Carnet de bord de Martine et FX en Nouvelle-Calédonie (= NC) en 2015

 

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NC  carte

 

 

Nous partons en NC dans le cadre d’une mission de bénévolat  du GREF (Groupement des Retraités Educateurs sans Frontière).

Cette mission de 8 mois, de février à novembre 2015, est  envisagée dans le cadre de la future indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Elle doit permettre d’aider certains élèves kanaks à étudier dans les meilleures conditions possibles. Ces élèves, venus de tout le pays sont internes à Nouméa et ont le soir et le WE des études surveillées. Nous serons là, en tant que répétiteurs, pour les aider.

L’association qui s’occupe de ces élèves en NC s’appelle le Juvénat lycéen (cf. : http://www.juvenat.nc).

Cette association nous paie le voyage et nous offre l’hébergement : un petit appartement dans un immeuble que nous espérons agréable.

 

Nous vous tiendrons au courant, par des petits billets, de nos impressions sur le pays

LES PREPARATIFS.

 

Ils sont surtout d’ordre administratif car au-dessus d’un séjour de 6 mois, il y a certaines conditions à remplir en particulier pour être couvert du point de vue santé.

Il faut donc faire verser son salaire en NC, faire un transfert de SS et donc ouvrir un compte local.

Internet facilite bien les choses.

Ne pas non plus oublier les désabonnements, internet, etc. et le « désimlockage » des portables pour pouvoir les utiliser ailleurs qu’en France.

Et pour finir, cerise sur le gâteau, il faut faire suivre le courrier : 124 € !!! Mais erreur de la poste, 44 € en réalité mais il a fallu batailler pour récupérer la différence !!!

 

Le voyage.

C’est le plus long trajet en avion que nous n’ayons jamais fait !

Voici le détail du vol à l’aller et tant qu’à faire au retour, puisqu’il est déjà prévu.

Aller

Lyon vers Amsterdam Départ 8 février

Départ: 11:50 Lyon, France - St Exupéry

Arrivée: 13:35 Amsterdam, Netherlands - Schiphol

Amsterdam Vers Osaka Dimanche 08 Février 2015

Départ: 14:40 Amsterdam, Netherlands - Schiphol

Arrivée: 09:25 Osaka, Japan - Kansai International, le 09 Février 2015

Osaka Vers Nouméa Lundi 09 Février 2015

Départ: 11:30 Osaka, Japan - Kansai International

Arrivée: 22:15 Nouméa, New Caledonia - Tontouta

Retour

Nouméa Vers Tokyo Mardi 10 Novembre 2015

Départ: 01:15 Nouméa, New Caledonia - Tontouta

Arrivée: 08:25 Tokyo, Japan - Narita

Tokyo Vers Amsterdam Dimanche 22 Novembre 2015

Départ: 11:30 Tokyo, Japan - Narita

Arrivée: 15:20 Amsterdam, Netherlands - Schiphol

Amsterdam Vers Lyon Dimanche 22 Novembre 2015

Départ: 20:30 Amsterdam, Netherlands - Schiphol

Arrivée: 22:05 Lyon, France - St Exupéry

 

Si l’on regarde bien ça fait plus de 24 h de trajet, une bagatelle !

Au retour, nous faisons donc un stop (comme on dit en NC) de 12 jours au Japon.

 

NOTRE EPOPEE AERIENNE LES 8 ET 9 FEVRIER

Départ de Lyon pour Amsterdam en fin de matinée ; rien de spécial à signaler.

A Amsterdam il ne faut quand même pas traîner car l’aérogare est immense et la distance à parcourir est grande pour rejoindre le point d’embarquement.

Ensuite, les choses sérieuses commencent, c’est le long vol vers le Japon, pratiquement 12 h de vol, c’est vraiment pénible, ce ne sera pas Nicolas qui me contredira !

Arrivée à Osaka avec une heure de retard, là ça devient chaud pour la correspondance. Comme de nombreuses personnes allant à Nouméa venaient d’Amsterdam, les autorités locales ont pris des dispositions pour l’embarquement mais l’on sent une certaine fébrilité dans les mesures de contrôle à tel point qu’au moment de remettre l’ordi dans notre sac, on s’aperçoit qu’il y a eu inversion avec un autre ! Nous ne savons pas si cet ordi égaré a été récupéré par son proprio ! Ouf, nous avons failli perdre notre bel ordi tout neuf !

Ne restent plus que 8h de vol pour Nouméa : courage, nous sommes presque au bout de nos peines !

Arrivée à Nouméa vers 22 h 30, là nous sommes accueillis par quelqu’un du Juvénat ; mais il faut attendre d’autres personnes qui viennent de Tokyo … dont l’une a perdu une valise.

Résultat, nous partons de l’aéroport vers une heure du mat’, temps de trajet pour notre appart : 40 minutes.

Nous arrivons donc vers 2 h, le temps de récupérer les clefs, etc. : dodo à partir de 2 h 40, mais dodo c’est beaucoup dire, car excitation + décalage font que la nuit sera peu réparatrice.

Petit détail : nous avons eu le droit à un comité d’accueil dans l’ascenseur : des cafards nous attendaient.

Autre petit détail sympa : le lit était fait et de la nourriture était prévue pour notre ‘tit déj’ et pour les 1èrs jours.

 

L’APPARTEMENT

C’est un petit « 2 pièces »,  au 6ème étage d’une tour, dans une cité HLM qui comporte de nombreuses tours. En terme clair, nous sommes dans le 9 – 3 !

 

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Dès l’entrée, une petite cuisine avec un balcon, avec l’équipement basique mais fonctionnel, le balcon donne sur une sorte de jardin où les enfants jouent tard le soir, ce qui fait que c’est un peu bruyant.

 

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Suit un salon avec canapé clic clac (donc, on peut coucher les visiteurs !), bureau, table pour manger et une grande TV.

 

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A côté, la chambre, sans séparation avec le salon.

 

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Et enfin la salle de douche avec wc.

 

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Le tout est propre et fonctionnel, et, oh miracle : nous n’avons point vu de cafard (ce qui n’est pas le cas pour tous nos collègues logeant dans des HLM semblables) Il y a tout le nécessaire pour notre séjour.

 

10 FEVRIER

Curieusement la nuit n’a pas été réparatrice, le sommeil a eu du mal à venir et nous nous sommes réveillés tôt.

Nous voici à pied d’œuvre pour découvrir le quartier grâce à un des membres de notre confrérie qui « redouble » c’est-à-dire qui fait une deuxième année de bénévolat auprès du Juvénat.

Tout d’abord, petite description de notre environnent : nous sommes dans un immeuble genre HLM avec tout ce que ça comporte !!! 2 pannes d’ascenseur pour notre première journée, cage d’escalier « odorante » pour ne pas dire plus, les abords d’immeubles plutôt délabrés, mais les habitants ont l’air sympa. C’est très kanak comme résidents, à se demander si nous ne sommes pas les seuls blancs.

Petite visite du quartier.

Nous commençons par l’OPT (= bureau de poste local), il faut prendre RV pour établir la ligne téléphonique et un deuxième RV pour demander carte bancaire et chéquier, bien que notre compte soit déjà existant.

Certes, ce n’est pas simple, mais les gens sont là aussi très gentils et souriants.

Nous continuons par le supermarché Leaderprice, au moins nous ne sommes pas dépaysés. Comme tout Leaderprice qui se respecte, c’est un peu déprimant, mais ce sont surtout les prix qui sont déprimants !!! La vie en NC semble horriblement chère, tout est importé, d’Australie, N-Zélande, Pérou (le raisin), voire France (produits laitiers entre autres). Et, en plus du point de vue fruits / légumes, le choix semble maigre, surtout si l’on fait les courses le soir.

Dans l’après-midi, nous nous rendons au centre-ville. Pour cela nous utilisons la voiture de service du Juvénat. Où aller ? Évidemment « place des cocotiers de la Marne », explication : tout le monde appelle  cette place, « place des cocotiers » mais son vrai nom est « place de la Marne ». Pourquoi Marne ? Elle n’est pas loin du port Moselle ! C’est le lieu de RV des habitants, on y voit de nombreuses familles kanakes qui se prélassent sur les maigres pelouses.

 

11 FEVRIER

Suite des démarches administratives. Pour commencer passage par la trésorerie pour nos pensions : il faut savoir où en est notre dossier et faire des modifs’ car contrairement à ce que l’on nous a dit, il est inutile de faire verser les retraites sur un compte NC. Bon, maintenant internet, il faut prendre un abonnement et acheter un modem.

Pour terminer, réunion cette aprem’ avec le bureau du Juvénat et avec les parents et les élèves du Juvénat : faut bien qu’ils voient nos bobines !

Ce sera tout pour aujourd’hui, retour à l’appart vers 18 h, nous n’avons pas encore récupéré du décalage, mais ça vient.

La nuit a été meilleure mais quand même réveil vers 4 h. Grosse pluie impressionnante, ça commence par     une sorte de grondement  lointain, un peu comme un engin motorisé qui arrive dans le lointain et ça dégringole brutalement.

 

12 FEVRIER

Nous passons la journée à la recherche d’une voiture pas trop chère. Ce n’est pas simple ; il faut dire que le parc auto est assez moderne, les voitures sont plutôt de grandes taille (pas mal de 4X4).

Nous allons voir une laguna antique et vénérable, ce ne sera  pas l’affaire du siècle, je le crains.

Et mes craintes étaient fondées, beaucoup trop de kms et mauvais état dangereux à l’intérieur. Ce qui est curieux, c’est que ça n’a pas posé de problème au contrôle technique.

Ce soir, repas avec une locale, Isabelle, nièce de Martine, en NC depuis pas mal de temps (9 ans !).

Repas dans un resto fort bon, sur le bord de mer.

Il ne faut regarder les prix sur la carte. Au menu, des produits locaux : thon et crevettes.

On voit clairement qu’il y a une ségrégation : que des blancs sauf deux kanaks +/- clodos sur un banc devant les restos. De manière plus générale, on a l’impression que certains quartiers sont entièrement blancs.

 

 

13 FEVRIER

Jour de chance, nous avons la ligne téléphonique (N° réservé aux intimes, fourni sur demande envoyé par carte postale uniquement).

Du coup nous nous précipitons sur l’ordi comme des drogués en manque depuis presque une semaine.

 

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Les deux ordis sont ouverts et ça pianote à qui mieux mieux.

 

14 FEVRIER

Un détail que nous avons remarqué hier aprem’ : c’était vendredi donc, et le vendredi après-midi, dans les magasins, les rayons des boissons alcoolisées sont interdits d’accès, ceci pour lutter contre l’alcoolisation massive qui règne sur l’ile  pendant le WE. Est-ce efficace ?

« Ce matin, dès l’aube nous partirons » : nous avons appliqué ce vers de Victor Hugo, au pied de la lettre ou presque, pour aller au marché de producteurs locaux à 6 h du matin (marché Ducos, tel est son nom, dans la banlieue, non loin de l’usine de nickel de Nouméa) car on nous avait dit qu’il n’y avait plus rien à partir de 7 h, ce qui n’est pas vrai.

Ce sont effectivement des producteurs locaux, on dit des broussards, avec des produits locaux, mais pas seulement. Les variétés de produits étaient réduites, il paraît que cela est dû à la saison, ça sera mieux à partir de mars.

 

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Nous enchaînons, ou presque, avec le marché de Nouméa qui se trouve au centre-ville, au port Moselle.

Là, c’est nettement plus riche. Et surtout il y a toutes sortes de poissons, crustacés, mollusques et autres bestioles marines comestibles.

Il y a aussi de l’artisanat, des animations…

Ici aussi, ségrégation : au marché de la ville, pratiquement que des blancs, à Ducos c’est plus mélangé.

 

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Regardez bien le prix : +/- 12 €2015_02_14_NC_marche_Noumea_05

 

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Ceci est un perroquet, vous avez bien lu.

 

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Le pitaya ou pitahaya. On appelle cela aussi fruit du dragon.

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Des robes d’inspiration locale.

 

 

 

15 FEVRIER

C’est dimanche donc jour de détente quoique …

Au programme pour commencer, balade avec nos « collègues » sur une colline du nom de Ouen Toro qui surplombe l’anse Vata. Petite rando pépère pour voyageur encore pas très en jambe, toujours à cause du décalage. C’est l’occasion de revoir le niaouli, dont on tire une huile essentielle, mais aussi paraît-il une liqueur. Nous découvrons les îles depuis un superbe point de vue malgré une forte brume. Puis c’est le pique-nique sur la plage de la baie des citrons, mais malheureusement sous la pluie qui ne nous empêche pas toutefois de nous baigner.

 

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5 des 7 répétiteurs 2015 qui font leur rentrée ce soir !

 

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Vue sur le large depuis un point de vue

 

Cette Baie des citrons (qu’il faut appeler BD pour ne pas faire toutou), une des nombreuses baies ou anses de Nouméa, présente l’avantage d’être protégée du vent, ce qui n’est pas du luxe, vu ce qui souffle en ce moment. Mais la baignade a été écourtée par des pluies appelées ici  grains.

Les locaux pas fous ne sont d’ailleurs pas venus à la plage. L’eau était bonne mais je pensais la trouver plus chaude.

Et ce soir, nous commençons notre activité de répétiteurs avec une prise de contact avec les élèves que nous allons coacher.

Première étape : repas, à 18 h 15 avec les élèves à l’internat du lycée La Pérouse.

Deuxième étape : vers 19 h, rassemblement des élèves… pour leur expliquer ce qui les attend : vingt heures d’étude par semaine en plus de leurs cours !

 

16 FEVRIER

Le temps maussade avec grain continue ce matin, mais le vent fort et pénible est tombé.

L’après-midi  est nettement plus agréable. Mais l’on baigne dans une humidité qui doit être voisine des 100 %. Nous avons passés la serpillière dans la salle de bains ce matin et vers 17 h ce n’est pas encore sec, et pourtant elle est aérée.

Notre chasse à la voiture continue pendant la journée, nous  avons vu une C3 ce matin, et une Logan qui est rouge de boue de la brousse où son propriétaire s’en est allé voir sa tribu.

Quelques remarques sur la TV en NC  où il y a 9 chaînes :

Nouvelle-Calédonie 1ère à la place de TF1, FR2, FR3, France Ô à la place de M6, Arte, France 24 et NCTV

Les chaînes sont diffusées avec 24 h de retard par rapport la France, sauf les chaînes NC et FR24.

Ca fait tout drôle de voir les infos avec 24 h de retard !

Les chaînes NC sont nulles : que des redif’ ou presque.

Ca y est, nous sommes presque au bout des négociations pour une voiture, ce sera probablement une Dacia Logan. Affaire à suivre…

 

17 FEVRIER

Que d’eau ! Que d’eau ! Que dire de plus.

Ca dégringole quasiment sans arrêt depuis hier soir.

Tentative de balade en début d’aprem’ car le ciel semble s’éclaircir ! Nous prenons à pied la direction de la plage Magenta à ¼ h de chez nous mais quand nous arrivons, ça recommence donc demi-tour.

Les capes de rando sous climat tropical, ce n’est pas terrible ! On transpire et on se retrouve moite et trempé en moins de deux.

 

18 FEVRIER

La pluie a cessé, une chaleur moite et poisseuse l’a remplacée. Que vaut-il mieux ? Vous allez dire que nous ne savons pas ce que l’on veut !

Ce matin nous sommes, entre autre allés à la grande (!) bibliothèque de Nouméa appelée Bibliothèque Bernheim. La bibliothèque n’est, somme toute, pas bien grande et les ouvrages ne semblent pas très récents.

Il faut préciser que s’inscrire à une bibliothèque est intéressant car le prix des livres en NC est beaucoup plus élevé qu’en France (X 1,5 au moins).

 

Au début du 20ème siècle, Nouméa ne disposait toujours pas de bibliothèque en dépit des volontés politiques qui s'exprimaient alors. L'argent manquait...
C'est un don effectué par Lucien Bernheim en 1901 qui débloque la situation. Le projet se concrétise alors et la bibliothèque sera construite dans le pavillon colonial de l'exposition universelle de 1900 dont la charpente métallique est l'œuvre de Gustave Eiffel. Quatre ans plus tard, la bibliothèque ouvre ses portes après le transport par la mer du pavillon démonté en Métropole et remonté à Nouméa. La bibliothèque est officiellement créée en 1907 par décret présidentiel.

http://www.province-sud.nc/content/biblioth%C3%A8que-bernheim

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La bibliothèque en 1908

 

Donc très joli bâtiment de style colonial dont nous ne manquerons pas de faire des photos (plus tard).

Ca y est, nous avons conclu pour la voiture. C’est une Dacia Logan blanche, de 2007, 100 000 km pour la modique somme de 490 000 Francs pacifiques (c’est la monnaie locale) soit environ 4100 €. Nous espérons bien récupérer notre mise en novembre au moment de la vente. Nous l’aurons demain aprem’.

 

19 FEVRIER

Tentative de balade tôt ce matin pour éviter la chaleur. Départ aux environs de 7 h, direction la plage de Magenta (cherchez sur Google map !) puis nous prenons sur la droite la route qui longe la mer. Malheureusement, ça ne dure pas longtemps. Des tentatives pour rejoindre la mer et la suivre s’avèrent vaines. Nous nous apercevons que les propriétés privées vont jusqu’à la mer, pas de chemin des douaniers ! Est-ce que cette obligation n’existe pas ici ou est-ce que les gens s’en moquent ? Problème à éclaircir.

Au bout de 2 h de marche, ayant assez sué, nous rentrons nous mettre au frais (relatif) de l’appart.

On voit que nous ne nous sentons pas touristes, nous partons sans appareil photo... et sans plan de la ville ce qui fait  que nous nous sommes un peu « plantés» dans notre périple.

Ca y est ! Nous avons récupéré la voiture cette aprem’. Admirez comme elle est belle.

 

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Admirez la présentation style salon de l’auto :

En avant-première, voici la LOGAN.

 

Première utilisation demain matin pour aller au ravitaillement à Carouf. Oups ! Pardons, Carrefour. Car ici aussi il y a carrefour, casino, leaderprice, …

 

20 FEVRIER

Comme promis hier, nous sommes allés, grâce à notre nouvelle torpédo, à Carrefour Kenu-in.

Evidemment nous n’avons pas de GPS, pourtant ça existe pour la NC d’après mes recherches internet.

Nous avons pas mal tourné, ce qui nous a permis de visiter plusieurs quartiers et constater qu’il y a pas mal de belles maisons. De se rendre compte aussi que Nouméa pourrait être appelée la ville aux 100 ou 1000 collines. Nous avons finalement rejoint la voie rapide qui mène à la zone commerciale de Carrefour.

Ah, nous ne sommes pas dépaysés. C’est tout comme chez nous ! Sauf qu’il n’y a pas de trianon (les initiés comprendront). Le concept, comme m’a dit un vendeur de Carrefour de Lyon en parlant d’une viennoiserie, n’a pas traversé le Pacifique.

Cette après-midi nous sommes allés voir un « brocanteur » spécialisé dans les objets océaniens traditionnels.

 

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Une vraie caverne d’Ali Baba réservée aux initiés, pas de vitrine, pas d’adresse, pas de téléphone.

Il y a toute une symbolique dans ces objets mais je n’ai pas bien retenu la leçon.

Et je passe sur les étuis péniens…

Ce broc’ va dans les iles (Fidji, Salomon, Papouasie, etc.), achète de quoi remplir un conteneur, et vend ses trouvailles ici. Point d’objets Kanaks : « Ce n’est pas un peuple de sculpteurs » nous a-t-on dit.

Dans la foulée nous avons poussé une pointe jusqu’à l’usine de nickel de Nouméa (une des 3 de NC, la SLN pour Société Le Nickel) que nous irons visiter un jour.

 

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Un beau camion ENORME spécialement pour Camille !

 

21 FEVRIER

C’est samedi donc… nous allons faire un tour au marché pour compléter nos courses avec de beaux fruits et du poisson, du thon blanc en l’occurrence. On prend vite des habitudes !

C’est samedi donc… nous décidons d’aller à la plage avec Isabelle, la fille d’une cousine de Martine. RV a été pris hier donc nous y allons mais la météo est très moyenne ; ciel couvert et pluies fines passagères.

Mais finalement beau temps à partir de midi.

Pique-nique avec Isabelle et ses enfants, Martin et Etienne, sur la plage de la baie des Citrons, baignade dans une eau à 27,5 °C (eh oui, braves gens sous la neige !), farniente, discussion et retour à la maison avec un bon coup de soleil malgré les protections solaires, ça vaut les gerçures au ski.

 

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22 FEVRIER

Hier soir, Martine a concocté un repas avec des produits locaux :

Salade de carottes et papayes vertes râpées ;

Thon pêché localement ;

Bananes poingo frites, les poingo doivent être +/- la même chose que les plantains, peut-être plus courtes et d’un diamètre plus important ;

Du fromage blanc fabriqué en NC mais probablement à partir de poudre de lait importé.

+ une touche « métro » : de la crème de marron, merci MO.

JeProduisCaledonien_miniIl y a d’ailleurs un logo :

 

 

 

 

Ce matin, rendez-vous à la voiture à 9h30 : en route pour le village minier de Prony, surtout tristement célèbre pour sa colonie de forçats (mais il y a bien d’autres bagnes sur le caillou). Nous quittons Nouméa pour le Mont-Dore rendu fameux par sa source (on peut remplir sa gourde à la fontaine qui se trouve sur le col) dont l’eau est mise en bouteilles sur place. Nous traversons Plum (quel joli nom !) et longeons la plage de Carcassonne plutôt bondée en ce dimanche après-midi. Nous arrivons en fin au départ du petit circuit pédestre dans la baie de la Somme face à l’îlot Casy. Les bagnards de Prony étaient essentiellement des « relégués », c’est-à-dire des récidivistes. Après un rapide mais agréable pique-nique, on passe par le cimetière des surveillants aux tombes modestement marquées de gros coquillages alignés, puis par celui des condamnés indécelable si n’est grâce à une pancarte. On débouche sur une série d’évocations des différents types de supplices infligés aux malheureux comme le courbaril ou la crapaudine ; on découvre également les traîneaux sur lesquels ils devaient transporter le bois, transformés en véritables bêtes de somme, la Schlitte. Les quelques bâtiments qui subsistent sont les anciens édifices « en dur » en ruine dévorés par la végétation, notamment des racines de banians géants. Il reste enfin un village, celui des ouvriers de la mine qui sont arrivés après la fermeture du bagne : les maisons sont désormais des résidences secondaires. Nous rentrons de bonne heure en longeant la mer, car on nous attend au Juvénat.

 

 

 

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Ceci est la tombe d’un bagnard

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Un des systèmes de torture pour mater les récalcitrants

 

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Un reste de bâtiment du bagne

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Un pin colonnaire, endémique de NC

 

Etat des routes : pour la première fois nous sommes sortis de Nouméa ce qui nous a permis de nous faire une première idée du réseau routier. Ca va de très bon à route avec nombreux nids de poules jusqu’à piste de latérite qui quand elle est mouillée vaut largement une route verglacée.

 

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23 FEVRIER

Journée de repos après un WE intensif. Nous retournons nous promener sur la colline de Ouen Toro, et nous apprenons qu’on y fit plusieurs forages dans l’espoir d’y trouver du pétrole de 1908 aux années 30. On y exploita également des carrières de silice. A présent on y effectue des replantations dans une perspective écologique. La vue sur la baie embrumée et ses îlots est toujours aussi belle.

Nous rentrons par la piscine municipale qui est juste  côté ; malheureusement comme d’habitude presque toutes les lignes sont occupées par les enfants des écoles. « Venez plutôt le matin ! » nous conseille une maman. Dépités, nous irons nous doucher à la maison.

Un visiteur du soir, dans notre appart’, qui mange moustiques et cafards : il faut qu’il grandisse car pour le moment, il n’est pas bien gros.

 

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Il s’agit d’un Margouillat plus connu sous le nom de gecko, le nôtre fait dans les 2 cm.

 

24 FEVRIER        

Une bonne nouvelle : le gestionnaire de nos pensions a ENFIN compris et accepté de transférer nos pensions en NC. Il aura fallu moult courriers et coups de téléphone pour qu’il comprenne que ce n’était pas un caprice mais une nécessité quand on réside en NC plus de 6 mois. L’opération aurait dû être faite début janvier !!!

Nous avons aussi notre nouvelle carte grise pour la voiture après passage au service des mines. L’opération s’est faite rapidement.

L’après-midi, nous nous rendons au Centre culturel Tjibaou, ensemble architectural réalisé par Renzo Piano au sein d’un magnifique jardin de 8 hectares qui occupe une presqu’île. Le centre, inspiré par la tradition kanak, est composé d’une série de cases aux lignes sobres et élancées formant un ensemble très réussi, imposant et harmonieux, qu’on domine d’une hauteur où est placée une statue de Jean-Marie Tjibaou.

 

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Ceci permet de situer le centre Tjibaou par rapport à la mer

 

Nous commençons par une salle consacrée aux coutumes kanak (selon l’orthographe voulue par les locaux) de la naissance à la mort : nous comprenons que l’igname, symbole masculin, et le taro, symbole féminin, sont des plantes de première importance. Nous admirons ensuite de magnifiques totems sculptés par des artistes océaniens. Une exposition temporaire nous convie également à lire les commentaires d’œuvres contemporaines kanak par des personnages de la BD La brousse en folie : nous ne sommes enthousiasmés ni l’un ni l’autre. Puis ce sont les photos des albums Mascart qui nous proposent des vues de NC de 1929 à 1935 : très intéressant. Deux cases sont consacrées à la médiathèque, une à la vie de Jean-Marie Tjibaou, une dernière est fermée. L’aire Mwakaa rassemble des cases traditionnelles des chefferies du Sud, des Iles et du Nord. Nous terminons par le chemin kanak qui évoque la mythologie avec la naissance du premier homme, Téa Kanaké, et ses liens avec le monde végétal. Nous nous promettons de revenir pour assister à des conférences et à des spectacles et découvrir de nouvelles expositions.

 

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Le haut d’un totem océanien

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Jean-Marie Tjibaou

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Reconstitution d’une case traditionnelle

 

25 FEVRIER

Tentative de piscine ce matin mais erreur d’horaire : ça ouvre à 7 h 45 sauf… le mercredi. Nous nous sommes pointés vers 9 h 30 donc porte close.

Comme nous sommes de Juvénat ce soir, nous nous contentons de consacrer la matinée à quelques emplettes, dont une des fameuses robes « mission » cousue dans un petit atelier du quartier asiatique : en effet les missionnaires chrétiens venus au XIXème siècle en Nouvelle Calédonie trouvèrent les tenues féminines kanak et océaniennes impudiques et imposèrent des robes amples et sans décolleté, mais animées de couleurs vives et gaies ; aujourd’hui ces robes sont revendiquées comme relevant de la tradition locale. Elles ne sont pas très élégantes car peu ajustées, mais légères, agréables à porter et parfaitement adaptées au climat.

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26 FEVRIER

Grosse chaleur dès le petit matin, pas un souffle de vent, on va souffrir !!!

Balade quand même au parc zoologique et forestier de Nouméa. « Une véritable vitrine de la faune et de la flore endémiques calédoniennes, à quelques minutes du centre de Nouméa » dit le site web.

Le parc est joli et agréable, on peut voir quelques spécimens de la faune locale mais présentés dans des cages passablement vétustes. On peut ainsi comprendre que la NC isolée géologiquement depuis fort longtemps ait un taux d’endémisme, pour les plantes et les animaux, extrêmement élevé. Vu la qualité de la présentation nous n’avons pas de photo si ce n’est le Cagou, oiseau qui ne vole plus car il n’avait aucun prédateur à craindre avant l’arrivée de l’homme. Il y a peu de chance que nous en croisions un au cours de nos futures balades car il est rare.

 

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Nous n’avons toujours pas parlé de nos élèves, ce n’est pas un oubli, nous ne les avons pas beaucoup vus. Nous reviendrons sur la question plus tard.

 

27 FEVRIER

Toujours chaud dès le matin, les hautes températures sont prévues jusqu’au mercredi 4 mars. Pendant ce temps la côte est est sous des pluies diluviennes et des inondations.

Nouvelle tentative de piscine Jacques Mouren : c’est la bonne. Le bassin est olympique, l’eau à bonne température, pas trop de monde, il faut dire qu’il est relativement tôt, donc c’est parfait et surtout bien rafraîchissant.

 

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Photo issue d’internet

 

Il semble par ailleurs qu’il y ait en ce moment une crise politique : d’une part la droite se dispute pour désigner son représentant, d’autre part tous ne sont pas d’accord sur la constitution de la liste électorale (résidents majeurs en NC depuis 1998 ayant déjà été inscrits ou non). Espérons que les esprits ne vont pas trop s’échauffer !

 Cette après-midi, comme il fait très chaud, visite du musée de la ville et du centre-ville

 

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Ancienne banque et ancien Hôtel de Ville.

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Place des Cocotiers, à côté du musée

 

Puis petit tour du centre pour voir quelques édifices datant du début du XXème.

 

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Ancienne maison du directeur de la Pénitentiaire, maintenant une école catho

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Pas classé mais rigolo

 

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Ancien Palais de Justice, aujourd’hui le Village

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Bibliothèque municipale Bernheim

 

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Des Banians

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Le drapeau Kanak : c’est la première fois que nous le voyons !

 

28 FEVRIER

Hier soir, les anciens du Juvénat sont venus voir leurs cadets pour les encourager à travailler et à réussir comme eux ; et ils ont « fait la coutume », c’est-à-dire remis des « manous », autrement dit des coupons de tissu utilisé pour confectionner les robes mission en présents à leurs camarades, au bureau, aux répétiteurs et surtout au fondateur Elie Poigoune, premier agrégé de mathématiques kanak, également fondateur du Palika (ou Parti de libération kanak).

Matinée studieuse et ardue pour préparer… nos vacances d’avril : nous avons l’intention de faire le tour de la Grande Terre. Mais que c’est difficile de trouver des renseignements précis ! C’est là que l’on voit que la NC n’est pas un pays très touristique.

En début d’après-midi, nous partons pour l’île de Nou, qui n’est plus une île car il y a un pont, où débarqua en 1864 un premier convoi de 250 forçats : il y avait ici des « Transportés », c’est-à-dire des condamnés de droit commun. Nous bénéficions d’un guide qui nous présente la chapelle, la boulangerie, la maison du gouverneur et son château d’eau et surtout ce qu’on appelait le « boulevard du crime » car il conduisait à la guillotine : nous pourrons voir le bourreau Macé en photo posant fièrement à côté de son « instrument ». Nous terminons par l’hôpital-prison réservé aux fous et aux malades, les cellules en sont minuscules.

 

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Un bagnard, notre guide

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Une cellule de l’hôpital du bagne

 

Au retour, nous apercevons la baie des Dames où furent incarcérées les communardes dont Louise Michel, et de l’autre côté de nombreux bidonvilles. Ainsi qu’une extension moderne du sénat coutumier, structure kanak qui donne son avis sur tous les projets concernant la NC.

 

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Aux tours Magenta, les dames profitent du WE et jouent entre elles à une sorte de loto.

 

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PREMIER MARS

Hier soir au repas : purée des Tropiques concoctée par Martine. C’est une purée d’ignames et patates douces : ça vous cale bien l’estomac !

Aujourd’hui dimanche, toujours grande chaleur, il va falloir patienter jusqu’à jeudi pour avoir une baisse sensible !

Nous allons donc chercher un peu de fraîcheur relative vu la température de l’eau, 27 °C, au bord de l’océan et en profitons pour piqueniquer.

Ce soir nous dînons avec Isabelle.

 

2 MARS

Hier soir, nous avons eu la visite d’Isabelle, souriante et charmante comme toujours, mais sans les jeunes Martin et Etienne. Elle semble enchantée de sa formation en homéopathie dispensée tous les deux mois par des spécialistes venus de métropole. Elle est en revanche quelque peu inquiète sur la remplaçante de la maîtresse de Martin. Elle nous a invités chez elle samedi prochain, ce dont nous nous réjouissons fort.

Ce lundi est consacré à des démarches administratives : nous nous rendons à la Trésorerie pour obtenir (enfin ! merci M.Vacheron, on se comprend c’est le principal !) le transfert de nos pensions à Nouméa. Ensuite direction à l’autre bout de la ville pour obtenir une couverture sociale de la maladie par la CAFAT : il faut faire la queue deux fois, la première pour être enregistré (40 mn d’attente), la deuxième pour déposer la demande (25 mn d’attente) ; notre carte d’affiliation doit nous parvenir plus tard par la poste. Dernière démarche, nous passons à l’OPT, nous y retirons un carnet de chèques et déposons une réclamation, car nous n’avons toujours pas de carte bancaire.

L’après-midi, nous visons une balade-baignade à la pointe  de Maa ; mais la carte est insuffisante, la signalisation défectueuse, la co-pilote dans l’impossibilité de trouver la bonne direction, le pilote stressé : résultat, nous passons au sein de magnifiques forêts, au bord de la mangrove sauvage et le long de tribus dans lesquelles nous n’osons pénétrer, mais les arrêts et la baignade sont impossibles, et pour couronner le tout, la pluie tropicale nous tombe dessus.

Petite remarque au passage : la signalisation sur les routes ou en ville est lamentable : on trouve un panneau puis plus rien… Débrouille-toi comme tu peux ! Et les explications des autochtones sont bien souvent « imbroutables ».

Pas de photos aujourd’hui ! Et pourquoi ? Confusion entre l’appareil et les jumelles.

 

3 MARS

Aujourd’hui, nous nous rendons au musée de la Marine situé près de la gare maritime face à un énorme vaisseau, L’île de Ré, navire câblier d’Alcatel-Lucent qui a réuni la côte ouest des Etats-Unis à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande par des câbles sous-marins.

 

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Le câblier et sur la gauche le musée de la Marine

 

C’est un musée tout neuf, il date de 2013 ; et sa présentation très plaisante et très didactique est particulièrement réussie. L’exposition permanente déroule plusieurs thèmes, dont l’un nous captive littéralement avec l’expédition La Pérouse : nous suivons les préparatifs de l’explorateur chargé par Louis XVI en 1785 d’un voyage de découverte autour du monde à bord de deux frégates La Boussole et L’Astrolabe avec l’aide de toutes sortes de savants, puis le périple de nos hardis navigateurs consigné par écrit sur des journaux de bord remis à la faveur des escales, enfin le naufrage lors d’un cyclone au large de l’île de Vanikoro. Commencent ensuite sur plus de deux siècles des recherches pour comprendre ce qui s’est passé, retrouver les épaves et les vestiges qu’elles contiennent, vérifier la présence d’éventuels survivants s’étant installés sur l’île. Mais il y a toujours un mystère : que sont devenus les « hypothétiques » survivants ?

 

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Maquette d’un des 2 navires de l’expédition

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Louis XVI donnant ses instructions au capitaine de vaisseau Jean-François de Lapérouse pour son voyage d’exploration autour du monde, le 29 juin 1785, par Nicolas-André Monsiau (1817)

 

 Nous terminons notre visite avec une exposition temporaire consacrée à La Seine, corvette de guerre dont le commandant a été chargé d’annoncer que la France n’a pas l’intention de prendre possession de la Nouvelle Calédonie ; il s’agit d’apaiser en effet les tensions du moment avec l’Angleterre ; la corvette fait naufrage en 1846, mais contrairement à l’expédition La Pérouse on ne déplore aucun mort.

Une visite instructive et rafraîchissante ! La clim’ marche à fond !

 

4 MARS

2 événements majeurs ont émaillé la journée.

Une des répétitrices s’est abimé la cheville, rupture du tendon d’Achille. Résultat, elle part se faire opérer en France pour pouvoir suivre sa rééducation en famille. C’est l’hécatombe au Juvénat, qui va être le suivant ?

Un cafard a osé franchir le seuil de notre appart’. Il a été surpris en flagrant délit dans le couloir d’entrée. Accueil à grands coups de tatanes. Pan sur le bec ; y’a plus de cafard ! Z’avons pas eu le temps de le photographier. L’entrée a été aspergée illico d’insecticides et nous avons mis un panneau :

 

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5 MARS

Journée ordinaire, rien de spécial à signaler si ce n’est une baisse notable de la température et l’arrivée d’un vent bien agréable. D’ici à dire qu’il fait frais… non,  c’est juste plus supportable.

 

6 MARS

Matinée de course. Juste pour dire que nous avons acheté du mahi-mahi (prononcez maï-maï), poisson surtout tropical.

Cette aprém’, vite du musée de Nouvelle-Calédonie, qu’il faudrait plutôt appeler musée des arts océaniens car un étage est consacré à la NC, l’autre aux îles alentour, Papouasie, Vanuatu, etc.

 

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Sculpture NC…

 

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… tout comme celle-ci

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Masque de deuilleur de Papouasie…

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… idem

 

Devant le musée, sur la place, se trouvent des sculptures, peut-être modernes, posée sur un socle de béton rappelant les pirogues primitives à deux coques.

 

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Le musée nous apprend que le tapa est du tissu (parfois du papier) obtenu à partir d’écorce de mûrier tapé : or nous avons acheté ce matin une nappe en tapa (du moins selon la vendeuse), nous nous mettons donc bien aux coutumes océaniennes !

 

7 MARS

Notre équipe est de service pour le WE pour la première fois, ce qui représente une étude de 7h30 à 10h30 le samedi matin et de 19h à 21h30 le dimanche ; nous devons en effet assurer un WE sur deux. Ce matin donc, le réveil a sonné à 6h, ce qui ne nous était pas arrivé depuis fort longtemps. Nos élèves sont les seuls internes restant encore au lycée Lapérouse en cette fin de semaine, et l’ambiance est ma foi bien calme et studieuse. Ils repartent ensuite chez leur correspondant ou leurs parents jusqu’au dimanche soir, après une semaine bien chargée. Nous avons récupéré quelques photos de tous ces jeunes gens prises par Jean-Marie, un de nos collègues répétiteurs lors de la visite d’anciens le 28 février dernier.

 

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On voit le « staff » avec le président actuel et le fondateur.

FX a sous le bras le manou des répétiteurs.

 

8 MARS

Balade au nord de Nouméa vers Enghoué.

Ça commence mal. Pour sortir de Nouméa vers le nord, en particulier vers l’aéroport de la Tontouta,  il y a une autoroute (!), nous sommes pris dans un embouteillage à cause d’un accident. Ça dure bien 20 minutes.

Les accidents sont fréquents et graves, paraît-il, en NC, les gens conduisant comme des pieds et bourrés (ça c’est pour les vendredis et samedis soirs. Nous n’avons pas trop constaté cela pour le moment.

Sortis de l’autoroute nous prenons la route du littoral et sommes étonnés de voir plusieurs marinas, au moins trois, soigneusement inaccessibles aux « étrangers ». Elles ne sont pas spécialement luxueuses mais les bateaux à quai sont de belle taille.

Nous finissons par aller à la plage d’Eughoué, bien ombragée et pas trop peuplée, au moins le matin.

Après le pique-nique retour sur Noum’, il ne faut pas oublier que nous travaillons ce soir.

Du côté de Païta, à Katiramona, nous cherchons, mais en vain, des pétroglyphes.

 

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9 MARS

Les études du Juvénat d’hier soir ont donné lieu à un épisode très particulier, sans doute révélateur de la tradition kanak. Il faut dire pour commencer que les élèves sont répartis en six salles en fonction de leur niveau (2de, 1ère, Tale) et de leur lycée d’origine (La Pérouse, Jules Garnier, Blaise Pascal et Do Kamo) et que nous avions remarqué d’emblée que les élèves de la salle 113, élèves de 2de essentiellement du lycée Jules Garnier, étaient beaucoup moins studieux et beaucoup plus bavards et agités que leurs compagnons d’étude. A notre grande surprise, les élèves de Tale nous demandèrent hier dès notre arrivée de rassembler tous les élèves dans une seule salle afin de leur parler en dehors de notre présence. Puis on nous appela et les grands, au nom de tous, firent amende honorable, disant et répétant qu’ils avaient manqué de respect aux répétiteurs et leur demandant pardon. Ils firent ensuite la coutume, en nous offrant un manou accompagné de billets de banque. Les élèves de la 113 passèrent dans les autres salles pour demander pardon, l’un d’entre eux même en pleurant. Nous étions interloqués, peu habitués chez nous à ces signes d’humilité, nous allions même jusqu’ à supposer qu’on nous avait joué des tours pendables à notre insu : on avait pour le moins volé ou assassiné l’un de nous ! Mais renseignement pris, il ne s’agissait que du comportement des 2des de la salle 113, un comportement somme toute assez banal chez des 2des en début d’année.

Une leçon pour nous sur la mentalité kanak : les aînés se sentent responsables de leurs cadets et se font un devoir de les encadrer ; s’humilier en public est une façon de se dépasser et au final de se grandir.

 

10 MARS

Un après-midi paisible aujourd’hui : promenade le long de Port Plaisance, puis retour à la Baie des Citrons pour une courte baignade rafraîchissante. De quoi justifier le qualificatif quelque peu méprisant de bon nombre de membres du GREF à propos de notre mission en Nouvelle Calédonie, dite « mission cocotier » ! Nous assumons !

Nous sommes également passés devant le club de natation d’Isabelle, réservé à des sportifs.

 

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Baie des citrons, nom curieux vu qu’il n’y a pas le moindre citronnier, mais il y en avait dans le temps

 

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Le club nautique select de Nouméa

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A Nouméa, il y a presque plus de bateaux que de voiture !

 

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Il faudrait le voir avec ses voiles

 

11 MARS

La météo est aujourd’hui plutôt maussade. La température a un peu baissé ce qui n’est pas désagréable.

La principale info est qu’un cyclone, de son petit nom Pam, se prépare et va, en principe, passer au large de la NC, vendredi ou samedi. Mais ce sont donc les Îles Fidji qui sont les plus menacées par ce cyclone. Donc, affaire à suivre. Il risque quand même d’y avoir quelques conséquences ici.

 

12 MARS

Ce matin, nous avons trouvé porte close à la piscine municipale Jacques Mouren : le bassin était occupé par des apprentis maîtres-nageurs-sauveteurs. Du coup nous nous sommes tournés vers une modeste balade du côté de Ouemo : grâce à  l’aménagement d’un petit sentier de bois, on pénètre au cœur de la mangrove en pleine ville sans se salir les pieds. Il y avait un véritable concert de chant d’oiseaux malheureusement à peu près invisibles, de quoi bien nous changer du bruit de la tonte du gazon qui nous perce les tympans à Magenta. Nous avons pu aussi observer une quantité de crabes se déplaçant sans se presser entre terre et eau. Entre deux eaux, on pouvait voir également de petits animaux, tantôt totalement immobiles (des sortes de bernard-l’hermite ?), tantôt filant comme des flèches (des sortes d’amphibiens ?).

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Crabe des palétuviers ???

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Bernard-l’hermite

 

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Reste à déterminer le zozio !

 

Enfin, empruntant une autre ruelle, nous avons pu accéder à un point de vue dominant une partie de la baie ; il s’agit d’une hauteur destinée à deux canons tout rouillés pivotant tournés vers l’ennemi venu du large : un vestige de la seconde guerre mondiale ? La guerre du Pacifique a fait rage par ici, et la Nouvelle Calédonie s’est ralliée à la France libre dès 1940.

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Certes, ce ne sont pas les canons de Navarone !

 

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Une mer bien agitée

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Encore une autre baie

 

13 MARS

Ce matin, le temps est exécrable, violentes bourrasques de vent et surtout des averses brutales autant qu’imprévisibles. Il paraît que c’est un contrecoup du cyclone Pam, pourtant à 400 km de Nouméa.

Autre phénomène curieux : la NC est touchée par une pénurie d’œufs.  Il paraît que les poules pondent beaucoup moins quand il fait trop chaud ! Des recherches sur internet n’ont pas permis de confirmer vraiment cette info. Si quelqu’un a un tuyau sur la question… ? C’est ça l’interactivité.

Cette après-midi, pour éviter de se faire tremper au cours d’une balade, nous sommes allés voir le musée de la deuxième guerre mondiale. Il faut quand même savoir que la NC a très vite rallié la France Libre et que, de peur de voir le Caillou envahi par les Japonais, les Australiens, les Néo-Zélandais puis les Américains s’y sont installés.  Les Néo-Calédoniens eux-mêmes ont constitué le fameux bataillon du Pacifique vainqueur à Bir-Hakeim, puis participant victorieusement à la reprise de l’Italie, puis au débarquement de Provence. La NC a constitué une base arrière extrêmement importante pour les USA, 1 100 000 GI’s sont passés par là.

 

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Le musée : un ancien dépôt US = demie-lune

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Savez-vous d’où vient le terme « pin-up » ? réponse demain !

 

14 MARS

Ça, c’est pour voir si vous suivez ! Qu’avait-on promis hier ? Une définition, bien, ça vient…

Une pin-up est une femme dont on accroche la représentation photographique ou artistique dans une pose attirante ou « sexy », d'où l'expression anglaise de « pin-up girl » qui pourrait se traduire en français par « jeune fille épinglée au mur ». Par extension, les peintures sur les avions sont assimilées à des pin-up mais ce n’est pas épinglé, c’est peint.

Fin du quart d’heure culturel.

Le passage cyclonique se fait toujours bien sentir, ça a soufflé fort toute la nuit et maintenant que nous sommes en fin d’aprem’ ça continue ; ça ne se voit pas trop sur la photo prise ce matin mais il valait mieux ne pas trop s’aventurer au bord de l’océan… quoique ! Certains en profitent pour faire de la planche ou du kite surf ou planche volante en français (une planche de surf tractée par une sorte de parachute / cerf-volant.

 

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Au Vanuatu, le cyclone Pam aurait fait 44 morts (source ONU).

A temps exécrable, visite couverte ! Ce sera donc l’aquarium de Nouméa (Camille, il attend ta visite).

Comme tout aquarium, c’est plein de bêbêtes colorées… et surtout plein de parents qui ne savent que faire de leurs mômes vu l’impossibilité de les emmener à la plage. Il y a aussi un groupe de Japonais que nous retrouvons face aux tortues de mer qu’ils fascinent (elles se collent littéralement contre la vitre pour les observer) autant qu’ils les photographient. On nous explique les poissons d’eau douce, la mangrove, les herbiers, les coraux, les poissons de mer et même les nautiles (l’un d’eux est né dans l’aquarium !).

 

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Un petit requin

 

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Une rascasse-poule

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Une visiteuse

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Un corail : cerveau ouvert

 

Ce soir, nous sortons : théâtre d’abord avec La Vénus au phacochère, puis restaurant dans l’une des bonnes tables de la ville, Le Bintz. La mission cocotier reste fidèle à sa réputation.

 

15 MARS

Le calme est revenu hier soir ;  depuis, pas un souffle de vent, c'est reposant, et en même temps on a l'impression que quelque chose manque. Ça fait curieux.

Commentaire sur le restaurant d’hier : bien pour le plat principal, très moyen pour le dessert. C’est l’avis unanime des 5 gastronomes en short !

Aujourd’hui nous avons expérimenté une nouvelle plage : Kuendu Beach (pas de nom français, c’est comme ça) sur la presqu’île de Nouville, plage familiale sympa, la température est toujours agréable.

 

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Le petit creux d’eau qui ressemble à un lac, c’est la plage

 

Nous avons aussi tenté de trouver un sentier botanique, mais en vain. Le descriptif sur le guide, c’est bien gentil ; mais quand on est sur place, aucune signalisation. C’est un mal récurrent en NC.

Nous nous sommes contentés d’un ancien fort, le fort Téréka, au bout du prétendu sentier botanique qui longe de nombreux « squats » (sortes de  bidonvilles en néo-cadélonien), ce qui nous a permis d’avoir une belle vue sur Nouville et l’océan redevenu pacifique. On peut également faire de l’escalade sur les rochers au pied du fort.

 

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Tout est loin mais le plus loin c’est Paris

 

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Pour terminer, nous avons tenté de regagner Noum’ par une piste qui longeait la  côte. Pas de problème, de trou en bosse et flaques d’eau, nous progressons lentement. Au bout du bout, route barrée ! Le goudron est à 20 m à peine ! Demi-tour toute. Là non plus, aucune signalisation pour dire que c’était sans issue. Grrrr !

 

16 MARS

Aujourd’hui, c’est séance de cinéma. C’est la première fois que nous y allons, il faut dire qu’à Noum’, il n’y a qu’un multiplex  (pour toute la NC) et qu’il passe des films de seconde zone. Le Calédonien n’est pas très intello ! Nous sommes allés voir le seul film « visible », à nos yeux : American Sniper de Clint Eastwood. Le film raconte l’histoire d’un tireur d'élite des Navy Seals en Irak. C’est passablement violent et très américain. En résumé film plutôt éprouvant, mais quand on n’a pas trop le choix…

 

17 MARS

Aujourd’hui, rien de bien sensationnel à raconter, nous commençons à rentrer dans la vie quotidienne « ordinaire ». On ne peut pas aller visiter quelque chose de nouveau tous les jours.

Ça veut dire, en clair, qu’il n’y aura plus forcément des billets tous les jours.

Cette aprem’, petite balade qui devient presque habituelle le long de l’océan, ici les gens disent la mer. Il s’agit de la promenade Pierre Vernier assortie d’un parcours de santé, où tout Nouméa marche, court ou pédale matin et soir.

 

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Photo de droite : la colline a été exploitée pour extraire un fondant, de la silice, pour transformer le minerai de nickel et n’a jamais été remise en état. Les jours de grandes pluies, ça coule sur la route.

 

18 MARS

Depuis deux jours, la température a bien baissé ; ça devient respirable, ouf !!!

Cette aprem’, passage par le monument aux morts de Noum’. Ici aussi, comme en France, la guerre 14-18 a tué beaucoup de Calédoniens, ainsi que celle de 40. La caserne qui se trouve derrière le monument date du XIXème siècle et sert maintenant de bureaux à l’armée. La place devant s’appelle Bir Hakeim, en honneur au bataillon du Pacifique, qui s’est illustré à cet endroit.

 

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Ça, c’est pour rappeler que les cyclones ne sont pas loin !

 

Nous avons continué notre balade par le parc Georges Brunelet établi sur une ancienne base de l’US Navy C’est à cette époque que le quartier a été baptisé « Receiving Station » car il y avait, entre autre, une station de réception radioélectrique. Il présente, selon les guides, quatre ambiances végétales ; mais nous n’avons reconnu ni le maquis minier, ni le coteau fleuri.

 

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Nous terminons par Notre Dame du Vœu, baptisée « Sainte Pétoche » ou « ND de la Sainte Frousse » par les mauvaises langues. Cette église fut édifiée à la suite d’un vœu durant la dernière guerre : « Si les Japonais n’envahissent pas la NC, nous construirons une église à la Vierge Marie ». Ça ne vous rappelle rien ?

 

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19 MARS

Après-midi consacrée à la (re)découverte de Port Moselle et ses environs.

Ce qui nous permet de trouver le Mémorial américain… devant lequel nous passons le soir quand nous allons officier devant nos ‘tis loupiots !

 

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Une NC presque aussi grande que la Nouvelle-Zélande !

 

Puis nous finissons par trouver le bâtiment du Gouvernement Général de NC et l’Hôtel de la Province Sud (l’équivalent de nos hôtels de région). C’est amusant de voir que l’administration s’est bien installée en bord de mer. Ils doivent chercher la fraîcheur (relative).

 

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Gouvernement Général

 

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Hôtel de la Province Sud

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Drapeaux kanak, français et européen : rien que ça !

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Curieuse maison sur un immeuble

 

Pour finir, nous déambulons le long de la marina à la recherche d’un bateau à fond de verre pour aller voir le lagon et la barrière de corail. Aussi incroyable que ça puisse paraître, c’est quasiment introuvable : il n’y a pas d’excursion de ce type à Nouméa (du moins sans apéritif, buffet et danse folklorique).

 

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20 MARS

Ayons une pensée pour la Tunisie. Pauvre pays qui montre que la démocratie est possible dans un pays musulman ! C’est triste de voir que des « crétins sanglants » (expression de Mélenchon, pour une fois qu’il dit quelque chose d’intelligent !) risquent de  tout mettre par terre.

Allez voir nos photos de ce merveilleux musée du Bardo. Et dire que dans l’arrière-cour de ce musée, on se croirait chez « Castorama au temps de Rome » tellement il y a de mosaïques en dépôt.

 

21 MARS

« Nous sommes tous Vanuatu », c’est le slogan affiché dans la cour du lycée. Depuis une semaine, la TV, les journaux ne parlent que du cyclone Pam qui a fait des dégâts colossaux au Vanuatu mais pas uniquement, aux îles Salomon également ainsi qu’autres petites îles quasiment inconnues comme Tuvalu et à Kiribati. Un énorme élan de solidarité se manifeste en NC. Il faut dire que les gens sont particulièrement sensibles aux phénomènes cycloniques car directement concernés.

Cet après-midi, nous sommes allés visiter la villa-musée de Païta, à 26 Km au N-O de Noum’. Cette maison évoque la vie des premiers pionniers comme Paddon, Martin, Metzger ou Song, ainsi que les grandes familles calédoniennes qui en sont issues. Nous pénétrons dans la chambre à coucher ; puis nous remarquons une curieuse cuisinière à pétrole dans la cuisine. Des jeux aux drôles de nom, comme la bibiche ou le ronfleur, font ensuite la joie du guide qui manifestement y a joué dans son enfance. Nous terminons par le store où on s’approvisionnait sans payer : les sommes dues étaient directement prélevées sur le salaire. Cette villa a été achetée par la municipalité de Païta et confiée à l’association Témoignage d’un passé qui en assure l’entretien et l’ouvre aux visiteurs.

 

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Cuisinière à pétrole

 

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Chambre à coucher avec tinette !

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Le store, comme on dit ici

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L’objet mystérieux

 

Le premier qui trouve à quoi sert cet objet mystérieux aura le droit…. de lire la suite.

 

22 MARS

Personne  n’a répondu à la question, alors nous ne savons pas si nous allons continuer !

Allez, nous sommes trop bons, voici la réponse : l’objet mystérieux est destiné à fabriquer des bougies. On coule de la cire dans les tubes en métal après avoir mis des mèches. On attend que ça refroidisse et on démoule en tirant sur la mèche.

Sinon la mission cocotier est allée à la plage et prépare activement ses vacances (tour du Caillou et autres) qui auront lieu en avril, du 3 au 18.

 

24 MARS

Nous n’avons pas oublié le 23, le « blog » ne sera plus quotidien.

La chronique du jour tient en une phrase : comment arriver à obtenir un visa électronique pour l’Australie ?

C’est assez cauchemardesque ! Martine, tenace a fini par trouver la solution au bout de moult heures de bataille. Moi, j’ai craqué, au point de me dire que l’Australie ne mérite pas ma présence !

Les dates de ce projet sont top secret, vous serez au courant le moment venu.

 

26 MARS

Combien coûte la NC à la France ? Pas facile de trouver des données, mais une anecdote.

Un NéoC tue à Nouméa un autre NéoC ; il est arrêté est incarcéré... à Fresnes. Il sera jugé à Nouméa.

Combien de gardiens pour le voyage ? Et où sera-t-il détenu après le jugement ?

Sinon rien de spécial à dire. Petite balade, toujours la même, au bord de la mer car c’est le seul endroit frais pour marcher l’aprèm’, il fait encore très chaud. Les kitesurfeurs s’en donnent toujours à cœur joie.

 

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27 MARS

Nous profitons d’un après-midi « frais » pour aller voir, de l’extérieur seulement, des maisons coloniales dans un des quartiers de Noum’, le faubourg Blanchot. Une seule de ces maisons, la maison Célières est visitable, elle sert actuellement de maison du livre.

C’est une assoc, l’Association Témoignage d'Un Passé qui s'efforce de préserver des vestiges du passé de la Nouvelle-Calédonie, qui a réalisé cette mise en valeur des maisons coloniales datant du début du XXème siècle environ.

 

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La maison Célières

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La maison Célières : reconstitution d’’une pièce vers les années 1940

 

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Très jolie mais bien cachée derrière une luxuriante végétation

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Même remarque !

 

Peut-être que ces maisons seront un peu plus accessibles au moment des journées du patrimoine !

 

28 MARS

Nous avons assisté cette après-midi à une conférence organisée uniquement pour nous par l’Association des parents d’élèves du Juvénat  sur «  la représentation de l’environnement en milieu kanak ». M. Eötrë LAWI, le conférencier, pasteur de son état, est également grand-père de l’un de nos élèves au Juvénat. Il nous a expliqué l’importance de la nature pour la culture kanak, une nature animée et hiérarchisée à l’image de la société humaine. « Vents, ondes, flammes / Arbres, roseaux, rochers, tout vit ! Tout est plein d’âmes. », comme aurait dit le poète. Chaque homme a son totem qui le met en relation avec un végétal, un animal ou un minéral et détermine aussi bien son comportement que son aspect physique. Après quoi, on nous a offert un bon goûter avec gâteaux, jus de fruit et vin blanc.

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Ça, c’est le résumé de la conf’, pour vous éclairer :

Niveau 1 : le monde minéral et céleste

Niveau 2 : le monde végétal

Niveau 3 : le monde animal

Niveau 4 : les Hommes

Dans tout, il y a une âme (le U)

 

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29 MARS

La France vient de passer à l’heure d’été. En NC, il n’y a pas de changement car pas beaucoup de différence dans la longueur du jour au cours de l’année, c’est ça l’avantage des tropiques. Un site permet de connaître la durée du jour partout dans le monde.

Donc maintenant, pour nous appeler, il faut compter sur un décalage de + 9 heures par rapport à nous. Par exemple à 8 h Fr il est 17 h en NC.

 

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31 MARS

Après-midi cinéma. Finalement, à Noum’, nous arrivons à trouver quelques films visibles. Aujourd’hui, nous avons vu Le dernier loup de J-J Annaud. Pas mal pour les décors, la maîtrise des loups, etc. Mais l’histoire est vraiment « cuculapraline ».  Ça fait quand même une bonne séance, même si ça ne laissera pas un souvenir impérissable !

Demain, premier avril, n’oubliez pas de fêter dignement cette date, la tradition se perd.

 

1er AVRIL

drapeau_kanakCoup de tonnerre dans le ciel bleu de NC. Ce matin, l’assemblée nationale de NC vient de décider d’accélérer brutalement le processus d’autonomie de la NC. Elle vient purement et simplement de PROCLAMER L’INDEPENDANCE de l’île. Nous l’avons appris dès le petit matin par des véhicules qui sillonnent la ville avec des haut-parleurs. Le pays s’appelle dorénavant Kanakie, la monnaie a changé, c’est maintenant l’igname qui remplace le franc pacifique. Le 1er avril est proclamé fête nationale. La foule, en joie, chante dans les rues « la libération » du pays. Tout se passe dans le calme et la bonne humeur. Pour couronner le tout, les vacances sont avancées de 2 jours afin que les écoliers et lycéens puissent participer à la joie populaire.

 

2 AVRIL

Evidemment, c’était un poisson d’avril, cette histoire d’indépendance !

Nous avions mis le drapeau kanak, voici sa signification selon Jean-Marie Tjibaou :

« La couleur bleu est la couleur de l’azur, celle du ciel et de la mer, de l’immensité et de la transparence. C’est la plus immatérielle des couleurs qui exprime l’envol de l’être, la relation entre l’homme et ce qui gouverne son destin. Le bleu est la lumière du jour, de la sagesse, et de la prise de conscience. Le regard vers l’au-delà, c’est le regard porté vers le cosmos, la connaissance et le progrès. Le bleu signifie l’espace qui ouvre la voie de la libération de l’être humain ».

« La couleur rouge est la couleur du feu et du sang. Elle représente la force vitale, la chaleur et l’amour ardent, le sang versé, les vertus guerrières, les forces libératrices, c’est la couleur de la révolution du peuple et du socialisme, c’est aussi le symbole de l’union des clans par le lien utérin et donc de l’unité Kanak. Le rouge est aussi la couleur du bonheur. Le rouge pourpre est le symbole du pouvoir suprême chez la plupart des peuples ».

« La couleur verte est la couleur de la terre, de notre planète. C’est la couleur du règne végétal et des eaux vives, elle représente "les verts pâturages", la nourriture, la paysannerie, le monde rural. C’est la couleur de l’éveil de la nature, l’éveil de la vie, de l’espérance, des remèdes. C’est l’emblème du salut ».

« Par rapport à l’Occident, le Pays Kanak fait partie des pays du soleil levant. Le cercle central jaune d’or signifie que les rayons de l’aurore transforment le Pays Kanak en Île de lumière et éclaire la flèche faîtière de la grande case, symbole de l’édification de la société kanak, flèche faîtière qui n’existe que dans ce pays et aux Îles ». Cette flèche faîtière à toutoute (conque) stylisée est un symbole largement réutilisé notamment dans des emblèmes de collectivités locales contrôlées par les indépendantistes et majoritairement peuplées de Kanak ainsi que sur les drapeaux des provinces. Elle représente le « frère aîné », à savoir le chef de clan, ou, aux Îles Loyauté, le grand chef du district, et est donc devenu le symbole de l'organisation clanique et coutumière kanak. ( Source Wikipédia )

 

Demain nous partons faire le tour de la NC, retour à Noum’, en principe, le samedi 18 avril.

Voici ce qui est prévu :

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Les différents points ne correspondent pas forcément aux jours de voyage.

En I et J (tracé rouge), il y a bien une route mais googlemap ne la connaît pas !

 

Dernier point, nous ne sommes pas sûrs d’avoir internet tous les jours. Le « blog » et les nouvelles passeront quand ce sera possible.

 

3 AVRIL

En route pour le tour du Caillou ! Vive les vacances !

Nous commençons par longer la côte ouest, en direction du Nord. Première étape : la presqu’île de Oueno, avec ses jolies plages, sa mangrove, ses emplacements de camping libre et son embarcadère. Le temps est gris et triste et l’on aperçoit au loin des rouleaux déchaînés correspondant probablement aux fameux récifs de corail, les plus longs du monde après ceux d’Australie, nous annonce fièrement une pancarte.

 

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Arrêt par la suite dans la tribu de Oua Tom : il faut obtenir la guide locale au téléphone, une certaine Emma, qui ne répond pas. Nous  jetons donc seulement  un regard sur la modeste église ouverte en ce vendredi saint.

Nous arrivons enfin à notre destination, La Foa, où débuta l’insurrection de 1878 menée par le chef Ataï.   Nous avons réservé une chambre à l’hôtel Banu ; la chambre est miteuse, mais l’hôtel auréolé d’un passé prestigieux : car c’est là, et plus précisément dans la chambre 9, que fut enfermé par la milice civique  (ici des patriotes favorables à la France libre, rien à voir avec les milices de collabos en métropole) l’envoyé de De Gaulle en 1942, l’amiral d’Argenlieu ; ce dernier en effet ne s’étant pas entendu avec le gouverneur de NC pourtant favorable à De Gaulle lui aussi, l’avait fait débarquer de force en Nouvelle Zélande ; et du coup les Calédoniens avaient trouvé ce moyen pour venger leur gouverneur très populaire et pour se débarrasser de l’aristocrate plein de morgue. Nous nous contentons pour l’après-midi d’une petite sortie au jardin de sculptures, puis aux marais d’Amboa ; il y a aussi la fameuse passerelle Marguerite conçue par des disciples

De Gustave Eiffel et inaugurée en 1909.

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L’hôtel

 

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4 AVRIL

Nous sommes toujours à La Foa qui nous sert de base. Aujourd’hui, nous allons randonner dans le parc des Grandes Fougères. Et effectivement, il y a des fougères géantes, qui font bien dans les 15 – 20 m de haut, c’est impressionnant de voir la hauteur et surtout la taille des troncs. On imagine que l’on se balade dans la forêt carbonifère (ça c’est pour les biologistes !). Bon, cela dit, il n’y a pas que des fougères, il y a aussi de magnifiques banians, des niaoulis, et des tas de plantes et arbres que nous ne connaissons pas, ce qui n’est pas étonnant, vu que 80 % de la flore de NC est endémique. Et le reste importé.

Cette forêt serait une forêt primaire dit le guide.

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Au pied d’une fougère géante

 

Du côté des animaux, pas de rencontre notable. Mais la NC est envahie par les cerfs (le cerf Rusa), qui ont été importés d’Espagne, et qui deviennent une véritable plaie pour le pays. Et en plus, il y a des élevages de cerfs, ce qui fait que viande et charcuterie de cette bébête se consomment couramment même à la cantine du lycée !

Dans l’après-midi, nous tentons de rejoindre une palmeraie royale par une route indiquée sur la carte touristique mais que personne ne connaît. C’est un fiasco. Nous arrêtons les frais quand il faut traverser une rivière, nous n’avons pas un 4X4.

Mais qu’est-ce qu’une palmeraie royale ? Il s’agit tout simplement d’un ensemble de palmiers royaux originaires des Antilles. Au cours d’une inondation, des graines, apportées par un planteur réunionnais, ont été emportées et ont germé au hasard. Il en est résulté la pousse de 1200 palmiers dans un périmètre restreint.

 

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Au retour vers l’hôtel, nous passons devant la maison Lacourt, « superbe maison coloniale » construite en 1904 selon le prospectus due l’Office de tourisme, «  gourbi infâme » selon François-Xavier.

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C’est t’i pas beau et pimpant !

 

5 AVRIL

Que peut-on visiter d’ancien en NC ? Un pénitencier évidemment ! Alors va pour Téremba, centre pénitentiaire de 1871 à 1919 du vaste territoire d’Uaraï, devenu fort militaire à la suite de l’insurrection kanak de juin 1878 menée par le chef Ataï contre la spoliation des terres pour y installer les bagnards les plus méritants. Nous passons en revue un certain nombre de vestiges, dont certains remis à neuf par les classes patrimoine et l’association Marguerite : cellules, écuries, guillotine, boulangerie, poste, embarcadère, tour de guet …

 

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La boulangerie

 

Puis nous partons vers le Nord en direction de Bourail, dont nous apercevons la petite mosquée au bord de la route, construite par les descendants des insurgés de Mokrani, déportés en NC. Un coup d’œil également sur le cimetière militaire néo-zélandais : 242 soldats, essentiellement des aviateurs, reposent ici dans ce parc superbe ; beaucoup d’entre eux n’ont eu que 18 ou19 ans de vie …

 

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Une mosquée en pleine brousse !

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Le cimetière militaire néo-zélandais

 

Nous arrivons à Bourail, ville sans charme pourvue d’un siège UMP particulièrement voyant. En route pour la plage de la Roche percée, où viennent pondre les tortues à grosse tête et où l’on aperçoit une roche insolite surnommée « Le bonhomme ».

 

 

 

 

 

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Bourail le far west

 

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C’est Pâques !!!

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Le bonhomme

 

6 AVRIL

Lever matinal pour aller voir la barrière de corail avec un bateau à fond de verre. A Bourail, la barrière est toute proche, 2,5 km de la côte, ce qui fait que les bateaux à fond plat peuvent aller sans danger sur la barrière. Le spectacle est absolument fantastique. Ça donne envie de faire de la plongée. Les photos ne peuvent pas donner une idée de la beauté de l’excursion.

 

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Qui va trouver ce que montre cette photo ?

 

Suit une balade en bord de mer, le sentier des 3 baies. Mais comme il fait très chaud, l’été est revenu en force depuis le début des vacances, la rando sera un tantinet écourtée… et nous n’irons pas jusqu’à la baie des Amoureux, pourtant vantée dans le guide comme un véritable petit paradis.

 

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Le bonhomme sous un autre angle

 

Ce soir nous sommes à Koné, gros bourg de la province du nord, qui doit son développement aux mines de nickel et à l’usine de traitement toute proche. C’est dire le charme de ce village mais ce n’est qu’une étape vers le « grand nord ».

 

7 AVRIL

Réponse à l’énigme d’hier : la photo montre une tortue verte, grosse bestiole de 1m, en train de venir respirer. Cette prise d’air est très rapide, juste quelques secondes, faut pas rater la chose ! Une de nos fidèles lectrices a trouvé, elle a gagné notre estime !

 

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Là, grossie, on voit ou devine la tête

La même, passant sous le bateau à fond de verre

 

Pour aujourd’hui, deux énigmes encore, une facile, l’autre géologique.

 

 

 

 

 

 

3 COEUR VOH

Qu’est-ce ? C’est célèbre, vous connaissez forcément.

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Nettement plus dur, pour géologue averti, ayant une connaissance de l’histoire tectonique de la NC

 

A vous de trouver les réponses.

Une piste, tout de même : nous avons quitté Koné ce matin, nous dormons ce soir à Koumac. Dernier indice : nous avons visité en route un intéressant petit écomusée consacré à la culture du café dans le coin.

 

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Un des propriétaires s’appelait Destoop, ça ne s’invente pas

 

8 AVRIL

Solution des deux énigmes d’hier :

La photo de gauche, c’est le cœur de Voh, rendu célèbre par Yann Arthus-Bertrand mais déjà mis en évidence par les Américains grâce à des photos aériennes au moment de la guerre du Pacifique. A l’époque de Yann… , le centre était du limon sans végétation. Depuis, le cœur s’est « végétalisé », sur le limon ont poussé des palétuviers nains, ce qui explique que la structure soit moins visible. Nous ne l’avons pas vu d’un ULM, mais depuis le mont Kathépaïk.

La photo de droite montre l’affrontement entre deux plaques, la pacifique (pas tant que cela !) est « montée » sur l’australienne au cours d’un énorme charriage, il y a environ 40 Ma (Millions d’années pour les non-géologues). Ce charriage a bouleversé la géologie de la NC et ça explique, entre autres, la richesse en minerai comme le nickel.

 

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Si Martine n’a pas l’air rassurée, c’est que ça pousse toujours fort !!!

 

Ce matin, nous avons quitté Koumac pour nous rendre chez une reine, eh oui ! La reine d’un clan nommée Opao qui nous a montré ce qui reste d’une ancienne mine de chrome et de nickel située à Chagrin. Ce nom a été donné à la mine par son grand-oncle qui l’avait découverte mais qui a préféré la céder à l’Etat, car cette richesse lui serait venue trop tard : sa pauvreté l’avait en effet empêché d’épouser celle qu’il aimait ; il ne s’était jamais marié et avait baptisé « Chagrin » sa découverte. De pauvres Tonkinois, de pauvres Italiens ont durement travaillé à cette mine aujourd’hui fermée ; certains d’entre eux sont enterrés dans un petit cimetière aujourd’hui dégagé de la broussaille grâce au courage et à l’obstination d’Opao et de ses amis.

 

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Un Vietnamien a retrouvé son grand-père

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Tombe d’une Chinoise de haut rang, travaillant pour la mine

 

Le minerai était extrait à la main et lavé dans de grands bassins dont on voit encore les vestiges et alimentés par l’eau de la Fridoline, ainsi nommée car les habitants du coin compatissants cachèrent pendant la guerre à proximité de ses rives trois malheureux Allemands qui n’avaient rien à voir avec le nazisme. Rappelons tout de même que durant la guerre du Pacifique, les Japonais habitant la NC eurent de sérieux ennuis et furent exilés. Après cette visite particulièrement pittoresque du fait de la forte personnalité de la reine, nous avons poursuivi vers le Nord, pour passer la nuit sur une presqu’île, au relais de Golone, tenu selon Opao par sa cousine et son époux, gréco-mélanésien éleveur de bénitiers ; d’ailleurs tout ou presque ici est fait à partir de bénitiers : porte-savon, lampes de chevet, etc. Les plages sont superbes et quasi désertes et les chalets-bungalows fort éloignés les uns des autres : de quoi se prendre pour Robinson sur son île !

 

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Une des plages de l’hôtel

 

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Notre bungalow…

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… et sa vue

 

9 AVRIL

Pour commencer nous nous rendons à Poum, dernier village au nord de la NC. Magnifique panneau pour annoncer l’entrée dans la commune puis… rien ! Enfin, la poste et toujours rien, c’est bien le « centre » pourtant. Finalement un autochtone sympa nous emmène jusqu’à la supérette-station d’essence. C’est ça le village, et il ne faut pas être trop difficile pour le pique-nique.

Ensuite direction la pointe nord de la NC qui s’appelle la Pointe de Poingam. Petite balade nous permettant de surplomber la côte et le Relais de Poingam ; depuis le sommet et sa table d’orientation  (Bernard Deloison), nous apercevons très bien les marais salants : il faut dire que la fleur de sel de Kô est particulièrement réputée pour son parfum de fleur de corail.

A l’accueil du Relais, on peut aussi acheter des huiles essentielles ; et surtout on accepte les non-clients qui souhaitent pique-niquer et se baigner.

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Les marais salants

 

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Plage toujours aussi peuplée

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Le bout du bout !

 

Pour finir, retour au gîte de Golone où le proprio  nous fait visiter son élevage… de bénitiers, ces fameux coquillages de belle taille qui servent de bénitiers dans les églises. Eh oui, ça s’élève, principalement pour repeupler certaines zones où la bête a disparu et le proprio, que l’on voit dans des reportages TV, est un  spécialiste de la fabrication de naissain.

 

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Un bénitier sous quelques cm d’eau seulement

 

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Un bénitier fossile qui aurait vécu 1000 ans

 

 

 

 

 

 

 

Il nous montre également la façon dont le palétuvier se reproduit par bouturage en laissant tomber au sol un sorte de plante miniature qui se fiche dans la vase.

 

Ensuite il nous fait visiter son « immense » propriété – 300 ha - entièrement peuplée par sa famille au sens très large, puisqu’il s’agit d’un clan qui la possède depuis cent ans, transmise en héritage par sa grand-mère mélanésienne. FX ne comprend pas trop de quoi il peut bien vivre car on ne voit rien comme culture et élevage.

 

10 AVRIL

Hier soir, miam-miam, repas royal avec du crabe, Martine s’en lèche encore les pinces !

 

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Aujourd’hui, nous quittons le Nord ; en route pour la côte est, le coin authentiquement kanak ! Sur la route de Ouégoa (= l’eau du chef Goa), nous pouvons apercevoir un magnifique massif rocheux d’aiguilles noires. Ouégoa est le pays de la banane, mais déception pour FXavier, nous ne pouvons pas en acheter une seule ; heureusement, nous l’avons (la banane, bien sûr !). Nous poussons jusqu’à l’église, mais là s’arrête notre visite des lieux.

Plus loin, un arrêt s’impose à Balade : c’est là que débarqua James Cook en 1774 , c’est là que  les premiers missionnaires construisirent une église et qu’un des leurs fut assassiné comme en témoignent les vitraux de l’église et une croix à l’emplacement même de la mort de frère Blaise ; c’est là qu’un monument commémore la prise de possession de l’île par la France en 1853 ; les kanak y ont ajouté juste à côté un manifeste proclamant leur soif de liberté signé par le « Comité 150 ans après »

 

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La mission de Balade

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Revendication, juste à côté du monument qui commémore la prise de possession de la NC par la France

 

En route, nous longeons toutes sortes de petites échoppes dans lesquelles on vend des pierres à savon (stéatite) sculptées : les vendeurs sont absents, ils ont laissé un tronc où l’acquéreur potentiel peut laisser la somme correspondant à l’achat de son choix.

Arrêt pique-nique à l’abri de la mission catholique de Pouébo, il pleut des trombes. C’est l’occasion de voir le tombeau de marbre de l’évêque Douarre qui a établi la première mission en Calédonie. 9La pluie s’arrête, nous repartons sur la route coincée entre le bord de mer et les hautes montagnes ruisselantes de nombreuses cascades fortes rafraîchissantes ; nous faisons une pause à celle de Colnett.

 

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Fraicheur et volupté

 

Ensuite c’est la baignade à la plage immense de notre gîte. Hélas, la pluie reprend, et cette fois ce sont de véritables seaux qui se déversent ; il pleut « comme vache qui pleure », s’exclame FXavier !

 

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Vue depuis notre …

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… bungalow

11 AVRIL

Que d’eau, que d’eau ! Depuis hier, il n’arrête pas de pleuvoir. Et ce n’est pas fini. Le gros de la pluie, en fait une dépression tropicale, appelée SOLO, est prévue sur le nord de la NC demain matin, et c’est là que nous sommes !!! C’est donc un peu déprimés nous aussi que nous prenons la direction de Hienghène. La « corniche calédonienne » longe la côte au sein d’une végétation luxuriante au pied de montagnes ruisselant de multiples cascades dont la fameuse cascade Tao qui descend du point culminant de NC, le mont Panié (1629 m). C’est magnifique, mais gris et tristounet.

Nous franchissons ensuite le bac de la Ouaïème : le dernier bac de NC, car les nombreuses carpes, qui peuplent l’embouchure du cours d’eau mais qui sont en réalité les âmes des morts de la tribu locale, ont rendu l’endroit tabou et y interdisent la construction d’un pont.

 

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Cascade Tao

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Le seul bac de NC

 

Un petit arrêt à la mission catholique de Ouaré nous offre un premier aperçu sur les impressionnants rochers de calcaire noir qui font la célébrité du lieu.

 

 

 

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La mission de Ouaré

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De quel saint s’agit-il ?

 

Voici enfin l’office de tourisme de Hienghène : tout est fermé, nous dit-on, que ce soit les commerces ou le centre culturel consacré au grand homme du pays, Jean-Marie Tjibaou ; quant aux balades, elles sont également interdites à cause du mauvais temps !

Comble d’infortune, le gîte que nous avons réservé est encore fermé et ne peut nous accueillir qu’en fin d’après-midi. Nous nous contenterons d’admirer les rochers aux formes amusantes : la poule couveuse, et face à elle, le sphinx. Avant de nous réfugier à la terrasse de l’hôtel de luxe de l’endroit, un ancien club Méditerranée : on ne nous y demande absolument rien, même pas de consommer !

 

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La poule…

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… et le sphinx, à gauche, pas moi !

 

12 AVRIL

Nuit agitée et grosse pluie mais au matin, c’est la surprise, le ciel est lavé et les trombes d’eau annoncées pour la journée ne tomberont pas. La dépression tropicale a cessé plus tôt que prévu et c’est aussi bien ainsi.

Dans l’ensemble, peu de dégâts sur le nord de la NC, juste la route coupée du côté de Pouébo, où nous étions hier et surtout coupure de la canalisation d’eau potable à Hienghène où justement nous sommes. Depuis ce matin donc, pas de toilette, nous sommes cracra-poisseux.

Comme l’alerte météo a été levée vers 11 h, nous prenons la piste en direction de Tiendanite, la tribu de JM Tjibaou qui se trouve dans la vallée de la Hienghène. Petite précision au passage : la plupart des localités portent le nom de la rivière où elles sont situées, par exemple Hienghène est à la fois le village et la rivière. Mais la piste devient boueuse et la prudence incite à ne pas aller jusqu’à la tombe deJM T…, nous nous contentons, si j’ose dire, du monument aux 10 Kanak tués dans un guet-apens dressé par des colons en 1984. Cette embuscade venait dix jours après la proclamation du gouvernement provisoire de Kanaky ; deux frères de JM T faisaient partie des 10 victimes ; quant aux instigateurs du massacre, ils furent jugés en France et amnistiés. JM T fut lui aussi assassiné en 1989 par un extrémiste kanak indépendantiste Wea, qui estimait que les accords de Matignon étaient une trahison.

 

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Ça ne se voit pas, mais ce sont les deux véhicules des personnes tuées qui sont de part et d’autre de la plaque commémorative. Des manous, de l’argent et même des canettes de bière, pleines, sont déposés au pied du monument.

 

13 AVRIL

Hier en fin de soirée l’eau courante a été rétablie. Chouette on va pouvoir se laver. Que nenni ! Point d’eau chaude, FX, fais venir le proprio qui dit sèchement, « y’a plus d’gaz ». Ce qui a valu quelques échanges peu agréables. On nous avait bien dit que l’accueil kanak laissait parfois à désirer. Ici, ça en est une illustration. Morale de l’histoire : du côté de Hienghène, c’est joli, mais on suce bien le touriste.

Donc ce matin, après une douche chaude, le proprio s’étant remué le popotin dès l’aube, nous prenons la route pour Poindimié, ce qui veut dire que nous roulons plein sud ou presque et que nous sommes sur le chemin du retour, snif.  La route serpente doucement entre mer et montagne. Sur la route, encore une mission catholique, la mission de Tyé, son église et son joli presbytère : on va finir par croire que nous allons de missions en missions comme en Californie. Il faut préciser que ces missions, entourées d’école religieuses sont fort importantes dans la vie des Kanak qui sont très religieux.  

 

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La mission

 

 

 

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Le presbytère

 

A l’entrée de Poindimié, belle plage où nous pique-niquons et nous baignons, le beau temps étant de nouveau avec nous et en plus il fait, un peu, moins chaud. Cette plage publique poursuit celle du prestigieux hôtel Tiéti (les chambres les plus coûteuses sont à 33000XPF la nuit soit +/- 300 €) ; nous y apercevons attablé au bord de la piscine un homme politique kanak important que nous avons déjà vu à la télévision, mais dont nous ignorons le nom.

Au gîte, au bord d’une rivière, la Napoémien, ça change, nous nous décrassons sérieusement. Et nous nous promenons dans cette vallée luxuriante, où nous retrouvons de hautes fougères arborescentes.

 

14 AVRIL                 

Un point dont on n’a pas encore parlé : la beauté du ciel la nuit. C’est quelque chose que l’on n’a plus en France à cause de la pollution lumineuse. Ici, comme à Mada ou au Nicaragua, quand le ciel est dégagé, on a une voûte céleste incroyable et la nuit n’est pas noire, mais d’un bleu profond ; on peut, presque, se déplacer sans lampe, une fois que l’on s’est accoutumé à l’obscurité. Il faudra que l’on essaye de faire des photos.

Petit déjeuner livré de bon matin par notre cantinière attitrée : depuis hier en effet Mathilde nous apporte des « gamelles » (ici, c’est le terme qui a cours pour désigner les plats livrés à domicile) pour le dîner (crevettes d’eau douce au lait de coco) et pour le petit déjeuner (café et beignets de bananes) jusqu’à notre petit home.

Ensuite balade dans la vallée de la Napoémien, à l’ombre des grandes fougères, des palmiers et des cocotiers, le long des caféiers, des arbres à pomélos, des hibiscus… Comme nous sommes plus ou moins au sein d’une tribu, il faut saluer à chaque rencontre. Nous vous expliquerons le terme de tribu… quand nous aurons exactement compris ce qui se cache sous ce mot, pour le moment ce n’est pas clair dans nos esprits, car fort complexe semble-t-il.

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La vallée

 

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Le gîte

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Les pomélos locaux sont verts

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Grande fougère

 

Après un pique-nique sur notre balcon face à la rivière, retour à la plage du Tiéti. En quelques mots, une bien belle journée de vacanciers ! La mission cocotier a du bon.

 

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La plage, la plus grande de la Grande Terre (autre façon de désigner l’île principale)

 

 

 

Lecture attentive du canard local (Les Nouvelles calédoniennes) pour essayer de comprendre la politique locale mais franchement, c’est un vrai panier de crabes ! Certains loyalistes s’allient avec des indépendantistes contre d’autres loyalistes qui crient à la trahison et qui appellent à une grande manif le 29 avril pour montrer qu’ils sont attachés à la France. Affaire à suivre.

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15 AVRIL

De Poindimié nous prenons la direction de Houaïlou, capitale des litchis nous l’a appris une de nos lectrices. Mais point de litchi, car ce n’est pas la saison. Il y a une fête des litchis en décembre, au moment de la saison, avec concours du plus gros fruit, du plus gros noyau (!). Ici, tout est prétexte à fête ; le pompon, c’est la fête du cerf ET de la crevette. Au passage, nous franchissons le pont Eiffel de Ponérihouen, dit aussi le Pont X en raison de la forme de ses croisillons. A Houaïlou, nous longeons de paisibles berges et nous entrons dans une jolie petite église à moitié en ruine. Un kanak fort aimable nous explique longuement comment trouver les fameux pétroglyphes du coin ; mais hélas, nous n’y parvenons pas.

 

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Le pont Eiffel de Ponérihouen

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Une vahinée au pied du pont

 

 

 

 

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Une pêcheuse (tout se féminise !)

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L’église de Houaïlou

 

Puis nous passons Poro un peu plus au sud et nous abordons la NC minière. C’est une zone d’extraction de nickel qui va de Poro à Kouaoua où nous sommes ce soir. La montagne est éventrée, la végétation a disparu, c’est spectaculaire, désolé et désolant. La nature en a pris un sacré coup. Dans les zones anciennes d’extraction, tout a été abandonné en « l’état ». Les machines rouillent, les niaoulis se meurent dans des étangs rouges comme du sang, la roche est à nu.

 

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Montagne éventrée…

 

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… dans un paysage sublime

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La NC, c’est montagneux !

 

A Kouaoua notre hôtel s’appelle La serpentine… non pas à cause de la roche, mais parce que c’est ici qu’aboutit un tapis roulant long de 12 km qui serpente dans la montagne depuis la mine jusqu’au port d’embarquement du minerai, qui sera traité ailleurs dans une des trois usines de NC, une au nord, une au sud et une à Nouméa.

 

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La serpentine

 

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Le terminal-port d’embarquement du minerai…

… dans une baie magnifique qui fait penser à un fjord

 

16 AVRIL

Nous sommes les derniers ce matin à quitter notre petit hôtel ; il faut dire qu’il s’agit d’un hôtel ouvrier qui abrite et nourrit les travailleurs de la mine ou plus exactement du chargement du minerai, hier nous avons dîné à la cantine et l’hôtelière s’est levée à trois heures pour préparer le petit-déjeuner et le casse-croûte des mineurs

Nous quittons la côte est aujourd’hui pour rejoindre la côte ouest par une transversale. Première direction, Canala, que nous n’atteindrons pas toutefois : en effet tous nous ont mis en garde sur l’accueil parfois réservé aux blancs et même aux métis, avec caillassage de voiture et insultes du type « Dehors, les blancs ! » ; la même mise en garde concerne la route à horaires qui relie Canala à Thio. A propos, d’indépendantistes, nous avons retrouvé le nom de l’homme politique attablé à la piscine du plus bel hôtel  de Poindimié : il s’agit de Paul  Néaoutyine, président de la Province Nord, qui aurait fait construire l’hôtel en question aux frais de la province et qui y aurait table ouverte ; en tout cas il n’assistait pas au Congrès comme il l’aurait dû le jour où nous l’avons rencontré, preuve qu’ici aussi on connaît l’absentéisme des hommes politiques.

Au premier carrefour donc, nous tournons à droite en direction de La Foa. En route, nous faisons halte à un petit point de vue assorti d’un joli sentier balisé de plantes exotiques.

 

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Notez « l’attribut » du totem !

 

Puis nous arrivons à Sarraméa, but de notre étape du jour. Nous décidons de grimper jusqu’au plateau de Dogny, la randonnée fort bien balisée par la FFRandonnée est qualifiée de difficile ; les sous-bois et les ruisseaux sont réellement beaux et agréables, mais la pente excessivement raide, l’air chaud et moite ; lâchement nous abandonnons après trois heures de marche … Nous nous contenterons de chercher la fameuse Amborella trichopoda, que nous croirons avoir trouvée avant de reconnaître notre erreur : dommage !

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Il est beau, mon banian !

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Elle est fraîche, ma rivière !

 

Arrivée à l’hôtel Evasion, le plus cher de notre périple : nous souhaitions terminer en beauté ; mais hélas, en fait d’évasion, il s’agit de celle du client qui doit sortir de l’hôtel en voiture et s’embourber littéralement pour parvenir à l’alignement de quelques chambres juxtaposées sans intimité, face à un paysage magnifique tout de même. Même pour profiter de la piscine, il faut prendre sa voiture ; FXavier est fort déçu ! Il a pourtant droit à une heure de Spa, mais il n’en veut pas !

 

17 AVRIL

Retour à Nouméa ce soir donc lessive, récurage & C°, rédaction du blog demain.

 

1 COEUR FARINO

Un petit cadeau pour cette fin de voyage

 

18 AVRIL

Hier nous sommes retournés au parc des Grandes Fougères pour une autre rando (cf. 4 avril pour ceux qui ont un trou de mémoire). Et là, nous avons fait un grand tour, bien 4 h, pour aller voir le cœur de Farino, c’est la photo mise hier. Il s’agit tout simplement d’un trou d’eau de petite taille, 1 m environ, sur la rivière Houé qui s’écoule en cascade à cet endroit, mais les gardiens du parc en sont très fiers et veulent absolument que les visiteurs aillent le voir : « Vous avez vu le cœur de Voh, y’a pas de raison de pas aller voir celui de Farino ».  Et attention, à la sortie, contrôle des appareils photos pour voir si on l’a bien vu et mis dans la boîte ; non, je plaisante.

Ensuite, en fin d’aprèm’, retour sur Nouméa. La sortie de Nouméa, en début de WE, est une vraie folie, l’autoroute qui mène vers le nord, était bouchée sur une bonne longueur. Les Nouméens fuient la ville le WE et rejoignent leur tribu (?). Eh oui, il y a même une autoroute en NC, qui fait bien 30 km, depuis Noum’ vers l’aéroport, mais passe à une voie à un certain moment d’où cet énorme bouchon, je suppose.

Reste à dresser un bilan de ce périple. Dès que l’on s’éloigne de la Kapitale (!), il suffit de quelques kms, ça devient désertique. Plus on monte vers le nord et plus la population devient colorée. Mais c’est difficile de s’y retrouver, car il y a eu beaucoup de métissage et des personnes « bien blanches » ont des ancêtres proches kanak. Du côté est, il n’y a pratiquement pas d’Européens. Bon accueil, en général, les gens s’arrêtent pour guider, pour conseiller, pour discuter. Et en brousse, tout le monde se salue, même en voiture.

Les routes sont convenables dans l’ensemble, mais facilement inondables, avec beaucoup de passages sur des ponts-radiers. La route de la côte est par exemple, a été coupée le lendemain de notre passage quand il y a eu le gros épisode orageux. Dès que l’on sort des axes principaux, c’est de la piste, de bonne qualité quand c’est sec, pas très praticable sans 4X4, je pense, en période de pluie. Total des kms parcourus = 1730 soit quand même 500 de plus que prévu, et je ne vois pas trop d’où vient la différence. Une dernière remarque : la vitesse sur les nationales est  limitée à … 110 km/h ! Quant aux routes transversales, aucune indication ou presque. On ne craint pas les radars et les contrôles, il n’y en a pas, sauf peut-être à Noum’. Faudra qu’on fasse gaffe à notre retour. C’est assez fou quand on voit les routes, ceci explique peut-être le bilan routier catastrophique de la NC. L’alcoolisme le WE est une autre explication.

Du côté artisanat : rien, nada, que dalle ! Ne comptez pas sur un souvenir de NC à notre retour ! Il y a bien des sortes de totems, mais c’est un peu gros à emporter.

L’hôtellerie est le point noir de la NC. Les prix, n’en parlons pas ! Les prestations sont bien en dessous de ce l’on peut attendre. Il n’y a, semble-t-il, pas d’organisme de classement ce qui fait que les hôteliers doivent pouvoir faire n’importe quoi.

Les paysages sont sauvages, vu le nombre d’habitants ce n’est pas étonnant. Les plages sont agréables et désertes, mais souvent peu baignables car les coraux viennent jusqu’au bord. Bon, les photos valent mieux qu’un long discours.

Maintenant, retour à la normale, on a l’impression que Noum’ est hyper-agitée en comparaison de « la brousse »et pourtant, Dieu que c’est cool par rapport à la France !

 

20 AVRIL

Nous voici donc revenus dans la capitale et nous retrouvons nos cauchemars administratifs alors que nous pensions en avoir fini avec eux.

Il s’agit de se faire inscrire à la sécurité sociale locale  car la MGEN n’existe pas en NC.

Le 25 février, après avoir résolu nos problèmes de pensions auprès de la trésorerie, nous filons illico presto nous inscrire à l’organisme qui s’appelle la CAFAT. Une première queue de ½ h environ pour se faire enregistrer dans une autre queue, ½ h encore. Une gentille préposée nous enregistre. On se dit que c’est tout bon. Le temps passe et telle la sœur Anne nous ne voyons rien venir. Renseignement pris, notre passage n’a pas été enregistré. La gentille préposée se transforme en incompétente voire plus mais chut… Deuxième passage dans ce charmant organisme début avril, on est bien assis et la clim’ est agréable, pour se (re)inscrire. Une gentille préposée, pas la même (re)fait le boulot. Nous recevons notre carte d’immatriculation et pensons en avoir fini. Las, ce matin, à la pharmacie je demande benoîtement comment je vais être remboursé. « Ah, mon bon monsieur, ils ne vous ont pas demandé un RIB, faut y retourner » me dit la pharmacienne. Ben voyons, on n’a que ça à faire. Rebelote cette aprem’, ½ h de queue et passage devant la gentille préposée, encore une autre, qui prend mon RIB et dit : « Ah, mais il n’y a que le nom de monsieur, pour madame, faudra revenir ! ». Et na ! Au suivant. La prochaine fois, demain, nous irons avec un appareil photo pour illustrer. Et tout ça pour n’être remboursé qu’à 40 %. Ensuite, va falloir envoyer des docs à la section extra-métropolitaine de la MGEN, là il y encore un autre roman à écrire !

Conclusion : Kafka existe aussi sous les cocotiers !

 

23 AVRIL

Le 4 avril, nous avons dit que le cerf de NC était originaire d’Espagne. C’est FAUX, c’est une bêtise dite par un garde du parc des Grandes Fougères. Vérification a été faite depuis, ça me paraissait bizarre, mais je crois bien que ça n’a pas été écrit. Le cerf de NC est le Cerf rusa (Cervus timorensis ou Rusa timorensis), aussi appelé cerf de Java, originaire, comme son nom l’indique, de  l'île de Java. Il a été introduit en 1870, c’est le gouverneur de Java qui a offert 12 bestioles au gouverneur de NC, voire plutôt à son épouse (!) et depuis ils se sont multipliés. Ils seraient actuellement au moins 300 000, soit plus nombreux que les habitants de NC et ils font des dégâts considérables.

Sinon, RAS, TVB. Ce « billet » est destiné à montrer que nous existons toujours !

 

24 AVRIL

Incroyable ! Sur la pelouse du supermarché, en pleine ville, deux Aigrettes sacrées (Egretta sacra) se faisaient tranquillement des mamours « en se foutant pas mal du r’gard oblique des passants honnêtes » !

Nous en avions déjà vu au bord de l’océan, bien farouche et difficile à approcher.

 

 

25 AVRIL

Hier, grosse manifestation à Noum’ contre l’indépendance. 8 000 à 10 000 manifestants, c’est pas mal pour la NC. Les protestataires contestent en particulier une liste électorale spéciale en vue d’un référendum sur l’indépendance qui devrait avoir lieu avant 2018. Or, cette inscription est extrêmement restrictive.

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Photo issue du web

Inscription sur la liste électorale spéciale

Pourquoi s’inscrire sur la liste électorale spéciale ?

Pour voter à l’élection des membres du congrès et des assemblées de provinces de la Nouvelle-Calédonie (élections provinciales), il faut être inscrit sur la liste électorale spéciale.

Si vous n’êtes pas inscrit sur la liste électorale spéciale, vous ne pourrez pas voter aux élections provinciales.

Conditions pour être inscrit sur la liste électorale spéciale :

Seuls ont vocation à être inscrits sur la liste électorale spéciale les électeurs arrivés en Nouvelle-Calédonie avant le 8 novembre 1998 et qui justifient 10 ans de domicile en Nouvelle-Calédonie.

Le corps électoral spécial restreint est défini par l’article 188 de la loi organique n°99-209 du 19 mars 1999 modifiée relative à la Nouvelle-Calédonie :

I. Le congrès et les assemblées de province sont élus par un corps électoral composé des électeurs satisfaisant à l’une des conditions suivantes :
a) remplir les conditions pour être inscrits sur les listes électorales de la Nouvelle-Calédonie établies en vue de la consultation du 8 novembre 1998 ;
b) être inscrits sur le tableau annexe (établi en vue du scrutin du 8 novembre 1998) et domiciliés depuis dix ans en NC à la date de l’élection au congrès et aux assemblées de province ;
c) avoir atteint l’âge de la majorité après le 31 octobre 1998 et soit justifier de dix ans de domicile en Nouvelle-Calédonie en 1998, soit avoir eu un de leurs parents remplissant les conditions pour être électeur au scrutin du 8 novembre 1998, soit avoir un de leur parents inscrits au tableau annexe et justifier d’une durée de domicile de dix ans en Nouvelle-Calédonie à la date de l’élection.

Pour être inscrit sur la liste électorale spéciale, il faut d’abord être inscrit sur la liste électorale générale.

Cf. : http://www.noumea.nc/mes-demarches/elections/inscription-sur-la-liste-electorale-speciale

 

On sent, au niveau politique et des médias seulement, une certaine agitation. Et c’est à se demander si ce n’est pas la France qui voudrait bien « larguer » la NC, c’est en tout cas ce qui se dit. Il faut dire que la NC coûte cher à la France.

Aujourd’hui, samedi c’est la fête de l’igname nouvelle au centre Tjibaou, nous y sommes donc allés.

Au menu, pour commencer la coutume c’est-à-dire la cérémonie d’accueil de la tribu qui va animer la fête. Je te donne des cadeaux, je remercie, en faisant un long discours, le remercié fait à son tour des cadeaux et remercie aussi longuement… Ça prend bien une demi-heure.

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L’accueilli : Je dépose la coutume (= les cadeaux)…

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… et l’accueillant, idem !

 

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Je ramasse…

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… et je ramène à la case

 

Viennent ensuite des danses traditionnelles puis des explications sur l’igname.

 

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Notez : une seule chaussette pour l’un des chanteurs !

 

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Voici le tubercule d’igname

 

Dans la culture kanak l’igname tient une place prépondérante, sacrée. Elle, car c’est féminin, représente l’homme (pas très logique !).

 

En Nouvelle-Calédonie, l'igname n'est pas un simple tubercule nourricier ! Sa culture rythme entièrement la vie des néo-calédoniens selon une symbolique traditionnelle que l'Eglise ne conteste pas. Explication de Patrice Godin, ethnologue spécialisé. 
Le mythe des origines pour les Kanaks et le rôle de l'igname : 
A l'aube du monde la lune jette à la mer un gâteau d'igname, enveloppé de feuilles de taros d'où naîtront les premiers êtres. De ces êtres primordiaux nait Téâ Kanaké. (...) Né ignorant de tout, il demande aux esprits de lui transmettre ce qu'il doit savoir pour survivre sur terre : les magies des pierres et des herbes, le travail des champs, la connaissance des plantes. Alors, il cultive les ignames en premier lieu et fait pousser les taros, il plante le coleus, qui depuis ce temps, protège tous les jardins. (...) Depuis l'igname est respectée comme un être humain. Elle est le symbole de l'homme. 
(Source : Centre Culturel Tjibaou de Nouméa, Nouvelle-Calédonie)

 

Le calendrier kanak est basé sur l’igname : l’année commence au moment où on le plante, en août et finit quand on le récolte, maintenant en avril. Problème : de mais à août il n’y a rien, pas grave.

L’igname fait partie de toutes les cérémonies, mariage, etc. On ne peut célébrer ces cérémonies que s’il y a de l’igname. S’il y a un décès, on enterre le mort mais on fera une nouvelle « fête » au moment de l’igname.

Et enfin, quand même, nous terminons par une dégustation : ce n’est pas mauvais, un peu bourratif, ça a un goût de châtaigne.

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Canne à sucre en apéro

 

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Cuisson de l’igname…

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… et dégustation

 

26 AVRIL

Nous avons mis en ligne une vidéo de la fête de l’igname d’hier.

C’est notre première mise en ligne d’un objet informatique aussi lourd pour un blog, qu’est-ce que l’on ne fait pas pour attirer le client !!! Nous espérons que la vidéo fonctionnera sans à-coup chez vous.

Pour la vidéo, nous avons n’avons mis qu’une partie de la coutume, c’est bien assez long comme ça ! Idem pour les danses.

 

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29 AVRIL

Nous partons quelques jours, pour le WE du jeudi 30 avril au dimanche 3 mai inclus (sans ordinateur donc pas de blog ni mail !), à Maré.

Maré fait partie des îles Loyauté avec Ouvéa, Lifou et Tiga, c’est la plus au sud.

Il ne s’agit pas de la fête du muguet ou du travail, mais de la fête de l’avocat !

Nous ferons un reportage à notre retour.

 

Voici le programme prévu 

 


JEUDI 30 AVRIL

09h : Cérémonie d’ouverture (Coutume)

Discours des officiels (Comité-Invités-Maire-Élus)

Chant de la paroisse de Nece & prière

Ouverture officielle de la fête de l’avocat

10h : Ouverture du marché et Visite des stands par les officiels

Chant ‘’Fête de l’avocat’’ interprété par les enfants

11h : Accueil des visiteurs & des groupes d’animation

12h : Buffet à base d’avocat offert par le Comite

Restauration dans les stands

13h-14h : Transferts des visiteurs vers les lieux d’hébergements

Inscription pour les activités découverte au Point Information (SI NENGONE/DIL)

Bingo & début de l’animation musicale

15h : Information, intervention

16h : Danse de Maré & Animation musicale

17h30 : Danse océanienne

19h : Restauration & Animation musicale

22h : Fermeture des stands et du site

VENDREDI 1 MAI :

05h30 : Ouverture des stands & Petit-déjeuner

07h30 : Ouverture du marché

Départ des activités proposées par le Point Informations

09h : Animation Musicale

10h : Danses Océaniennes

11h30 : Retour des activités

13h : Animation Musicale

14h : Départ des activités pour l’après-midi (Point I)

Inscription possible pour Samedi

Ouverture du Bingo

14h30 : Animation Musicale

15h30 : Danse de Maré

16h30-17h : Retour des circuits & des Activités

Animation Musicale sur le site

17h30 : Danse Océaniennes

19h : Théâtre et Animation Musicale

22h : Fin de l’animation et Fermeture des stands

SAMEDI 2 MAI

05h30 : Ouverture des stands & Petit-déjeuner

07h30 : Ouverture du marché

Départ des activités proposées par le Point I

09h : Animation Musicale

10h : Danses Océaniennes

11h30 : Retours des activités

13h : Animation Musicale

14h : Départs des activités toujours avec le Point I

Ouverture du Bingo

14h30 : Danse de Maré

15h30 : Animation Musicale

16h30-17h : Retour des circuits et des activités

17h30 : Danse Océanienne

18h30 : Tirage du Bingo Spécial & de la Tombola américaine

19h-19h30 : Ouverture des stands de restauration

& Animation Musicale

23h : Fin de l’animation et Fermeture des stands

DIMANCHE 3 MAI :

07h : Ouverture des stands & Petit-déjeuner

Ouverture du marché & Animation DJ

08h : ECOLE DU Dimanche

Transfert des Visiteurs et groupe des hébergements vers le site

09h : Culte Œcuménique

10h : Cérémonie d’au revoir

11h : Repas

12h : Transferts des Visiteurs vers le Quia de Tadine

13h : Bingo sur le site

Départ du Bético vers Nouméa

16h : Cérémonie de clôture de la fête de l’avocat 2015

Cérémonie coutumière et prière



Vous remarquez deux points :

L’importance du côté religieux, les habitants sont majoritairement protestants.

L’importance des bingos, ici pas de fête sans ce jeu.

A bientôt.

 

3 MAI

De Maré, nous venons d’arriver,

Il faut nous laisser le temps de débarquer,

De nous reposer, lessiver, récurer,

De trier les photos et les films monter,

Bientôt un compte rendu sera réalisé.

 

4 MAI

Voici donc comme promis le petit récit de notre escapade à l’île de Maré et à la fête de l’avocat.

Nous partîmes vaillants et le cœur en fête, jeudi en direction de Maré à bord du bateau, le Betico 2, qui fonçait à toute vapeur car il avait (pour une fois) tous ses moteurs. La traversée dura 4 heures 30. Mais c’était sans compter  une mer agitée et mauvaise. Le Betico se transforma en Vomitcho (c’est le surnom qu’on lui donne ici, mais en langue nengone « betico » signifie « qui va sur l’eau ») en moins de 2 !!! Heureusement, des préposés au nettoyage intervinrent fort promptement pour limiter les dégâts !

Sur le coup de 11 heures 30, nous touchâmes terre au port de Tadine, soulagés de ne plus subir la vue des malades, avant d’être conduits à la tribu de Nécé qui organisait la fête.

 

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La Grande Terre depuis la mer

 

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En direction de Maré

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L’arrivée

 

Un buffet fort appétissant nous y attendait pour nous remettre des émotions du matin ; au menu l’avocat sous toutes ses formes bien sûr, même au dessert, en tartes, glaces et entremets. L’après-midi fut calme et ensoleillée, nous prîmes le temps de faire connaissance avec nos hôtes car nous étions logés chez l’habitant.

Cela commença par la coutume (nous avions, comme il se doit, apporté un petit cadeau), puis l’installation dans la case commune et la visite du jardin où pousse de tout, des mandarines, des pommes canelle, de la vanille, le tout dans un joyeux bazar luxuriant. Sans oublier les cochons au fond du jardin !

 

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La coutume…

 

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…et encore un cadeau (de notre part)

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Notre case

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Le jardin

 

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La vanille…

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… et les cochons (très important pour les mariages,…)

 

Le soir, danses wallisiennes avec le groupe Fakagalogata (vidéo en cours de montage mais nous ne pouvons pas tout faire en même temps !)

 

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Les guinguettes

 

Pour finir, repas dans les guinguettes installées par les habitants autour du lieu de fête.

Et coucouche-panier très tôt, la fête s’arrêtait sur le coup de 10 heures max.

Le vendredi, il faisait beau, il fallait en profiter. Après un ‘tit dej’ copieux et convivial, discussion avec notre hôte et ukulélé pour agrémenter le réveil, direction la plage des Tortues, plage où l’on peut voir des tortues venir sur le bord ou presque à marée haute, mais nous étions à marée basse.

 

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Puis en fin de matinée de nouveau des danses par le même groupe.

 

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L’aprèm’ fut consacrée à la visite du nord de l’île. Maré est une île formée de constructions calcaires récifales, surélevées par le plissement de la plaque australienne (ça c’est pour les géologues). Comme c’est calcaire, le relief est karstique avec peu d’eau en surface, des trous assez profonds et spectaculaires, des grottes, etc. Cela donne lieu à des légendes comme le saut du guerrier. Le centre culturel consacré à Yeiwene Yeiwene (le compagnon de Tjibaou assassiné en même temps que lui) était malheureusement fermé en ce 1er mai.

 

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Le trou de Bone

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Statue de Yeiwene Yeiwene

 

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Un centre culturel bien vaste pour une île si petite !

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Une construction très ancienne : un tas de cailloux faisant office de fort (3ème siècle après JC ?)

 

Et pour le soir, voir le programme de la veille !

Samedi, temps exécrable le matin, restait une solution : le scrabble, ce n’est pas une activité  très touristique  mais c’était bien la seule possible. L’aprèm’ fut consacrée à la visite… du sud : des falaises, des trous d’eau qui servaient de salle de bain, une piscine naturelle reliée à la mer où l’on peut voir une multitude de poissons dans une eau claire, les grottes de Pethoen, la grande plage de Yédjélé qui attendait les touristes australiens … qui ne viendraient pas le lendemain vu la météo. C’est dommage, nous aurions bien aimé voir 4 000  de ces croisiéristes, dont certains opulents nous ont dit les habitants du coin, entassés sur la plage, sirotant leur bière !

 

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Et pour le soir, voir le programme de la veille ou avant-veille !

Et voilà, ce fut dimanche, il fallait songer à rentrer. Pour commencer, cérémonie d’adieu de notre hôte qui remercia… et nous de remercier… c’est fou le nombre de fois où l’on remercie ! Suivit l’office religieux agrémenté des chants fort mélodieux et puissants de la chorale de la paroisse ; ici, la consécration se fait avec de l’igname, à la  place du pain, et de l’eau avec du lait de coco  à la place du vin. Les pasteurs (les îles sont en effet majoritairement protestantes), ne sont pas menacés d’alcoolisme ! Après un dernier repas et une coutume d’adieu, nous reprîmes le bateau pour une traversée, calme sans malade, et une arrivée vers les 20 heures à Nouméa. Au dodo… contents mais fatigués. Nous n’avons pas rapporté beaucoup d’avocats, car la récolte n’est pas très bonne cette année : 200 kilos cette année contre 6 tonnes l’an passé !

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Le Betico dans toute sa splendeur !

 

5 MAI

J’ai fait quelques montages vidéo de la fête de l’avocat, vous pouvez aller voir ce que ça donne.

Martine a aussi trouvé sur internet une vidéo montrant bien les paysages de l’île de Maré.

Une dernière petite chose sur Maré : une photo de groupe avec nos hôtes, c’est facile à reconnaître, et des membres du Juvénat.

 

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Et une jolie photo de vieux comme on dit ici de façon affectueuse et même respectueuse

 

7 MAI

A Nouméa, il y a aussi à côté du lycée Laperouse, un lycée hôtelier du nom d’Escoffier. Il est d’ailleurs assez amusant de noter la différence de public, à Laperousse, grand lycée public, grande majorité de blancs, bien friqués avec petite voiture sans permis ; à Escoffier, c’est l’inverse. Ségrégation…

Tout ça pour dire que nous sommes allés déjeuner au restaurant d’application. Salle fort agréable, service un peu hésitant, les élèves ne sont encore pas très formés, bonne cuisine. Je ne sais pas si c’est une caractéristique du pays mais les plats ne sont jamais très chauds. En revanche, le vin rouge sort du réfrigérateur !

 

10 MAI

Nous venons de rentrer dans l’hiver car dans l'hémisphère sud, l'hiver astronomique austral va donc du 7 mai au 7 août. Glagla donc !!! Ben non, le beau temps est là et en ce dimanche ensoleillé c’est pique-nique sur la plage et baignade au programme avec Isabelle, une petite-cousine de Martine, ses enfants et quelques-uns de ses amis. Ça vous rend jaloux, n’est-ce pas ? Ceci dit, nous venons d’avoir quelques jours maussades et fort pluvieux alors que d’hab’ il pleut moins, dixit les autochtones. Paraît que c’est un coup de « el niño » ou de « la niña », allez savoir, même les météorologues s’y perdent. Pour ceux qui ne savent pas, « el niño » ou  « la niña » sont des phénomènes climatiques forts complexes… que je me garde bien d’expliquer.

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Un des enfants d’Isabelle pour bien montrer que l’on se baigne sans problème

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C’était l’anniv’ de Martine le 6, un gâteau s’impose

 

Sinon, hier soir nous sommes allés au théâtre voir La Tempête de Shakespeare, une création de la troupe du Nord qui est une troupe calédonienne. Le metteur en scène, Pierre Gope, a décidé de « retravailler » la pièce (dixit le programme !) en la transposant dans un monde plus contemporain tout en respectant l'univers de l’auteur. Résultat mitigé à notre goût.

 

14 MAI

C’est le pont de l’Ascension et en NC on fait bien le pont ! Mêmes les scolaires ont droit au vendredi. Et sans rattrapage s’il vous plaît !

Nous consacrerons ce Jeudi de l’Ascension à la visite du Parc provincial de la Rivière bleue, relativement proche de Nouméa, à une heure et demie de route environ. Ce parc de 22000 hectares a été créé en 1980 autour du lac de Yaté, lac artificiel né d’un barrage hydroélectrique construit en 1958 et alimenté par la Rivière Bleue, la Rivière Blanche et la Rivière des Lacs.

Départ de Nouméa à 7h ce matin, arrivée à l’entrée du parc à 8h30 et au départ de la navette à 9h : nous entamons notre randonnée vers 9h30 depuis le terminus de la navette au lieu-dit « Le vieux refuge ». Nous arpentons des sentiers fort bien balisés à la découverte d’une flore et d’une faune exceptionnelles. Les visiteurs, en nombre honorable, circulent à pied, à vélo et même en canoë-kayak, profitant largement du beau temps : les pistes sont aussi glissantes que du verglas par temps de pluie. La Forêt Noyée offre un spectacle assez magique : elle est constituée des troncs imputrescibles des arbres mis en eau lors de la constitution du barrage voilà plus de 50 ans ; lors de promenades nocturnes en canoë cela doit être féérique.

 

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La rivière bleue est… verte

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Avant, il y avait une forêt primaire… puis les bûcherons sont passés par là…

 

Il y a également des vestiges de chemin de fer : au début du XXème siècle, ce réseau ferroviaire servait à transporter le bois de l’exploitation forestière et le chrome de l’exploitation minière. Pique-nique bien agréable dans la nature.

Notre jeu continue : qui saura identifier cet arbre ? Question de rattrapage, qui saura identifier cet oiseau ? Le premier qui répondra gagnera … l’estime et l’admiration de tous !

 

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15 MAI

Réponse aux deux questions d’hier :

L’arbre est un Agathis lanceolata, ou Kaori de forêt ou Kaori du sud, une espèce de conifère de la famille des Araucariacées. Il se rencontre uniquement en Nouvelle-Calédonie. C’est donc un Gymnosperme ou si l’on préfère un Conifère, pas évident ! Celui que l’on a vu a plus de 1 000 ans ; il est qualifié de Grand Kaori à l’intérieur du parc, car c’est l’un des plus grands connus de Nouvelle Calédonie : 40 mètres de haut et 2,70 mètres de diamètre à la base.

L’oiseau est un Cagou ou Kagou huppé (Rhynochetos jubatus), gros zozio incapable ou presque de voler, bien tranquille au point de passer inaperçu dans la forêt. C’est un endémique et un emblème de la NC. Il vit en forêt, niche au sol et ne pond qu’un œuf par an, ce qui rend son espèce assez vulnérable.

 

16 MAI

La bataille de la noix de coco

 

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Il manque le couteau pour frapper la noix !

 

La découverte d’un pays passant par celle de ses produits locaux, après l’igname et la papaye, la banane poingo et les pamplemousses (à ne pas confondre avec les pomélos !), nous avons choisi la noix de coco. Mais comme dit François-Xavier, « La noix de coco, c’est pas du pipo ! ». Et en effet, il s’agit avant tout de l’ouvrir. Nous avons donc consulté internet et retenu une méthode qui nous a semblé particulièrement facile à l’écran : frapper « l’équateur » de la noix très régulièrement en la faisant tourner dans la main avec le dos d’un couteau. En dehors de nous casser les oreilles et d’ameuter le quartier, la noix refusait toujours de se casser. Las de nos échecs répétés, nous nous sommes emparé du seul outil de notre logement, une pince bien lourde, et là, grâce à la force herculéenne (!) de François-Xavier, nous avons enfin réussi à la casser en deux. Puis à l’aide d’un couteau Opinel, nous avons extirpé tant bien que mal un peu de pulpe, que nous avons goûtée avec délectation. Mais je crois bien que nous ne recommencerons pas ! Un dernier mot sur la noix de coco : il vaut mieux éviter de stationner ou faire la sieste sous un cocotier !

 

19 MAI

Pour alimenter un peu notre « blog », voici une ‘tite critique littéraire écrite par Martine à partir de ses notes de lecture.

Pour mieux pénétrer le monde calédonien, nous avons complété nos visites par quelques lectures.

Voici lesquelles :

 

Georges Baudoux (dit Thiosse) Légendes Canaques

Ces chroniques ont d’abord été publiées dans des journaux calédoniens parus entre 1919 et 1921. Elles rapportent des événements que la tradition orale des tribus situe avant l’arrivée des premiers hommes blancs. Les Kanak y sont représentés comme belliqueux, superstitieux et primitifs, leurs femmes passives et apathiques. Plusieurs contes évoquent une réalité de ce passé, le cannibalisme, qui s’explique sans doute par l’absence totale à cette époque d’alimentation carnée, en dehors des roussettes que l’on cuisine encore aujourd’hui. Les récits sont assez truculents, notamment « Le tayo gras » qui raconte la chasse d’un homme particulièrement gros dont un chef de tribu espère se régaler ; ils illustrent également comment les Européens percevaient les Kanak au début du XXème siècle. Je les ai lus dans une édition illustrée avec beaucoup de goût par un peintre illustrateur nommé Juliet C.

 

 

 

Marie-France Pisier Le bal du gouverneur

Ce roman évoque  les premiers émois de deux adolescentes, issues de familles bourgeoises de colons résidant à Nouméa durant les années 50 – 60. Il renvoie aux souvenirs autobiographiques de son auteur et s’intéresse avant tout à la psychologie des personnages. En effet la Nouvelle Calédonie n’y est suggérée que par l’emploi de quelques noms propres comme le phare Amédée ou la baie des Citrons ou la mention d’une végétation spécifique comme les pins colonnaires. Il y a même un anachronisme, puisqu’il y est question de bagnards, alors que le dernier bagne a été fermé en 1931. C’est une lecture plaisante, mais qui ne laisse pas beaucoup de trace.

 

Roland Rossero Allée simple

Le roman part d’une idée ingénieuse : en descendant dans une ancienne tombe découverte à Auckland en Nouvelle Zélande, le héros réussit à remonter le temps et espère ainsi sauver de la mort la femme aimée qu’il a perdue dans un accident, en agissant pour modifier ce qui s’est passé alors. Le récit se lit facilement, mais reste assez banal dans ses choix d’écriture.

 

Frédéric Ohlen Quintet

Le titre annonce la composition du roman en cinq parties, dont chacune désigne un personnage : « Kadamé », surnom donné à Maria, qui signifie dans la langue des Houaïlous « martin-pêcheur », un oiseau qui vole toujours en couple, qui esquive les coups et dont le chant fait sortir l’igname nouvelle ; « Heinrich ou la parole perdue » ; « Monsieur Gustin » ; « Fidély » ; « Le troisième moineau ». Maria et Heinrich Ohlen sont en fait les ancêtres du romancier, arrivés en 1859 en Nouvelle Calédonie parmi les premiers colons à l’appel d’un émissaire de James Paddon, à une époque où Nouméa s’appelle Port-de-France et où il n’y a pas encore de bagne ; le couple, originaire de Hambourg puis émigré à Sydney, manifeste une grande énergie dans sa nouvelle patrie, Maria en soignant chacun avec dévouement, Heinrich, le franc-maçon, en se battant pour fonder une école laïque. L’instruction des Blancs et des Kanak y est dispensée par Monsieur Gustin, un jeune instituteur belge. Le « troisième moineau » est le capitaine et juge de Rieu chargé d’élucider la tentative de meurtre supposée de Fidély. C’est ce dernier personnage, ex blackbird enlevé et réduit en esclavage par les Anglais qui désignent ainsi les Océaniens noirs, qui intéresse visiblement le plus l’auteur. Le jeune Noir est sauvé de l’esclavage par Naïtani, femme de James Paddon dont il devient l’homme de confiance. Il appartient à la catégorie des « Têtes Pointues », ces enfants dont la tête a été étirée par le port d’une sorte de serre-tête ce qui leur vaut, selon la tradition, d’être messagers de paix et de converser avec l’esprit des morts aussi bien qu’avec les animaux. Doué d’une grande intelligence autant que de sensibilité et de propension au rêve,  Fidély se retrouve interprète et même « nounou » auprès des Ohlen …

Ce roman est certainement la plus intéressante de mes lectures calédoniennes. Il mêle le rêve et la réalité, l’histoire et l’imaginaire, et l’on ne saisit jamais vraiment les limites qui les séparent. Il croise plusieurs points de vue sur les mêmes personnages ou les mêmes événements. Il est très bien écrit, dans une langue plutôt poétique. Toutefois la présence de longues phrases en anglais qui ne sont pas traduites (alors que l’allemand l’est !) est souvent gênante, et d’une façon générale, on a parfois du mal à suivre. Les citations empruntées à Yves Bonnefoy placées systématiquement en tête de chapitres me paraissent superflues.

 

Bernard Berger La brousse en folie (tome 3 : La dame blônche)

Il s’agit du premier album constituant une histoire suivie de la plus fameuse série de bandes dessinées calédoniennes. Auparavant, la BD se limitait à une planche hebdomadaire publiée dans des journaux. Celle-ci n’a pas encore de couleur et le fil conducteur de son récit est plutôt ténu, mais on voit déjà quelques personnages types de la brousse calédonienne comme Tonton Marcel le caldoche, Dédé le kanak ou Tathan l’épicier asiatique. Il y a évidemment beaucoup de détails faisant référence aux réalités calédoniennes. Mais l’ensemble ne nous a pas emballés : sans doute faudrait-il lire les autres albums de la série.

 

21 MAI

Une conférence qui pourrait  nous apporter quelques lumières sur la NC et son processus « d’indépendance ». Malheureusement nous sommes requis par le Juvénat. D’où l’article du journal ci-contre.

 

En résumé : quels parallèles peut-on faire entre la décolonisation en Algérie, il y a cinquante ans, et le processus engagé en Calédonie ? Quelles sont les grandes différences? Y a-t-il des leçons à en tirer ? Tels sont les sujets que va aborder Jean-Yves Faberon, historien qui ose la comparaison.

 

Désolé pour la qualité du document, c’est une copie d’écran, je n’ai pu faire autrement.

 

Sinon au programme pour le WE de Pentecôte : Thio et la Côte Oubliée au sud e Thio, côte oubliée car pas de route mais un bout de piste seulement.

 

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25 MAI

Ce week-end de Pentecôte a été en grande partie consacré à Thio, ville minière de la côte est. Nous avions réservé à l’avance une visite de la mine du plateau organisée une fois par mois. La visite débutant samedi à 8h du matin, il nous a fallu faire sonner notre réveil à 5h pour partir à 6. L’accueil se fit au Point I autour d’un fastueux petit-déjeuner local, car le café était accompagné de sortes de puddings délicieux à l’igname, au manioc, à la noix de coco et à la citrouille ; il y avait également des agrumes du cru : oranges, mandarines et pamplemousses exquis. Pendant que nous dégustions, le fondateur du musée, ancien employé de la SLN (Société Le Nickel, la 1ère, en âge, de NC), nous faisait part de son expérience avec enthousiasme.

 

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Le buffet

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L’ancien de la SLN

 

Puis un autobus nous a emmenés sur le plateau, où un technicien nous a expliqué comment on était passé de l’exploitation de minerai à 16% à celle d’un minerai à 3 ou 4 % : du coup on ne voit plus la fameuse couleur verte de la garniérite  sur les tas mis de côté séparés des stériles. Nous avons contemplé sidérés la montagne entièrement dévastée par une intense exploitation qui se poursuit de nos jours.

 

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Du minerai de nickel, vert

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Dans le lointain, la trace de la plaque australienne mais SGDG !

 

Puis ce fut la visite du musée rempli de souvenirs de Thio et de la SLN : on y voit comment les bagnards puis les Japonais ont donné leur vie à la mine ; beaucoup ne sachant pas écrire se contentaient de signer en apposant leur empreinte digitale !

 

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Le musée : ancienne maison de la direction

 

 

 

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Ça creusait pour du carottage

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Mémorial aux Japonais

 

Ensuite, nous faisons route vers le Sud et la côte oubliée en longeant de magnifiques paysages de bord de mer ; la côte est habitée par quelques tribus offrant parfois un gîte ou un terrain de camping, les plages sont superbes et quasi désertes. Nous arrivons enfin au Grand-Borendy chez Philibert et Julia qui nous accueillent : leurs chambres sont extrêmement simples (il est précisé dans la chambre double qu’il est interdit de consommer au lit : cela suscite quelques interrogations de notre part), les sanitaires plus que sommaires fonctionnent à l’eau froide, mais au dîner du soir nous avons droit à de succulents mulets accompagnés de bananes fondantes.

 

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SdB sommaire mais propre

 

 

 

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Les toilettes : ma cabane en NC !!!

 

Le dimanche matin nous poursuivons jusqu’au Petit-Borendy ; la route récemment coltarisée contourne le lit du Xwé Bwi et propose à nos yeux émerveillés des paysages encore plus sauvages probablement façonnés en partie par d’anciennes mines.

 

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Quand il pleut, ça ne passe pas

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Le grand, c’est le futur « noyé »

 

Notre dernière baignade manque de se terminer en catastrophe : nous sauvons in extremis de la noyade l’un de nous que nous ramenons précipitamment au Dispensaire de Thio, d’où il est évacué en ambulance sur l’hôpital de Nouméa. Au-delà du Petit-Borendy, terme de notre périple, commence la côte oubliée ainsi nommée car totalement inaccessible à tout véhicule : de là on ne peut gagner Yaté qu’en kayak ou en trois jours de marche. Une autre fois, peut-être …

On ne peut pas tout dire. Il faudrait parler de Julia la logeuse, de mamie Georgette, … Tout le monde est gentil, accueillant, prêt à rendre service.

Cette Côte Oubliée est tellement belle et sauvage que les photos ne peuvent être qu’un pâle reflet de la réalité. Des vidéos sont prévues mais il faut le temps de les monter.

Et comme le WE a été un peu bousculé, nous y retournerons, c’est sûr.

 

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Vue panoramique depuis Thio mission

 

26 MAI

Test de lecture.

Hier, nous avons mis un mot typiquement local sans en donner le sens. A vous de le trouver et nous donner son origine !!!

 

27 MAI

Le mot était « coaltarisé » qui vient de coal tar « goudron de charbon ». On écrit ici coltarisé

Une route coaltarisée = une route goudronnée.

Ça se dit souvent en NC, et ça vient du fait que les Américains qui ont "occupé" la NC pdt la guerre du Pacifique ont goudronné les pistes (d'avion mais pas seulement).

Avant eux, il n'y avait du goudron qu'à Noum'.

On dit aussi « se faire coltariser », ce qui signifie : prendre une prune. A vous de chercher la signification de cette expression bien française.

Ah ! On s'instruit en nous lisant !

 

28 MAI

Bon, puisque nous sommes dans le « parler » en NC, autant continuer.

Un autre exemple, ici on ne parle pas de plats préparés mais de gamelles. Sur internet vous pouvez trouver plusieurs sites consacrés aux expressions calédoniennes.

 

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A Noum’, on ne remarque rien, ou presque. Il faut aller dans la « brousse ». Rien que ce mot en dit long. La brousse c’est tout ce qui n’est pas le Grand Nouméa, c’est-à-dire la Kapitale et quelques agglos autour (Mont-Dore, Dumbéa, Païta), ce qui représente la moitié de la population de la NC, mais nous avons dû le dire, je crois. La brousse c’est là où il y a des bêbêtes genre gentils moustiques, cerfs,… cerfs que l’on mange communément en charcuterie ou en viande style ragoût, mais ne nous éloignons pas du sujet, la « gastronomie » locale ce sera pour plus tard.

En NC il y a 28 langues kanak, sont-elles proches, je ne sais. Pour certaines de ces langues le nombre de locuteurs est très faible, quelques centaines de personnes seulement. Comme toutes les langues océaniennes, les langues kanak font partie de la grande famille des langues austronésiennes. Celles-ci descendent toutes d'un ancêtre commun, le proto-austronésien, parlé il y a 5 500 ans environ dans l'île de Taïwan (source Wikipédia).Dans la brousse, les Kanak parlent français quand on discute avec eux, quoique… On voit que certains n’ont pas trop usé les bancs de l’école ! Mais entre eux, s’ils sont du même coin, ils parlent en dialecte local. Nos élèves se  parlent en français car, issus de différentes partie du pays, ils n’ont pas la même langue.

Quatre de ces langues sont enseignées et peuvent être présentées au bac en tant qu’épreuve facultative puis être poursuivies en fac.

Et en se baladant, dans une petite rue, découverte de…

 

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… ceci

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… un centre islamique, en fait la Mosquée

 

Un petit truc rigolo : la mosquée est dans un quartier qui s’appelle la Vallée des Colons ! Z’ont fait exprès ?

Pour en revenir aux langues, les prêches se font en arabe, français, dialecte local ? Qui va répondre le premier ? Dur, dur !

 

31 MAI

Quelle langue parle-t-on à la mosquée ? Aucune idée, il faudrait aller assister à un prêche mais nous n’irons pas, trop peur de se faire alpaguer et endoctriner !!! Manquerait plus que l’on rentre avec barbe, turban et voile.

J’avais promis une vidéo sur Thio, elle est en ligne, elle n’est pas terrible.

A signaler que nous avons craqué pour du chocolat mais calédonien. Avis très favorable, un seul hic le prix !

 

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1er JUIN

Le Juvénat a offert samedi à ses répétiteurs un dîner bien agréable dans un bon restaurant de la ville, accompagné comme il se doit de la "coutume" traditionnelle : des manous et des billets de banque comme toujours. De notre côté, nous leur avons fait un cadeau tout aussi local, mais pas du tout traditionnel : un atlas très complet établi par des spécialistes qui vient de paraître sur la Nouvelle Calédonie.

 

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Voici donc les manous

 

Et hier dimanche, au programme pique-nique et plage. Le temps est toujours aussi beau mais la température de l’eau a quand même bIen baissé, elle soit être seulement autour de 24 – 25 °C, y’a plus que les Z’oreilles pour aller faire trempette. Les Z’oreilles, c’est les Métro c’est-à-dire les Français de la métropole qui viennent faire leur pelote pendant le temps réglementaire, 4 ans max en principe.

 

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Pique-nique de luxe…

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… et jeux sur la plage

 

3 JUIN

Hier, au cours de notre balade habituelle le long de la mer, nous avons fait la rencontre de la Sauterelle des cocotiers, Pseudophyllanax imperialis. Elles étaient à l’état de cadavres certes, mais c’est un insecte impressionnant.

 

Voici ce qu’en dit le site spécialisé dans la faune et flore endémique de NC : http://www.endemia.nc/

Description Générale

Cette sauterelle endémique est le plus gros insecte de Nouvelle-Calédonie. Elle peut mesurer jusqu’à 150 mm de longueur pour une envergure de 200 mm. Elle est de couleur vert clair, imitant le vert des feuilles du Cocotier. Elle est dotée de très longues et fines antennes vertes aussi.

Habitat

Ses hôtes préférentiels sont le Cocotier (Cocos nucifera Linné) et les palmiers, mais aussi les bananiers.

Alimentation

Très connue des amateurs de palmiers, elle peut réaliser des ravages importants sur l’ensemble de cette famille de plantes. Elle ne mange que les feuilles.

 

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Non, ce n’est pas ma main, nous n’avions pas d’appareil photo.

On a ici à peu près la taille réelle.

 

Comme nous avons croisé de nombreux cadavres, nous supposons que les cocotiers ont été traités il y a quelques jours, ce qui expliquerait cette hécatombe. Ce qui est curieux, c’est que nous n’avions pas remarqué cette bestiole auparavant, elle doit être bien discrète.

Ah, tout compte fait la mission cocotier présente de nombreux dangers : chute de noix de coco, grosse bêbête en plein dans les yeux, sans compter les insecticides violents !

 

DU 04 JUIN AU 24 JUIN VOIR LE CARNET « M ET FX EN AUSTRALIE »

 

30 JUIN

Encore un peu de dépaysement, après l’Australie, où sommes-nous ?

 

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Réponse demain, com’ d’hab’.

 

1ER JUILLET

Nous sommes tout simplement allés visiter le centre bouddhique qui se trouve près de chez nous. Certains seraient-ils tombés dans le piège ou nous ont-ils fait marcher ?

 

Explication, trouvée sur internet, du bouddhisme en NC :

Si les descendants des travailleurs vietnamiens sont majoritairement catholiques, il existe aussi parmi eux des bouddhistes. Essentiellement regroupés au sein de l’Association bouddhique de Nouvelle Calédonie, ils disposent, comme lieu de méditation, de la pagode Nam Hai Pho Da, qui est à proximité du foyer de l’amicale vietnamienne, à Magenta. La pagode est construite et inaugurée en 2001. Affiliée à un monastère australien, c’est un bonze australien d’origine vietnamienne qui y officie.

Il y a eu aussi 4 000 boat people qui sont arrivés en NC après la chute du régime de Saigon en 1975.

 

Et nous en avons profité pour aller voir 2 expos au Centre Tjibaou, une sur les déportés « arabes », en réalité bien souvent des Kabyles qui s’étaient révoltés et une exposition photographique intitulée « LA FETE DU TOKA A TANNA ». Sur l’île de Tanna au Vanuatu, à l’ombre des banians et au pied du volcan Yasur, plus d'un millier de danseurs célèbrent l'alliance et la paix entre les 12 nakamals (+/- tribus) de l’île. Ça donne lieu à un spectacle magnifique qui dure plusieurs jours.

 

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Photos de Pierre-Alain Pantz…

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… allez voir son site : http://pierrealainpantz.photoshelter.com/

 

 2 JUILLET

Nous en sommes à l’organisation de nos vacances en août !!! Et c’est compliqué.

Nous allons visiter les îles des Pins et d’Ouvéa. Mais nous ne savions pas que dans les Îles Loyauté, d’août à octobre, c’est la saison des mariages, car ça coïncide avec la saison de l’igname. Point d’igname, point de mariage. Résultat, les avions, peu nombreux et petits, sont déjà pleins.

Enfin, bref, il nous a fallu passer par une agence de voyage pour résoudre les problèmes d’avion, d’hébergement, etc.

Donc, au programme : l’Île d’Ouvéa puis, sur la Grande Terre, la foire agricole de Bourail avec son rodéo et enfin l’Île des Pins. Restera pour plus tard l’île de Lifou.

 

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Carte déjà montrée, ça permet de situer « notre futur périple »

 

5 JUILLET

Le grand événement de la journée, c’est le repas avec les parents des élèves du Juvénat. Ça représente apparemment pour l’assoc, un temps fort de l’année… avec le Bingo de fin d’année pour constituer une cagnotte destinée à récompenser les bacheliers.

Le repas a eu lieu à midi à la plage Magenta, dans un faré, ou plus exactement une salle ressemblant à un faré mais avec un toit en tôle ondulée.

Ce moment de repas nous a permis de discuter, un peu ou beaucoup, c’est selon, avec les parents. Les élèves étaient là aussi, du moins ceux qui ne rentrent pas dans leur famille, mais ils ont préféré jouer au ballon dans le pré ou sur la plage.

 

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Ce qui est toujours frappant, c’est la coutume : une coutume pour le début avec remercîments des parents d’avoir accepté cette invitation, des membres du bureau d’avoir organisé le repas, des répétiteurs d’avoir été invités. Et à la fin, rebelote, on recommence…

 

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Les parents commencent la coutume

 

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Puis c’est au tour du bureau, l’échange débute…

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… et se poursuit

 

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Les cadeaux : ignames, manous et argents

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Enfin ! L’apéro… qui nous attend…

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… et le repas

 

Mais avant de commencer, Maurice ne manque pas d’appeler sur le repas la bénédiction du Seigneur : en effet nous sommes frappés depuis le début de notre séjour par la piété des Calédoniens, et particulièrement des Kanak.

 

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Des « escargots », spécialité de l’île des Pins

 

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Des ignames, les violettes sont les meilleures !

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Des morfals !

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Et des gâteaux : les deux gros, pas maison, au fond, ont été offerts par les répétiteurs. Il y en a pour +/- 10 000 francs pacifiques soit 80 € !

 

Les parents qui sont venus ont vraiment mis les petits plats dans les grands, ils se sont levés pour certains à 4h du matin pour cuisiner le bougna et pour venir jusqu’à Nouméa depuis Koné, ou même des îles, Maré et l’île des Pins par exemple.

 

10 JUILLET

Hier, nous avons eu droit à un excellent déjeuner … alsacien ! Eh, oui ! Jean-Marie en véritable alsacien nous avait cuisiné une délicieuse choucroute très bien garnie en charcuterie, précédée d’un pamplemousse au kiwi et arrosé d’un sylvaner léger et fruité. Seule concession à la Nouvelle Calédonie, le dessert était constitué d’une glace à la vanille arrosée d’alcool de niaouli, un alcool très réputé ici à forte odeur d’eucalyptus (certains diraient de médicament). Il entendait ainsi fêter son retour à la vie après notre équipée à Thio qui avait failli la lui coûter. Enfin, délicate attention, il avait ajouté à l’intention de ses deux « sauveteuses » une bague sculptée dans un coquillage. Tout est bien qui finit bien.
Grand week-end du 14 juillet, nous retournons sur les lieux de la noyade pour, enfin, profiter avec sérénité, des paysages que nous n’avons guère eu le temps d’apprécier pour cause de rapatriement sanitaire. Notez qu’ici on ne rate pas la moindre occasion de faire un pont.

 

14 JUILLET

Ainsi donc, nous sommes retournés à Thio et vers la Côte Oubliée… Premier arrêt à Boulouparis dans la distillerie de niaouli et autres alcools et huiles essentielles : fort aimablement le propriétaire nous laisse jeter un coup d’œil sur ses ateliers. On y voit sécher des pépins de pamplemousse, et on nous précise qu’ici tout est extrait à vapeur séparée, ce qui, paraît-il, garantit un produit parfaitement pur sans odeur de brûlé et surtout sans risque cancérigène, contrairement aux autres distilleries artisanales de NC. Nous nous laissons tenter par une bouteille d’apéritif de pomme-liane.

 

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Pépins au séchage, le fruit sera transformé en alcool

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Appareil d’extraction à vapeur séparée

 

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Globalement, l’installation est rudimentaire…

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… nous avons vu à peu près le même genre de chose à Mada

 

A Thio, nous admirons « quelques » belles maisons coloniales (pour être honnête, une !) qui avaient échappé à notre première visite. Et nous avons enfin trouvé les pétroglyphes, dessin sur les rochers dont personne ne connaît ni la signification ni l’âge.

 

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Puis nous partons en direction du Sud-Est. (Voir notre blog, à la date du 25 mai). Nous surplombons la côte, ce qui nous offre un panorama grandiose sur la mer, les fleuves, les anciennes mines dans les montagnes solitaires et les immenses forêts de niaoulis. Après une belle descente et quelques passages de radiers, nous longeons la mer qui s’étend à l’infini, changeant sans cesse au rythme de la marée et de l’ensoleillement, les cocotiers agitant mollement leurs palmes, les habitations blotties dans la végétation s’égrenant le long de la route : Thio-Mission, Saint Philippo 1, Saint Philippo 2, Port-Bouquet, Grand Borendi, Saint Jean Baptiste, Petit Borendi (que de saints)… Ici tout est authentique, la nature est sauvage et l’habitat uniquement kanak : pas d’hôtel ni de boîte de nuit, pas de restaurant ni de cinéma, pas de magasin ni de banque… et presque pas de toutous. La plage du Petit Borendi est même difficilement accessible à un véhicule normal vu la piste boueuse de derniers Km, mais notre vaillante Logan est passée, elle a juste viré au rouge – latérite.

Passons deux nuits chez Julia, logement chez l’habitant. Le chauffe-eau n’est toujours pas réparé et on a beau être en NC une douche froide reste froide (surtout l’hiver !). Le règlement intérieur nous laisse rêveurs, comment faut-il interpréter cette phrase… Un dernier point : il faut emporter des couvertures, les gîtes n’en fournissent pas suffisamment et les nuits en ce moment sont froides. Bien évidemment il n’y a pas de chauffage dans les chambres.

 

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…Ne pas consommer au lit

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Une structure ou « monument » que nous rencontrons bien souvent à l’entrée d’une tribu

 

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Là aussi, quelle interprétation !

 

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Rêverie en bord de plage

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Sport mais pas baignage

 

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Pluie et soleil

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Un bref instant de magie…

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… il faut juste être là au bon moment

Après cet épisode « Côte Oubliée », nous partons de Thio pour aller vers Canala via la route à horaire que j’appellerais bien « Route Oubliée ». Il s’agit d’une portion de route ou plutôt piste étroite dans la montagne que l’on ne peut franchir qu’à certaines heures, les heures impaires depuis Thio, les heures paires en sens inverse. Il y a 13 km de piste et il ne faut pas loin d’une heure pour la parcourir. Petit problème supplémentaire : les locaux se « f… » de la réglementation ! Résultat : nous croisons un véhicule mais il se range courtoisement dans le ravin… euh, sur le bas-côté sans rechigner. Autre problème, on ne sait pas où exactement la section à horaire démarre. Et dernière remarque, la piste qui descend vers Canala, large mais pentue est en latérite, par temps de pluie bonjour les glissades.

 

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On voit la piste sur la droite

 

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L’interdiction du bas ne figure pas sur le panneau opposé du côté Thio. Allez comprendre !

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Paysage magnifique et sauvage, ravin proche !

 

Nous passons donc par Canala, ou plutôt ses abords, ville indépendantiste et peu recommandée aux touristes, dixit les guides et même les Kanak, qui ne sont pas du secteur bien sûr, pour cause de caillassage de la part de quelques jeunes excités et probablement sous l’effet de quelques substances illicites fort courantes en NC et vendues sous la forme de pack de 1 L ou 1 kg comme le lait ou en pack de 12 canettes. Nous n’avons pas eu de problèmes et les gens rencontrés ont été fort courtois.

 

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L’église Sainte Thérèse à la mission catholique

 

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L’église Sainte Thérèse à la mission catholique. Un petit air d’Opéra de Sydney, a trouvé Martine.

 

Avant Canala, nous sommes passés dans un petit village, Nakéty, un peu par erreur, car ici les poteaux indicateurs sont rares, et sommes tombés sur la tombe d’Eloi Machoro, né en 1945 et mort le 12 janvier 1985 près de La Foa, est un homme politique indépendantiste kanak de l'UC (Union calédonienne) un des partis politiques composant le FLNKS en Nouvelle-Calédonie.

 

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Éloi Machoro, né en 1945 et mort le 12 janvier 1985 près de La Foa, est un homme politique indépendantiste kanak de l'UC (Union calédonienne) un des partis politiques composant le FLNKS en Nouvelle-Calédonie.

(Source wikipédia)

 

Pour terminer cette chronique « Fête Nationale », hier soir à Nouméa, pas le moindre bruit de pétard. Nous ne savons même pas si le feu d’artifice a été tiré, il pleuvait fort. Les infos disent que les festivités ont eu lieu quand même.

 

20 JUILLET

Hier soir, nous sommes allés avec Isabelle dans un excellent restaurant gastronomique situé dans la baie de l’Orphelinat, Marmite et tire-bouchon. Le décor sobre et sans chichi frappe toutefois dès l’arrivée par une impressionnante cave à vin occupant un mur tout entier. Nous avons dégusté (sans attendre : un bon point pour les impatients) un filet de bœuf accompagné d’une poêlée de champignons et d’une purée maison, du mahi-mahi à l’algue nori à la japonaise, du marlineau mi-cuit aux crevettes avec son petit flan et sa crème de crustacés, des sphères de mousse au chocolat avec leurs noisetines, une verrine à la pistache … le tout arrosé d’un gewurztraminer parfumé et savoureux. Les restaurants ne manquent pas à Nouméa, mais celui-ci est vraiment à retenir. Du reste, si on consulte son site, on constate que le menu est constamment renouvelé, ce qui est un critère de grande qualité.

Au fait, pourquoi la baie s’appelle-t-elle « Baie de l’Orphelinat » ? Le premier qui trouvera mériterait (désolés pour ce conditionnel !) un dîner à cette adresse.

 

 

 

 

 

La salle est classique et simple…

… mais les desserts , c’est trop…  !!!

Ici les sphères de mousse au chocolat

 

21 JUILLET

Pourquoi « Baie de l’Orphelinat » ? A cause d’un orphelinat créé ici par le frère Antonio, en 1880. Quinze ans plus tard, les locaux de l'orphelinat furent transformés en lazaret (dispensaire) pour les lépreux Ensuite début XXème  siècle, ces mêmes locaux servirent à accueillir les immigrants javanais venus travailler dans les mines.

La lèpre a longtemps sévi en NC et je trouve un article sur le web parlant d’un village de lépreux en 1958.

Et apparemment la lèpre existe encore (dernières stat’ trouvées : 2007), à cause des squatts urbains (+/- bidonvilles qui « mitent » Noum’) dans lesquels les conditions d’hygiène sont déplorables. La lèpre est toujours présente en Polynésie.

 

23 JUILLET

Lors du recensement effectué entre le 26 août et le 22 septembre 2014, les personnes interrogées avaient la possibilité de déclarer une appartenance communautaire. C’est une spécificité locale. Normalement les organismes de sondage n’ont pas le droit de classer par ethnie.

 

Statistiques ethniques : l'exception calédonienne

La loi du 6 janvier 1978 dispose qu'il est "interdit de collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques [...] des personnes". Toutefois, des dérogations sont possibles, à condition de respecter certains critères (consentement, anonymisation, justification de "l'intérêt public", etc.).
En Nouvelle-Calédonie, tous les recensements effectués depuis la Seconde Guerre mondiale (à l'exception de celui de 2004) font état de la "communauté d'appartenance" des habitants du Caillou. Comme aux Etats-Unis ou au Grande-Bretagne, les personnes interrogées en Nouvelle-Calédonie sont amenées à déclarer leur appartenance communautaire 

http://www.la1ere.fr/2015/07/20/nouvelle-caledonie-les-kanak-representent-la-premiere-communaute-272359.html

 

Au recensement de 2014, la Nouvelle-Calédonie comptait 268 767 habitants et voici la répartition obtenue les kanak sont « seulement » à +/- 40 %.

 

population NC

(a)     : “Autres” : les autres asiatiques, plusieurs communautés, les non-déclarés et autres.

Ça laisse présager de drôles de résultats au référendum sur l’indépendance qui devrait se tenir en 2018.

 

 

 

 

 

A l'approche du référendum d'autodétermination, prévu au plus tard en 2018, ces données démographiques revêtent une importance particulière. Lors du comité des signataires extraordinaire du 5 juin, il a été convenu que toutes les personnes nées en Nouvelle-Calédonie et déjà inscrites sur les listes des élections provinciales seraient automatiquement inscrites sur la liste référendaire. De même, tout jeune Calédonien, né après 1989, et dont un des parents a voté lors de la consultation de 1998, sera lui aussi inscrit d'office sur la liste référendaire. Les Kanak de statut coutumier sont eux aussi inscrits automatiquement. Le projet de loi modifiant la loi organique en ce sens a été adopté par l'Assemblée nationale et le Sénat. (même source que plus haut)

 

28 JUILLET

La météo s’est mise au beau fixe depuis vendredi, il fait beau et chaud le jour (contrepèterie belge), un peu frais la nuit, surtout au moment du coucher de soleil où se lève un vent froid mais qui disparaît au bout d’une heure ou deux.

Et surtout, les baleines sont là. Il s’agit des baleines à bosse qui vivent dans l’Antarctique et qui migrent chaque année pour venir dans les eaux chaudes de NC entre juillet et septembre pour mettre bas et s’accoupler.

Donc hier, ce fut une journée « baleines ». Départ vers les 6 h 30 de Nouméa à bord d’un gros catamaran pour aller à la chasse… photographique seulement.

A peine une heure de navigation et nous tombons sur une maman et son petit probablement âgé de moins d’une semaine nous dit le skipper. Nous sommes encore en face de Noum’ ou presque. La maman doit allaiter son petit et nous l’observons pendant une demi-heure, le bateau restant à une centaine de mètres pour ne pas déranger. On voit bien nettement la mère et son petit très clair qui tourne autour. Au bout de la demi-heure, temps règlementaire d’observation, nous repartons en direction du sud pour trouver d’autres bêbêtes mais rien, nada, peau d’sauss. Des observateurs à terre, tout au sud de la Grande Terre, qui sont là pour guider les bateaux d’observation, ne voient rien non plus. Nous nous contenterons de la vue d’une bande de dauphins, une dizaine, mais qui restent au loin et ne daignent pas venir jouer avec le bateau. Au retour, le soir, nous croisons de nouveau la mère et son petit. Elle manifeste un comportement qui montre qu’elle en a ras l’bol de nous voir. L’observation est écourtée.

On ne peut pas dire que la sortie fut décevante mais nous aurions aimé les voir sauter, frapper de la queue, etc. Ce sera peut-être pour une autre fois.

Les photos réalisées ne sont pas extraordinaires, mais c’est ainsi.

 

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Non, ce n’est pas un tronc d’arbre

 

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Farniente en attendant des baleines

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Voiles en ciseau, ici on dit en papillon

 

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Magnifique coucher de soleil…

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… en arrivant sur Noum’

 

Au fait, pourquoi ce nom de baleine à bosse ?

 

30 JUILLET

Le nom de baleine à bosse vient tout simplement de sa silhouette quand elle plonge (elle sonde, disent les spécialistes). Au moment de plonger elle se courbe et on voit comme une bosse.

La vidéo sur notre petite escapade « baleine » est maintenant disponible. Rien de bien spectaculaire mais c’est ainsi !

 

4 AOÛT

 

 

 

Un tout petit billet pour dire que nous sommes toujours en vie et que nous n’oublions pas le blog.

 Simplement, la routine étant bien installée, nous n’avons pas grand-chose à dire, on ne peut pas être en vadrouille tout le temps.

Martine fait partie d’une chorale à Nouméa car elle aime bien chanter. Aujourd’hui,  concert dans une maison de retraite à Dumbéa, à une vingtaine de kms de Nouméa. Grande tenue de gala (!) pour les ‘tits vieux. Faut pas tenir compte des « claquettes » qui n’iront pas à la représentation !

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6 AOÛT

Hier soir, grand bal au lycée ! Eh oui ! à chaque veille de vacances, l’internat organise une petite fête réservée aux pensionnaires parmi lesquels on compte les élèves du Juvénat. Après les fêtes de Pâques et l’élection de Miss Internat et de Mister Internat, nous avons eu droit ce mercredi à une soirée dansante immédiatement après le dîner à la cantine. La salle du foyer avait été décorée de ballons et de papiers de couleur, il y avait un bar (sans alcool !) et un petit buffet, et surtout un DJ aux commandes d’une sono assourdissante. Tous s’étaient vêtus avec soin, notamment les filles très mignonnes dans des tenues très coquettes et parfois même très sexy. Dès que retentirent les premières notes, Mme Dominique, la CPE, donna la consigne d’éteindre les lumières et les danseurs commencèrent à se déchaîner sur la piste, et plus si affinité… , au son d’une musique endiablée. Les répétiteurs, en raison de leur âge sans doute, avaient droit aux sièges capitonnés, mais vu la puissance du son, beaucoup d’entre eux préférèrent suivre la fête depuis l’extérieur. Peu avant la fin, les cuisiniers apportèrent un énorme gâteau au chocolat délicieux, ce qui marqua, pour nous du moins, le clou de la soirée.

Encore deux journées de cours ce jeudi et vendredi, et tous seront en vacances demain soir, et nous aussi du coup.

 

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Belle déco

 

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Buvette

 

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Sur son 31 !

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Miam !!! Fait par les cuistots de la cantine, ici on n’a pas encore la prétention de dire « restaurant scolaire »

 

8 AOÛT

Il faut être à Nouméa pour aller au festival du film ibérique de… Villeurbanne ! Explication : à Noum’, il y a un lien avec le festival de Villeurbanne d’où le passage de films ibériques. Nous sommes allées voir cette aprèm’ « Rêves d’or ».

 

Rêves d’or : drame mexicain de Diego Quemada-Diez (2013). Durée : 1h40.

Originaires du Guatemala, Juan, Sara et Samuel aspirent à une vie meilleure et tentent de se rendre aux États-Unis. Pendant leur périple à travers le Mexique, ils rencontrent Chauk, un indien du Chiapas ne parlant pas l’espagnol et qui se joint à eux.

Mais, lors de leur voyage dans des trains de marchandises ou le long des voies de chemin de f er, ils devront affronter une dure et violente réalité

 

Ce film était projeté au Centre d’Art, bâtiment affecté à cette fonction depuis 1996 ; auparavant c’était la maison d’arrêt construite ici en 1881, avant d’être transférée en 1939 au Camp-Est à l’île Nou : à proximité se dressait la guillotine lors des exécutions, l’emplacement est à présent marqué par une croix.

 

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Là, en face de la prison,  se tenait la guillotine.

Une croix commémore l’emplacement.

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La prison a été transformée en centre d’art.

 

Autre innovation, nous avons acheté au marché un crabe de palétuvier, une belle bête certes … mais dans laquelle il n’y a manifestement pas beaucoup à manger.

 

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Le crabe

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Bataille pour extraire la chair

 

11 AOÛT

Ce sont les vacances, nous sommes donc partis dans le Grand Sud comme on dit ici. Nous sommes allés à la réserve du Cap N’Doua d’où l’on peut voir avec de puissantes jumelles et … beaucoup de chance des baleines. Effectivement, nous avons cru apercevoir un souffle, observation confirmée par un autre visiteur quand même. Mais bon, avec les yeux de la foi…

 

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Nous sommes passés aussi par l’usine de traitement du nickel (Goro Nickel), quel contraste, à quelques kms de distance !

 

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Nous n’en dirons guère plus aujourd’hui car nous devons penser à préparer nos bagages pour Ouvéa, nous partons demain matin. Ah, c’est dur les vacances !

 

 

 

12 AOÛT

Partis de l’aérodrome de Magenta à 9h20, nous sommes arrivés à 10h à celui d’Ouvéa à proximité de Fayaoué, le plus gros village de l’île.

 

 

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Pas gros l’avion…

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… et tout petit l’aéroport.

En plus, la piste ultra-courte impose un freinage violent à l’arrivée !

 

Ensuite au volant de notre voiture de location, direction chez Dydyce, lieu du gîte que nous avions réservé. Puis plein Nord : arrêts au wharf en construction, futur débarcadère qui permettra aux gros bateaux de passagers de relier à nouveau Ouvéa à la Grande Terre ; et à côté à l’huilerie qui fournit Enercal en huile de coco ce qui assure à l’île son auto-suffisance en électricité, puis à la savonnerie qui utilise également une partie de cette huile ; au monument dédié aux dix-neuf victimes kanak de la prise d’otages de 1988.Après quoi, passage au Trou bleu d’Hanawa, puis au col de Casse-cou (qui doit bien culminer à 10 mètres au-dessus du niveau de la mer, et sur lequel, selon le guide, « on s’élève en suivant une route en lacets »).

 

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Le monument des 19

 

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Ancien et nouveau wharf

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Noix de coco séchée, prête à l’extraction de l’huile…

 

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… puis savon, en utilisant l’huile extraite.

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Séchage de la pulpe de coco…

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… dans des fours alimentés par les restes de noix de coco (la coque externe).

 

Tout au Nord, nous atteignons le district de saint Joseph : sa belle plage isolée de Tibéria dans la tribu d’Ohniat, l’église de Wénéki et sa magnifique voûte en berceau, le Trou aux Tortues plus spectaculaire encore que le Trou bleu.

 

 

 

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Plage de Tibéria

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Saint Joseph et sa voûte

 

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Trou aux Tortues mais point de tortues (apportées par les habitants).

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La campagne.

 

Nous poursuivons en direction de Teouta à la poursuite de la perruche d’Ouvéa, célèbre espèce endémique friande de graines de papaye : nous apercevons le superbe oiseau coloré sans réussir toutefois à le prendre en photo. Nous terminons par une portion de l’extraordinaire plage ouest (25 km) avec vue sur le coucher du soleil et les Pléiades du Nord. En chemin, nous avons vu pas mal de séchoirs à noix de coco au milieu d’immenses cocoteraies : il s’agit de fournir sa matière première à l’huilerie qui l’achète à 80/100 francs le kilo. Demain, nous nous intéresserons au sud de l’île …

 

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Coucher de soleil sur les Pléiades du nord.

 

13 AOÛT

Dépités de n’avoir pas mieux approché hier la perruche d’Ouvéa, nous décidons de faire appel aux services d’un guide local recommandé par l’office de tourisme, Jean-Baptiste dit JB : ce dernier nous conduit dans les bois où il nous fait entendre le bel oiseau, il nous montre aussi son nid, mais finalement nous ne ferons qu’apercevoir une femelle craintive à notre approche qui disparaît lorsqu’il se met à pleuvoir ; nous aurons tout de même vu un piège à crabe de cocotier et JB aura gravé nos prénoms dans les arbres…

 

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Piège tout simple. On met une noix de coco devant l’entrée du terrier, le crabe est attiré, on le capture quand il est attablé !!!

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Nos noms sont maintenant gravés à Ouvéa !!!

 

Nous nous dirigeons ensuite vers le Sud, avec un arrêt sur le pont de Mouli, ouvrage d’art achevé en 1984 qui permet de relier la petite île de Mouli au reste de l’île : de là nous contemplons les imposantes falaises de Lékiny et la toute proche île de Fayawa ; sous le pont passent toutes sortes de poissons que nous ne reconnaissons pas, nous identifions toutefois une raie, une carangue (à dire vrai, c’est une dame à côté de nous qui nous donne ce nom) et même trois requins ce qui excite fort un petit garçon venu là lui aussi en curieux.

 

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Le pont sous un ciel bas et lourd…

C’est le seul ouvrage d’art de l’île.

 

 

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Plein de vie dans le lagon

 

Plus loin vers le sud, une pancarte nous apprend que nous pénétrons dans une zone de nidification de puffins du Pacifique présents d’octobre à mai : ils sont donc malheureusement partis ! Nous longeons le plus grand hôtel d’Ouvéa, Paradis d’Ouvéa, constitué de bungalows massifs face à la magnifique plage de sable blanc et au lagon turquoise (prix des bungalows : 300 à 600 € la nuit, inutile de dire que l’hôtel est VIDE quasiment en permanence). Nous poursuivons jusqu’à l’extrême sud, un cap sauvage et battu par les vents constitué d’énormes récifs coralliens morts ; au loin se détachent sur l’horizon de minuscules îlots : les Pléiades du Sud.

Demain vendredi doit débuter la fête du walei (une igname très sucrée) ; le temps nous sera-t-il plus propice qu’en ce jeudi pluvieux ?

 

14 AOÛT

La Nouvelle Calédonie, et particulièrement les îles, organise toutes sortes de fêtes agricoles destinées à promouvoir ses produits : c’est ainsi que nous sommes allés début mai à Maré dans la tribu de Nece pour la fête de l’avocat ; il s’agissait d’une fête bien rodée depuis plus de vingt ans qui amène par bateau des quantités de touristes. A Ouvéa qu’on ne peut rallier pour l’instant que par avion, la fête du walei organisée par la tribu de Héo depuis sept ans seulement est un peu moins au point et draine beaucoup moins de curieux. Le programme annonçait le début de la fête à 7h30 avec l’installation des stands puis à 8h avec le temps de parole réservé aux officiels … Nous, nous sommes arrivés à 9h et rien n’avait encore eu lieu ; nous avons eu le temps de discuter avec la femme du maire, une française mariée à un kanak depuis 1979 et relativement pessimiste semble-t-il face à la situation actuelle. Nous sommes retournés nous promener puis revenus ; enfin à onze heures moins le quart les palabres ont débuté, avec accueil puis remerciement du représentant du chef, de celui de la province, de celui de l’ADIL, du maire … le tout entrecoupé de transitions de la part du présentateur-animateur. Après quoi, nous avons assisté aux danses des hommes de la tribu au son des chants des femmes de la tribu.

 

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Patience, la fête va commencer !

 

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Danse locale, pas très dynamique.

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Un stand avec une déco végétale.

 

La fête s’est poursuivie avec une dégustation du walei accommodé en bougna au poulet, au poisson, à la roussette … Nous n’avons pas assisté au concours de rapeurs de noix de coco ou au concours de pêche : nous avons préféré retrouver la magnifique plage du côté Ouest, où nous avons pu observer sternes, étoiles de mer, concombres de mer dans la solitude la plus complète ; cette île est véritablement un joyau !

 

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Plage déserte.

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Holothuries ou concombres de mer.

 

16 AOÛT

Aujourd’hui nous sommes allés à la foire agricole de Bourail. Il faut être en NC pour aller à une foire agricole !

Lever tôt – 6 h – pour arriver à temps et assister à une démonstration de bucheronnage par le champion du monde de la discipline, rien que ça. Le dit champion, Jason de son prénom, nationalité néozélandaise est un beau bébé de 1,94 m pour 138 kg. Même pas gros, quand on le voit. Il te coupe une bille de bois de 40 cm de diamètre en moins de 30 secondes ! Il y avait aussi d’autres démonstrations avec tronçonneuses. De vrais jeux de broussards quoi.

 

 

 

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Le site de la foire

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Le beau bébé à l’œuvre

 

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Un jeu dont nous avons oublié de parler : le lancer de hache

 

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Tonds le mouton …

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… et file la laine

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Oh qu’il est gros mon tracteur !

 

Ensuite, visite de différents stands avec de beaux tracteurs monstrueux qui ont des roues plus grandes que moi, petit FX. Et pause casse-croûte avant d’attaquer le clou de la fête l’aprèm’.

Le clou c’est le rodéo évidemment. Ça commence par des rodéos sur cheval : il faut rester sur un cheval fougueux au moins 8 secondes tout en l’éperonnant un maximum de fois !!! Certains tiennent largement le temps imposé, d’autres sont éjectés en moins de 2. Les rodéos sont entrecoupés de séance de course à cheval  après un veau que l’on doit plaquer à terre. Pas facile comme manœuvre. Ne pas oublier aussi le lâcher de gorets dans le corral, le premier spectateur qui l’attrape l’emporte. Enfin, le clou du clou, le rodéo sur bovin : là, une seule règle, rester le plus longtemps possible et tomber le plus loin de la bête en furie qui cherche à se venger d’avoir été chevauchée, pardon, « bovinchée » !

 

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Ça secoue

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Aïe !

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Nous voulions assister également à un concours de tonte de moutons, mais nous sommes arrivés trop tard, c’était déjà fini ; en revanche une visiteuse s’exerçait à filer la laine. Il y avait aussi un stand de dégustation de miel, un autre pour promouvoir le vétiver ; nous avons admiré de beaux étals de fruits et légumes, et succombé à la tentation de goûter les fraises de Païta (1250 francs une barquette de 500 grammes), assez bonnes, je dois dire. Pour finir, nous avons vibré aux danses de fiers guerriers wallisiens, puis à celles de gracieuses Tahitiennes particulièrement habiles à onduler des fesses.

 

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Faut attendre les vidéos pour voir onduler les popotins

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Les fiers guerriers wallisiens

 

Nous terminons cette journée à Bourail en revenant sur la baie des Tortues et en poursuivant par la baie des Amoureux que nous n’avions pas parcourue lors de notre premier passage.

 

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17 AOÛT

Les rouleurs sont en grève depuis 13 jours. Les rouleurs, ce sont des camionneurs qui transportent le minerai depuis la mine jusqu’au port d’embarquement ou l’usine. Ils veulent plus de rotations et demandent d’exporter du minerai vers la Chine pour augmenter la quantité de travail mais le gouvernement refuse. Résultat : blocage des négociations et blocage du dépôt d’hydrocarbures de Noum’ et panique dans les stations d’essence.

 

18 AOÛT

Ce matin, nous avons à nouveau rejoint l’aérodrome de Magenta, afin de découvrir une nouvelle île : laquelle ? Qui saura le dire ?

Au volant de notre voiture de location, nous rallions la plage de la baie de Kuto au magnifique sable blanc et lumineux, aussi doux et fin que du talc. Parmi les cocotiers et les pins colonnaires, beaucoup de stands touristiques accueillent là les nombreux croisiéristes australiens débarqués pour la journée de leur magnifique paquebot mouillé au large, car trop gros pour accéder au wharf. Dans la baie saint Maurice, nous admirons la statue de saint Maurice entourée des totems de chacune des tribus de l’île : elle commémore la première messe catholique célébrée dans l’île ainsi que les morts tombés en 14-18. Nous poursuivons jusqu’à Vao, le bourg principal. Il y a là la massive église Notre-Dame-de-l’Assomption, construite en 1860  en partie par les bagnards, avec son beau plafond de bois ; derrière l’église, un charmant petit sentier grimpe jusqu’à un oratoire, Notre-Dame-de-la-Salette, d’où l’on profite d’un superbe panorama.

 

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Saint Maurice entourée des totems

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Notre-Dame-de-l’Assomption

 

 Le long de la baie  saint Joseph, les pirogues attendent les touristes sur les eaux turquoise : un bien agréable spectacle pour notre pique-nique. Puis nous remontons vers le Nord à la découverte de la grotte de la reine Hortense : on y accède par un chemin forestier au sein d’une explosion végétale de fougères, bananiers, papayers et autres plantes tropicales luxuriantes ; puis nous découvrons la grotte creusée dans la falaise calcaire avec ses stalactites et ses stalagmites ; la femme d’un chef, Hortense, vint dit-on s’y réfugier en 1855 pour échapper aux conflits qui opposaient plusieurs tribus.

 

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Enfin, nous piquons vers l’Est et la baie d’Oro, à la recherche de la célèbre piscine naturelle dont parlent tous les guides et les prospectus.

 

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Nous nous perdons un peu en route, victimes de notre gourmandise, car nous nous détournons du chemin afin de repérer le snack Kou-Gny réputé pour ses langoustes ; les lieux sont splendides et déserts, les Australiens ont regagné leur paquebot : nous reviendrons.

Alors, cette île ?

 

19 AOÛT

Oui, nous sommes bien sur l’île des Pins : bravo à la fidèle lectrice qui nous a donné immédiatement la bonne réponse.

Aujourd’hui, pas de veine, il pleut ! Pour nous consoler, nous commandons à notre hôte des langoustes pour ce soir ; en effet les propriétaires du Kou-Gny ont pour l’instant fermé leur établissement pour pouvoir enterrer leur grand-mère, nous mangerons donc nos langoustes au gîte et non pas au bord de la plage.

Puis c’est la visite des vestiges du bagne où, à partir de 1872, passèrent 3000 communards (20000 d’entre eux avaient été fusillés en France, et ceux qui vinrent ici eurent finalement plus de chance), une centaine d’ « Arabes » (en fait des Berbères kabyles algériens qui s’étaient révoltés en mars 1871) et 750 Kanak après la révolte de 1878 menée sur la Grande Terre par le chef Ataï (là aussi 1000 Kanak avaient déjà péri sur place au cours de la révolte). Il reste peu de choses, car toutes ces terres de la façade ouest de l’île, dont on avait alors spolié les habitants, ont été restituées à la population à partir de 1911/1912 à la date de la fermeture du bagne.

 

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Le bâtiment principal du bagne

 

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Des restes de cellules

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Le couvent : on ne sait pas à quoi ça correspond

 

Le temps maussade convient bien à ces tristes ruines envahies par la végétation ; les cellules sont  installées dans des bâtiments voûtés au sein d’une immense enceinte aux murs gigantesques, tandis qu’à l’arrière on aperçoit un château d’eau toujours fonctionnel paraît-il. Ensuite, c’est ce qu’une pancarte intitule le « couvent » ; il n’en reste pas grand-chose et nous ne voyons guère le rapport avec des prisonniers politiques. Enfin, nous terminons notre émouvante visite par le cimetière des Déportés ; une pyramide et  240 tombes anonymes (à l’exception de deux d’entre elles) commémorent les exilés qui périrent ici entre 1872 et 1880 ; l’absence de tout symbole religieux rappelle leur hostilité à l’Eglise. Une plaque énumère à proximité les noms des disparus, y compris ceux des femmes et des enfants ainsi que de ceux qui tentèrent de s’évader par la mer.

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Le cimetière des déportés

 

Nous poursuivons vers le Nord jusqu’à la Grotte de la Troisième, ainsi nommée car à l’époque pénitentiaire la zone s’appelait la « troisième commune ». Il faut la trouver au bout d’un sentier au sein d’une profonde forêt à la luxuriance désordonnée. La grotte est impressionnante, mais nous n’allons pas très loin : le fond rempli d’eau est réservé aux plongeurs confirmés. Quelques balayages de lampe de poche nous suffisent !

 

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Plus au Nord, nous cherchons en vain le mémorial dédié aux Algériens déportés au bagne en 1873 : l’un nous dit qu’il se trouve dans un champ d’ignames, pour l’autre c’est dans une forêt, et il n’y a aucune pancarte !

Enfin tout au Nord de l’île, nous nous dirigeons vers la baie des Crabes, immense plage pleine de sable vaseux ; nous n’avons pas vu les crabes, mais de nombreux oiseaux ravis de patauger et de voler dans ces étendues spongieuses et détrempées.

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Oiseau à déterminer

 

Des vidéos, Cap N’Doua et Ouvéa sont visibles, bonne visite.
Pour les belles tahitiennes, patience !

 

20 AOÛT

Ce matin, un temps plus propice nous a incités à partir en randonnée en direction du point culminant de l’île, le Pic N’ga qui culmine à 262 mètres : une partie en pente abrupte, des passages où le chemin semble perdu, mais au bout d’une petite marche (une heure et demie) une vue superbe à 360° selon le guide, mais surtout sur la baie de Kuto, l’îlot Brosse (eh, oui ! il ressemble à une brosse) et la presqu’île de l’embarcadère qui se découpent sur la mer turquoise. La descente est plus rapide car certain ventre (je ne dirai pas lequel !) se montre très affamé.

 

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A vous de voir la brosse

 

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A votre bon cœur !

 

Après le pique-nique, nous repartons en direction de la piscine naturelle où nous nous baignons en espérant comme on nous l’avait promis nager au milieu des poissons : c’est bien exagéré, à nous deux nous en voyons un seul ! De plus, la pluie nous amène à nous rhabiller rapidement.

 

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La piscine naturelle

 

La journée se termine par de belles promenades dans la forêt et sur le doux sable de la plage.

 

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Un hôtel noyé dans la forêt

 

21 AOÛT

Le couvent du bagne était en fait l’hôpital tenu par des sœurs d’où le nom…

Nous avons effectué ce matin une magnifique balade en pirogue ; les pirogues sont faites ici à partir de pins colonnaires et de planches de bois importées de Nouméa, mais munies de moteur et principalement destinées aux touristes (les habitants usent de moyens plus sophistiqués). Nous sommes partis de la baie Saint Joseph avec d’autres personnes (au total, nous étions une douzaine, je pense) et nous avons fait un très beau circuit à l’intérieur de la baie d’Upi au milieu de rochers de formes et de tailles variables et d’autres pirogues aux voiles blanches ; les eaux claires et transparentes laissaient voir le fond de sable et de rochers, nous avons même aperçu une énorme tortue ; les rivages sauvages avec leurs cocotiers et leurs pins colonnaires dessinaient un fabuleux écrin vert. La plupart des voyageurs ont débarqué en route pour un pique-nique et une baignade à la piscine naturelle, tandis qu’un couple et son bébé poursuivaient comme nous la navigation : un excellent moment tantôt au soleil, tantôt sous une averse.

 

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L’après-midi, nous avons fait une bien agréable promenade dans la forêt entre la baie d’Oro et la baie d’Upi, avec pour seuls compagnons des oiseaux qui chantaient sans vouloir se montrer et un crabe imprudent qui était en train de traverser (à reculons) le chemin lors de notre passage.

 

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Entre temps, une  passante s’était introduite quasiment de force dans la voiture nous invitant à changer notre direction pour la conduire à l’épicerie et allumant d’autorité la radio pour, disait-elle connaître les nouvelles : stupéfaits par son aplomb, nous sommes restés sans réaction un bon moment, mais nous avons tout de même décliné ses offres de services à nous guider dans la suite de notre périple. Hier nous avons pris en charge, mais de bon gré cette fois, un autre auto-stoppeur pittoresque lui aussi, qui n’a pas pu mener à bien sa vocation d’avocat et est devenu peintre en bâtiment, non sans avoir engendré plusieurs enfants qu’il n’a pas reconnus.

 

22 AOÛT

Dernier jour à l’Île des Pins, nous en profitons pour réviser. Donc nouvelle visite du bagne sous le soleil. Ce qui nous permet de préciser que le bagne a été construit après le départ des politiques (1880) pour accueillir les droits communs.

Ensuite longue balade le long de la mer pour rejoindre la Baie des Rouleaux où il n’y a pas le moindre touriste mais seulement une bande d’enfants criant et courant en toute liberté.

 

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La Baie de Kuto avec le ferry, Béticio2, son sable aussi fin de du talc…

 

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… et sa baigneuse intrépide, pas chaude l’eau !

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Une plage de corail : pas confortable !

 

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Baie des Rouleaux

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La maison du médecin du bagne, maintenant gendarmerie

 

Après-midi : passage par un chantier naval de pirogues, découverte du mémorial des arabes (c’est ainsi que sont appelés les Kabyles déportés en NC) puis avion pour Nouméa, snif c’est la fin des vacances.

 

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Le mémorial aux Arabes

 

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Cette photo permet de comprendre comment sont faites les pirogues locales

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C’est un pin colonnaire qui va servir pour la coque de la pirogue

 

Bilan sur nos visites des îles, Maré, Ouvéa et les Pins :

Ça vaut le déplacement, toutes ont leur charme particulier.

Du point de vue pratique : il faut avoir une voiture, ça permet d’être libre, ceci dit le stop marche bien. Difficulté de ravitaillement sur l’Île des Pins, 3 petites épicerie, il faut faire les 3, éloignées les unes des autres, pour arriver à constituer un pique-nique.

 

Nous prenons un taxi, la « chauffeuse » nous fait part de son exaspération de voir les routes bloquées par les rouleurs depuis lundi.

Nous allons faire des courses et découvrons les rayons du magasin vides : plus de yaourts, pain, légumes, lait, œufs, etc. on va finir par crever la dalle !!!

 

23 AOÛT

Durant ces belles vacances, nous avions oublié la situation à Nouméa : depuis 18 jours, les rouleurs sont en grève, et depuis une semaine Nouméa est littéralement assiégée, tous les moyens d’accès étant bloqués y compris depuis hier les accès maritimes. Les conséquences se font déjà sentir avec une économie paralysée, des magasins vides de produits frais, le carburant qui n’est plus réapprovisionné. Nous-mêmes ce soir, nous n’irons pas au Juvénat car les internats sont fermés. Hier soir dans la nuit, un automobiliste a même trouvé la mort en s’encastrant à vive allure dans le barrage de Ko We Kara que les grévistes avaient quitté sans l’éclairer ni le signaler.

 

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La une du canard local

 

 

 

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Z’y vont pas de main morte !

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Ici on ne déverse pas de fumier mais de la latérite

 

Comment en est-on arrivé là ?

Les indépendantistes, dont le Palika et l’Union calédonienne, ont une doctrine à long terme sur le nickel, qui est, selon eux la richesse principale du pays. La province Nord dont le président est Paul Néaoutyne  (Palika) détient du reste majoritairement la SMSP (Société minière du Sud Pacifique) dont André Dang est le PDG. Ils ont mis au point en 2009 un schéma minier en vue de planifier la production et l’exportation du minerai, excluant la Chine qui est en train d’en casser les prix et de le dévaluer.

Les Républicains (ex Rassemblement-UMP) anti-indépendantistes et libéraux en matière économique, quant à eux, souhaitent profiter des occasions qui se présentent et incitent à vendre le nickel calédonien à la Chine. C’est également ce que souhaitent les propriétaires de mines plus modestes comme Wilfrid Maï. C’est dans ce camp que se trouvent les rouleurs en grève.

Mais ce qui complique encore les choses, c’est que certains rouleurs brandissent le drapeau du FLNKS et qu’inversement le schéma minier de 2009 est défendu par Calédonie Ensemble (mouvement non indépendantiste de centre droit) avec son leader Philippe Gomès et avec Philippe Germain, président du gouvernement.

Voilà ce que nous avons à peu près compris. Les négociations sont à l’arrêt et nous redoutons une guerre civile.

Pour plus d’infos, vous pouvez consulter http://caledosphere.com/2015/08/16/rouleurs-les-veritables-sources-du-conflit/

Combien de temps cela va-t-il durer, vous le saurez en lisant nos prochains billets.

 

24 AOÛT

 

Le scoop de la matinée : les rouleurs – bloqueurs auraient débloqué tous les barrages ou presque. Je mets au conditionnel car les infos ne sont pas tout à fait claires sur le sujet. La raison de ce brutal revirement vers 2 h du mat’ : les mines des bloqueurs sont… bloqués par des militants du Palika et de l'UC. Le conflit devient nettement politique, UC and C° contre Républicains. Ça devient aussi un peu un conflit nord – sud.

Affaire à suivre, nos reporters vont se rendre sur le terrain.

Nous trouvons ce matin, enfin, un article du Monde qui parle de la crise en NC.

Nous sommes allés en ville, ne traînent que quelques camions garés du côté des bâtiments du gouvernement.

Mais les rouleurs ont promis de revenir, l’affaire n’est pas réglée complétement.

 

 

27 AOÛT

Nous savons maintenant que si les rouleurs ont décampé nuitamment autant que rapidement, c’est tout simplement parce qu’ils avaient appris que les forces de l’ordre allaient dégager manu militari les barrages. Ils n’ont pas voulu, et c’est heureux, d’affrontement.  Actuellement, on en est au stade de la diplomatie avec un médiateur, Daniel Goa, président de l’Union Calédonienne.

Cette après-midi, visite de l’usine de traitement du minerai de nickel, usine de la SLN (Société Le Nickel, ils ne sont pas cassé la tête pour trouver un nom !), située à Doniambo, quartier de Nouméa, en bord de mer.

On nous a tout expliqué sur la manière d’obtenir du ferro-nickel à partir de roches, saprolites (ici, on appelle ça la garniérite : pourquoi ?) qui sont des péridotites altérées (ça c’est pour les connaisseurs) car tout le monde sait que la NC a une géologie très particulière, pour ceux qui ne savent pas, je vous indique une bonne lecture simple. Ceci dit, on tire aussi du nickel des latérites mais elles sont moins riches.

Comme il était interdit de faire des photos, nous vous mettons des photos issues du web.

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Vue générale du site : vous pouvez voir que c’est une grosse usine

 

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L’eau sert à refroidir les scories

 

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Un petit dumper, juste 40 T de chargement

 

 

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L’usine fonctionne 24 h / 24

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Chaud devant !

 

Je ne vais pas rentrer dans le détail du fonctionnement de l’usine. Tout est bien expliqué sur le web.

Ce que nous avons, entre autres retenu, c’est que c’est une industrie fort gourmande en énergie. Une centrale électrique au fioul lourd alimente l’usine qui va être remplacée par une centrale au charbon venant d’Australie. Bonjour le bilan carbone.

D’ailleurs, nous venons d’apprendre que la NC est en 5ème position pour le bilan carbone. C’est vraiment surprenant mais explicable : 3 usines de traitement du nickel + aucune installation solaire + pratiquement aucun ouvrage hydraulique + gros 4X4 = kolossale pollution !

29 AOÛT

COMMUNIQUE PLUTÔT LACONIQUE publié hier : Un accord signé dans la nuit de vendredi à samedi 29 août met fin au conflit entre les rouleurs, les exportateurs de Nickel et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

Mais quels sont les termes de l’accord, les journalistes locaux ne fournissent pas la moindre analyse de cette sortie de crise. La lecture du canard local d’aujourd’hui ne nous en apprend pas plus.

Ça y est, les vidéos de la Foire de Bourail et de l’Île des Pins sont en ligne (allez à la page d’accueil et cherchez !). Transmission non sans mal, il faut les envoyer entre minuit et 6 h du mat’, pour arriver à un résultat, et encore, il faut parfois s’y reprendre à plusieurs fois. Ça fait des nuits blanches.

 

31 AOÛT

Hier, dimanche, a pris fin un festival de chant choral célèbre ici, Les voix du Sud. Le principe en est simple, du 21 au 31 août, diverses chorales, dont Amadeus, celle de Martine, se produisent tour à tour durant une vingtaine de minutes avant de se réunir pour un chant commun final donné dans la cathédrale. Les répertoires sont très variés : jazz, gospel, sacré, profane, classique, variété, traditionnel… Cette année, la chorale à l’honneur était un ensemble mélanésien, Uilu : uilu est le nom que porte la fauvette à ventre jaune en langue hoot ma whaap ; c’est un excellent oiseau chanteur espiègle et annonciateur de bons présages. Pour clore le festival, Uilu nous a proposé un bel ensemble de chants traditionnels pré-européens. A vous de vous faire une idée, allez voir deux vidéos à l’adresse habituelle, vous y verrez la fameuse chorale et le chant final.

 

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La chorale Amadeus…

 

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… et Martine

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La chorale Uilu

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Le chant final : souffle le vent

 

4 SEPTEMBRE

Hier, nous étions libres de Juvénat et nous en avons profité pour aller revoir une dernière fois les baleines calédoniennes avant leur départ pour l’Antarctique. Nous étions plus nombreux, 15 ou 16 je crois, à bord d’un catamaran plus petit, Persée. Mais bien que ce soit un peu moins confortable, cela a été une merveilleuse journée en mer par un temps radieux. De plus, nous avons eu la chance de voir toutes sortes de baleines en plus grand nombre et de plus près : une mère et son baleineau, mais aussi tout un groupe de baleines qui s’en donnaient à cœur joie de plonger, de souffler, et même de chanter : grâce à l’hydrophone d’un bateau voisin, nous avons pu entendre le chant étrange d’un mâle vocalisant dans les profondeurs. Il paraît en effet que seuls les mâles chantent, pour une raison mal définie semble-t-il, pas forcément pour attirer les femelles, et qu’ils le font tout au fond de l’eau.

 

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Au début, elles sont « pépère »

 

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Puis elles jouent…

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… elles plongent

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… et elles soufflent

 

5 SEPTEMBRE

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Il y a un groupe politique, ici en NC qui s’appelle le RUMP (rassemblement UMP, z’ont pas adopté la nouvelle terminologie française). Savez-vous ce que veut dire rump en anglais ? Croupion ! D’ici à penser que c’est un parti croupion…

 

Comme il ne faisait pas très beau, cette aprèm’ nous sommes allés voir une expo sur des affiches de la Grande Guerre à la maison Higginson (Higginson est un des cofondateurs de la SLN avec Garnier and C°), expo déjà présentée à Paris, Avallon, Lyon et Perth. Il s’agit d’une très belle collection d’affiches de propagande réunie par le collectionneur Pierre Grézard que nous avons rencontré en personne sur les lieux de l’exposition et qui a aimablement répondu à nos questions.

 

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8 SEPTEMBRE

 

Quand ma mémoire

 

Quand ma mémoire

ne sera plus qu’immatérielle

ainsi que tout mon être

unie en poussière

à la terre des ancêtres

elle sera peut-être braise

de feu couvant sous la cendre

brise de terre au soleil

trace de pas sur l’herbe

mouillée de rosée lunaire

libellule en courant d’air

coccinelle rebelle au deuil

complainte de tourterelle

brindille au fil de l’eau

ou petit brin de vent frais

entre les pins colonnaires

 

Radio cocotier numérik

 

Micro-monde

insulaire

île miniature

invisible

sur la carte

micro-monde

à micro-ondes

sur un tel

sur une telle

à longueur

de journée

aujourd’hui

comme hier

à la télé

la vidéo

le bingo

l’ordi

le portable

le facebook

où les langues

se délient

et s’étirent

sans fin

des on-dit

en logorrhée

de mots

de délire

en inflation

verbale

et numérique

ainsi

s’alimente

du matin

au soir

radio-cocotier

numérik

 

Déwé Gorodé

A l’orée du sable

Vents d’ailleurs, 2014

 

13 SEPTEMBRE

En France, il y a les journées de patrimoine, ici il y a carrément le mois du patrimoine. Ce qui assez paradoxal vu que le patrimoine est assez maigre.

Donc, hier nous sommes allés visiter le Haut-Commissariat de la République en Nouvelle Calédonie. Ça, c’est le titre officiel, les gens l’appellent Haussariat, c’est plus simple. C’est la préfecture de régions en quelque sorte (la NC a 3 régions appelées provinces). Mais c’est un peu plus complexe, car la NC jouit d’une très large autonomie en particulier du côté des lois. Mais je ne vais pas me lancer sur ce sujet, car je n’y connais pas grand-chose.

Le Haussariat, ancien Palais du Gouverneur, se trouve dans un parc immense. Des bâtiments originels, en bois, il ne reste rien, car ils ont été « bouffés » par les termites. Il y a plusieurs bâtiments dont la résidence du Haut-Commissaire et les bâtiments administratifs.

 

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La résidence du Big Boss

 

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L’administration, de style colonial… mais en béton !

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On va essayer de se faire inviter.

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Chirac n’a pas de tête de veau !

 

Il y avait aussi un rappel de quelques faits historiques liés à la NC.

 

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Les néocalédoniens, bataillon du Pacifique à Bir Hakeim

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Pour rappeler que la NC a rejoint très rapidement la France Libre

 

La semaine dernière nous avions aussi visité le « Château Hagen », grande maison bourgeoise de style colonial, ouverte uniquement durant les journées du patrimoine. Ce qui est amusant, c’est la conversation avec une famille australienne débarquée d’un bateau de croisière il y a quelque temps.

L’Australien : « où est le château ? ».

Moi : « un château à Nouméa ? Il n’y en as pas ».

L’Australien : « mais, regardez le guide ».

Effectivement, le guide parlait d’un château, le pauvre Australien a dû être déçu ! Il devait s’attendre à Versailles !

 

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C’est ça, le château !

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La maison originelle, avant le château : plus modeste, non ?

 

16 SEPTEMBRE

En NC aussi il y a un joli petit carnaval. Il a eu lieu samedi dernier. Nous avions théâtre, donc nous ne pouvons rien en dire. Mais j’ai récupéré une vidéo de 40 min et fait un ‘tit résumé. A vous de voir…

 

 

18 SEPTEMBRE

Hier soir jeudi, nous nous sommes rendus au Centre Culturel du Mont-Dore afin d’y assister au spectacle donné par les élèves des classes de musique et des classes de théâtre du lycée Lapérouse. En effet, une de nos élèves du Juvénat fort sympathique, Fagou, fait partie du groupe « théâtre ». Nous n’avons pas été déçus, tous ces jeunes nous ont proposé un spectacle varié et travaillé parfaitement réussi sur le thème de la condition noire, Dark like me. Nous avons entendu des textes de Montesquieu, Césaire, Senghor … des blues et des negro spirituals… Au total, ce fut une excellente soirée. Bravo aux élèves et à leurs professeurs !

 

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19 SEPTEMBRE

Un édito qui résume bien la situation « écologique de la NC, origine : http://www.telenc.nc/

 

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Et la chorale de Martine au complet ou presque !

 

 

23 SEPTEMBRE

Dans le cadre du mois du patrimoine en NC, nous vous proposons de  visiter le magnifique château où nous résidons à Nouméa, c’est possible en allant voir la petite vidéo que nous venons de faire. Bonne visite.

 

24 SEPTEMBRE

C’est aujourd’hui la  Fête de la Citoyenneté, c’est-à-dire +/- la fête nationale néocalédonienne.  C’est évidemment un jour férié. A quoi correspond cette fête, nous ne savons pas trop. Le vingt-quatre septembre 1853, l’amiral Febvrier-Despointes hissait les couleurs françaises à Balade, à l’extrême nord de la Nouvelle-Calédonie, prenant ainsi possession de l’ensemble du territoire au nom de la France. C’est donc une date « coloniale », qui ne devrait pas faire plaisir aux indépendantistes. Alors pourquoi le choix d’une telle date ? Il semble qu’on fête la citoyenneté calédonienne ; la NC est le seul pays dont les habitants ont trois nationalités : la calédonienne, la française et l’européenne (à condition de vivre en NC depuis au moins 10 ans).

 

http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2003/img/nvcaledonie2.jpg

 

Le fortin de Balade, sur la colline de Umbeip où eut lieu la cérémonie officielle de prise de possession
© Rue des Archives

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Une photo que vous avez déjà vue :

Le monument commémorant la prise de possession de la NC par la France et le monument protestataire kanak

 

 29 SEPTEMBRE

Nous avons passé deux jours à Poindimié à l’hôtel Tiéti, sans appareil photo, pour une fois. Tout ça parce que la chorale de Martine donnait un concert à l’hôtel et en l’église de Tié devant un public… composé des conjoints et enfants des choristes !!!

Ça nous a permis d’expérimenter le grand hôtel, sa piscine, son confort calédonien, etc. Non, j’exagère, c’est un bon hôtel qui se veut de luxe avec pas mal de bémols ! Y’a pas de Nutella au ‘tit déj, c’est un scandale !

 

3 OCTOBRE

Hier, « grande » parade nautique dans le port de Noum’. En fait, c’était une façon de faire de la pub pour des locations de bateaux, à moteur ou voilier : « venez nous voir, vous allez être surpris par le prix de nos loc’ pour le WE, etc. ».

Et dans la parade, le bateau-poubelle, entièrement conçu en NC, construit en NC et j’en passe…

 

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Et ici aussi, il y a la fête de la science. Ça se déroulait dans un collège de Noum’, les collégiens, lycéens et même les primaires exposaient leurs travaux. Pour les lycéens, ils faisaient un stand qui montrait le résultat de leurs TPE (travaux personnalisés encadrés pour les non-initiés). Il y avait des idées originales.

 

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Deux élèves du Juvénat

Travail sur voiture solaire avec panneaux inclinables pour suivre la course du Soleil

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Une élève du Juvénat

Travail sur les caries, gros problème en NC (avec l’obésité)

 

8 OCTOBRE

Je ne sais pas comment ça se passe dans les internats en Fr. mais ici, avant chaque période de vacances scolaires, les élèves (tous les internes, et non pas seulement ceux du Juvénat) font une fête. Comme c’est la dernière, ils ont mis les petits plats dans les grands. Sauf au niveau restauration : tourte à la viande, croque-monsieur, frites, glace et jus de fruit ! Ouf, c’est resté bien longtemps sur l’estomac !

En soirée, un discours du proviseur, des danses faites par les élèves, les surveillants, le personnel de la cantine et même des « mamans au pair » c’est-à-dire des jeunes filles en BTS qui assistent les internes, ça, c’est quelque chose que je ne connaissais pas.

 

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Un de nos élèves, au « piano »

 

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Le lycée a même fait venir un groupe folklorique

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Des élèves

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Les surveillants : ici, ce ne sont pas des étudiants surveillants mais des professionnels

 

Tout cela a bien duré 2 heures et les élèves ont même eu le droit à 1 / 2 h pour danser.

Certains sérieux du Juvénat ont préféré aller en étude préparer des contrôles. Sont sérieux ces petits !

 

9 OCTOBRE

Hier c’était la fête des répétiteurs. Le terme de fête est un peu erroné, il faudrait parler plutôt d’une cérémonie protocolaire organisée par les élèves de terminales en l’honneur des répétiteurs et des membres du bureau du Juvénat.

Pendant une heure et demie, des élèves et des anciens élèves ont défilé « à la barre », un peu comme dans un tribunal, pour remercier les répétiteurs d’être venus de si loin, d’avoir laissé leur famille, etc. Immanquablement le discours commençait par « je viens m’humilier devant vous et vous demander pardon de ne pas avoir assez travaillé ou avoir été agité ou avoir manqué de respect… ».

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Un discours

 

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Un deuxième… Je n’en mettrai pas plus !

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L’assemblée des élèves

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Le discours des anciens

Remarquez au passage le buffet

 

Et tous les autres élèves écoutaient religieusement, sans la moindre agitation, pendant une heure et demie ! Vous imaginez, vous une assemblée de jeunes ne pas bouger pendant cette durée ?

La cérémonie s’est terminée par une bise générale, les élèves à la queue leu leu sont venus nous embrasser. Désolé de dire cela, mais ça me faisait penser à des félicitations lors d’un mariage !

 

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Ensuite, il y a quand même eu une petite période festive où les élèves ont dansé ou discuté avec nous dans la cour.

Pour l’occasion, les filles surtout, s’étaient bien habillées, et les élèves de 1ère avaient tous le même Tshirt ou la même tunique rouge-sombre. Pour les 2des, c’était le bleu, et le vert pour les terminales.

 

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Ils adorent se faire prendre en photo

 

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Discussion dans la cour

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Avec René le vice-président, pilier du Juvénat

 

12 OCTOBRE

Ce matin lundi, première semaine de vacances : nous partons vers un coin que nous ne connaissons pas encore, Yaté. Nous nous arrêtons d’abord dans la réserve de la Madeleine. C’est un grand parc de 400 hectares fort bien aménagé pour préserver toute cette fragile nature, vandalisée durant les années 80 si l’on en croit les panneaux. Les chutes de la Madeleine ne sont certes pas aussi spectaculaires que celles du Niagara (que je n’ai jamais vues en réalité !), mais elles s’écoulent dans un cadre enchanteur avec un joli bruit de cascade ; nous empruntons ensuite un chemin botanique très bien balisé, de nombreuses pancartes nous y présentent quelques-unes des 168 espèces répertoriées autour de la Madeleine, dont 95% seraient endémiques.

 

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Les chutes proprement dites

 

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Une orchidée : Megastylis gigas

 

 

 

 

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Des lichens

 

Après avoir longé le lac de Yaté sur plusieurs kilomètres, nous parvenons au barrage d’où part un chemin pédestre sur une ancienne route à horaire reliant le barrage à la centrale hydro-électrique : la randonnée annoncée dure quatre heures et nous semble prometteuse, demain peut-être …

 

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Un chêne gomme « pétrifié »

 

 

 

 

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Le lac artificiel de Yaté

 

Chemin faisant, le col de Yaté ainsi que d’autres points de vue nous offrent de magnifiques panoramas sur la baie de Yaté. Nous faisons une petite incursion vers Unia, à la recherche du tronçon sud prolongeant la côte oubliée que nous avions repérée au nord depuis Petit Borendy, c’est l’occasion pour nous d’apercevoir un curieux oratoire aux murs de coquillages orné de petits jardins fleuris.

 

 

 

 

 

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Le mur de l’oratoire incrusté de coquillages

 

Puis nous reprenons la direction du sud vers Waho et notre gîte Iya niché dans une superbe cocoteraie le long d’une plage minuscule ; l’endroit est très joli, mais il est hors de question de se baigner, il fait froid, il y a du vent et la mer est très agitée. Au gîte ne pas oublier d’apporter serviettes de toilette et… PQ ! (non fournis par la maison !).

 

13 OCTOBRE

Grâce à un temps splendide et en raison de quelque lenteur dans le service du petit-déjeuner, nous nous sommes un peu attardés sur la plage ce matin, l’occasion de voir un superbe oiseau de proie qui flânait lui aussi sur les branches. Puis nous avons pris le chemin de la randonnée que nous avions repérée hier sur l’ancienne route à horaire reliant le barrage et l’usine  hydro-électrique. Le paysage plongeant au-dessus de la rivière était solitaire et magnifique, mais aussi brûlant car presqu’en permanence dépourvu d’ombre.

Le pique-nique au bord de la plage à l’ombre des grands cocotiers fut d’autant plus apprécié pour sa fraîcheur.

Un Balbuzard d’Australie

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La NC est en période de sécheresse

 

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La plage de notre gîte

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L’après-midi, nous avons pris la direction opposée, plein sud, vers Goro, toujours le long de la mer. C’est ainsi que nous avons pu admirer la cascade de Wadiana, largement plus impressionnante selon moi que les chutes de la Madeleine.

 

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Que d’eau ! Que d’eau !...

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… qui a parlé de sécheresse !

 

Puis ce fut une ancienne mine de fer exploitée par des Japonais expulsés au moment de la Guerre du Pacifique : il en reste les boyaux d’évacuation du minerai descendant la montage à la verticale, d’énormes structures de béton et de gigantesques portiques de chargement sur la mer entièrement rouillés ; l’ensemble est particulièrement spectaculaire avec le rouge foncé de la latérite et le bloc des montagnes tranchées net à la limite de la route et de la mer. Quant aux Japonais, chassés durant la seconde guerre mondiale, ils ne sont jamais revenus.

 

 

 

 

 

 

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Le point d’embarquement du minerai

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Le système pour descendre le minerai

 

Sur le chemin du retour un petit arrêt dans la tribu Touaourou nous vaut d’apercevoir un nouvel oratoire dédié à la Vierge Marie, ainsi qu’un monument en souvenir d’un bateau perdu corps et biens, peut-être la Monique : selon la marée, le monument s’élève sur le platier nu battu par les flots.

 

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Oratoire, notez le manou sur la gauche

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Le mémorial à la Monique, à marée basse

 

14 OCTOBRE

Hier soir, super menu au gîte avec langoustes, miam !

En rentrant sur Nouméa, nous avons constaté que l’entrée de la ville était gardée par la gendarmerie lourdement armée, appuyée par des véhicules blindés. Nous supposons que c’est pour éviter que les rouleurs ne s’invitent trop bruyamment à la session extraordinaire du congrès, parlement local, qui débat cette après-midi de la stratégie du pays en matière d’exploitation et exportation du nickel.

Apparemment le problème reste entier. Affaire à suivre.

Sinon, nous pouvons signaler le 45ème  tour cycliste de NC. Il paraît que c’est la plus grande course par étape « amateur » monde !

 

15 OCTOBRE

Nous sommes arrivés hier à Lifou de nuit : l’obscurité s’ajoutant à notre mauvaise vue, nous avons eu du mal à nous repérer et à prendre la direction de notre hôtel situé à une bonne quarantaine de kilomètres de l’aéroport : heureusement, Antoine, un aimable poissonnier s’est offert fort généreusement à nous guider.

Ce matin, nous avons longé la côte vers le sud jusqu’à Mu ; nous avons ainsi pu nous baigner dans la baie de Wadra, une charmante petite plage. Puis nous avons poussé jusqu’aux falaises de Xodre, d’énormes falaises de calcaire corallien.

 

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Personne

 

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Même pas froid !

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Attention aux pieds, les coraux, ça coupe

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Après un pique-nique très léger (fromage et biscottes : les épiceries sont peu fournies sauf en sodas et alcool, mais par la suite nous avons découvert le grand supermarché de l’île à Wé, la « capitale » de la province des Îles Loyauté, ou plus exactement le lieu – ce n’est même pas un commune – où se trouve l’Hôtel de la province), nous sommes remontés jusqu’à Wé. Au passage, nous avons pu admirer trois édifices religieux, le temple de Jozip ainsi que côte à côte l’église catholique et le temple protestant de Qanono.

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L’église…

 

 

 

 

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… et le temple à 50 m sur le même terrain en bord de mer

 

Nous sommes ensuite repartis complètement à l’ouest vers la tribu de Hapetra, le village de Drueulu et la plage de Peng, particulièrement vantée par notre guide (mais aussi très ventée !) : la lumière de la fin d’après-midi y était particulièrement réussie. Au passage, nous avons fait la connaissance d’un sculpteur de santal originaire du Jura : selon lui, les Chinois achètent tout le santal de l’île, provoquant sous peu  la disparition de  ce bois précieux et une montée exorbitante de son prix.

 

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16 h, un ciel d’encre !

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16 OCTOBRE

Ce matin, nous partons vers le Nord. A la pointe de l’île, se trouvent les falaises de Jokin qui surplombent de belles eaux turquoise à 40 mètres de hauteur : nous descendons les escaliers qui nous mènent jusqu’au bord, mais la fin en pente lisse et raide manque nous voir sombrer dans ces belles eaux ; par bonheur nous en serons quittes avec seulement un bon lambeau de peau arrachée sur une main droite ! Le moment a été chaud ! A côté du départ du sentier et de la Chefferie, nous jetons également un coup d’œil au temple qui est extrêmement simple.

 

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Puis nous descendons un peu vers le sud-ouest jusqu’à Easo, prenant en stop un couple d’Australo-Japonais « lost and wet » (car il pleut un court moment) débarqués avec beaucoup d’autres d’un énorme bateau de croisière qui mouille à Xepenehe pour la journée. Au milieu de la foule et des guinguettes, nous prenons le temps d’admirer l’église saint François-Xavier (ça s’imposait, bien sûr !) et la chapelle Notre-Dame de Lourdes qui, située en hauteur, nous offre un superbe coup d’œil sur la baie de Santal.

 

 

 

 

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La croisière s’amuse à Lifou

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L’église saint F-X

 

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On ne peut pas louper st FX

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Nous faisons beaucoup dans les établissements religieux !!!

 

Puis nous rejoignons Siloam et son temple flambant neuf pour arpenter la forêt sur le sentier des géants, à la suite de notre jeune guide Joseph : il nous montre des banians étrangleurs, des bois de rose, des acacias à baies rouges, des arbres à santal récemment plantés, des hoaca …des pièges à crabes de cocotier, et même une tombe ouverte … occupée !

 

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Le Banian étrangleur, sorte d’arbre grimpant

 

 

 

 

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Des racines impressionnantes

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Cherchez bien, on voit un squelette

 

Retour par Hnatalo : nous y admirons l’église saint Jean-Baptiste, que l’un des habitants de l’île nous a présentée comme la cathédrale.

 

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Cathédrale ? A vérifier

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Statue habillée au somment de l’édifice, il faut arriver à monter

 

17 OCTOBRE

Temps exécrable toute la journée ; de la pluie tout le temps et un vent de côté qui rend toute protection impossible. Trempés au bout de 15 secondes !

Résultat : journée blanche ou plutôt très grise.

Ce matin nous avons quand même pu visiter une grotte au doux nom de grotte du Diable. Pourquoi un tel nom ? C’est le proprio qui l’a baptisée ainsi pour attirer le client.

La grotte est faite de 3 chambres creusées dans le plateau calcaire corallien de l’île. Le relief par ici est de type karstique. Et ici aussi on trouve des squelettes tout comme dans la grotte d’hier. En fait, toutes les cavités de l’île servaient de tombeaux. Et notre guide nous parle aussi de traces de cannibalisme.

Ensuite, nous avons surtout beaucoup circulé en voiture, où au moins nous étions à l’abri : retour sur la baie de Santal et court arrêt à la fête de la Vanille, une spécialité de Lifou ; sur la pelouse les pauvres danseurs se démenaient seuls sous la pluie, tandis que le maigre public s’abritait sous les stands pour échapper au vent et à la pluie. Pas de photos pour illustrer cette triste fête.

 

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Deux veilleurs pour accueillir les visiteurs

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Champ d’ignames au milieu de la forêt… travaillé par un surveillant du lycée Lapérouse

 

18 OCTOBRE

En raison d'un très mauvais temps, plusieurs vols ont été annulés et nous avons décollé avec une heure de retard ; quelques voyageurs dont le vol avait été annulé ont pris place à bord de notre avion, qui du coup n'a pas eu la capacité suffisante pour embarquer tous les bagages. Je crois l’avoir déjà dit, pour des raisons de sécurité (piste trop courte) les avions ne sont pas remplis au maximum. Si l’avion est plein, les bagages restent ! Eh, faut choisir.

Nous sommes donc bien à Nouméa, mais sans nos affaires, elles arriveront peut-être ce soir ... ou plus tard, car le dimanche, c'est sacré, on ne fait pas de rab ; il y a bien des avions supplémentaires mais pas le personnel ad hoc ! Donc notre retour n'est pas terminé, si l'on peut dire.

 

21 OCTOBRE

En parcourant les petites annonces automobiles (car à présent, proches du départ, nous cherchons à vendre la nôtre), j’en ai trouvé une absolument délicieuse et touchante.

 

 

Alors, si vous avez un véhicule à donner vous pouvez contacter ce petit-fils / fille pour l’aider.

 

25 OCTOBRE

Hier soir nous sommes allés au spectacle son et lumière donné au Fort de Téremba, un fort situé à environ 120 km de Noum’, dont nous avons parlé dans un précédent « billet » (voir 5 avril).

Pour y aller, nous avons utilisé une navette, c’est bien pratique quand on n’a pas envie de se « farcir » la route de nuit et quand on sait que l’alcoolisme au volant est ici un fléau. D’ailleurs, nous n’étions pas les seuls à avoir utilisé cette solution, il y avait au moins 5 cars.

Le spectacle était magnifiquement organisé et de bonne qualité. Il tournait autour d’une énigme policière digne d’un scénario de MPS (ça, c’est pour les connaisseurs !).

 

C’est à un véritable voyage dans le passé que sont conviés, depuis 1987, les milliers de spectateurs qui viennent assister au « Son et Lumière » de Téremba. Chaque année, sous le feu des projecteurs et grâce à une succession de tableaux vivants plus de 160 figurants bénévoles vous font revivre, pendant deux heures, les grands et les petits moments de l’histoire calédonienne : le bagne, l’insurrection de 1878, la vie quotidienne des colons, le travail des « stockmen », la présence américaine en 1942… Et pour clôturer chaque soirée, le Fort s’embrase, pendant vingt minutes, des mille feux du plus beau spectacle pyrotechnique de Nouvelle Calédonie.

L'histoire

Nous sommes en 1910. Emile LOUBIN, un libéré ayant fait fortune dans les mines de nickel est retrouvé assassiné à son domicile, à Nouméa. Trois ex-forçats et une ancienne reléguée sont arrêtés et placés en cellule. La gendarmerie mène l’enquête. Sont-ils tous complices de ce meurtre ? Un seul d’entre eux est-il coupable ? Ou sont-ils tous les quatre victimes d’un complot ?

L’adjudant MEURICE va devoir reconstituer les faits au fil des interrogatoires et des tableaux vivants qui viendront illustrer tour à tour le monde mélanésien, le quotidien du bagne, le travail sur mine, les marchés de brousse, l’ambiance des bals, les hors- la -loi et les évasions,  jusqu’à l’explosion des mille feux du bouquet final (= feu d’artifice NDLR).

D’après http://www.fort-teremba.com/le_son_et_lumiere

 

Le spectacle grandiose est organisé par des bénévoles qui se donnent bien du mal, UN GRAND BRAVO !

Juste une remarque : c’est bien « blanc-blanc », aussi bien le spectacle que les spectateurs. Juste un petit passage où le responsable de la pénitentiaire vient demander l’aide d’une tribu kanak pour retrouver les fuyards.

 

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Le Fort de nuit et ses spectateurs impatients, avec nattes, glaciaires et tout le toutim !

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Non, ce n’est pas une sœur en goguette

 

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Un petit film est prévu mais il faut le monter et surtout le faire passer sur internet alors PATIENCE, vous serez informés en temps utile.

 

26 OCTOBRE

La vidéo du son et lumière du Fort de Téremba est visible (c’est la dernière de la liste), la qualité n’est pas très bonne mais c’est ainsi !

 

30 OCTOBRE

Hier, sortie à l’Îlot Signal situé dans le lagon à 15 km de Nouméa.

Départ sur le coup de 9 h en « taxi-boat », un bateau semi-rigide avec 10 personnes à bord dont 6 du Juvénat.

Cet îlot fait partie des nombreux îlots qui se trouvent dans le lagon. On peut ainsi aller pour une journée ou même plus, il n’est pas interdit de camper mais alors il faut prévoir sa nourriture et l’eau car la plupart sont déserts, même pas un bar !  sauf l’Îlot Maître avec un hôtel de luxe, l’Île aux Canards et le Phare Amédée bien équipé pour recevoir les toutous.

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Nous avons donc passé cette journée, sous un soleil de plomb, le beau temps est revenu depuis bien une semaine, en balade sur l’île pour voir les oiseaux, des  mouettes, des puffins, des noddies et des balbuzards d’Australie, baignade avec tortues (certains ont eu cette chance mais pas nous), piquenique bien arrosé (hé oui, il ne faut pas se laisser aller !), lecture, farniente ou sieste.

En résumé, une journée fort occupée !

 

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Le taxi-boat

 

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L’îlot

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Chasse aux oiseaux…

 

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… admirez les « shoots »

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Préparatifs du piquenique

 

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Plouf !

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Départ ou arrivée…

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… depuis la baie de l’Orphelinat

 

Mais pourquoi ce nom d’Îlot Signal ? Allez, au travail…

Cette sortie va être vraisemblablement la dernière de notre séjour, nous avons maintenant un peu la tête dans les cartons que nous préparons pour alléger nos bagages de retour.

 

31 OCTOBRE

 

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Le signal, ne pas confondre avec autre chose !

Pourquoi le nom d’Îlot Signal ? Une seule bonne réponse ! On s’endort ou quoi ?

 

Le nom est dû au fait que le capitaine de vaisseau Tardy de Montravel fit édifier une pyramide triangulaire en bois et coraux d’une hauteur de 10 m, qui servait de signal (d’où son nom) aux navires se rendant à Port-de-France (Nouméa) par la passe de Dumbéa (je recopie +/- la réponse de notre gagnante du jour qui a dû trouver cela sur internet).

 

3 NOVEMBRE

Question du jour : Qu’est-ce que le Bislamar ?

 

4 NOVEMBRE

 Réponse à la question d’hier.

Un peu d’histoire : Bislamar (Bislama en anglais) vient de Beach-la-Mar qui est la chair d’une biche de mer bouillie, séchée, afin de faire de la soupe. Le bislamar est une langue qui s’est développée à Queensland, et une nouvelle forme d’anglais Pidgin (Le terme de pidgin désigne différentes langues véhiculaires simplifiées créées sur le vocabulaire et certaines structures d'une langue de base, en général européenne (anglais, espagnol, français, néerlandais, portugais, etc.)). Le Bislamar est devenu la langue commune au Vanuatu depuis 1971, car les habitants des îles parlent différentes langues. Maintenant, la diversité du Bislamar continue de grandir tandis que le Vanuatu se développe !!!

 

Français

Anglais

Bislamar

Bonjour !

Au revoir !

Merci beaucoup !

 

Comment vas-tu ?

Je vais bien.

Où vis-tu ?

Comment t’appelles-tu ?

 

Je m’appelle …

Hello !

Bye !

Thank you very much !

 

How are you ?

I’m fine

Where do you live ?

What’s your name ?

 

My name is …

Halo !

Tata !

Tankiu tumas ! (Thank you too much)

Olsem wanem ? (All same what ?)

Mi oraet (Me alright)

Yu slip wea ? (You sleep where ?)

Wanem nem blong you (What name belong you ?)

Nem blong me … (Name belong me …)

 

 

Pourquoi parler du Vanuatu ? Tout simplement parce que c’est proche de la NC et que la situation y est dramatique à cause du cyclone Pam et maintenant de la sécheresse due à un Niño particulièrement sévère actuellement. Au lycée Lapérouse, plusieurs élèves se sont du reste mobilisés pour le Vanuatu.

Quelques extraits de l’article du journal « SÉCHERESSE ET VOLCAN : DOUBLE PEINE POUR TANNA » :

Le Vanuatu est aux prises avec la sécheresse, apportée par le phénomène climatique El Niño. Sur l’île de Tanna, déjà particulièrement éprouvée par le cyclone Pam en mars, les cultures sont durement touchées. Reportage dans le nord et l’est, où la malnutrition rôde […

…] Selon Philip Malsale, directeur de la division climat du Vanuatu Meteorology and Geo-hazards Department (département de météorologie et des géorisques, qui dépend du ministère du Changement climatique), cité par l’hebdomadaire The Vanuatu Independant, le pic d’El Niño n’est pas atteint.

 

 « Il n’y a déjà pas de pluie mais, en décembre, ce sera pire. Les habitants doivent s’y préparer. » Le gouvernement a fait placarder dans les villages des avertissements météo concernant la sécheresse. « Chacun doit prendre ses responsabilités. Quand nous demandons aux gens d’économiser l’eau, l’argent et la nourriture, il faut prendre cela au sérieux », assène son représentant […]

Un tapis de cendres venant du volcan

A Enkatalei, sur la côte Est, jusqu’alors à l’abri des effets néfastes du volcan Yasur, une pluie fine s’est mise à tomber. Mais elle est chargée de soufre. Le sol est recouvert des cendres du volcan, une couche acide qui nuit aux cultures autant qu’à la pureté de l’eau pompée à la source. Une eau contaminée provoque des diarrhées.

D’où nouvelle question : le Niño ou plutôt généralement l’ENSO, c’est quoi ?

 

5 NOVEMBRE

Je ne sais pas si l’on parle beaucoup de ce phénomène El Niño en Fr. mais ici, c’est souvent évoqué et surtout les conséquences commencent à se faire sentir : sécheresse sur une bonne partie de la NC, nombreux feux de forêt, alizés beaucoup plus fort que la normale, etc.

Ce phénomène (dont nous avons déjà brièvement parlé il y a pas mal de temps) est fort complexe et je me garde bien d’en dire beaucoup plus. Donc, tout simplement, El Niño désigne à l'origine un courant côtier saisonnier chaud au large du Pérou et de l'Équateur mettant fin à la saison de pêche. Le terme désigne maintenant un phénomène climatique particulier, différent du climat habituel, qui se caractérise par des températures anormalement élevées de l'eau dans la partie Est de l'océan Pacifique Sud, représentant une extension vers le Sud du courant chaud péruvien. Il a été relié à un cycle de variation de la pression atmosphérique globale entre l'Est et l'Ouest du Pacifique, nommé l'oscillation australe, et les deux phénomènes sont réunis sous le titre de ENSO (El Niño-Southern Oscillation).

Allez voir pour plus d’information par exemple l’article de météo France sur la question ou celui de météo NC.

 

9 NOVEMBRE

Dernier jour en NC, nous faisons les bagages. Malgré l’envoi de 5 cartons en France les valises sont toujours aussi pleines ! C’est à ne rien y comprendre.

Départ de La Tontouta, c’est le nom de l’aéroport international de Noum’, à minuit 10, arrivée à Tokyo demain matin vers 7 h 10 (heure locale), juste un petit saut de puce avec 9 h de vol.

La suite du blog vous racontera notre incursion au Pays du Soleil Levant.

Nous ferons aussi un bilan de notre séjour en NC.

 

DU 10 AU 22 NOVEMBRE VOIR LE CARNET « M ET FX AU JAPON»

 

BILAN DE NOTRE SEJOUR EN NOUVELLE-CALEDONIE

Nous voici  à la fin de notre séjour et faire un bilan ne va pas être chose aisée.

Commençons par le Juvénat, c’était quand même le but du séjour. Les élèves que nous avons côtoyés ne sont pas très différents de ceux que nous avions en France du point de vue scolaire. On peut peut-être noter quelques difficultés en expression française, il ne faut quand même pas oublier que le français doit être pour eux une seconde langue, en tout cas, pas vraiment leur langue maternelle. Dans les tribus, ou dans la brousse, comme on dit ici, les langues locales semblent encore très vivaces ; les gens, entre eux, ne se parlent pas en français. Nous avons eu affaire à des élèves, pour la plupart, très motivés, de toute façon, les « non-motivés » sont « éjectés » en fin d’année. Et cette motivation se manifeste en particulier au niveau de l’apprentissage « par cœur » de certaines leçons, ça c’est une chose que l’on ne voit plus guère en France. On peut les voir réécrire leur cours au tableau, ou se mettre dans un couloir et réciter à voix haute ce qu’ils viennent d’apprendre. Ils nous demandent même de leur faire réciter des leçons dans des matières qui ne sont pas les nôtres, anglais, espagnol, etc.

Les horaires d’études sont fort chargés pour les élèves, ils commencent leur journée à 6 h moins le quart et travaillent avec nous tous les soirs sauf le samedi de 19 h à 21 h 30, sans compter les mercredis après-midi et le samedi matin. Avec une telle intensité de travail, espérons au moins que cela permet d’avoir le temps de faire tout ce qui est demandé et de sérieusement progresser. Les conditions de travail ne sont pas très modernes, salle d’étude et bibliothèque seulement avec des livres plutôt anciens et passablement délabrés ; l’informatique n’a pas fait son entrée au Juvénat, mais certains élèves ont quand même des ordinateurs perso avec des clefs 3 ou 4 G.

Les élèves vont de la seconde à la terminale, il n’y a que des séries générales, S et ES surtout, une littéraire.

Les secondes sont très demandeurs de soutien, ça va en s’estompant, les terminales sont quasi autonomes.

Le Juvénat, même pour les élèves qui ne demandent rien, presque une bonne moitié, offre malgré tout de bonnes conditions de travail le soir, si les élèves étaient chez eux, ils n’auraient pas les mêmes possibilités de calme, d’espace de travail et de concentration.

Maintenant passons à des considérations plus générales. Comment se passe la vie en NC ?

Nous en avons abondamment parlé dans ce blog, nous n’allons pas revenir en détail sur la question.

Nous avons appris à vivre dans une cité HLM, ça c’est bien passé, petit logement confortable, voisins peu dérangeants, mais il ne fallait pas trop faire attention aux abords, escaliers souillés par l’urine, poubelles débordantes le WE, pelouses maculées de canettes, épaves de voitures, etc. il parait que ce sont des éléments étrangers à la cité qui sont responsable de cet état de fait.

La vie est chère, très chère, une fois et demie celle de la France, tout ou presque est importé. L’agriculture de la NC produit peu pour deux raisons, il y a finalement peu de terre cultivable et les Kanak n’ont absolument pas le désir de produire pour vendre. Ils se contentent de l’auto-suffisance. La mentalité kanak n’est pas orientée vers le profit semble-t-il. L’économie de la NC n’est pas brillante, déficit budgétaire et crise du nickel n’arrangent pas les choses.

Les deux sociétés, la blanche et la mélanésienne, cohabitent mais ne semble pas se mélanger. C’est manifeste à Nouméa. Maintenant il faudrait un peu mieux savoir ce qu’il se passe en brousse.

Du côté politique, en 2018 va être organisé, par la volonté du gouvernement français seulement, un référendum d’autodétermination conformément aux accords de Nouméa. Qu’en sortira-il ? Probablement un vote en faveur du maintien des liens avec la France. Dans ce cas rebelote 6 mois plus tard, nouveau référendum puis encore  un 3ème si le résultat est négatif. A l’issue du 3ème vote négatif, tout le monde s’assoit autour d’une table, on fait la coutume et on renégocie les accords de Nouméa. Pas simple !

Terminons ce bilan en parlant de tourisme. Cette mission nous a permis de découvrir un pays où nous ne serions jamais allés, trop loin, trop cher pour l’hébergement plus que rudimentaire parfois, mais splendide avec peu de monde, les photos vous l’ont montré. Ça nous a permis de découvrir (un peu) l’Australie immense et le Japon mystérieux. Nous aurions pu aussi aller en Nouvelle-Zélande, au Vanuatu bien sauvage et pauvre, quoique très accueillant paraît-il, mais on ne peut pas tout faire en 9 mois.

La conclusion de tout cela est que la NC nous a séduits, nous n’avons pas eu le temps de tout comprendre du fonctionnement de ce pays largement autonome par rapport à la France. Donc, une seule solution, y retourner, c’est bien notre intention.

 

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Restons sur cette image de la  NC. Quand on pense que nous sommes rentrés juste au moment d’une période de froid. Le choc !