité des signataires de l'Accord de Nouméa,
les 10/11 octobre 2019 à Matignon.
L'éventualité d'une troisième consultation comme le prévoit l'Accord de Matignon a enfin été discutée. « L’horizon, c'est enfin s'attacher à l'après-deuxième référendum », a rapporté Edouard Philippe à la presse. « Nous avons exclu que cette troisième consultation puisse être organisée entre le milieu du mois de septembre 2021 et la fin août 2022 ». Il s'agit de « bien distinguer les échéances électorales nationales » (les présidentielles sont prévues en avril 2022, avant les législatives) et celles propres au Caillou. Et ce d'autant plus que les participants au comité se sont accordés sur l’« enjeu majeur » de ce troisième passage aux urnes.
Donc affaire à suivre… en 2020 !
VENDREDI 25 OCTOBRE
Alors vous avez trouvé les animaux ?
Facile ! Un iguane ou lézard perché tout en haut
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Ici, complétement à droite au milieu de la falaise, un crabe on voit bien sa pince !!!!
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Ce soir c’est théâtre ou plus exactement une comédie musicale, toujours au Centre d’Art de Noum’.
Le titre de l’œuvre : Polysong balance ses quiches.
Le groupe vocal Polysong croque avec humour la société calédonienne et ses (petits) travers dans une comédie musicale a capella.
Il y a des guides qui distribuent des étoiles ou des toques aux établissements d’excellence.
Alors pourquoi pas l’inverse avec une distribution de quiches à tout ce qui ne va pas ?
Pour débuter son enquête, l’inspecteur du Guide Quichelin se fait embaucher comme recruteur par le futur palace calédonien, le CoCo Hôtel, dont la construction est en cours dans la province du Centre.
En rencontrant toutes les populations locales, notre inspecteur se fait progressivement une image assez fidèle des petits dysfonctionnements de la société calédonienne et prépare goulument son programme de distribution de quiches…
Attention, il va y en avoir pour tout le monde !
Notre avis : 0 quiche, 4 étoiles… mais chansons pas toujours très justes dit l’oreille de Martine et nous ne sommes pas encore assez fins connaisseurs de la NC pour comprendre toutes les allusions perfides parfois vis-à-vis de certains politiques.
Préparation du « pestacle » |
En scène
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Le final
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Et pour le bis, la chanson réclamée a été la chanson la plus « scato » du spectacle, une évocation de la pénurie de PQ en NC en 2017, à la suite de l’incendie de l’usine qui fabrique ce délicat et nécessaire article.
SAMEDI 26 OCTOBRE
A 11h, ce matin rendez-vous au Campus des îles, c’est là qu’ont été pris en pension nos élèves de terminale durant la semaine de révision, c’est là qu’on nous remercie de cette semaine de travail. N’oublions pas la devise de la Nouvelle Calédonie, « Terre de parole, terre de partage ». Donc palabres d’Elie le fondateur, du président, du vice-président, de deux répétiteurs, de deux élèves, avec le geste coutumier bien sûr, des manous, des billets de 1 000 francs et une énorme igname. Chacun photographie chacun, satisfait d’efforts que nous espérons tous fructueux.
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Les élèves au campus
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Après quoi, un apéritif plantureux nous est offert : boissons variées avec et sans alcool, petits canapés à la charcuterie ou aux moules, quiches, tartes à l’abricot. Tout est délicieux, le cuisinier du Campus s’est surpassé ; mais le tout est si abondant que plusieurs plateaux restent inentamés lors de notre départ.
A présent, nous pensons bien sûr au baccalauréat dont les épreuves débutent dans un mois, le 25 novembre exactement : nous souhaitons tous une réussite de 100% avec beaucoup de mentions (l’an dernier il y eu une mention TB, et en plus en série L !).
Les dons de la coutume
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Buffet
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Et ce soir c’est restaurant sur invitation du Juvénat.
Le restaurant, les 3 baies, se trouve à Ducos, quartier qui pour nous est une zone industrielle et commerciale. « On trouve tout à Ducos », telle pourrait être la devise du quartier, mais il y a aussi, en bord de mer, des habitations.
Ducos était aussi la zone réservée aux femmes condamnées au bagne, d’où le nom de Baie des Dames. Ce fut le lieu de résidence de la célèbre Louise Michel.
Il reste des traces de cette époque mais elles ne sont pas visitables.
A noter que cette prison a été « réactivée » après Pearl Harbour pendant la Guerre du Pacifique, pour incarcérer les Japonais résidant en Calédonie, avant de les expédier en Australie.
Ducos au temps du bagne, dessin de Louise Michel
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Quelques copies d’écran d’un reportage de NC1ère
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Longue digression, intéressante évidemment, pour dire que nous avons passé une excellente soirée dans un resto un peu spécial car ne servant des repas qu’à des groupes, pour des communions, etc.
Nous avons commencé par mettre la table nous-mêmes. A la fin du repas, idem, débarrassage par les convives. C’est assez amusant.
Nous commençons par l’apéro puis, comme d’hab’, la coutume, version brève pour Européens affamés.
Ensuite repas : buffet de crudités, salade de poisson, crevettes, etc., suivi du traditionnel bougna (recette typiquement kanak).
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Collier de fleurs odorantes : oxera rugosa
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Ça consomme un max d’apéro ! |
Buffet à venir…
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Coutume… (remerciement du Juvénat) |
… et coutume (réponse des répétiteurs)
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Avant le dessert, séance « cadeau de remerciement du bureau du Juvénat ». Chaque répétiteur a reçu un objet « calédonien » : les femmes une tunique inspirée des robes mission et les hommes une chemise et un paréo avec éventuellement des variantes.
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Et pour terminer, dessert, café et dodo à minuit, c’est plus que tard pour la NC.
Sur le retour, gare aux piétons bourrés qui ziguent et zaguent sur la chaussée mal éclairée.
LUNDI 28 OCTOBRE
Un deuxième reportage sur le Juvénat visible sur NC1ère.
Rubrique : « Dans les pas... : Juvénat ».
Ou à partir de notre recueil de vidéo de NC1ère
Bon visionnage.
MARDI 29 OCTOBRE
Encore une fête au Juvénat. C’est la fête des terminales.
Les terminales, chaque année, organisent une fête vers la fin de l’année scolaire, pour remercier (on remercie beaucoup…) le Juvénat de les avoir accueillis pendant 3 ans, pour remercier les répétiteurs de leur venue, pour encourager les 1ères et 2ndes à poursuivre, etc.
Quelques photos avant le début de la fête pour montrer que les élèves sont sur leur 31, surtout les filles.
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Donc plein de beaux discours qui s’enchaînent avec bien souvent la phrase qui ne cesse de nous surprendre : « je m’humilie devant vous… ».
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Haie d’honneur pour nous accueillir
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Les élèves et les répétiteurs
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Tous les terminales avec la même tunique
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Passage de flambeau à un 1ère
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Ensuite séance de cadeaux et de bises collectives à qui mieux mieux.
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Notre cadeau : deux mugs calédoniens
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Puis petit buffet.
Et pour finir, danses des élèves par niveau : les 2ndes commencent puis les 1ères et enfin les terminales.
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Les 2ndes
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Les 1ères
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Terminales, que les garçons
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Terminales, que les filles
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Fin de la soirée à 21 h 30 comme pendant les études, les élèves regagnent les dortoirs et nous nos pénates.
VENDREDI 1er NOVEMBRE Dernier mois hors de France : encore en NC jusqu’au 15 novembre puis un stop au Japon jusqu’au 27. Aujourd’hui, vrai temps de Toussaint… français : froid, pluie et vent. De quoi se mettre sous la couette ! Hier c’était Halloween et ici aussi on a le droit à cette « fête ». Des petits gamins sont venus frapper à notre porte sur le coup de 9 h du soir (heure tardive pour le pays) et nous ont demandé des bonbons. Par chance nous rentrions du resto où on nous en avait donné quelques uns avec l’addition. Partout en ville c’était la fête, des fantômes sur la terrasse d’une brasserie.
Le must c’est quand même l'association Témoignage d'un passé qui ressort les vieux dossiers avec le « Tour du Bourreau » ce jeudi. Le bourreau Macé revient dans le monde des vivants le soir, pour guider les visiteurs à travers les histoires macabres du Bagne de Nouville.
En raison du caractère sensible des informations, la visite n’est pas accessible aux enfants de moins de 12 ans et à tous ceux que leurs parents jugeraient trop impressionnables. Quand même !!! Même le petit train pour toutou et le bus à impériale (pour toutou aussi) sont de la partie.
Autre nouveauté sur les plages de Noum’, des avertissements extrêmement sympathiques qui incitent à la baignade ! Pas sûr que le toutou australozelandonippon pige le message !!!
Sinon ce soir c’est concert, concert réservé aux « initiés » (que nous ne sommes pas) dans un lieu que nous découvrons, la Villa Cachée, très vieille maison coloniale, tout un programme…
Nous avons eu droit à Yuri Kuroda, violoniste de grand talent, qui charme son public par la grâce, la ferveur et la délicatesse avec lesquelles elle manie son archet. L’association Trio Passion (que nous avions vue par hasard en 2017, cf. lundi 29 mai pour être précis dans le nord) l’invite pour la toute première fois à Nouméa, pour un concert en trio unique, Violon/Piano/Soprano, avec Veronika Antoniouk au piano et Mireille Roth-Heitz au chant. De Bach à Nougaro, le programme très éclectique a su sans aucun doute susciter de fortes émotions...
Le concert a lieu en plein air, dans les jardins. Heureusement la météo a bien changé par rapport à ce matin, il fait doux, peu de vent et il ne pleut plus. De toute façon, nous sommes tellement tassés que l’on se tient chaud. Et dire que l’on nous avait dit que le spectacle était confidentiel, mon œil ! Répertoire très varié, ça va des grands classiques, avec la « médiation de Thaïs » de Jules Massenet, à des chanteurs comme Pierre Perret.
Donc belle soirée fort agréable pour les oreilles… mais pas pour les fesses car assis sur des marches d’escaliers nous étions !
MERCREDI 6 NOVEMBRE Ça y est : la date du prochain referendum est définitivement fixée au 6 septembre 2020.
Sinon l’actualité de la semaine c’est un feuilleton TV sur NC1ère. Et pas n’importe quel feuilleton, un feuilleton tourné ici en Nouvelle Calédonie ! Mais pas sûr que tous les épisodes soient bien mis en ligne. Ça va être aussi diffusé bientôt sur France Ô, à partir du 11 novembre.
Série quotidienne et policière au ton et au tempo particuliers, OPJ Pacifique Sud montre des femmes et des hommes pris entre deux fronts, dans la singularité visuelle et culturelle de la Nouvelle-Calédonie. La série raconte la vie quotidienne d’un groupe d’enquêteurs d’une brigade de police judiciaire sur cet archipel d’Océanie.
Vous pouvez voir les épisodes en rediffusion. C’est censé donner une image du pays et montrer des paysages.
Actuellement, c’est la fin de la saison sèche, même s’il ne pleut pas encore des masses et que la brousse est toujours en feu. Plein d’arbres sont en floraison. En particulier Tabebuia aurea, originaire d'Amérique du Sud, arbre très souvent planté le long des rues de la ville. C’est un arbre à feuilles caduques qui peut atteindre 8 mètres de haut et c'est une plante d'ornement très appréciée dans les régions tropicales et subtropicales pour ses fleurs spectaculaires produites à la fin de la saison sèche. Sinon pas mal de bougainvilliers dans les jardins. Pour votre cuture : Philibert Commerson a été le premier botaniste à décrire et nommer un spécimen de ce genre, récolté au Brésil lors de l'expédition autour du monde dirigée par l'explorateur français Louis Antoine de Bougainville. Commerson rend alors hommage à Bougainville en nommant le genre Buginvillaea, orthographe par la suite rectifiée en Bougainvillea.
Cette après-midi, visite du bagne de Nouville, chose que nous avions faite en 2015 mais depuis il y a des nouveautés
Logement des surveillants du bagne
Il y a tant de choses à découvrir tout au long de ce parcours d’interprétation dédié à la vie quotidienne des condamnés d’il y a 150 ans : -les bâtiments du pénitencier avec la maison du Commandant, la boulangerie des condamnés, la chapelle, les ateliers… -les difficultés pour abriter, nourrir et soigner près de 1000 hommes par jour -les débuts de l’installation des Européens en Nouvelle-Calédonie avec le développement des routes et des bâtiments par les condamnés -la destruction partielle du camp au travers des ruines mises à jour par les archéologues.
Bâtiments encore visibles : • La chapelle • Le bâtiment en H qui abritait les ateliers fer et bois • Le magasin aux vivres, actuel Théâtre de l’Ile • L’hôpital du marais • La ferme nord et la laiterie . . .
Conférencière intéressante qui raconte plein d’anecdotes. Par exemple, le 1er guide du bagne dans les années trente, un ancien bagnard. Un autre qui a pu faire venir toute sa famille (déjà le regroupement familial !), ils sont venus, 16 en tout… sauf son épouse ! Bref, après-midi instructive.
A noter que certains bâtiments du bagne servent aujourd’hui à l’université : d’un bagne à l’autre…
VENDREDI 8 NOVEMBRE Dernier repas entre répétiteurs. 13 à « table » et aucune catastrophe. Repas entièrement payé par l’argent que nous avons reçu au cours des différentes coutumes durant l’année. Faut dire que pendant une coutume on donne un objet, manou = bout de tissu et des « biftons » de 1 000 francs pacifique (+/- 8 €). Et ça finit par s’accumuler, nous avions ainsi une « cagnotte » de 22 000 F soit 184 €. De quoi nourrir le troupeau. Et en plus il faut se partager les manous et il y en a un stock !
Autre nouvelle du jour, le fils d’Isabelle, petite cousine de Martine, très calé en histoire-géographie a gagné au concours du « petit historien géographe et apprenti citoyen » avec d’autres élèves de son collège, ça donne même lieu à un article dans le canard local.
Et pour finir, ce soir concert au Conservatoire, avec Passerelle Marguerite, Ôvalec, création polyphonique interculturelle.
Ce spectacle ne ressemble à aucun autre. Ce n’est pas un concert de musique contemporaine, ni du chant choral, des chants kanak ou bien des chants du Sud-Ouest… C’est un subtil mélange de toutes ces sonorités. L’épilogue de quinze années de collaboration entre l’université de Poitiers et un joyeux melting-pot d’artistes du territoire. « On s’est dit, on ne peut pas se quitter comme ça au bout de quinze ans. Ce qui pouvait être emblématique de ce que nous avions fait, c’est vraiment la rencontre des cultures, d’aller au-delà de sa petite zone de confort. J’ai proposé au Conservatoire une création un peu folle, où on retrouve tous les éléments et tous les ingrédients de ce qu'a pu être ce partenariat. C’est du son, des chants et des pratiques différentes », lance Christophe Vuillemin, responsable du projet. Au cœur de cette création singulière, les chants gascons interprétés par la manufacture verbale de Nouvelle-Aquitaine se mêlent aux voix des élèves des classes à horaires aménagés et à celles de la chorale Uilu. Par la magie de la musique, les cultures dialoguent, chacune se renforçant au contact de l’autre. « On joue avec le fait d’avoir des racines et en même temps de créer des fruits un peu novateurs, c’est ce qui m’intéressait », assure de son côté Jakes Aymonino, fondateur de la Manufacture Verbale de Nouvelle Aquitaine.
Bilan, très beau concert… sauf le premier « morceau », une composition « originale » de Christophe Vuillemin. La description de sa création, c’est comme dans les restaurants, plus c’est long, plus c’est décevant. C’est l’avis de FX seulement !
En fait sur cette bande sonore, viennent se superposer un prélude de guitare de Villa-Lobos, un solo de marimba de Séjourné, une gigue de Bach, etc. etc. C’est long en effet, car le morceau ne s’interrompt jamais, mais certains passages sont superbes, même si le bruit des cascades ou le cri du cagou viennent un peu perturber l’écoute des pièces successives. C’est l’avis de Martine seulement ! Nous avons observé que pour une fois, il y avait (presque !) autant de kanak que de caldoches dans le public.
DIMANCHE 10 NOVEMBRE Dernier dimanche en NC. Dans l’aprem’, nous croisons une fête au club de voile de la Côte blanche, vient de se dérouler une compétition de pirogue polynésienne ou va’a. Et surtout nous croisons Miss NC 2019 qui se laisse photographier. Et nous avons droit à une démonstration de danse tahitienne.
Nous terminons la soirée avec Isabelle et son fils Etienne, le deuxième, Martin était absent car parti du côté de Brisbane en Australie (c’est le cadeau de Noël – bien en avance – de son papa) . Repas au Château Royal, un des grands hôtels de Noum’, anciennement Club Med’. Joli décor et salle agréable mais plats moyens, resto pour exilés, nous devions être les seuls « locaux ».
Et Nouméa se prépare pour Noël, le futur « sapin » à l’Anse Vata. Les décorations dans les rues sont aussi posées mais pas encore fonctionnelles.
Ici aussi les habitants mettent des « sapins » dans leurs habitations mais ils utilisent des Araucaria ou pins colonnaires.
LUNDI 11 NOVEMBRE Vous avez probablement vu que de gros incendies touchent l’Australie. Ceci a des conséquences jusqu’ici. A plus de 2 000 km, incroyable, non ! La Nouvelle-Calédonie s'est réveillée ce lundi sous des cieux enfumés ou brumeux. Des fumées de poussières fines qui viennent des violents incendies dans l'Est australien et sont poussées par un anticyclone. Ce phénomène est dû aux incendies historiques qui ravagent depuis plusieurs jours l’Est du New South Wales ou encore du Queensland. Une catastrophe qui a fait trois morts, des personnes portées disparues et des dizaines de gens blessés. Des milliers d’habitants ont été évacués, au moins 150 maisons ont brûlé ainsi que des écoles et les services de secours craignent une recrudescence des feux mardi.
Sinon il y a eu comme en France les commémorations du 11 novembre.
Monument aux morts de Nouméa Un petit « rappel » : Il y a cent un ans, des milliers de Calédoniens rejoignaient le front en Europe, et un conflit qui ne les concernait pourtant que de loin. Les tirailleurs kanak, engagés volontaires, les suivirent à partir de 1917. Calédoniens, Kanak et Tahitiens étaient regroupés au sein du Bataillon mixte du Pacifique. Beaucoup ne sont pas revenus. Ceux qui ont pu revoir le pays ont marqué la mémoire de leur sacrifice d'une façon qui n'est plus celle d'aujourd'hui. « Les premières célébrations ont été des moments de grande joie, et des moments de fête», relate Sylvette Boubin-Boyer, docteure en histoire contemporaine et retraitée de l’enseignement. « Pendant huit jours environ, il y avait des courses de chevaux, des courses cyclistes, des repas, des tombolas... Un tas de jeux comme ça, qui permettaient de récupérer de l'argent et d'aider les familles ». L’idée était de permettre aux anciens soldats de se retrouver. Mais les Mélanésiens se trouvaient encore sous le régime de l’indigénat. « La liberté de circuler n'était pas possible, rappelle l'historienne. Mais les anciens tirailleurs en avaient l'autorisation, pendant cette période-là. Et même parfois l'obligation, puisqu'on venait les chercher en bateau jusque chez eux, pour les amener aux fêtes de la Victoire ». D’après NC1ère.
JEUDI 14 NOVEMBRE Dernier jour en NC. Départ pour l’aéroport à 21 h 30, décollage vendredi 0 h 55, arrivée Tokyo Narita 8 h 00. De Narita nous partons directement dans le « Japon profond », Kamakura. Nous essayerons de faire une petite chronique de notre séjour au Pays du Soleil Levant si nous en avons le temps et le courage.
BILAN DE NOTRE SEJOUR EN NOUVELLE-CALEDONIE
Le référendum de 2018 est passé par là. Le résultat, un peu surprenant pour les loyalistes (= ceux qui veulent que la NC reste française) est aussi surprenant pour les indépendantistes qui ne s’attendaient pas à faire un si bon score, 56,7 % contre l’indépendance et 43,3 % pour. L’analyse des votes montre surtout un profond clivage entre la Province sud loyaliste et blanche et les deux autres provinces, mélanésiennes et indépendantistes. Du coup un député, Pierre Frogier, voudrait couper le pays en deux et appliquer en NC ce qui a été fait dans les Comores, où Mayotte est restée française à la différence des autres îles de l’archipel. Ceci entraîne surtout une crispation politique et plus ou moins un blocage économique ; apparemment les investisseurs sont devenus frileux et le pays tourne un peu au ralenti. Cela dit, aucune conséquence dans la vie de tous les jours et dans les relations personnelles. Sinon, séjour agréable et encore plein d’enseignements, mais nous n’avons toujours pas bien compris comment fonctionne la société kanak. Il n’y a pas eu de contacts « intimes » qui nous auraient permis d’en apprendre plus. Un nouveau référendum pointe son nez (6 septembre 2020). Quel sera le résultat ? Nous nous garderons bien de faire le moindre pronostic !
Résultats référendum 2018 On voit clairement la (ré)partition
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